Archives de catégorie : Propagande marchande

[Chasseneuil – 86] LGV Vinci : cadastrage, abattage des arbres, usurpation d’identité… « ils font ce qu’ils veulent »

Le rouleau compresseur de la LGV lui passe dessus

Il n’a pas encore vendu ses terrains où doit passer la LGV, mais tout se fait dans son dos : relevés de cadastre, abattage des arbres. Il veut porter plainte.

Même s’il a décidé de vendre son terrain à l’amiable pour le passage de la LGV, Benoît Tercier, n’entend pas tout laisser faire.

La ligne à grande vitesse file déjà à toute allure. Beaucoup trop vite aux yeux de certains qui s’insurgent contre certaines pratiques qui s’apparentent à du passage en force.

A Chasseneuil, dans le hameau de Preuilly, au bord de l’Auxance, Benoît Tercier ne décolère pas. Il vient de découvrir que tout ou presque se passait dans son dos alors qu’il joue la carte de la négociation pour vendre deux de ses parcelles.

«  L’impression qu’ils font ce qu’ils veulent  »

En septembre 2001, il a signé devant notaire un compromis de vente afin de permettre la construction de la LGV. La vente définitive des terrains n’est toujours pas effective. Benoît reste à ce jour le propriétaire, avec tous les droits que cela suppose. Sauf que ces droits, ne pèsent pas bien lourd face à un tel projet. Le propriétaire ne s’oppose pas au projet de LGV, il conteste les méthodes employées sur le terrain. « Lisea Cosea (1) a délégué à un géomètre expert, Fit Conseil, un certain nombre d’opérations qui se font sur le terrain », explique Benoît. « Parmi ces opérations, il y a la révision du cadastre. Mes parcelles ne se trouvent pas en totalité sur le passage du fuseau de la LGV. Il faut donc faire un bornage précis et renommer les parcelles. Ce qui a été fait. Mais, sans que j’en sois averti. Or, le procès-verbal de délimitation est un document officiel. Il est bien dit au dos du document que tout se fait à la demande des propriétaires. On ne m’a rien demandé ! Je n’ai même pas eu communication du document ni du nouveau découpage du cadastre ! » Ce qui le fait le plus bondir c’est que le PV officiel de délimitation est signé, à sa place, par le géomètre en date du 26 août 2011. « Je suis déjà allé à la gendarmerie. J’envisage de porter plainte pour faux en écriture et usurpation d’identité. Ils n’ont aucun droit de remplacer les propriétaires actuels dans leur signature. Je suis toujours le propriétaire ! » La semaine dernière, c’est l’abattage des arbres qui s’est passé dans son dos. « Jeudi et vendredi, ils sont venus pour couper. Normalement, on doit signer un document d’occupation temporaire du terrain, le temps que les opérations se fassent, en cas de contestation et de problème. Il n’y a rien eu. En plus, ils ont rasé un nombre de parcelles plus important que ce qui était autorisé dans l’arrêté préfectoral. En fait, on a l’impression qu’ils sont en retard. Ils font ce qu’ils veulent (2). »

(1) Concessionnaire de la ligne LGV et groupement d’entreprises. (2) Ni Lisea Cosea ni Fit Conseil, contactés par la rédaction, n’ont donné suite à notre appel d’hier.

Nouvelle République, Emmanuel Coupaye, 29 mars 2012

[86] Education : 58 postes en moins, l’hémorragie continue

58 suppressions de postes de collèges et lycées

La rectrice Martine Daoust a annoncé, hier, la suppression de 58 postes dans le second degré au plan régional. Les syndicats ont, eux, boycotté le CTA.

Ça se fera… » C’est la réponse apportée aux syndicats par la rectrice de l’Académie de Poitiers Martine Daoust, hier, lors d’une conférence de presse concernant les grandes lignes de la prochaine rentrée scolaire dans le second degré. Le matin même, les représentants syndicaux ont boycotté la réunion « de concertation » du CTA (Comité technique académique). Si la rectrice a lâché « c’est un vrai regret », il semble que le sort de 58 postes – dont la répartition n’a pas été donnée – soit déjà scellé. Tout comme la disparition de quatre classes préparatoires dans l’académie (voir encadré). «¨Sur les 58 postes, seulement quinze sont occupés. Les autres seront fermés parce que vacants en raison de départs en retraite », précise Bernard Chaignaud, secrétaire général.

«  Aucun changement sur le fond  »

Alain Héraud (SNES Charentes), José Dupuis (SNES-FSU), Pascal Laoux (CGT Éducation), Magalie Espinasse (SNES FSU) et Christophe Mauvillain (SNEP FSU), les représentants des syndicats qui devaient siéger au CTA avancent qu’ « après des négociations entre les chefs d’établissement et la rectrice, il n’y a aucun changement sur le fond, à peine quelques ajustements sur les chiffres ». Le fond. Les représentants syndicaux interpellent sur les points suivants. La situation particulière des CIO (Centre d’information et d’orientation) avec notamment la fermeture de l’antenne de Civray et l’inquiétude de voir trois autres CIO (Thouars, Royan et Loudun) devenir des antennes. « Ces zones sont les endroits où les jeunes en ont le plus besoin. » La mise en réseau des lycées mais aussi des collèges. « A terme, nous pensons qu’il n’y aura plus qu’un seul gros établissement administratif et des enseignants ou des élèves itinérants. Il faudra mieux répartir les élèves, mais sur quels critères ? ». Les heures supplémentaires « tueuses d’emploi », le mal être de plus en plus prégnant des enseignants et l’échec scolaire que les syndicats pointent comme le résultat « d’une politique de gestionnaire qui ne fonctionne pas ».

Même carte des formations

Martine Daoust assure que les suppressions de postes annoncées n’entraîneront aucun changement dans la carte des formations. « Nous devons lutter contre l’isolement pédagogique et donner des moyens aux enseignements obligatoires. Les formations facultatives sont des produits d’appel pour les établissements ; il faut donc les mutualiser par la mise en réseau des lycées mais aussi celle des collèges ». Une « refonte » qui ne se fera pas sans augmentation des effectifs par classe, sans heures supplémentaires, ni vraisemblablement sans heurts.

à savoir

Disparition de quatre classes  » prépa « 

« Le taux de remplissage avec 15 élèves pour 9 enseignants ne justifiait plus de conserver 4 classes préparatoires », explique Martine Daoust. Sont concernées, les première et deuxième année au lycée Balzac à Angoulême, une deuxième année au lycée Valin de La Rochelle et au lycée Louis-Armand de Poitiers. « L’offre ne sera pas pour autant dégradée et Angoulême pourra venir à Poitiers. Le taux de redoublement et l’origine géographique sont aussi entrés en ligne de compte. »

Nouvelle République, M.L.A, 21 mars 2012

[Poitiers] Decaux porte encore plainte après une action antipub

ndPN : Decaux n’a honte de rien : il continue sur sa ligne répressive, consistant à porter plainte après toute action antipub, y compris des actions pacifiques veillant à ne rien dégrader.

Pour mémoire, un tract de notre groupe contre la pub.

Sucettes éteintes : Decaux porte plainte

Decaux va porter plainte pour dégradations sur les systèmes électriques après les opérations “ sucettes éteintes ” menées vendredi soir à Poitiers et à Niort.

Sucette allumée, électricité gaspillée. Fortes de ce constat, dans plusieurs villes de France, vendredi, des personnes ont répondu à l’appel lancé par Zérowatt et lancé une opération «  sucettes éteintes  ».

Ils étaient une quinzaine en action à Poitiers (1). Des dizaines de sucettes, panneaux déroulants, enseignes lumineuses de banque, à avoir été éteintes (lire notre édition de dimanche). Les remises en service ont été faites, pour la plupart, hier matin. Et, à cette occasion, les services de maintenance de Decaux auraient constaté des dégradations. « Nous allons porter plainte après les opérations de Poitiers et de Niort. Il y a eu des dégradations sur les systèmes électriques », assure Decaux Tours. La direction régionale ne souhaite pas donner plus de précisions sur la nature des dégradations et leur nombre. « Nous n’avons rien dégradé », réplique Yvon Plaçais de la Coordination poitevine pour la sortie du nucléaire qui avait relayé l’appel de Zérowatt. « Il s’agit juste d’ouvrir et de manipuler un interrupteur. Ce n’est pas une dégradation. Par contre nous avons constaté que, sur certaines sucettes, les systèmes de fermeture ne fonctionnaient pas tous. »

Un des participants avait été arrêté. Il a fait l’objet d’une vérification d’identité.

Nouvelle République, E.C., 20 mars 2012

[Poitiers] Action antipub à la demi-lune

Les  » éteigneurs de sucettes  » coupent le jus à la pub

Des dizaines de panneaux publicitaires lumineux ont été privés de courant vendredi soir dans l’agglomération de Poitiers. Une opération d’antinucléaires pour lancer une chasse au gaspi.

Jacques en sourit sous sa casquette. Tournevis en main, ce retraité vient d’éteindre un panneau publicitaire lumineux vers la Demi-Lune. « La chasse au gaspi est lancée ! » Et vendredi soir, elle a pris les allures d’une action commando dans l’agglomération de Poitiers.

Il est 20 h 45, sur le parking du Parcobus de la Demi-Lune. Des militants arrivent, de tous âges et tous horizons.

 » C’est une action revendiquée « 

Ils sont étudiant, retraité, cadre de banque ou même élu régional. Ce qui les réunit ce soir, c’est leur opposition au nucléaire. Une conviction renforcée par l’accident de Fukushima provoqué par le tsunami. Une quinzaine de personnes sont là, prêtes à agir après l’appel de la Coordination poitevine pour la sortie du nucléaire partout et tout de suite (antinuc86.new.fr). « En France, nous avons des centrales nucléaires vieillissantes, dangereuses. En lançant des opérations d’économie d’énergie comme ce soir, on veut inciter à éteindre ces centrales-là », explique Thierry. Sur le parking des bus, quatre équipes sont formées. Les militants se répartissent le matériel : des gaffes artisanales pour crocheter les disjoncteurs d’enseignes, des clés électriques, des tournevis. Une rapide démonstration permet à tous de voir comment déconnecter en quelques gestes brefs les petites sucettes publicitaires. A 21 h 30, les groupes passent à l’action, méthodiquement. Quatre parcours sont suivis : avenue de la Libération, avenue de Nantes, sur les boulevards extérieurs et sur la rocade. Des dizaines de panneaux publicitaires, d’enseignes lumineuses de grandes surfaces sont éteintes. « On ne fait aucune dégradation. On ouvre, on éteint, on ferme et on appose une affichette. C’est une action revendiquée », explique Yvon Plaçais du collectif. « On veut montrer que la première voie pour sortir du nucléaire, c’est celle des économies d’énergies. Et pour nous, le plus symbolique en matière de gaspillage énergétique, ce sont ces panneaux publicitaires lumineux totalement inutiles. » Vendredi soir, le collectif assure avoir éteint des dizaines de cibles. Les nouveaux abris de bus et certains grands panneaux déroulants ont résisté aux «  éteigneurs de sucettes  ». Un militant a été arrêté par la police lors de l’opération et auditionné. Il est ressorti vers 0 h 30. Les quatre équipes l’attendaient dehors. Une vingtaine de villes françaises devaient participer à cette opération propagée par le site zerowatt.c.la

repères

Combien consomme un panneau publicitaire ? Les ménages sont invités à arrêter les veilleuses de leurs appareils ménagers inutilisés pour économiser le courant… et les panneaux « brûlent » du courant toute la nuit. Un panneau publicitaire de 4X3 m éclairé consomme en une nuit 6,8 kWh, indique l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. Un abri de bus 1,7 kWh. « Une famille de quatre personnes consomme en moyenne 8 kWh pour tous ses besoins hors chauffage », explique la coordination poitevine antinucléaire. Qui doit calculer l’énergie économisée par son opération.

Nouvelle République, Emmanuel Coupaye, 18 mars 2012

[Poitiers] Au lycée, deviens a-dap-table et po-ly-va-lent !

Consternant…

Les lycéens mettent le pied dans une entreprise fictive

Le lycée de Poitiers, Saint-Jacques-de-Compostelle organisait, mardi 21 février son premier salon commercial après la création de son Entreprise d’entraînement pédagogique.

La petite entreprise du lycée professionnel Saint-Jacques-de-Compostelle, a remporté un grand succès auprès des élèves clients : elle vend des chocolats.

La petite entreprise du lycée professionnel Saint-Jacques-de-Compostelle, a remporté un grand succès auprès des élèves clients : elle vend des chocolats.

Arthur et Mathieu se frottaient les mains, en fin de matinée, hier, dans le vaste hall du lycée Saint-Jacques-de-Compostelle : les affaires avaient été bonnes. Ils avaient vendu un grand nombre de boîtes de chocolat. L’établissement organisait son premier salon commercial de l’Entreprise d’entraînement pédagogique.

En septembre dernier, a été créée, au sein du lycée, une sarl baptisée « Aux délices de Compostelle ». Une société aux statuts fictifs « qui fonctionne comme une véritable entreprise », précise Martine Massé, chef de travaux. Un réseau avec d’autres EEP a été constitué.

«  Un changement d’attitude impressionnant  »

La SARL dispose de locaux où des lycéens en classe de première « commerce, secrétariat ou comptabilité » viennent « travailler », les mardi et jeudi. Après une réunion au cours de laquelle les tâches sont réparties, des élèves s’installent dans les bureaux des commerciaux, des achats et vente, de la comptabilité et des ressources humaines. Chacun s’investit dans son futur cœur de métier mais est aussi amené à changer de casquette. « On les amène à l’adaptabilité et à la polyvalence. Celle-ci est nécessaire pour les titulaires d’un baccalauréat professionnel. C’est ce qui fera qu’ils seront recrutés ou pas », commente le directeur du lycée, Jacky Aubineau. C’est en ce lieu qu’ils ont construit leur premier salon commercial. Les « premières » de Saint-Jacques-de-Compostelle devaient vendre les produits de leur entreprise, « Les chocolats de Neuville ». Une table plus loin, une autre Entreprise d’entraînement pédagogique, celle du lycée professionnel Le Dolmen. Ici, les lycéens font commerce d’articles de jardinage, d’aliments pour animaux et de décoration. La troisième EEP, « Rêves d’Egypte » du lycée Saint-Gabriel, de Chatellerault propose des voyages. Leurs clients sont des secondes de Compostelle, munis de faux chèques. Mais, au service comptabilité, les additions sur les bons de commende ne sont pas fictives. « C’est amusant. Ca nous sort des cours qui ne sont pas assez pratiques », remarquent Arthur et Mathieu, enthousiastes. « C’est impressionnant de constater le changement d’attitude des jeunes, leur implication, l’intérêt qu’ils trouvent à leur formation grâce à ce dispositif », applaudit le directeur.

Nouvelle République, Marie-Catherine Bernard, 22 février 2012