Le Collectif de familles et personnes seules sans papiers ou en situation administrative précaire (CSP86), a appelé à un rassemblement mercredi en début d’après-midi devant la préfecture pour demander l’arrêt de l’acharnement à leur encontre et le respect de leurs droits fondamentaux.
Ce fût une réussite pour une première puisque une soixantaine de personnes, principaux concernés qui ont décidé de relever la tête et quelques uns de leur soutiens, ont répondu présent pour exiger des papiers permettant d’entrer dans le droit commun et d’avoir des conditions dignes d’existence en particulier un logement décent pour tous. Nous avons demandé qu’une délégation soit reçue par madame la préfète de région ce qui nous a été refusé.
L’idée était de rendre visible sur le terrain de la lutte ce Collectif composé des principaux intéressés. En effet, il y a un an, suite aux nombreuses familles et personnes seules sans papiers ou en situation administrative précaire qui prenaient contact avec le Dal86 concernant leurs problèmes de logement, le Dal86 a décidé, car c’est précisé dans ses statuts, « de les unir et les organiser ». Un Collectif de familles est né et s’est développé progressivement dans les divers squats où ont été mis en place des Collectifs d’habitants. Et suite aux expulsions de ces squats et à la dispersion des habitants, le Collectif s’est reformé et s’est rapidement étoffé jusqu’à regrouper et organiser maintenant des familles et des personnes seules jusqu’alors inconnues du DAL86. Nous sommes et connaissons aujourd’hui plus de 150 personnes soumises à l’arbitraire et à l’acharnement de la préfecture, qui sont soit sous le coup d’OQTF soit dans de grandes difficultés en particulier concernant le logement (au CHUS « 115 », à l’hôtel, dans des conditions de logement ou d’hébergement indignes…) puisqu’elles n’ont pas de titres de séjours ou des titres de séjours précaires. Nous avons constaté mercredi qu’elles sont capables de s’organiser pour défendre ensemble leurs droits et leurs intérêts. Nous pouvons rajouter sans trop nous tromper que la lutte va continuer.
Dans l’immédiat nous réiterons nos interrogations :
– Qu’allons-nous devenir, nous familles et personnes seules sans papiers ou en situation administrative précaire qui sommes hébergées à l’hôtel en particulier depuis l’expulsion des squats ?
– Qu’allons-nous devenir, nous familles roms roumaines en particulier nous qui avons été ou allons être expulsées des squats ?
– Qu’allons-nous devenir, nous familles et personnes seules du Collectif qui sommes sans papiers ou en situation administrative précaire et ayant des problèmes de logement ?
Dernière chose, volonté délibérée ou pur hasard, en même temps que se déroulait le rassemblement devant la préfecture, la police faisait une rafle dans les rues piétonnes du centre à partir de trombinoscopes de personnes ayant des OQTF. Rada, la compagne de Radu qui s’est fait expulser manu militari en Roumanie voilà trois semaines – et qui est revenu en seulement trois jours ! – a été contrôlée, arrêté et conduite au commissariat. Les policiers ont interrogé la préfecture et comme Rada est enceinte de sept mois avec un certificat médical indiquant qu’elle doit rester le plus possible allongée et donc qu’elle ne peut pas voyager, qu’elle est mère de deux enfants scolarisés et que son compagnon et père de ses enfants est en situation régulière grâce à la sollicitude de la préfecture qui l’a expulsé… les pouvoirs publics ont été forcés de la relâcher deux heures après ! Il faut se rendre à l’évidence, l’Etat fait son gros méchant, il aboie et il grogne, mais il ‘a pas les moyens de ses ambitions. Eh oui, les faits sont têtus et il y a des droits fondamentaux en France !
Nous appelons toutes les familles et personnes seules sans papiers ou en situation administrative précaire, ceux qui sont scandalisés par les traitements indignes que les pouvoir publics nous font subir, à nous rejoindre au sein de notre Collectif pour défendre ensemble nos droits et nos intérêts.
Dans la presse : Un collectif pour les sans-papiers NR 20/03/2014
csp86@free.fr – dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56 Réunions du Collectif tous les jeudis à 18h à la maison de la solidarité 22 rue du Pigeon Blanc 86000 POITIERS
Vu sur le site du DAL 86, 23 mars 2014