Archives de catégorie : Propagande marchande

Le NPA dans l’impasse électorale

Le NPA, parti issu de la LCR qui nous avait pourtant habitué-e-s à mieux dans sa critique (certes relative) du parlementarisme bourgeois, s’enfonce dans l’impasse électoraliste. Avec une nouvelle campagne de souscription « anticapitaliste » pour lever « un million d’euros »… afin de présenter des candidat-e-s. L’affiche vaut le détour, une perle :

Extrait du Monde (13/08/2013) :

Visant « un peu plus de 1 million d’euros », le NPA « lance un appel au peuple de gauche », pour que « la voix anticapitaliste se fasse entendre« . « On a besoin d’argent, ne serait-ce que pour se présenter aux municipales et aux européennes, un gros combat à mener« , a fait valoir M. Poutou.

Extrait de Libération (13/08/2013) :

Ce mardi matin sur France 2, Philippe Poutou, leader du parti depuis qu’Olivier Besancenot a décidé de se faire plus discret sur le plan médiatique, affirmait : «On n’a plus de financement public suite à nos petits scores électoraux aux législatives de l’année dernière. (…) On lance un appel à la population, aux salariés, au peuple de gauche qui pensent que la voix anticapitaliste doit se faire entendre

Vu sur le site du NPA :

Les dons ouvrent droit à une réduction d’impôts égale à 66% de leur montant dans la limite de 20 % du revenu imposable. Tous les dons effectués avant le 31 décembre 2013 seront déductibles des impôts pour l’année 2014.

Si le NPA en appelle à la « mobilisation », ce n’est qu’en vue d’un débouché électoral et d’une politique d’Etat (eux disent : [des] « perspectives crédibles de la gauche politique et syndicale« ). Vieille illusion mortelle du mouvement ouvrier, ne servant qu’à graisser les rouages du parti, cette machine à fric et à pouvoir écrasant toujours ses propres servants.

Il est impossible de stopper cet engrenage du pire sans une puissante  mobilisation des travailleurs, de la population et de la jeunesse, qui  imposera des mesures d’urgence, remettrera [sic] en cause la propriété  capitaliste et la course au profit. Il n’y a pas d’issue hors d’une  politique anticapitaliste.

Comme quoi le terme « anticapitalisme » recouvre aujourd’hui des acceptions bien différentes, pour ne pas dire divergentes. Pour notre part, en-dehors du fait que nous connaissons la sincérité et l’engagement de nombreux-euses militant-e-s du NPA, nous constatons une fois de plus qu’il n’y a rien à attendre des organisations partidaires électoralistes, de leurs course à l’échalote pour la gestion de la dépossession – qu’elle soit économique ou politique. NPA pour « N’est Pas Anarchiste » ? L’anticapitalisme ne consiste pas qu’à dénoncer la « troïka », le « chômage » ou « l’austérité », ou encore la « propriété privée », mais à s’organiser pour combattre pied à pied toutes les exploitations, toutes les aliénations, toutes les privations, toutes les dominations, fussent-elles d’Etat. Avec des moyens adéquats aux fins émancipatrices. On ne combat pas les rapports de production capitalistes en défendant ni en aménageant le salariat. On ne combat pas la dictature de l’argent avec la course au million d’euros. On ne combat pas l’aliénation représentative avec des campagnes électorales. Et comme on ne combat pas non plus le capitalisme avec internet, rencontrons-nous et organisons-nous concrètement – loin des prestidigitateurs de tout poil.

Pavillon Noir, 15 août 2013

[Poitiers] Squat des Glières : la coupure d’électricité provoque des tensions

Les représentants de l’association Droit au logement ainsi que des familles du squat du plateau des Glières ont occupé le hall de Logiparc avant d’être évacués par les policiers.

Poitiers

Hier, à 16 h, des représentants de l’association pour le Droit au logement ont investi les locaux de l’agence de location Logiparc avenue Kennedy à Poitiers. Leur objectif ? Demander le rétablissement de l’électricité d’un squat situé au 126, avenue du Plateau des Glières, occupé actuellement par des Roms. Électricité coupée lundi dernier à la demande du bailleur alors même que cinq familles y squattent et sont sous le coup d’une expulsion programmée le 13 août prochain.

Les échanges ont été tendus. Les membres de l’association craignent surtout pour la sécurité des squatters, qui en s’éclairant à la bougie augmentent de façon non négligeable le risque d’incendie.
Après deux vaines heures de pourparlers, la police appelée par Logiparc est intervenue pour l’évacuation des lieux qui s’est déroulée en douceur.

L-V L, La Nouvelle République
25/07/2013

[Administration du désastre] [86] Enfin un plan Orsec-iode dans le département

Les maires viennent de recevoir le plan de distribution de comprimés d’iode à mettre en œuvre en cas d’accident nucléaire. Avec près de deux ans de retard.

Deux ans après sa publication, la préfecture de la Vienne s’apprête à se mettre en conformité avec la circulaire interministérielle du 11 juillet 2011 qui prévoyait l’adoption d’un plan départemental pour organiser la distribution d’urgence de comprimés d’iode en cas d’accident nucléaire avant le 31 décembre 2011.

« On a découvert l’existence de ce plan Orsec-iode* par hasard en épluchant le plan particulier d’intervention que la préfète a accepté de rendre public le mois dernier comme nous le réclamions depuis trois ans », explique Jacques Terracher, le représentant de l’Association pour la cohérence environnementale en Vienne (Aceve) au sein de la Commission locale d’information (CLI) de la centrale de Civaux. « Il est tout de même inquiétant de penser que, depuis deux ans, les maires du département n’étaient même pas au courant qu’ils étaient chargés d’aller chercher des pastilles et de les distribuer s’il y avait eu un incident radioactif. »

Bientôt sur Internet

La préfecture confirme avoir transmis le plan départemental de distribution des comprimés d’iode aux maires de toutes les communes de la Vienne, fin juin, soit six mois après sa signature par le préfet, le 25 janvier dernier. Ce document de 90 pages, qui n’a pour le moment pas été rendu public, devrait prochainement être consultable sur Internet, précise le nouveau directeur de cabinet, Jérôme Harnois : « Il n’y a pas de raison, nous sommes dans une logique de communication avec la préfète », dit-il.
Le plan Orsec-iode est décliné dans tous les départements, qu’ils accueillent ou non une centrale nucléaire. Les habitants des dix-neuf communes qui se situent dans un rayon de dix kilomètres autour du site de Civaux sont néanmoins déjà tous approvisionnés de manière préventive dans le cadre d’un plan particulier d’intervention.

Un stock de 400.000 comprimés

En cas de déclenchement du plan Orsec-iode, le grossiste répartiteur basé à Chasseneuil-du-Poitou serait chargé d’approvisionner les trente-huit chefs-lieux de cantons de la Vienne dans un délai de douze heures pour permettre aux maires d’assurer ensuite la distribution sur le terrain des 400.000 comprimés disponibles (lire par ailleurs), si le préfet l’ordonnait.
« Il est important de bien informer les populations sur ce qu’il convient de faire en cas d’accident mais sans les inquiéter », précise le professeur Gil, président délégué de la CLI de Civaux. Le plan départemental qui vient d’être communiqué aux mairies devrait y contribuer.

* Orsec : Organisation de la réponse de sécurité civile.

repères

Pourquoi l’iode ?

« L’iode est un oligo-élément indispensable au fonctionnement de la thyroïde. En cas d’accident, l’iode radioactif rejeté par les réacteurs et inhalé se fixerait sur la thyroïde ; il augmenterait alors le risque de cancer de la thyroïde », explique la CLI de Civaux sur son site. « Le principe du traitement est simple : en ingérant de l’iode stable, naturel et inoffensif, la glande thyroïde se trouve saturée. Celle-ci ne peut donc pas stocker l’iode radioactif ambiant qui est éliminé de façon naturelle. »

www.cli-civaux.fr

en savoir plus

Le compte n’y est pas

La préfecture précise que le département dispose de 400.000 comprimés d’iode stockés à Chasseneuil, dont 20.000 sont réservés aux forces de l’ordre, aux visiteurs du parc du Futuroscope et aux ouvriers du chantier de la LGV. Les nourrissons, les enfants et plus largement tous les jeunes de moins de 20 ans sont prioritaires, ainsi que les femmes enceintes. Pour les personnes de plus de 60 ans, la prise d’iode n’est plus jugée prioritaire. D’après les chiffres fournis par les services de l’État, le stock disponible ne permettrait toutefois pas de répondre aux besoins des 223.834 habitants âgés de 20 à 60 ans (sur 424.353 au total) dans la mesure où deux comprimés sont nécessaires par adulte. Même en tenant compte du fait que les habitants des dix-neuf communes situées autour de Civaux sont approvisionnés en pastilles par ailleurs. « Des comprimés sont stockés au niveau de la zone et pourraient être livrés sur demande du préfet », précise la préfecture. A priori, à Toulouse pour la zone Sud-Ouest.

Baptiste Bize, La Nouvelle République
24/07/2013

[Les fins limiers au boulot] [Poitiers] Deux séries de tags visent le maire et la police

donutUne enquête a été ouverte après la découverte, hier matin, dans deux quartiers différents de l’ouest de Poitiers, de deux séries de tags qui visaient le maire et la police.

Des slogans écrits à la peinture sur plusieurs mètres ont été tracés sur des bâtiments privés dans le secteur des rues Rique Avoine et Emile-Roux, à Bel-Air. Des tags qui s’en prenaient au maire accusé de « troquer des Noirs contre la passerelle ».
D’autres inscriptions ont été découvertes en bas de la rue de Cueille Mirebalaise. Elles contestaient le projet d’aéroport Notre-Dame des Landes. Ces tags sont attribués à deux groupes distincts.

Presse qui s’emmerde (et qui manifestement n’emploie pas de correctrice/teur), lanouvellerepublique.fr
12 juillet 2013

[Administration policière de la misère] [Châtellerault] « Ne pas laisser dire qu’il y a des zones de non-droit ! »

Présente lors d’une réunion sur les questions de sécurité publique, hier à Châtellerault, la préfète a voulu faire passer le message de l’autorité de l’État.

Y a-t-il le feu à Châtellerault ? La question, enfin dans ces termes-là, n’était pas à l’ordre du jour hier de la réunion sur la sécurité publique, organisée en sous-préfecture. Pourtant, la préfète, Élisabeth Borne avait fait le déplacement en personne.

A ses côtés au moment du point-presse, la sous-préfète Véronique Schaaf Lenoir, le maire Jean-Pierre Abelin, le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) Jean-François Papineau.

Alors réunion de crise ou pas ? « On est dans un contexte où on peut parler localement de délinquance maîtrisée. Qu’on garde ses nerfs ! », clame la préfète.

> «  La police va partout  ». « On est dans un département calme où on ne peut pas laisser dire qu’il y a des zones de non-droit ! », assure Élisabeth Borne dans une froide colère.
La préfète fait référence aux déclarations d’entrepreneurs et de la fédération du bâtiment à propos de la sécurité d’un chantier dans le quartier des Renardières (notre édition de mardi). « Il y a à Châtellerault des zones de non-droit », affirmait l’un d’eux. « Cela ne reflète absolument pas la réalité ! La police nationale va partout et travaille partout », assure Jean-François Papineau. Sur les faits eux-mêmes, le patron de la police donne ses chiffres : six faits de vol, signalés sur ce chantier dans les six premiers mois de l’année.

> Montée des violences. Insécurité ou sentiment d’insécurité… Le climat général paraît s’être quand même fortement dégradé ces derniers mois en ville avec en point d’orgue plusieurs affaires retentissantes. Le DDSP en convient : « Il y a une montée des violences à Châtellerault depuis le 1er semestre à tous niveaux. On constate des passages à l’acte violent plus fréquents notamment chez des personnes précarisées, souvent en relation avec une addiction comme l’alcool. » [Lire à ce propos l’article de la NR d’aujourd’hui, où l’on voit que les municipalités ne savent plus quoi inventer pour donner l’impression de faire quelque chose. On ressort les vieilles rengaine sur l’alcool, le « fléau des classes laborieuses » et l’oisiveté « mère de tous les vices » pour ne surtout pas interroger les causes structurelles de la misère, dont l’alcoolisme n’est qu’un révélateur. NdPN]

> Trafics. « On constate également des violences liées aux trafics et à certaines méthodes de «  recouvrement des créances  » », souligne également Jean-François Papineau. Selon la police, le nombre de trafics démantelés est passé « de 1 à 9 » depuis le début de l’année. « On est intraitable sur les phénomènes de trafic ! », affirme la préfète.

> Vigilance. Le maire le disait hier. Il ressent « un climat d’exaspération et d’intolérance, lié aussi à la crise ». Élisabeth Borne parle d’un « travail approfondi sur le terrain » mais en appelle à la vigilance. « La population doit et peut compter sur la police plus que jamais », conclut Jean-François Papineau.

Franck Bastard, lanouvellerepublique.fr
12 juillet 2013