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[Notre-Dame-des-Landes] Défendre La Chataigneraie

Défendre La Chataigneraie

A Notre-Dame -des-Landes

« Enfin, je dois encore te dire ça : beaucoup d’entre nous ignoraient la saveur de la liberté, et ils ont appris à la connaître ici, dans les forêts, dans les marais et les périls, en même temps que l’aventure et la fraternité (…). Si ce n’est ainsi qu’il faut faire, quoi faire? Et si ce n’est maintenant, quand alors? » (Primo Levi, Maintenant ou jamais)

A l’ouest de la Lande de Rohanne, dans la Châtaigneraie, un petit village a été bâti dans le temps d’une semaine, sans autorisation préalable. Cet ensemble de maisons de bois se divise en deux parties : l’une destinée à dormir et à soigner, l’autre composée d’une grande cuisine, une salle de réunion, une taverne et une manufacture. Près de quarante mille personnes rassemblées le 17 novembre contre un projet d’aéroport et pour la ré-occupation du bocage que dépeuplaient les forces de l’ordre depuis le 16 octobre, en rasant des maisons anciennes, confluèrent de Notre-Dame -des -Landes vers la forêt. Dès lors commença, plus qu’un chantier : une oeuvre, une oeuvre commune. Tel jour au son d’un duo de saxo et d’accordéon grimpé sur un toit, tel autre sous une pluie battante ; toujours dans la boue et sous les espèces d’une fraternité communicative. Un de ces moments de pur bonheur où l’on pourrait croire qu’un tel déploiement de forces libres est facile et durerait toujours. Pourtant, tout a été accompli sous la pression jamais relâchée des gendarmes, des hélicoptères, des déclarations menaçantes des notables, et dans la conscience que le reste du monde n’avait pas changé, qu’il regorgeait de dispositifs hostiles, braqués contre nous dès lors que nous démontrions par l’exemple que nous n’avions pas besoin d’eux pour nous conduire.
Une telle oeuvre est le fruit de ce qui, autrefois, portait le beau nom d’émotion populaire : un ébranlement d’être qui engendre ce cri : ça suffit ! On a tout supporté jusque-là, les mutilations et les prothèses, la mise à l’encan de tout ce qui vit, le bétonnage des sols, la programmation et la traçabilité de tous les déplacements, des sentiments et des gestes, et les discours des imposteurs pour faire avaler tout cela. Mais il aura suffit qu’à Notre-Dame-des-Landes les machines de l’Etat viennent ravager, sous haute protection policière et après des années de tension, le potager du Sabot, les cabanes des bois de la Saulce et de Rohanne, des Cent chênes et de la Bell’ich, les vieilles fermes du Rosier, des Planchettes, de La Gaité et quelques autres, pour que la colère remonte des profondeurs. Autant de destructions, autant de blessures, autant de raisons d’apporter dans la Z.A.D. ( Zone d’ Aménagement Différé, devenue Zone A Défendre) tout ce que nous avions de meilleur : matériel pour reconstruire, vêtements, nourriture, literie, forces, rêves et pratiques qui se conjuguent pour figurer une conception concrète du monde, foncièrement opposée à celle de l’entreprise Vinci dont les édifices ( aéroports, parkings, autoroutes …) reposent sur la dévitalisation froide, préalable, des territoires qu’elle occupe, pour plaquer ses décors en béton massif. Auprès d’eux, quoi de plus frêle que ces assemblages de bois, de paille et d’argile, que nous façonnons : des châteaux de cartes gonflés de sève, de vie, qui ressemblent à nos rêves mais sculptés dans la matière, et que nous défendrons comme on défend sa peau.
Un « kyste », déclare l’Etat chirurgical ; une « zone de non-droit » selon les barons du département. Est-ce en vertu de tels commentaires qu’il existe des juges pour exécuter la sentence de Vinci – faire table rase – en bannissant systématiquement ceux qui comparaissent en justice pour faits de résistance aux gendarmes ? Mais ceux qui distribuent si généreusement leurs forces sont chez eux dans la Z.A.D., et c’est une manière de crime de les arracher à un sol et à un milieu qui redonne le souffle et la vie à toutes sortes de déracinés. Ce bocage, ainsi habité, est un refuge et un commencement.
« Mes bottes me manquent » a écrit un jeune tailleur de pierres emprisonné pour cinq mois. Les bottes et la boue, la vie commune, les animaux de rencontre, les coups de griffe des ajoncs, l’épuisement, le pain de chaque jour, les feux dans la brume, les barricades habitées, les planches transportées et cloutées, les frondes forgées, la nourriture offerte … C’est la vie même, sous la forme d’une brèche aux mille contours par où s’engouffrent les mille visages de l’avenir, que veulent canaliser ou anéantir les spéculateurs du vivant.
Cette brèche, il faudra la tenir ouverte et pour cela, défendre ce lieu «  jusqu’à l’extrême limite » ; parce qu’il incarne l’un des terrains que nous offre la vie pour éprouver nos forces effectives et mesurer ( la mesure d’aimer, c’est d’aimer sans mesure ) nos chances de faire de notre passage d’enfants perdus sur la terre une aventure directe, âpre, éblouissante.
Patrick Drevet, à la Châtaigneraie, le 7 janvier 2013

Vu sur Indymedia Nantes, 9 janvier 2013

NdPN : pour rappel, à l’invitation du comité poitevin contre l’aéroport de NDDL, rassemblement devant l’hôtel de ville de Poitiers à 18h l’après-midi suivant une expulsion de la Châtaigneraie ayant lieu le matin, ou à 18h le lendemain si cette expulsion a lieu dans l’après-midi ou la soirée.

[Poitiers] Un toit pour tous, avec ou sans papiers

Un toit pour tous, avec ou sans papiers

Le 27 avril dernier, le maire de Poitiers a déclaré : « ce qui a été bâti à Poitiers depuis des années en matière sociale […] constitue, en France, une référence ».

Ce qui nous semble loin d’être évident. Quatre exemples parmi tant d’autres nous en font en effet douter :

– Une famille de 3 personnes composée d’un homme d’une trentaine d’année et de son père et sa mère était hébergée en CADA tant qu’ils faisaient leur demande d’asile. Lorsqu’il en ont été déboutés, leur hébergeur, la Croix Rouge, certainement forcée par la préfecture de la Vienne, leur a demandé de quitter leur logement pour le jour de Noël sans leur proposer aucune autre solution de relogement.

– Une autre famille de 4 personnes composée de 2 enfants de 8 et 11 ans et de leur père et mère, hébergée en CADA tant qu’ils faisaient leur demande d’asile. Lorsqu’il en ont été déboutés, leur hébergeur, la Croix Rouge, clairement forcée par la préfecture de la Vienne, leur a, là encore, demandé de quitter leur logement sans leur proposer aucune autre solution de relogement. Et comme ils ne l’ont pas fait, la Croix Rouge les traîne au tribunal pour que la justice les expulse officiellement de leur logement.

En effet, la préfecture de la Vienne, aujourd’hui, va vraiment jusqu’à imposer régulièrement des pénalités financières à la Croix-Rouge pour qu’elle mette à la rue des gens qu’elle héberge, en prétextant de leur situation administrative, y compris en hiver, y compris le jour de Noël. La préfecture dénie vraiment le droit fondamental à un toit pour tous, et elle ne respecte absolument pas son obligation d’héberger tous ceux qui en ont besoin, qu’ils aient des papiers ou non.

– Une famille d’origine roumaine, composée de la mère de famille en France depuis 2 ans et à Poitiers depuis 1 an, de l’une de ses filles de 13 ans, et d’une autre de 20 ans qui a une petite fille de 9 mois, présente avec le père de son enfant. Ils vivaient dehors et dormaient tous dans une voiture garée sur les parkings. Les services sociaux étaient au courant de leur situation, au moins de celle de la jeune fille de 13 ans puisque la mère touche l’allocation de 250€ de l’ASE.

– Un couple d’origine roumaine à Poitiers depuis au moins 3 mois, dont la femme âgée d’à peine 18 ans est enceinte de 3 mois, vit à la rue et couche à la gare. Là aussi les services sociaux étaient au courant de leur situation, au moins depuis mercredi dernier puisque cette jeune femme ayant des douleurs au ventre a été hospitalisée pour une nuit. Elle a vu l’assistante sociale de l’Hôpital, qui lui a fait une prise en charge… pour la seule hospitalisation.

Le DAL86 a conduit ces deux familles dans les locaux de l’Aide Sociale à l’Enfance le 26 décembre dernier. Selon l’ASE, la situation de ces familles, de ces enfants de 9 mois et de 13 ans et de cette jeune femme de 18 ans enceinte, n’était pas « préoccupante » puisqu’ils couchaient dans une voiture ! Il faut se rendre à l’évidence, l’ASE de la Vienne, en fait de protection de l’enfance, se préoccupe seulement de la déficience des parents et se donne donc comme seul moyen ce qui est nommé pudiquement le « placement » des enfants. Nous attendons donc que le Conseil Général prenne clairement position concernant l’aide apportée à l’enfance par l’ASE de la Vienne. S’agit-il pour elle de seulement protéger l’enfant de ses parents ou d’apporter une protection de l’enfant plus complète dans le cadre du « droit à une vie décente » ou du « droit à la protection sociale et à la sécurité matérielle » et ce dans « l’intérêt supérieur de l’enfant » de l’article 3-1 de la Convention Internationale des Droits des Enfants de 1989 ?

Pour que la politique sociale à Poitiers constitue une référence, il faudrait arrêter de faire la politique de l’autruche et de se payer de mots. Il est urgent que les institutions (Préfecture, Municipalité, Conseil Général) arrêtent de se renvoyer la balle et s’occupent de tous ceux qui le nécessitent.

Signataires : DAL 86, Groupe Cimade-Poitiers, Resf86, Collectif contre les expulsions et pour le droit de vivre en France, DAL 17, Halem, Démocratie Réelle 86, Fédération Anarchiste 86 , Les Alternatifs 86, le Parti de Gauche, les Amis de la terre, Organisation Communiste Libertaire.

NdPN : le DAL 86 invite à un rassemblement ce jeudi soir à l’occasion des voeux du maire de Poitiers, dès 17H30, devant la mairie.

[Poitiers] DAL 86 : Solidarité avec la famille L.

Solidarité avec la famille L.

Samedi 22 décembre une jeune fille roumaine de 13 ans accompagnée de son beau frère a pris contact avec le DAL86. Elle nous a expliqué qu’elle était en France depuis deux ans et sur Poitiers depuis un an avec sa mère et une de ses sœurs de 20 ans qui a une petite fille de 9 mois et et qui est là avec le père de son enfant. Qu’ils vivaient dehors et dormaient tous dans une voiture garée sur les parkings.

Vu l’urgence de la situation, et comme nous l’avait conseillé Bruno Belin, Premier Vice-président du Conseil général et Président de la Commission de l’Action Sociale, de la Solidarité, de l’Insertion et des Personnes handicapées, si nous trouvions des enfants à la rue, dès lundi 24 décembre nous avons accompagné cette famille à l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance). Mais malheureusement c’était fermé pour les fêtes et faisait le pont. Donc le 26 décembre, nous sommes de nouveau allés à l’ASE. Et là, quelle ne fut pas notre déconvenue : selon l’ASE, la situation de cette famille et de ces enfants de 9 mois et de 13 ans n’était pas « préoccupante » puisqu’ils couchaient dans une voiture ! Il faut se rendre à l’évidence, l’ASE de la Vienne, en fait de protection de l’enfance, se préoccupe seulement de la déficience des parents et donc se donne comme seul moyen ce qui est nommé pudiquement le « placement » des enfants. Nous ne contestons pas qu’il soit quelquefois nécessaire pour le protéger de séparer l’enfant de sa famille, mais nous soutenons que c’est une lecture locale étriquée des textes du Code de l’action sociale et des familles en particulier de son article L 221-1 :

« Le service de l’aide sociale à l’enfance est un service non personnalisé du département chargé des missions suivantes :

1° Apporter un soutien matériel, éducatif et psychologique tant aux mineurs et à leur famille ou à tout détenteur de l’autorité parentale, confrontés à des difficultés risquant de mettre en danger la santé, la sécurité, la moralité de ces mineurs ou de compromettre gravement leur éducation ou leur développement physique, affectif, intellectuel et social, qu’aux mineurs émancipés et majeurs de moins de vingt et un ans confrontés à des difficultés familiales, sociales et éducatives susceptibles de compromettre gravement leur équilibre ».

L’aide sociale à l’Enfance constitue donc une des modalités de la mise en œuvre du « droit à une vie décente » ou « droit à la protection sociale et à la sécurité matérielle », lequel constitue « un principe de valeur constitutionnelle » selon le Conseil Constitutionnel. Ainsi le tribunal administratif relève-t-il dans l’affaire Pschenychnyak c./ Dpt. des BdR, que « le droit à une vie décente constitue une liberté fondamentale dont l’aide sociale à l’enfance et l’aide à domicile sont des manifestations » (Ordo. réf. TA Marseille, 4 octobre 2002, req. N° 024716/0).

De plus dans l’article 3-1 de la Convention Internationale des Droits des Enfants de 1989 ratifiée par la France, disposition directement invocable selon le Conseil d’Etat, il est précisé que « dans toutes les décisions qui concernent les enfants, qu’elles soient le fait d’institutions publiques ou privées de protection sociales (…), l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale ».

Le DAL 86 attend donc que Bruno Belin prenne clairement position concernant l’aide apportée à l’enfance par l’ASE de la Vienne. S’agit-il pour elle de seulement protéger l’enfant de ses parents ou d’apporter une protection de l’enfant plus complète dans le cadre du « droit à une vie décente » ou « droit à la protection sociale et à la sécurité matérielle » ?

Après avoir subi ce refus de prise en charge par l’ASE, cette famille est allée retourner dormir le soir dans sa voiture. Elle a malheureusement dû s’en séparer le lendemain. Et ayant perdu ce refuge très précaire, et étant sans abri, en détresse et démunie de toute solution d’hébergement, elle est rentrée par la porte ouverte dans une maison vide pour s’y abriter. Elle y demeure depuis.

Cette famille sait que ce qu’elle a fait est illégal, mais elle l’a fait parce qu’elle était en état de nécessité et surtout pour protéger les deux enfants, rappelons-le de 9 mois et de 13 ans. Elle a donc écrit au préfet afin de ne pas pénaliser plus le propriétaire, pour retrouver le plus rapidement possible une situation légale.

Note à l’attention de la préfecture, de la police et des huissiers qui nous ont habitués à un grand n’importe quoi.

Le fait que cette famille en état de détresse soit entrée par la porte ouverte dans une maison composée de 4 logements indépendants vides de meubles et vacants depuis au moins 3 ans pour s’y abriter, ne peut constituer en aucun cas une violation de domicile au sens de l’article 226-4 du Code pénal : « L’introduction ou le maintien dans le domicile d’autrui à l’aide de manœuvres, menaces, voies de fait ou contrainte, hors les cas où la loi le permet, est puni d’un an d’emprisonnement et de 15000 euros d’amende ». Carole Frazier dans son article, Violation de domicile, Répertoire de droit pénal et de procédure pénale Dalloz, mars 2001, explique : « Sont visés par l’article 226-4 les seuls lieux qui peuvent servir effectivement d’habitation. Ainsi les squatteurs qui s’introduisent dans un appartement vide de meubles entre deux locations ou encore dans un appartement neuf et non occupé ou encore dans un appartement vide de meubles en attente de démolition, même par effraction, ne se rendent pas coupables de violation de domicile (Cass. Crim. 19 juill. 1957, Bull. Crim. n°513 ; CA Versailles, 8e ch. 31 janv. 1995, Juris-Data n°040700). Ceci amène à retenir [… qu’] un local n’est pas occupé quand il est vide de meubles (il n’y a donc pas violation de domicile possible : Cass. crim. 22 jan. 1997, Bull. crim. N°31).

Il est donc hors de question que le propriétaire invoque une telle violation de domicile et fasse une « Requête en expulsion d’un occupant sans droit ni titre ».

D’autre part, le DAL86 sera très vigilant concernant une expulsion sauvage sans jugement. Carole Frazier dans son article, Violation de domicile, Répertoire de droit pénal et de procédure pénale Dalloz, mars 2001, explique : « La demeure est inviolable dès lors que l’occupant peut se dire chez lui “quel que soit le titre juridique de son occupation” Cass. crim. 13 oct. 1982, préc. confirmé par Cass. crim. 23 mai 1995, préc.). Ainsi […] la protection est reconnue à l’occupant sans titre ne pouvant arguer d’une quelconque autorisation, dès qu’il habite les lieux depuis un certain temps. Ainsi, les squatteurs vivants depuis plusieurs semaines dans les lieux sont dans leur domicile dont ils ne peuvent être expulsés par la force publique qu’un vertu d’une décision judiciaire exécutoire (Cass. crim. 22 janv. 1957, Bull. crim., n°68). Il est difficile de fixer une durée minimale en deçà de laquelle l’éviction des intéressés pourrait être réalisée sans décision de justice; les service de police devraient se montrer prudents au delà de 48 heures (V. Chapus et Chemin, Centre. doc. et inf. pol. nat. Bull. n°13, janv. 1982).

Le DAL dans son guide Faire face à une expulsion de logement, la Découverte, précise : « dans l’hypothèse d’une entrée sans autorisation du propriétaire, l’usage considère que, passé un délai de 48 heures, le local occupé constitue désormais le domicile des personnes entrées sans autorisation (question parlementaire du 21 septembre 2004, J. O. Ass. Nat ;, 8 mars 2005, p. 2526). Dans ce cas, le propriétaire et les forces de l’ordre ne peuvent les expulser qu’à la suite d’une procédure judiciaire d’expulsion engagée par le propriétaire. »

Il est clair que s’il y a expulsion illégale (sans décision judiciaire) le DAL86 soutiendra la famille lésée pour faire une demande de réintégration devant le juge des référés.

Enfin, il n’est pas nécessaire de faire une « ordonnance sur requête » pour connaître l’identité des occupants sans titre puisque leur nom est affiché sur la porte d’entrée et le préfet a reçu un courrier de leur part.

Un toit c’est un droit

DAL86 www.dal86.frdal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56

Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h et tous les mardis soirs de 17h à 18h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers

Vu sur DAL86, 3 janvier 2013

[Poitiers] Actions contre la pub

NdPN : voici l’annonce d’une action antipub qui aura lieu cet après-midi à Poitiers sur l’initiative des Amis de la Terre, ainsi que le compte-rendu de l’action de mercredi dernier, par les Déboulonneurs 86, qui s’est accompagnée de contrôles d’identité par les féroces de l’ordre…

Action antipub ce samedi 15H devant l’église Saint-Porchaire à Poitiers

À l’initiative des Amis de la Terre Poitou il y aura demain une action consistant en une petite intervention théâtrale sur le thème de la pub (mettant en scène deux comédiennes, parodies de publicitaires devenant des démons de la pub) accompagné d’un appel à la réflexion sur le gaspillage que représente les commerces laissant leurs portes grandes ouvertes en plein hiver, il y aura d’ailleurs une pétition pour demander aux commerçants de mettre fin à cette aberration (voir en pièce jointe). La pétition sera ultérieurement envoyée à la Fédération des acteurs économique (FAE) de Poitiers Centre. Rendez vous donc le samedi 22 décembre à 15h devant l’église Saint Porchaire.

NdPN : voici le texte de la pétition proposée par les Amis de la Terre :

Portes grandes ouvertes en hiver

STOP au gaspillage d’énergie ! C’est à priori une simple question de bon sens : quand le chauffage est allumé on évite de laisser la chaleur s’échapper. Mais nombre de commerces laissent pourtant leurs portes grandes ouvertes en plein hiver, s’imaginant peut-être que les passants seront plus enclins à rentrer et acheter quelque chose. Nous pensons au contraire que les gens n’ont pas à être pris pour des pantins et qu’ils peuvent très bien ouvrir eux-mêmes une porte s’ils désirent rentrer dans un magasin. De plus cette énergie qui est ainsi dilapidée a un coût et ce sont bien évidemment les consommateurs qui la paient au final. Enfin cette question devrait tous nous interpeller car les économies d’énergie sont un enjeu majeur pour l’avenir. Nous demandons donc aux commerçants de ne pas laisser leurs portes grandes ouvertes quand le chauffage est allumé.

Pétition à l’initiative des Amis de la Terre Poitou

Mailing, 21 décembre 2012

Mercredi 19 décembre, action recouvrement… et contrôles d’identité

Mercredi 19 décembre une petite équipe des déboulonneurs de Poitiers s’est retrouvée en début d’après-midi pour faire une action de recouvrement. Près d’une vingtaine de panneaux publicitaires ont donc été masqués à l’aide d’affiches de pubs (avec un verso blanc) récupérées, un peu de scotch et des tracts ont été apposés sur chaque panneau rencontré pour expliquer notre démarche.

Comme d’habitude la police est présente dès le début de l’action et suit nos déplacements mais pour la première fois ils décident au bout d’une dizaine de panneaux recouverts de faire un contrôle d’identité. Interrogés sur la raison de ce contrôle les policiers n’ont pas eu d’autre réponse à nous donner que « ce n’est pas nous qui avons décidé, c’est le chef, allez lui demander si vous voulez » se réfugiant ainsi dans une posture de simple exécutant n’usant pas de son esprit critique. L’action a cependant pu continuer sans souci.

Nous avons également eu l’occasion de discuter avec des commerçants qui annonçaient vouloir enlever nos affiches blanches dissimulant les pubs, la raison était en fait la crainte que les affiches finissent par tomber ou se désagréger et fassent sale (mais normalement les affiches sont bien scotchées et se tiennent bien). Nous avons également parlé des différents types d’action possibles et de leur impact sur la population.

Enfin quelques passants avec qui le dialogue s’est entamé ont exprimé leur soutien à notre action.

Déboulonneurs 86

[Notre-Dame-des-Landes] Infos du 21 décembre

NdPN : Salut ! Le point info du jour ici. Deux articles importants aujourd’hui. L’un fait un topo sur la répression, avec de nouvelles condamnations à de la prison ! (voir aussi nos articles ici et ). L’autre article est un communiqué sur la Châtaigne.

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[Notre-Dame-des-Landes] Un barricadier condamné à 6 mois de prison ferme

Aéroport de Notre-Dame-des-Landes : six mois de prison ferme contre un opposant

Le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire a condamné jeudi 20 décembre en comparution immédiate un opposant à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes à un an de prison, dont six mois fermes, pour violences à l’encontre des forces de l’ordre.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/12/0135.jpgDevant la mairie de Notre-Dame-des-Landes.

Interpellé mardi soir dans la commune de Notre-Dame-des-Landes, présenté en comparution immédiate à Saint-Nazaire, ce Parisien né en 1991 a également été condamné à une interdiction de séjour de cinq ans en Loire-Atlantique, mais il n’a pas été écroué à l’issue de l’audience.

Il s’agit de la troisième condamnation à de la prison ferme à l’encontre d’un opposant à l’aéroport depuis le déclenchement à la mi-octobre d’une vaste opération d’expulsion des quelque cent cinquante opposants anticapitalistes alors installés sur le site. Un autre opposant a été condamné mercredi à huit mois de prison, dont deux mois fermes, et un autre à dix mois, dont cinq fermes, le 28 novembre. Ces deux personnes avaient aussitôt été écrouées.

Le tribunal correctionnel de Nantes a en revanche prononcé, jeudi également, la relaxe de deux jeunes femmes, interpellées le 22 octobre dans la commune de Vigneux-de-Bretagne (voisine de celle de Notre-Dame-des-Landes). Elles étaient poursuivies pour la dégradation par jets de projectiles d’un véhicule de gendarmerie, mais les preuves n’ont pas été jugées suffisantes par le tribunal. (…)

Presse aéroportée (LeMonde.fr avec l’Agence Faut Payer, 20 décembre 2012)

 

NDDL. Dégradations sur un véhicule de la gendarmerie : deux relaxes à Nantes

Son amie est au Mexique. Cette étudiante en Master 2 de sciences politiques n’a pas pu se présenter à la barre du tribunal correctionnel de Nantes ce jeudi pour cause de stage à l’étranger. Elle suit des études supérieurs (elle a suspendu son cursus pendant un an).

Toutes deux étaient jugées pour des « dégradations » commises un véhicule de la gendarmerie. Au matin du 22 octobre, à Vigneux-de-Bretagne, elles se « promenaient à travers champs, au mileu d’un epaix brouillard », quand elles ont entendu « des bruits au loin ». Un véhicule de la gendarmerie, mobilisée sur la zone du futur aéroport, venait d’essuyer jets de pierres et de bouteilles.

Elles ont été interpellées et placées en garde à vue. Et les voilà donc devant le tribunal. Sauf que. La procureure avoue ne « pas bien comprendre ce qu’elles font là ». Pour les gendarmes, « le travail d’identification dans ces circonstances est très difficile, c’est sûr, mais nous avons pour obligation de soumettre des éléments concerts. Or, je considère que les éléments sont insuffisants dans ce dossier ».

http://juralib.noblogs.org/files/2012/12/0326.jpg

Me Stéphane Vallée, qui défend, avec force, la jeune femme présente, ne peut qu’abonder dans ce sens : « face à cette procédure, on ne peut que demander la relaxe, en effet », plaide-t-il. Sa cliente a refusé de se soumettre aux tests ADN et signalétiques ? Peut-être. « Mais là encore, dans les PV d’auditions, rien ne prouve que ce refus a existé. Rien n’est matérialisé ! », tonne l’avocat.

Sa cliente et son amie, absente, ont été relaxées pour les dégradations. Pour avoir refusé de se soumettre aux tests, en revanche, le tribunal l’a condamnée à verser 400 euros d’amende avec sursis.

Presse aéroportée (PresseOcean.fr, 20 décembre 2012)

Vu sur le Jura Libertaire, 21 décembre 2012

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Communiqué – [zad-nddl] Recul de la Préfecture sur la châtaigne

Depuis la semaine dernière, la Châtaigne, espace réoccupé avec 40 000 personnes le 17 novembre sur la zad, était menacé d’expulsion suite à une ordonnance sur requête.

Suite à notre annonce de la mise en oeuvre d’un procédure de rétractation, la Préfecture a fait savoir qu’elle n’entendait pas faire usage de l’ordonnance sur requête autorisant l’expulsion de la Châtaigne. Cela signifie qu’une nouvelle procédure, nominative et contradictoire cette fois, sera nécessaire pour obtenir l’expulsion du lieu. Après l’attaque policière de la châtaigne et le vol de nos outils et matériaux le 23 novembre, ainsi que les divers passages en force sur le plan juridique, il apparait que la Préfecture recule.

Il est cocasse de repenser au communiqué officiel de la Préfecture affirmant mercredi dernier que les habitants de la Chataîgne n’avaient « plus aucun droit ». Prise à son propre jeu, elle doit bien admettre aujourd’hui qu’il lui sera nécessaire de relancer une procédure pour obtenir le droit d’expulser. Si nous ne nous cachons pas, pour notre part, derrière un « droit » qui se range le plus souvent du coté des puissants, nous ne les lâcherons pas sur ce terrain là, pas plus que sur les autres… Au demeurant, nous n’entendons pas nous reposer sur des procédures hasardeuses : les opposants, paysans, habitants et associations restent prêt sur place à défendre la châtaigne et à réagir si nécessaire dans les villes et bourgs partout ailleurs.

Malgré la multiplication des arrêts préfectoraux interdisant le transport de matériaux, outils, carburants sur la ZAD, malgré les checkpoints, le harcèlement, les contrôles et arrestations à répétition, l’usage illimité des grenades assourdissantes, nous n’avons cessé d’approvisionner les cabanes et de construire. Samedi midi encore, après qu’un pique-nique sur la route ait été gazé, une grande crèche en kit transportée sur des tracteurs a réussi à passer entre les rangs policiers sous la pression. Si ce n’est la volonté de maintenir un point de tension permanent, et de continuer à blesser les opposants, la présence des troupes préfectorales ne leur est plus d’aucune utilité. Il est grand temps qu’elles se retirent de la ZAD.

Alors que la « commission gouvernementale de dialogue » propose un premier rendez-vous à Nantes cette semaine, nous rappelons que les différentes composantes de la lutte sur le terrain sont unies dans le refus d’un dialogue fantôche sur l’aménagement du projet d’aéroport. On ne nous fera pas ce coup là, d’autant que les expulsions des fermes, champs et habitats menacent encore et que Vinci annonce la poursuite des travaux de mise en oeuvre. Nous sommes déterminés à résister jusqu’au retrait du projet.

Si la pression s’éloigne momentanément sur la Châtaigne, la vigilance demeure de mise sur tous les autres habitats occupés, entre autre la maison de la Sécherie (route des fosses noires) qui pourrait être expulsée dès le 27 décembre et qui appelle à se mobiliser.

Les 15 et 16 décembre dernier, un mois après la manifestation de réoccupation, plus de 300 personnes représentant 150 comités de soutien locaux se sont retrouvées à Notre dame des landes pour coordonner les actions et mobilisations des semaines et mois à venir, réaffirmer leur opposition sans concession à ce projet et au monde qui le produit et renforcer les liens avec d’autres luttes locales (THT, Ligne à Grande Vitesse, gaz de schiste, bétonnage des terres agricoles…)

Nos pensées imédiates vont à nos deux camarades en prison depuis leur arrestation sur une barricade et à un checkpoint policier, à notre camarade encore à l’hopital après s’être pris une grenade dans le pied dimanche soir, ainsi qu’à tous les autres blessés ou inculpés depuis le début de l’opération César

Ils ne nous décourageront pas. On résiste, on construit, on cultive, on occupe, on réoccuppe !

Des occupant-e-s de la ZAD.

Vu sur zad.nadir.org, 20 décembre 2012