Archives de catégorie : Propagande marchande

[Notre-Dame des Landes] Hollande et Vinci, même combat

Sans surprise, dans une conf de presse, le candidat Hollande soutient Ayrault dans le projet ruineux et mortifère de deuxième aéroport, feignant ainsi d’ignorer royalement la lutte des occupant-e-s de la ZAD. Honte au parti dit « socialiste » !

François Hollande à propos de Notre-Dame-des-Landes : l’aéroport « se fera »

François Hollande, candidat du Parti socialiste à l’élection pestilentielle, a affirmé ce mercredi, à Rennes, son attachement à la construction d’un aéroport du grand Ouest à Notre-Dame-des-Landes.

Lors d’une conférence de presse improvisée quelques minutes avant son départ pour le Parc expo de Bruz, à côté de Rennes, où il effectue un meeting ce mercredi soir, François Hollande a répondu aux questions du Mensuel concernant l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Il a réaffirmé la position « officielle » du PS au sujet de ce projet très controversé : « Tous les recours de contentieux ont été utilisés. Si les accords sont donnés, l’équipement se fera. »

Quid des diverses études concluant qu’un réaménagement de l’actuel aéroport de Nantes seraient plus pertinentes que la construction d’une nouvelle plateforme ? L’ex-premier secrétaire du PS semble inflexible concernant l’infrastructure tant désirée par son « camarade » Jean-Marc Ayrault, maire de la cité ligérienne.

Le favori à la présidentielle a indiqué s’être entretenu du sujet avec le député-maire de Nantes, patron du groupe PS à l’Assemblée et ministrable à souhait : « C’est plutôt vers un nouvel aéroport qu’il convient de faire l’effort », a-t-il tranché.

Blog des groupes de Béthune et d’Arras (Fédération Anarchiste), 7 avril 2012

[Poitiers] Veni vidi Vinci

ndPN : L’entreprise de démolition Vinci suscite colère et désarroi chez les riverains des minages effectués pour la LGV SEA. Encore une réunion publique sous le signe de l’hostilité des habitant-e-s :

LGV: les riverains interpellent Coséa

Mardi soir, salle Jean-Ferrat, plus de 80 riverains ont participé à la troisième réunion d’information sur les travaux de construction de la future LGV. Les travaux préparatoires et le planning pour l’année 2012 étaient à l’ordre du jour de cette réunion conduite par André David, conseiller municipal en charge du dossier. Mais c’est surtout sur les tirs de mines que les représentants de Coséa ont été interpellés. Sommés par les riverains, très inquiets, de répondre à toutes les questions, ils ont dû expliquer, entre autres, les zones d’expertises, le bruit des concasseurs et des divers engins, et prendre en compte les remarques quant aux nuisances subies par les habitants au quotidien, en particulier ceux de la rue des Cosses à Chardonchamp. Pour ce qui concerne le minage, un petit film (sans le son!) a montré le déroulement d’un tir: une succession d’explosions, presque concomitantes, « comme un bruit de mitraillette » sur une longueur déterminée de terrain. Dès cette semaine, une planche d’essai sera effectuée le long de l’A10. Environ 200 tirs sont prévus, étalés sur une année, selon les conditions climatiques (la sécheresse pourrait interrompre le chantier). La rue des Cosses sera concernée de la mi-mai à la mi-juin puis à partir d’avril 2013. Vives réactions des riverains à ce sujet puisque tout un secteur de maisons n’a pas été pris en compte par les experts. Une pétition signée par les 19 familles concernées, a été envoyée en Préfecture. André David a posé clairement la question à Coséa: « Êtes-vous prêts, oui ou non, à prendre en compte ces 19 maisons du quartier Sainte-Loubette et de la Longerolle? » Coséa a assuré avoir tenu compte des ondes de choc sur la zone expertisée et a proposé qu’un état des lieux amiable entre l’entreprise et les propriétaires soit établi.

Tous les riverains debout pour protester contre l’absence d’expertise de certaines maisons.

Raymond Nicole

en savoir plus

Tirs de mine, mode d’emploi> Les emplacements sont forés la veille, les explosifs sont placés le matin même (pas de stockage). Un périmètre de sécurité, sur le chantier et hors chantier, est établi. Signaux sonores par une corne de brume: 3 coups longs à quelques minutes du tir; 2 coups longs à quelques secondes du tir; 1 coup long pour marquer la fin du tir après quelques minutes. > Planning des prochains travaux indiqué par Coséa. Les travaux de terrassement s’achèveront en septembre 2014, mais la partie des travaux consacrés à l’A10 sera achevée à l’été 2013. 2 trimestre 2012 : début de construction des ponts sur la rue des Cosses (VC10), la RN 147 et RD 757. 3 trimestre 2012 : début de construction des viaducs de l’Auxance (durée: 2 ans). Informations sur le chantier: www.lgv-sea-tours- bordeaux.fr ou en mairie, au 05.49.51.71.02 > Le saviez-vous? La nouvelle génération d’engins ne fait plus « bip-bip » en mode recul, mais « greu-greu ». C’est le cri du lynx, moins gênant paraît-il pour les riverains.

Centre Presse, 5 avril 2012

ndPN : autre méfait de Vinci : la destruction du gymnase Maillochon de l’ASPTT, ayant pour conséquences une gestion rocambolesque du déplacement des activités sportives locales…

L’imbroglio de Maillochon

C’est sûr : le gymnase Maillochon sera démoli cet été. Le basket de l’ASPTT ira à Paganel. La gym aux Feuillants. Mais tout n’est pas réglé pour autant.

La démolition annoncée du gymnase Maillochon pour permettre la construction du viaduc de la gare continue d’agiter les sections gym et basket de l’ASPTT, utilisatrices de l’équipement. Et avec elles, le service des sports de la mairie de Poitiers qui cherche une solution la moins mauvaise possible.

Appel aux pompiers pour arroser Paganel

La proposition qui est faite au club de gymnastique : utiliser les créneaux horaires disponibles du gymnase des Feuillants situé dans la rue du même nom (lire ci-dessous). Deux difficultés : le créneau 12 h – 13 h 30 du jeudi n’est pas disponible. Mais surtout, en tout cas au gré des gymnastes : la quasi-impossibilité de trouver une place de stationnement à proximité… sauf à faire de la marche à pied. Les basketteurs de l’ASPTT sont, eux, orientés vers le gymnase Paganel, près du rectorat et du collège du Jardin des Plantes. Problème : il y a des fuites d’eau dans le toit. Les collégiens, premiers utilisateurs, ont pu le constater. Mais jusque-là, ni l’université, propriétaire des lieux, ni le rectorat, gestionnaire de l’équipement, ne s’en étaient préoccupés. Pour les basketteurs de l’ASPTT, pas question de jouer sur un parquet mouillé, au risque de se fracturer une cheville. Jean-François Bouchet, président de la section : « Heureusement, la ville, elle nous écoute. » Aurélien Tricot, adjoint aux Sports : « Je rencontre tout le monde. Pour trouver une issue au problème des fuites d’eau, l’université a conduit une étude. Il en coûterait 100.000 € pour une rénovation complète. Mais est-il nécessaire de tout refaire ? » L’adjoint propose qu’on attende un épisode pluvieux pour détecter les fuites d’eau. Mais comme il ne pleut pas, les pompiers vont être sollicités pour arroser le toit. « On saura alors où sont les fuites et nous les colmaterons de sorte que l’ASPTT Basket puisse jouer. »

la phrase

« La ville vient faire le pompier quand les autres ont mis le feu. »

Le mot est d’Aurélien Tricot, adjoint aux Sports, qui réagit à l’obligation qui est faite à deux sections de l’ASPTT de quitter le gymnase Maillochon. Le bâtiment sera démoli. Après le chantier du viaduc, la Poste y aménagera un parking pour ses services. Un projet quelque peu antagoniste avec la finalité du futur viaduc qui est de limiter l’usage de la voiture.

Nouvelle République, Jean-Jacques Boissonneau, 5 avril 2012

[Poitiers] L’école, une entreprise comme les autres

ndPN : Quand « palmarès », « taux de réussite », « bons élèves » et « bons points » riment dans le même article avec « résultats », « valeur ajoutée », « performance », nos « indicateurs » d’une école émancipée virent au rouge ! Plus que jamais, la lutte pour une autre éducation s’impose.

« L’autonomie des établissements » renforce la concurrence entre des établissements sensés « éduquer », introduisant de plus en plus éhontément à l’école les logiques d’entreprise et de profit capitaliste.

Illustration avec ce superbe article de la Nouvelle République… 

Palmarès des lycées : qui sont les bons élèves ?

Le ministère de l’Education nationale a dévoilé hier son indicateur de résultats des lycées. Décryptage.

Il s’agit d’un indicateur qui se base notamment sur la valeur ajoutée que peut apporter le lycée. – (Photo archives)

Plus question de s’arrêter au seul taux de réussite au baccalauréat pour savoir si un lycée est plus performant qu’un autre. La raison ? Ils sont tous (ou presque) au-dessus de 80 % de réussite, quand ils ne sont pas au-dessus de 90 %…

Alors, pour faire son choix, il y a le bouche à oreille. Et les palmarès des lycées divers et variés, dont celui du ministère de l’Education nationale publié hier.

Un bon taux de réussite au bac ne suffit pas

Pour celui-là, n’espérez pas trouver un classement des bons et mauvais lycées. Il s’agit plutôt d’un indicateur qui mérite un minimum de décryptage. Il se base notamment sur la valeur ajoutée que peut apporter un établissement en matière de suivi des élèves, du nombre de décrochages entre l’inscription en classe de seconde et l’épreuve du bac…

Les bons points donnés par le rectorat

Si l’on croise les deux critères de l’indicateur de résultat des lycées publié hier matin sur internet (taux d’accès des classes de 2de et de 1re au baccalauréat et taux de réussite au baccalauréat), on observe que, parmi les 51 lycées de l’académie, 18 obtiennent des valeurs ajoutées positives ou nulles dans les deux cas (13 publics et 5 privés sous contrat). Ce nombre est en nette amélioration par rapport à la session 2010 (5 lycées étaient dans ce cas) et donne l’occasion aux services de l’Education nationale, de féliciter les établissements qui progressent. Selon les services du rectorat, les établissements de la Vienne qui cumulent les deux critères de réussite sont : Guy-Chauvet à Loudun, Jean-Moulin à Montmorillon, Bois d’Amour, Victor-Hugo et Saint-Jacques de Compostelle à Poitiers.

Une erreur de chiffres s’est glissée dans notre article web publié hier sur internet, nous nous en excusons. Tous les résultats des lycées de la Vienne : www.education.gouv.fr

Nouvelle République, Delphine Noyon, 5 avril 2012

[Poitiers] Première action des Déboulonneurs 86

NdPN : voici le compte-rendu d’une action bien sympathique contre la publicité, organisée par le nouveau collectif des Déboulonneurs 86. Des photos suivront peut-être (si on les retrouve !).

Samedi 31 mars a eu lieu la première action du collectif des Déboulonneurs 86. Au croisement de la rue du marché et de la rue de la cathédrale, la sucette publicitaire Decaux a été rhabillée avec des cartons. Les passant-e-s étaient invité-e-s à s’y exprimer avec des marqueurs de couleurs : slogans, bons mots et phrases rageuses ont fleuri sur cet espace temporairement libéré de la propagande marchande. Un petit concert de scie musicale a accompagné la déclamation de textes contre le totalitarisme publicitaire. Un tract a été distribué (1). Pas mal de gens se sont arrêtés pour écouter les textes et pour papoter. Les policiers sont passés plusieurs fois en mode surveillance, mais sans intervenir. Bref une petite action modeste mais fort réjouissante, qui en appelle d’autres à venir !

Un déboulonneur anonyme du 86

(1) : Texte du tract diffusé :

STOP LA PUB !

La publicité nous pollue

à plusieurs niveaux. Elle dévore d’énormes quantités de papier, dont la récupération et le traitement sont essentiellement facturés aux contribuables. Elle est aussi très énergivore : un seul panneau publicitaire tournant équivaut à la consommation annuelle d’un foyer de quatre personnes !

La publicité nous harcèle

pour nous faire rentrer dans le moule étouffant et uniformisant de la consommation, de l’ostentation et de la réussite. Dès le plus jeune âge, nul ne peut tenter de s’en extraire sans se sentir culpabilisé et marginalisé. L’un des exemples le plus frappant est l’image donnée des femmes, tenues d’être jeunes, minces, maquillées et richement parées. Comme aux Cordeliers, avec ce logo de « la Poitevine » rousse, consommatrice de l’enfance à l’âge adulte, pour « l’anniversaire » de laquelle des étudiantes distribuaient des tracts, revêtues de perruques rousses pour coller au « modèle ».

La publicité inonde insidieusement

nos lieux de vie, avec sa propagande héritée des régimes totalitaires, alors que l’espace public nous appartient de droit. La décision démocratique sur les emplacements voués à la publicité nous échappe complètement.

La publicité n’est ni une culture

, ni une expression libre : monopolisée par les diffuseurs et les riches, elle ne tolère aucun dialogue, elle répond par la répression à quiconque émet une critique contre le système qu’elle sous-tend. Les condamnations lourdes et répétées de militant-e-s antipub, obtenues à Poitiers par Decaux, démontrent bien que la publicité est une monopolisation violente de la (pseudo) liberté d’expression Elle n’est qu’une  colonisation des esprits.

La publicité n’est pas que le spectacle

du capitalisme, elle en est la condition essentielle. La concurrence et la recherche du profit maximal supposent l’alignement de la demande sur une offre définie par un productivisme effréné, qui n’a plus aucun sens social. Cette société de fausse « abondance » implique qu’une minorité se gave, tandis que l’immense majorité tente de poursuivre un miroir aux alouettes, et qu’un milliard de personnes crèvent de faim et tentent de survivre au beau milieu de ses déchets.

Sur Poitiers, la municipalité collabore

à l’envahissement publicitaire, et prend fait et cause pour Decaux dans les procès qu’il intente aux militant-e-s antipub. Les panneaux d’affichage libre sont absents du centre-ville alors que les « sucettes » publicitaires et les panneaux lumineux y prolifèrent. « Coeur d’agglo » est typique d’un projet social où la population est considérée comme du bétail à tondre.

La désobéissance civile

, comme pour la lutte des faucheurs contre les OGM ou des salariés contre les licenciements, est un moyen de nous défendre et de défendre l’intérêt général. Par des actions antipub assumées et publiques, nous revendiquons avant tout le droit pour tou-te-s de se ressaisir de l’espace public, de lui redonner un sens plus solidaire et plus humain.

Collectif des Déboulonneurs 86

deboulonneurs.poitiers [arobaz] neutralite [point] org

www.deboulonneurs.org

Mise à jour : deux photos

[Poitiers] Sur le mouvement des colibris

On a pu voir s’afficher hier place d’armes, sur la façade du Printemps, une soixantaine de portraits géants hissés et accrochés par une grue mobile… suscitant l’interrogation des passant-e-s. On aurait pu penser qu’il s’agissait d’un hommage aux personnes ayant bossé au Printemps, virées comme des malpropres il y a peu de temps ?…

Raté, il s’agit des « candidats » du mouvement des colibris. Le site de ce mouvement propose d’être « candidats à l’action« , et d’agir localement à travers des alternatives concrètes : « cantines bio, éco-lieux, création de ceintures maraîchères, AMAP, monnaie locale, plans de descente énergétique »… voilà qui a de quoi piquer la curiosité, notamment des anarchistes qui s’intéressent depuis longtemps à l’action directe, y compris à travers des alternatives autogérées en actes (potagers, squats, amap, scop, collectifs artistiques…)

A côté de cette perspective locale et à plus large échelle, le mouvement donne pourtant une perspective du politique nettement moins libertaire. Si des « actions locales », « impulsées par le bas » et « citoyennes » (mot fourre-tout pour le moins ambigü, gommant l’inégalité structurelle de la société capitaliste et étatique), sont recommandées, il s’agit aussi de « peser sur les grandes tendances économiques et politiques » en se réunissant pour élaborer un « programme » qui retienne les « propositions les plus abouties » (hum, qui les sélectionnera et sur quels critères ?) et,  » en France et en Europe, en proposant des recommandations aux élus, qu’ils soient locaux, nationaux ou européens ». Un « grand sondage » est prévu en collaboration avec… l’IFOP !

Bref, il ne s’agit en réalité pas d’être « tous candidats », mais de réunir des propositions à soumettre aux élus qui nous gouvernent sans aucune légitimité, en décidant de tout à notre place, jouant du cirque électoral et du spectacle qui va avec (dont les colibris semblent d’ailleurs adopter tous les travers, avec leurs affiches géantes et leur recours à l’IFOP…).

Dans le système actuel de la démocratie dite « représentative », les personnes élues font ce qu’elles veulent. Quand bien même elles diraient « chouette, vos propositions sont super, je les fais miennes », elles ne sont pas tenus de tenir leurs promesses.

Ce serait pourtant le cas dans le cadre d’un mandat impératif (l’article XXVII de la constitution est très clair à ce sujet) et révocable, se limitant à appliquer techniquement les décisions des assemblées, vision politique quant à elle portée par le mouvement libertaire, qui porte par ailleurs l’idée du fédéralisme libertaire, c’est-à-dire l’autonomie des assemblées, leur association libre et le principe que rien ne peut être imposé d’en haut aux assemblées refusant de s’inscrire dans un projet spécifique.

Non seulement les colibris soutiennent le système « représentatif »  étatiste, et donc autoritaire, aux antipodes d’une véritable démocratie directe ; mais de plus et ça va avec, pas une seule fois leur site n’évoque le capitalisme, consistant lui aussi en une dépossession généralisée quant aux décisions économiques. Comme dans tous les discours de la gauche, il ne s’agit que d’aménager le système, les colibris ayant pour spécificité de voguer sur le thème de la décroissance et de l’autonomie, sans tirer de ces concepts les conclusions politiques libertaires qu’ils induisent à plus large échelle.

Si l’on ajoute à cela que les colibris sont soutenus par Ecover, Weleda, la fondation Nicolas Hulot et autres nombreuses entreprises et associations faisant l’apologie du « développement durable » (d’où les moyens conséquents dont ils semblent disposer, pour pouvoir afficher des portraits géants sur la façade du Printemps), on comprendra mieux comment ce mouvement, rassemblant sans doute à sa base de nombreuses personnes sincères, n’est à l’échelle politique qu’un dispositif de plus pour canaliser les volontés de changement, pour les remettre dans l’ornière d’un système global de dépossession des décisions réelles.

Juanito, groupe Pavillon Noir (Fédération Anarchiste 86)