Archives de catégorie : La rue grogne

[Poitiers] Valls, bas les pattes !

NdPN : à noter la présence de parents d’élèves des écoles Renaudot et Damien Allard dans ce rassemblement mensuel du mercredi soir, protestant contre le fait que la préfecture menace d’expulsion deux enfants scolarisés d’origine russe, hebergés eux et leur famille en logement d’urgence et sans revenus… solidarité avec tou.te.s les migrant.e.s en butte à l’ignominie de l’Etat !

La promotion de Manuel Valls les inquiète

NR 4 avril 2014

La promotion de Manuel Valls au poste de premier ministre n’est pas faite pour tranquilliser les demandeurs d’asile ni le collectif poitevin (« D’ailleurs nous sommes d’ici ») qui leur apporte son soutien. « Le 11 mars dernier, alors qu’il était ministre de l’intérieur, Manuel Valls a diffusé une circulaire. Il se félicitait de ce que «  le niveau total des éloignements forcés atteint son plus haut niveau depuis 2006.  » Et il a élaboré un plan destiné à accélérer les reconduites aux frontières. Ce texte encourage les préfets à user de tous les moyens de coercition avec le concours de la police : contrôles d’identité ciblés, interpellations aux domiciles ou dans les foyers… Les travailleurs sociaux et les associations sont poussés à participer à la localisation et au contrôle des personnes alors que leur rôle est de les accompagner et de leur porter assistance. »

Pour le collectif cette circulaire « est un signal extrêmement inquiétant à quelques semaines de la discussion du projet de loi sur la réforme de l’asile en France. » Le collectif s’inquiète de la situation de personnes en attente de régularisation à Poitiers. En particulier aux Trois-Cités (NR de samedi 29 mars). « Nous avons connaissance de ces personnes via les associations de quartier, les associations de parents d’élèves et les enseignants. En dehors de l’école, il est plus difficile de connaître celles et ceux qui sont isolés sans savoir à qui s’adresser pour obtenir une régularisation. » Pour « D’ailleurs nous sommes d’ici », il faut « cesser de prendre les étrangers comme des boucs émissaires. » « Ce n’est pas avec la circulaire Valls qu’on fera obstacle à la montée du Front National ».

J.-J. B., Nouvelle République, 4 avril 2014

[Chasseneuil-du-Poitou – 86] Du piston au pot d’échappement

NdPN : encore 240 salarié.e.s jeté.e.s ! Leur réaction ne s’est pas faite attendre.

Mise à jour 4 avril : nouvel article dans la NR ce 4 avril.

Federal Mogul fermera son site poitevin fin 2014

Chasseneuil-du-Poitou.   Le groupe américain d’équipement automobile  a annoncé hier son intention de cesser l’activité. 241 emplois sont en jeu.

Depuis plusieurs mois, la CGT tirait la sonnette d’alarme autour de l’avenir du site de Chasseneuil-du-Poitou du géant américain de l’équipement automobile Federal Mogul. La nouvelle tant redoutée est tombée hier au cours d’un comité d’entreprise qui se tenait au siège français du groupe, à Saint-Jean-de-la-Ruelle (Loiret) : l’usine poitevine, l’une des dix du groupe en France, cessera son activité au cours du dernier trimestre de cette année. Cette fermeture entraînera la suppression de 241 emplois.

La direction du site a informé ses salariés de son projet vers 16 heures hier, sans attendre le retour des délégués syndicaux du CCE.

Le basculement du diesel vers l’essence fatal au site ?

L’usine de Chasseneuil-du-Poitou se consacre presque exclusivement à la production de pistons en aluminium destinés aux moteurs diesel. La direction met en avant la stagnation du marché automobile pour justifier le projet de fermeture du plus petit site européen du groupe dont le siège se trouve à Southfield dans le Michigan. Elle souligne également l’érosion de la demande de pistons, notamment celle des constructeurs français, liée à la diminution du nombre de cylindres dans les moteurs et au basculement des moteurs diesel vers les moteurs essence. Dans un communiqué publié en fin d’après-midi, la direction de Federal Mogul Operations France SAS affirme avoir réalisé « de nombreux investissements significatifs et la mobilisation des équipes et du management a permis d’améliorer la productivité, mais le site reste déficitaire depuis 2009. » De son côté, la CGT, principal syndicat de l’entreprise, dénonce une mesure « qui ne se justifie pas économiquement parlant », estime Catherine Giraud, secrétaire de l’Union départementale CGT. « C’est une entreprise sur la sellette depuis un moment. C’est pour ça qu’on avait déclenché un droit d’alerte il y a un an. Ils ont bien eu une nouvelle chaîne de production. Mais elle n’a jamais fonctionné et elle est repartie. Rien ne justifie ce projet. Les donneurs d’ordre, les pièces, ils en ont besoin. Ça fait un an qu’on attend une réponse à la question que nous avons posée : «  Quel avenir pour le site ?  » La réponse, nous l’avons aujourd’hui. Mais on ne va pas baisser les bras. On voit trop de prud’hommes qui, après une fermeture, donnent raison aux salariés, après coup. Il ne faut pas oublier qu’il y a trois fois plus d’emplois induits sur la zone. »

Vincent Buche, Nouvelle République, 3 avril 2014

Les incertitudes qui pesaient sur l’avenir du site poitevin du groupe américain d’équipements automobiles se confirment. La fermeture.

Dans un communiqué tombé hier en fin d’après-midi, la direction française du groupe américain de pièces automobiles Federal Mogul, a annoncé en comité central d’entreprise la fermeture de son site de Chasseneuil-du-Poitou, à la fin de l’année. Cette usine, spécialisée dans la fabrication de pistons, est la plus petite du groupe en Europe, indique la CGT, qui dénonce une décision « qui ne se justifie pas économiquement parlant ». Depuis plusieurs mois, le syndicat tirait la sonnette d’alarme autour de l’avenir du site qui a compté jusqu’à 450 salariés. Cette fermeture entraînera la suppression de 241 emplois.

Un droit d’alerte lancé il y a un an

La direction du site a informé ses salariés de son projet vers 16 heures, sans attendre le retour des délégués syndicaux du CCE. Dans un communiqué, la direction nationale met en avant la stagnation du marché automobile pour justifier le projet de fermeture. Elle souligne également l’érosion de la demande de pistons, notamment celle des constructeurs français, liée à la diminution du nombre de cylindres dans les moteurs et au basculement de la consommation des moteurs diesel vers les moteurs essence. La CGT, principal syndicat de l’entreprise, avait déclenché un droit d’alerte en mars 2013 sur la situation du site poitevin. Elle dénonce aujourd’hui l’absence d’investissements en dépit d’accords signés en 2011 avec les salariés, prévoyant d’importants changements d’horaires de travail.

Nouvelle République, 3 avril 2014

Chasseneuil-du-Poitou : grève chez Federal Mogul

L’accès au site de Federal Mogul de Chasseneuil-du-Poitou dont la fermeture en fin d’année a été annoncée hier est bloqué depuis ce matin par les salariés en grève qui ne prévoient pas de reprendre le travail avant demain matin. Une réunion avec la direction est prévue aujourd’hui. L’usine poitevine de Federal Mogul emploie 241 personnes.

Nouvelle République, 3 avril 2014

[Tours] L’extrême-droite annule son « Jour de colère » à Tours et se replie sur Nantes

L’extrême-droite annule son « Jour de colère » à Tours et se replie sur Nantes

Le dimanche 6 avril devait avoir lieu une déclinaison régionale du « Jour de colère », mobilisation regroupant diverses franges de l’extrême-droite française. Face à la contre-mobilisation de nombreuses organisations, les organisateurs ont décidé d’annuler leur événement.

C’est par le NPA de l’Indre qu’on a appris la nouvelle. Les organisateurs du « Jour de colère » régional qui devait avoir lieu à Tours le 6 avril ont annoncé sur leur page Facebook qu’ils annulaient leur manifestation.

Comme on l’avait signalé, de nombreuses organisations appelaient à se rassembler contre l’extrême-droite le même jour. Nous avions également publié un article sur les organisateurs et financeurs de l’événement. Face à cette mobilisation, le collectif à l’origine du « Jour de colère 37 » a décidé de jeter l’éponge. Voici ce qu’on peut lire sur leur page Facebook :

A noter : le contre-rassemblement antifasciste est maintenu.

Vu sur La rotative, 3 avril 2014

[Poitiers] CSP86 : pari gagné !

CSP86 : pari gagné !

Le Collectif de familles et personnes seules sans papiers ou en situation administrative précaire (CSP86), a appelé à un rassemblement mercredi en début d’après-midi devant la préfecture pour demander l’arrêt de l’acharnement à leur encontre et le respect de leurs droits fondamentaux.

Ce fût une réussite pour une première puisque une soixantaine de personnes, principaux concernés qui ont décidé de relever la tête et quelques uns de leur soutiens, ont répondu présent pour exiger des papiers permettant d’entrer dans le droit commun et d’avoir des conditions dignes d’existence en particulier un logement décent pour tous. Nous avons demandé qu’une délégation soit reçue par madame la préfète de région ce qui nous a été refusé.

L’idée était de rendre visible sur le terrain de la lutte ce Collectif composé des principaux intéressés. En effet, il y a un an, suite aux nombreuses familles et personnes seules sans papiers ou en situation administrative précaire qui prenaient contact avec le Dal86 concernant leurs problèmes de logement, le Dal86 a décidé, car c’est précisé dans ses statuts, « de les unir et les organiser ». Un Collectif de familles est né et s’est développé progressivement dans les divers squats où ont été mis en place des Collectifs d’habitants. Et suite aux expulsions de ces squats et à la dispersion des habitants, le Collectif s’est reformé et s’est rapidement étoffé jusqu’à regrouper et organiser maintenant des familles et des personnes seules jusqu’alors inconnues du DAL86. Nous sommes et connaissons aujourd’hui plus de 150 personnes soumises à l’arbitraire et à l’acharnement de la préfecture, qui sont soit sous le coup d’OQTF soit dans de grandes difficultés en particulier concernant le logement (au CHUS « 115 », à l’hôtel, dans des conditions de logement ou d’hébergement indignes…) puisqu’elles n’ont pas de titres de séjours ou des titres de séjours précaires. Nous avons constaté mercredi qu’elles sont capables de s’organiser pour défendre ensemble leurs droits et leurs intérêts. Nous pouvons rajouter sans trop nous tromper que la lutte va continuer.

Rassemblement_19-03-14Dans l’immédiat nous réiterons nos interrogations :

– Qu’allons-nous devenir, nous familles et personnes seules sans papiers ou en situation administrative précaire qui sommes hébergées à l’hôtel en particulier depuis l’expulsion des squats ?

– Qu’allons-nous devenir, nous familles roms roumaines en particulier nous qui avons été ou allons être expulsées des squats ?

– Qu’allons-nous devenir, nous familles et personnes seules du Collectif qui sommes sans papiers ou en situation administrative précaire et ayant des problèmes de logement ?

Dernière chose, volonté délibérée ou pur hasard, en même temps que se déroulait le rassemblement devant la préfecture, la police faisait une rafle dans les rues piétonnes du centre à partir de trombinoscopes de personnes ayant des OQTF. Rada, la compagne de Radu qui s’est fait expulser manu militari en Roumanie voilà trois semaines – et qui est revenu en seulement trois jours ! – a été contrôlée, arrêté et conduite au commissariat. Les policiers ont interrogé la préfecture et comme Rada est enceinte de sept mois avec un certificat médical indiquant qu’elle doit rester le plus possible allongée et donc qu’elle ne peut pas voyager, qu’elle est mère de deux enfants scolarisés et que son compagnon et père de ses enfants est en situation régulière grâce à la sollicitude de la préfecture qui l’a expulsé… les pouvoirs publics ont été forcés de la relâcher deux heures après ! Il faut se rendre à l’évidence, l’Etat fait son gros méchant, il aboie et il grogne, mais il ‘a pas les moyens de ses ambitions. Eh oui, les faits sont têtus et il y a des droits fondamentaux en France !

Nous appelons toutes les familles et personnes seules sans papiers ou en situation administrative précaire, ceux qui sont scandalisés par les traitements indignes que les pouvoir publics nous font subir, à nous rejoindre au sein de notre Collectif pour défendre ensemble nos droits et nos intérêts.

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Dans la presse : Un collectif pour les sans-papiers NR 20/03/2014

csp86@free.fr – dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56 Réunions du Collectif tous les jeudis à 18h à la maison de la solidarité 22 rue du Pigeon Blanc 86000 POITIERS

Vu sur le site du DAL 86, 23 mars 2014

Le temps des cerises

Le temps des cerises

Nous en sommes encore loin du temps des cerises et, pour l’instant, nous subissons toujours le temps des escrocs et, désormais, des « empactés ». Je ne sais pas, à l’heure où ces lignes sont écrites, ce qu’aura donné la mobilisation du 18 mars, mais il est à espérer que les prémices d’un printemps frondeur seront apparues. Le « pacte de responsabilité » des tristes compères Hollande-Gattaz est un pacte de voleurs, au sens strict du terme. En 1945, alors que le pays est en ruine et que de Gaulle, peu soupçonnable de gauchisme, est au pouvoir, la Sécurité sociale est mise en place sur un principe simple : chacun paye en fonction de ses moyens et reçoit en fonction de ses besoins pour faire face aux aléas de la vie (maladie, vieillesse, naissance). Dans ce système solidaire, ou les patrons ne sont que les collecteurs de l’argent de cette caisse mutuelle, il n’y a donc pas de « charges », mais des éléments constitutifs du salaire, éléments différés quand le salarié en aura besoin. En clair, aujourd’hui, pour un salarié ou un fonctionnaire qui touche 2 000 euros de salaire net, le salaire différé qui lui revient est de 755 euros dont 113 euros pour la branche famille. Son salaire total est, donc, de 2 755 euros. Bref, quand Hollande promet d’exonérer les patrons de la part familiale dans son pacte avec son pote Gattaz, il vole 113 euros mensuellement à ce salarié ou ce fonctionnaire. Et, bien évidemment, comme il faudra tout de même payer des allocations aux familles, on demandera aux salariés, fonctionnaires, chômeurs, retraités de payer la facture en tant que contribuables. C’est pas beau ça ! La bagatelle de 37 milliards ! Joli hold-up, et légal en plus, pour ces truands bien propres sur eux. Et, bien évidemment, la branche maladie est la prochaine sur la liste. Le patronat se pavane, provoque (assurance chômage), impose ses volontés à ses subsidiaires politiques de tous poils. Pourquoi se gêner si les travailleurs ne distribuent pas les coups de pied aux fesses, voire les boulons dans la tronche que ces empactés méritent ? Le Medef ne prend même plus la peine de laisser croire qu’il fait des concessions. Le texte que la CGC, la CFTC et la CFDT ont signé est, de ce point de vue, un monument d’arrogance patronale et de servilité syndicale. En 1986, Gattaz senior avait promis que, si l’on supprimait l’autorisation administrative de licenciement qui était à l’époque obligatoire, il créerait 700 000 emplois. On lui a donné satisfaction, et non seulement il n’y a pas eu le début de l’ombre d’un soupçon d’emploi créé, mais les licenciements ont explosé. Aujourd’hui, Gattaz junior ne s’engage strictement à rien de concret, si ce n’est, bien sûr, de prendre les 37 milliards. Et comme son arrogance n’a pas de limite, il se permet même des commentaires sur les « pierres et les ronces » que les pauvres patrons subissent, en l’occurrence les « charges » et les réglementations du travail. Un seul chiffre : en 2013, les entreprises auront payé 65 milliards d’impôts et reçu, au total, presque 200 milliards d’aides publiques. Assistés ? Qui sont les assistés ? C’est sur ce terreau de régression sociale, d’appauvrissement, de liquidation des services publics que fleurissent les idées xénophobes, racistes nationalistes et corporatistes (type Bonnets rouges). C’est cette politique d’austérité qu’il faut combattre avec lucidité et détermination. Avec lucidité, car trop souvent des militants, y compris anarchistes, passent plus de temps sur des terrains sociétaux que sur le terrain de la lutte des classes. Avec détermination aussi et opiniâtreté, car l’heure n’est ni aux états d’âme ni au nombrilisme, mais à la double besogne décrite par la charte d’Amiens de 1906. Nous devons, nous militants anarchistes, pousser dans les syndicats pour faire émerger les revendications et les imposer aux appareils. Il n’y a rien à discuter avec les patrons, le gouvernement ou la direction de la CFDT, dont la capacité de nuisance n’est plus à démontrer. Il faut les stopper, un point c’est tout. À la CGT, les tensions sont vives d’ailleurs entre nombre de militants ou de syndicats qui veulent en découdre et une direction toujours tentée par la fumisterie du syndicalisme rassemblé avec la CFDT, ce qui est diamétralement opposé à l’unité d’action. Même au bureau confédéral de la CGT, cela tangue. Ainsi, Valérie Lesage a écrit à Thierry Lepaon, pour pointer « l’illisibilité » de la position CGT, notamment sur le fameux pacte : entre l’action le 18 mars avec FO contre le pacte ou la compromission avec la CFDT pour « des contreparties patronales », il faut choisir. À FO aussi, même si la position du secrétariat général est clairement hostile au pacte, il va falloir savoir claquer la porte des discussions, groupes de travail, tables rondes, conférences sociales et autres gadgets du dialogue social. Celui qui s’autoproclame numéro 2 de l’organisation, Stéphane Lardy, souvent prompt a sortir son stylo (accord calamiteux sur la formation professionnelle ou, en son temps, sur la rupture conventionnelle) n’offre pas, de ce point de vue, une grande fiabilité pour les militants sincères de luttes de classe de l’organisation. Vivement le temps des cerises, du gai rossignol, du merle moqueur.

Fabrice (groupe La Sociale de la Fédération Anarchiste), article publié dans Le Monde Libertaire n°1735, 20-26 mars 2014