Archives de catégorie : La rue grogne

[Nigeria] Grève générale menacée par la bureaucratie syndicale et les forces armées

Nigeria: les syndicats suspendent la grève générale après l’intervention des forces de sécurité

Les syndicats nigérians ont annoncé lundi la « suspension » de la grève générale d’une semaine provoquée par la hausse du prix de l’essence peu de temps après l’intervention en force des forces de sécurité à Lagos contre plusieurs centaines de personnes voulant manifester.

Des militaires nigérians contrôlent des manifestants à Lagos le 16 janvier 2012.

Des militaires nigérians contrôlent des manifestants à Lagos le 16 janvier 2012.
 

« Les syndicats et leurs partenaires annoncent formellement la suspension de la grève, des rassemblements et des manifestations à travers le pays », a déclaré à la presse à Abuja le chef de la puissante centrale syndicale nigériane, le Nigeria Labour Congress, Abdulwahed Omar.

A Lagos, métropole économique, environ 300 manifestants manifestants on protesté dans la rue, en jugeant insuffisante une première concession du président Goodluck Jonathan qui avait annoncé dans la nuit une baisse du prix de l’essence.

Les forces de sécurité ont procédé à des tirs de sommation et utilisé des gaz lacrymogènes à Lagos pour les disperser tandis que les autorités prenaient des mesures pour empêcher les rassemblements dans le pays dans le cadre de la grève générale.

Ce mouvement national, paralysant le pays le plus peuplé d’Afrique, avait commencé lundi 9 janvier, après la fin des subventions aux carburants qui a provoqué une flambée des prix à la pompe.

Les autorités prenaient parallèlement d’autres mesures pour empêcher les rassemblements dans le pays.

Toujours à Lagos, la police a effectué un raid d’une vingtaine de minutes dans les bureaux de la chaîne de télévision américaine CNN, sans qu’on sache s’il était lié au mouvement de protestation contre la hausse du prix des carburants.

Dans les bureaux de CNN, des membres de la police secrète sont passés outre la sécurité et ont posé des questions sur le nombre d’expatriés et les autorisations de travail, selon un témoin.

Pour la première fois depuis le début du mouvement lancé le 9 janvier, des soldats armés se sont déployés et ont érigé des barrages aux points stratégiques de la capitale économique du Nigeria.

Ils interdisaient notamment l’accès au principal lieu des grandes manifestations de la semaine dernière, un parc, et occupaient le terrain lui-même, a constaté l’AFP.

Le président Jonathan demande l’arrêt de la grève

Le dispositif militaire a été mis en place alors que le président Jonathan faisait une première concession, en annonçant une baisse de 30% du prix de l’essence pour tenter de stopper le mouvement.

« Compte tenu des difficultés rencontrées par les Nigérians (…), le gouvernement a approuvé une baisse du prix du carburant à 97 nairas le litre », a-t-il déclaré dans une adresse télévisée.

La brusque suppression au 1er janvier des subventions des carburants a entraîné le doublement du prix de l’essence à la pompe, passé de 65 nairas le litre (0,40 dollars, 0,30 euros) à 140 nairas ou plus du jour au lendemain.

M. Jonathan a toutefois refusé de céder sur le fond, affirmant que « le gouvernement allait continuer de poursuivre une déréglementation complète du secteur pétrolier ».

« Je demande instamment aux dirigeants syndicaux d’appeler à la fin de la grève et à la reprise du travail », a ajouté le président.

Le gouvernement a justifié l’arrêt de subventions aux carburants, quelque 8 milliards de dollars, pour financer la modernisation des infrastructures du pays. Mais le doublement du prix de l’essence frappe durement une population dont la majorité vit avec moins de deux dollars par jour.

Si les grandes centrales ont dit vouloir poursuivre la grève, le principal syndicat du secteur pétrolier, le PENGASSAN, a répété dimanche qu’il n’envisageait pas dans l’immédiat la fermeture des plate-formes offshore.

Une grève du secteur du pétrole marquerait un net durcissement du conflit, le brut représentant 90% des exportations du Nigeria.

Le président a aussi affirmé que les manifestations avaient été « détournées » par des gens cherchant à semer « discorde, anarchie et insécurité ».

Outre les protestations sociales, le Nigeria, est aux prises avec un conflit récurrent entre chrétiens et musulmans qui a connu un regain d’acuité après des attentats antichrétiens revendiqués par le groupe islamiste Boko Haram.

Ces violences ont depuis Noël fait une centaine de morts et quelques manifestations organisées dans le cadre de la grève générale ont donné lieu à des violences à caractère confessionnel.

AFP, 16 janvier 2012

[Rennes] Action de soutien avec les 2 de Poitiers en procès pour une récup

[Rennes] Guerre aux pauvres!

Action de soutien aux personnes arrêtées le 28 décembre à Poitiers lors d’une récup.

Guerre aux pauvres !

Le 28 décembre, en soirée, deux personnes sont interpellées aux alentours de Poitiers alors qu’elles sont en train de repartir après avoir fait de la récup’ dans les poubelles d’un supermarché. Les agents de la BAC qui les arrêtent leur affirment que « Surveiller les zones économiques, ça fait partie de leur travail ». Bien qu’il n’y ait aucune effraction, les deux sont accusé.e.s de vol en réunion avec ruse et directement embarqué.e.s au commissariat pour 15h de garde à vue. Ce n’est que de justesse qu’il.le.s échappent à la comparution immédiate et à la détention provisoire.

La démesure de cette affaire nous laisse sans voix. Mais nous en tirons une bonne leçon : certaines ordures ne se trouvent pas dans les poubelles…

À toi le jeune qui galère, le moins jeune qui n’arrive toujours pas à boucler tes « fins de mois », le vieux qui continue à tirer la langue, ceux qui cherchent à bouffer, ainsi qu’à tous ceux qui ne supportent pas de voir le gaspillage quotidien de ce monde : remballez vos gaules, la flicaille vous a à l’oeil.
Au nom de la propriété privée, il faudrait qu’on avale toutes leurs couleuvres, mais surtout pas leurs miettes ! Bouffer les produits balancés par les supermarchés, ces temples de la fausse abondance, c’est encore trop.

Tu fais les poubelles ? Tu n’es qu’un voleur.
Tu te nourris des restes ? On te menace de taule.

Être un parasite, c’est simple ça ne fait pas bon ménage avec « l’ordre ». Tous ces gens la tête dans la benne, en train de glaner, ça fait tâche dans nos « belles villes propres et lissées » !
Le pendant de l’oppulence des uns doit toujours être l’affamement et la répression des autres. Le pauvre est dangereux, même quand il cherche seulement de quoi vivre.

Pourtant s’ils croient nous dissuader de les déranger dans leur scandaleuse surconsommation en arrêtant les gens qui font les poubelles, ils se fourrent le doigt dans l’oeil.

Ils veulent qu’on consomme, on continuera à récupérer et à se débrouiller par nos propres moyens. Parasites ou profiteurs selon eux, on se contente simplement de survivre et de venir prendre notre part du gâteau là ou on la trouve, là où on trouve qu’il est inadmissible de balancer autant de bouffe quand d’autres crèvent de faim.
Tant qu’ils se vautreront dans la consommation, on continuera à s’ébattre dans ce qu’ils ne considèrent plus digne de leur infect banquet.

Le 23 janvier à 14h à Poitiers aura lieu le procès des deux personnes arrêtées le 28 décembre.
Parce qu’il est inadmissible de laisser la police et le pouvoir poursuivre leur chasse aux pauvres et leur entreprise de répression massive, nous appelons à :

Une action de soutien le 23 janvier à 14h, place du Colombier.

Ramenez vos récups pour organiser un grand marché gratuit sur cette place.
Si la météo le permet nous partagerons une soupe 100% poubelle à la santé des poitevins et à la barbe des poulets.

Indymedia Nantes, 13 janvier 2012

[Le Blanc] Marche pour le maintien de l’hôpital le 11 février

Le collectif de défense de l’hôpital peaufine son plan… d’attaque

« Monsieur Laisné, le directeur de l’Agence Régionale de Santé, a annoncé devant les élus du conseil général de l’Indre qu’il ouvrait un calendrier. Il n’a pas compris que nous ne sommes pas dans la négociation », lance Alain Pasquer, conseiller général PS du Blanc et président du Collectif de défense de l’hôpital. « Le seul argument du directeur de l’ARS, poursuit Jean-Paul Chanteguet, maire du Blanc, c’est la logique comptable, les déficits. Il n’a pas pris conscience de la mobilisation populaire qui est l’expression d’un sentiment d’abandon et de mépris. »
Une mobilisation que Tatiana Darras, porte-parole du Collectif, promet « de plus en plus forte ». « Notre mouvement dépasse tous les clivages politiques, dit-elle. C’est ce qui prouve que notre combat est juste. »
Une délégation se rendra à la préfecture de l’Indre, à Châteauroux, le 2 février, pour y remettre les délibérations des conseils municipaux. Une grande marche est programmée au Blanc le 11 février. Sans oublier des actions d’information dans la Vienne où « les femmes s’y sentent toutes aussi trahies ». « Et je ne vous parle pas de La Trimouille, dans la Vienne, ajoute Tatiana Darras. Sans service au Blanc, elles se retrouveraient à 1 h 20 de la plus proche maternité… »
Et dans un sourire assuré, Jean-Paul Chanteguet annonce que la ville a pris un avocat, à Toulouse. « Nous avons un dossier prêt à être déposé au tribunal administratif. »

Nouvelle République, 16 janvier 2012

[Saint-Savin] Aubade aux prud’hommes

Aubade aux prud’hommes : Chantal veut une bonne somme

66 ex-salariées d’Aubade ont contesté leur licenciement aux prud’hommes. Chantal Barrat, l’une d’elles, attend le délibéré de ce lundi avec impatience.

Chantal Barrat (au premier plan, au centre) lors d'une manifestation à Paris, en fin d'année 2009.

 

Chantal Barrat (au premier plan, au centre) lors d’une manifestation à Paris, en fin d’année 2009. – (Photo d’archives)

Elle a travaillé 27 ans chez Aubade, à Saint-Savin, où elle a occupé à peu près tous les postes : la coupe, la machine, la finition, l’expédition. Chantal Barrat, 47 ans, de Saint-Germain, n’est pas prête d’oublier ce 18 janvier 2010, le jour où « son » usine a fermé. Deux ans après, elle n’a toujours pas digéré : « Il y avait du travail, de l’argent dans cette boîte. On voit des entreprises qui coulent à cause d’un gros problème d’argent. Nous, c’était pas le cas… »

Comme 66 des 103 « petites mains » licenciées à cette époque, la mère de famille n’a eu aucun scrupule à porter l’affaire devant le conseil des prud’hommes de Poitiers, pour y dénoncer le motif « boursier », et non économique, de ce plan social.

«  Je n’ai pas l’intention de sauter d’un pont  »

Le jugement doit être rendu public ce lundi, 14 mois après l’audience. Chantal « espère que ça va aboutir ». Autrement dit que le conseil des prud’hommes va donner raison aux ex-salariées. « Ils (la direction d’Aubade, NDLR) peuvent payer, et ils le méritent. Je passe souvent devant l’usine, et à chaque fois, je vois ces grilles fermées, ça remue ! »
Ce qu’elle attend concrètement de ce jugement ? « Une bonne somme », sourit-elle, assurant ne plus se souvenir du montant exact réclamé par son avocat. Pour mémoire, à l’audience, fin 2010, des indemnités allant de 18 à 32 mois de salaires (soit des sommes allant de 22.000 à 40.000 €) avaient été réclamées.
Un chèque qui pourrait l’aider à boucler des fins de mois parfois difficiles. Et pour cause : depuis son licenciement, la quadragénaire a d’abord connu le chômage, puis six mois de formation d’auxiliaire de vie au Vigeant, suivis de six mois de remplacements à l’ADMR… Et, enfin, un retour à la case chômage le mois dernier.
« A la maison, le budget est serré, on calcule tout, et le moral n’y est pas toujours, explique-t-elle. Heureusement, je suis bien entourée : mon mari et mes enfants sont là, ils ont tous du travail – je touche du bois –, la maison est payée…. »
Chantal avoue que « l’avenir (lui) fait peur ». Mais elle n’est pas du genre à baisser les bras : « Il y a eu des moments difficiles, il y en aura encore Mais je n’ai pas l’intention de sauter d’un pont ! Il y a encore plein de belles choses à faire et à vivre. Mon nouveau métier me plaît bien. C’est physique, mais ce contact avec les personnes, j’aime bien. »
Elle espère « trouver du boulot rapidement », par exemple en maison de retraite. En cette période de vœux, c’est ce qu’on peut lui souhaiter de mieux !

Nouvelle République, Anthony Floc’h, 16 janvier 2012

[Roumanie] Basescu dégage !

Roumanie: plusieurs blessés lors d’une marche contre le président Basescu

Une dizaine de personnes, dont un caméraman et quatre gendarmes, ont été blessées samedi à Bucarest lors d’une manifestation contre le président roumain Traian Basescu, jugé responsable d’une baisse du niveau de vie, ont indiqué les médias locaux.

Des manifestants s'opposent à la police, le 14 janvier 2012

Des manifestants s’opposent à la police, le 14 janvier 2012
 

Des échauffourées ont éclaté entre les forces de l’ordre et les manifestants –plusieurs centaines– rassemblés place de l’Université.

Un caméraman de la chaîne privée de télévision Antena 3 et quatre gendarmes ont été blessés à la tête par des jets de pierres.

Plusieurs manifestants ont pour leur part reçu des soins, au moins l’un d’entre eux ayant été frappé par les forces de l’ordre, selon une porte-parole du service des urgences.

Vingt-neuf personnes, « parmi les plus violentes », ont été interpellées et conduites au commissariat de police où elles seront sanctionnées, a indiqué le porte-parole de la gendarmerie roumaine Florin Hulea.

Les protestataires s’étaient rassemblés en milieu d’après-midi au centre de Bucarest et avaient manifesté dans le calme pendant plusieurs heures.

A la tombée de la nuit, une partie d’entre eux s’étaient dirigés vers le palais présidentiel, brisant le dispositif policier.

Scandant « Démission » et « N’ayez pas peur, Basescu va chuter », les protestataires ont à plusieurs reprises réussi à bloquer le trafic place de l’Université, avant d’être repoussés par les forces de l’ordre.

Les manifestants avaient été mobilisés notamment via internet et les réseaux sociaux afin d’exprimer leur solidarité avec le fondateur des services d’urgence, le médecin Raed Arafat, contraint à la démission en début de semaine à la suite d’un différend avec M. Basescu sur un projet controversé de réforme de la santé.

Mais alors que ce projet a été retiré du débat public vendredi, à la demande du chef de l’Etat, les participants à ce mouvement ont renoncé à leurs slogans de soutien à M. Arafat, pour appeler le président et le gouvernement à démissionner.

« Nous ne pouvons plus supporter la pauvreté, trop c’est trop », a déclaré à l’AFP une retraitée, Rodica Patran, évoquant le gel des retraites et la baisse de 25% des salaires dans le secteur public, imposés en juillet 2010.

Des centaines de personnes s’étaient également rassemblées dans la journée dans plusieurs grandes villes pour exprimer leur opposition à la réforme de la santé qu’avait défendue M. Basescu, qui prévoyait de donner davantage de place au privé.

AFP, 14 janvier 2012