Archives de catégorie : Écrits

[LGV Poitiers-Limoges] Les amis du projet LGV jubilent de l’absence de débat public

Pas de nouveau débat public pour la LGV Poitiers-Limoges

Bonne nouvelle pour les défenseurs du projet de ligne ferroviaire à grande vitesse entre Poitiers et Limoges : la commission nationale du débat public qui s’est réunie le 5 septembre a décidé qu’ il n’y avait pas lieu d’organiser de nouveau débat public malgré l’expiration du délai de cinq ans depuis l’ouverture de l’enquête publique en janvier 2007. Interrogée par nos confrères du Populaire, l’association de promotion de la ligne grande vitesse Limoges-Poitiers (1) estime que « la polémique lancée au printemps dernier par les détracteurs du projet sur un prétendu non respect de la procédure légale de réalisation de la LGV Poitiers- Limoges et la réouverture du débat public n’ont donc plus lieu d’être ». Le lancement de l’enquête publique est attendu avant la fin de l’année.

Dépêche Nouvelle République, 13 septembre 2012

(1) NDPN : il s’agit d’une association « née de la volonté d’acteurs locaux », dont le site nous révèle l’identité : Conseil Régional du Limousin, Conseil Général de la Haute-Vienne, Communauté d’Agglomération de Limoges Métropole, Ville de Limoges, Chambre de Commerce et d’Industrie de la Haute-Vienne, Université de Limoges, CGPME, Médef, Union Patronale des artisans, groupe LEGRAND… autant d' »acteurs » dont nous retenons les noms, nous à qui l’on dédaigne tout droit d’agir.

Ce qui est, on s’en doute, une « bonne nouvelle » pour les capitalistes, aura au moins le mérite de couper leur sifflet à tous les pro-« concertation » et autres adeptes des voies de recours « démocratiques » ; d’achever de ridiculiser des institutions comme la « commission nationale pour le débat public » (dont le nom recelait déjà un fort potentiel comique).

Il arrive, au milieu du spectacle « démocratique », que les acteurs bouffis de l’arrogance des dominants, croyant pouvoir se passer des décors pourris de leur mauvaise pièce occupant la place publique, rencontrent des mécontents. Il arrive que les « acteurs » soient hués et malmenés par un public peu reconnaissant. Il arrive même que ceux qui n’étaient jusque là que des spectateurs quittent leurs places assises pour occuper la place.

[Poitiers] Vitalis : émouvant soutien du maire au directeur

NdPN : Nous mettons en gras les morceaux les plus émouvants de cet article de la Nouvelle République, sur la belle solidarité du maire avec le directeur de la régie de bus Vitalis. Ce dernier a été éprouvé par un rude conflit social, l’accusant injustement de harcèlement. Fort heureusement tout est rentré dans l’ordre : les salariés repentis travailleront désormais avec la direction dans l’ambition et l’enthousiasme. Les seuls malheureux dans cette affaire sont ces quatre salariés contraints de partir à la retraite après des années de joie au travail, mais le maire et le directeur ont eu une attention chaleureuse. Avec Vitalis, plus belle la vie !

Vitalis : les leçons d’un conflit

Poitiers. A l’occasion d’une cérémonie de départs à la retraite, Alain Claeys est revenu sur le conflit social qui a secoué la régie des transports poitevins.

Vingt-quatre heures après l’annonce des résultats du comité d’entreprise mettant fin aux deux jours de débrayage à la régie des transports poitevins (NR de jeudi), l’heure était beaucoup plus joyeuse jeudi soir. On fêtait le départ à la retraite de quatre employés de Vitalis.

Ce fut l’occasion pour Alain Claeys, président de Grand Poitiers, la collectivité qui organise les transports sur la communauté d’agglomération, de tirer les leçons du conflit social. Il a reprécisé les rôles de chacun. Aux élus les orientations stratégiques. Au directeur Thierry Wischnewski et à ses collaborateurs la gestion des transports. « Il se peut qu’il y ait des difficultés, mais il importe de respecter le dialogue social », a dit Alain Claeys, soulignant qu’il était très peu intervenu dans le conflit. « Il y a une convention collective ; elle doit être respectée. Pour les cas individuels, il existe également des instances créées pour cela. » Manière de dire qu’il est excessif d’ouvrir un conflit dans toute une entreprise quand il s’agit de régler un cas personnel. Le président de Grand Poitiers a ensuite invité les salariés à s’exprimer devant l’ARACT, l’organisme paritaire à qui il est fait appel pour entendre les doléances de chacun avant de dresser d’ici trois mois un bilan social de Vitalis. Sur les accusations portées contre le directeur « que je soutiens », Alain Claeys a été très clair : « On ne peut pas accuser tel ou tel de harcèlement ; il faut apporter des preuves. Le mot a une signification pénale bien précise. Est-ce qu’il y a eu des plaintes ? » Le maire a posé la question aux organisations syndicales. Il n’a pas eu de réponse. « Dès lors, je pense que le mot a dépassé la pensée de ceux qui l’ont prononcé. » Puis Alain Claeys a invité son auditoire, majoritairement composé d’anciens salariés et de représentants de l’encadrement, « à être porteurs d’une politique ambitieuse en matière de transports : le bus à haut niveau de service. Les usagers nous regardent ; ils se tournent vers les transports en commun. Il faut que nous soyons à l’écoute. » Et de rappeler au respect, à l’esprit de responsabilité et à l’implication dans la vie de l’entreprise, tout en reconnaissant que la hausse des rémunérations est limitée. Thierry Wischewski est ensuite brièvement intervenu : « Depuis trois ans, nous avons beaucoup travaillé pour préparer cette rentrée avec enthousiasme. Les clients nous attendent. Je compte sur vous. Travaillons dans la même direction. ».

Jean-Jacques Boissonneau, Nouvelle République, 10 septembre 2012

[Poitiers] La grosse farce des budgets participatifs

Tadam, le changement c’est maintenant !

La mairie de gauche a décidé de donner la parole aux habitant-e-s de quartiers réuni-e-s en comités ou conseils de quartiers, en leur alouant un « budget participatif ». Cibles prioritaires : les précaires, les étrangers et les jeunes, bref les exclu-e-s. Si on leur donne la parole, si on les responsabilise à devenir « citoyens actifs », ça leur fera peut-être aimer un peu ce système qui les humilie au quotidien ?

Ca y est, c’est l’autogestion communale ? Que nenni, point trop. Un replâtrage de la façade du vieux mythe républicain suffira en l’occurrence.

D’une part, le budget est raisonnablement limité à 750.000 euros. Soit 2,7% du volume global des dépenses d’investissements de la mairie (plus de 27 millions d’euros)… qui n’incluent d’ailleurs même pas les dépenses de fonctionnement (110 millions d’euros en 2010). Au final, on décidera de 0,5% du budget total de la mairie, au cours de ces formidables budgets participatifs. De quoi contenter le bon citoyen bonhomme, qui certes continuera à ne rien choisir au sein de l’édifice social, mais aura la douce consolation de choisir la couleur du pécu.

D’autre part, l’avis des « citoyens volontaires » n’est que consultatif, puisqu’il faut l’aval des élus et des employés municipaux, qui gardent la main sur « les propositions et les décisions ». Vous vouliez du pécu bleu outremer ? Tant pis, ce sera du pécu rose bonbon… à condition d’attendre un peu néanmoins : les projets déjà adoptés depuis deux ans traînent encore la papatte…

L’essentiel, c’est de « participer » !

Voilà une belle mesure, qui aura de quoi clouer le bec à ces indécrottables anarchistes, pour des mandats impératifs élaborés en assemblées fédérées et pour des mandaté-e-s révocables. La révolution sociale, quelle idée dépassée…

Pavillon Noir, 4 septembre 2012

Neuf quartiers d’accord pour un budget participatif

Poitiers. Les habitants peuvent exprimer leurs envies pour améliorer le cadre de vie de leur quartier. Des réunions d’informations débuteront le 11 septembre.

Neuf quartiers de la ville sur dix disposeront d’un budget pour réaliser les projets proposés par leurs habitants. Seules les Couronneries ont répondu par la négative. « Mais, rassure Daniel Duperron, conseiller municipal à la citoyenneté, ce n’est pas figé dans le marbre, on peut s’engager et se désengager pour le budget suivant.»

Donner la parole à ceux qui ne la prennent pas

750.000 € ont été répartis en fonction de la population du quartier, du kilométage de la voirie et de la surface des espaces verts. Ce qui donne pour le plus petit, Les Trois-Quartiers: un peu plus de 60.000 €, pour le plus dense Saint-Eloi, Le Breuil-Mingot: plus de 106.000 € Si les comités et /ou conseils de quartier se sont engagés à être partie prenante, ils n’auront pas la main mise sur les propositions et les décisions. « Par ce biais, nous souhaitons que les personnes qui ne s’expriment pas habituellement puissent le faire. Nous voulons amener à une citoyenneté active le plus grand nombre d’habitants du quartier», souligne Daniel Duperron. Il évoque les personnes en situation de précarité, étrangères et les jeunes. Les élus et les services des bâtiments, de la voirie, des espaces verts auront leur mot à dire. Les premiers vérifieront si les projets sont compatibles avec le politique de la ville. Les seconds, s’ils sont réalisables techniquement. «Toutes les réponses négatives devront être justifiées», insiste l’élu. Des réunions sont d’ores et déjà programmées. > Du 11 au 27 septembre, des réunions publiques seront organisées à l’intention des habitants. Les demandes préalablement déposées dans des urnes ou envoyées par mail ainsi que celles exprimées le soir même seront examinées. > Du 8 au 31 octobre, les groupes d’habitants se réuniront. Ils seront informés sur la faisabilité de leurs propositions. > Du 17 janvier au 8 février 2013, ils élaboreront les budgets des propositions sélectionnées. > En mars 2013, le conseil municipal votera le budget de la ville et les budgets participatifs. La réalisation des projets risquent ensuite prendre plus ou moins de temps. Beaulieu et Les Trois-Quartiers goûtent à cette initiative depuis 2010. Toutes leurs demandes ne sont pas encore réalisées. Mais ils persistent et signent pour un deuxième budget participatif.

Marie-Catherine Bernard, Nouvelle République, 4 septembre 2012

[Poitiers] FO partenaire de Vinci pour la LGV

Après les tirades du député-maire Claeys et de la CFDT, c’est à FO de s’afficher en bon collaborateur de Vinci, dans le dossier de la ligne à grande vitesse (LGV) : Jean-Claude Mailly, entouré des représentants FO de la région, est ainsi invité mardi prochain à Poitiers-Biard, au siège de Cosea (filiale de Vinci).

Ce projet de LGV, aussi inutile que ruineux et nuisible, porté par une multinationale subventionnée à coups de milliards, est largement contesté depuis le début. On la croit enterrée ? Les « représentants » divers la déterrent à coups de forceps !

Au-delà du financement ruineux pour les contribuables d’un projet même pas rentable, cette LGV saccage littéralement l’environnement et les lieux de vie. Pourquoi donc, malgré la mobilisation et l’évidence des arguments contre la LGV, bureaucrates politiques et syndicaux s’accordent-ils à soutenir cette horreur ?

Au nom de L’EMPLOI, évidemment. L’emploi seul te sauvera, toi pauvre prolo. Car, comme tout bon citoyen le sait, emploi = pouvoir d’achat et croissance du capital = progrès ! Fin du débat, au turbin et vive le progrès ! Les paysans peuvent pleurer, les contribuables raquer jusqu’aux calendes grecques, les ouvriers suer sang et eau, la faune et la flore peuvent crever, les déchets radioactifs nous irradier pour des centaines de millénaires : on n’arrête pas le progrès (dire plutôt : développement durable).

Si les politiques voulaient vraiment le bien-être des populations, ils démissionneraient de leur fonction étatique consistant à s’arranger avec les exploiteurs pour se partager la plus-value extorquée sur les masses de prolos mis au turbin. Si les pontes syndicaux voulaient vraiment le bien-être des travailleurs, ils démissionneraient de leur fonction consistant à saper toute velléité d’indépendance des prolos dans leur lutte pour une société sans Etat et sans classes. La réalité de « l’emploi », c’est l’esclavage salarié, subi par des populations qui n’ont pas le choix, qui doivent obéir et trimer pour avoir droit de survivre au milieu des monceaux de richesses qu’elles produisent, et que d’autres s’accaparent au nom de  formules magiques nommées titres de propriété. Ce mot fumeux, « emploi », qu’on nous assène à longueur de JT, n’est que le cache-misère d’un processus de domination sociale et de destruction totale, le capitalisme, qui ne peut subsister qu’en extorquant toujours plus de plus-value sur les esclaves, qu’en rendant leur environnement toujours plus invivable. Doit-on attendre que la planète soit entièrement recouverte de talus et de rails, naviguant entre des océans de déchets ?

Il n’y a jamais eu de représentants du peuple ou des travailleurs. Il n’y a que des représentants de la domination sociale par l’esclavage salarial, que des cogestionnaires de la destruction sociale et environnementale.

Le carburant de ce rouleau-compresseur, c’est notre soumission. Nos révoltes seules l’arrêteront.

Pavillon Noir, 2 septembre 2012

LGV TOURS-BORDEAUX FO sur le terrain avec Jean-Claude Mailly

Jean-Claude Mailly, secrétaire général de la confédération Force Ouvrière, sera accueilli le mardi 4 septembre par Alain Barreau, secrétaire général de FO Vienne, à Poitiers-Biard au siège, et à l’invitation de Coséa LGV. Jean-Claude Mailly était déjà dans la Vienne le 11 mai dernier afin de présider le 27e congrès de FO Vienne. Mardi, il sera entouré de la délégation FO régionale Poitou-Charentes ainsi que de Patrick Ardouin, délégué FO Eurovia PCL, représentant la Fédération FO des Travaux publics. Jean-Claude Mailly rencontrera les représentants Coséa LGV et visitera le chantier LGV, à la rencontre des salariés à Coulombiers.

Nouvelle République, 2 septembre 2012

Les Amis de l’Égalité, bulletin n°22

22 v’là le bul­le­tin !

Son but : par­ta­ger nos réflexions, ouvrir à la dis­cus­sion.

Les Amis de l’Egalité : L’asso­cia­tion entend par­ti­ci­per au renou­veau du combat social et du débat néces­saire en offrant un cadre per­ma­nent à la réflexion sur le monde contem­po­rain, la com­pré­hen­sion et la libre confron­ta­tion des points de vue, pour contri­buer à l’émancipation sociale.

Bonne Lecture !

Camille S.

source : Rebellyon, 19 juillet 2012