Archives de catégorie : La rue grogne

[Toulouse] « Le Père Noël n’existe pas et vous irez en prison à 12 ans »

[Toulouse] « Le Père Noël n’existe pas et vous irez en prison à 12 ans »

 

Manifestation. Face à face tendu au cœur de Toulouse

D’un côté, une centaine de soutiens aux « inculpé-e-s » de Toulouse. De l’autre, un fort contingent de policiers et de gendarmes mobiles. Entre les deux groupes, réunis à partir de 14 heures hier sur les allées Roosevelt, à deux pas de la place Wilson, à Toulouse, le face à face n’a pas tardé à se tendre hier en après-midi. Les policiers, sous la direction du directeur de la sécurité publique Lucien Pourailly, présent sur place, voulaient réaliser des contrôles d’identité. Les manifestants, eux, n’avaient aucune intention de présenter leurs papiers. Les policiers ont procédé à des interpellations décrites par de nombreux témoins comme « très musclées ».

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« Cette manifestation se déroule sans aucune autorisation, indique le directeur de la sécurité publique. Quand nous demandons leurs identités aux manifestants, comme nous le permet une réquisition du procureur de la République, ils refusent. D’où les contrôles. » Aucune des personnes contrôlées, sorties manu militari du groupe des protestataires après avoir été menottées, n’a été interpellée. Après les vérifications « d’usage », elles ont retrouvé le groupe.

Au marché de Noël

Les manifestants ont réalisé un petit tour en cortège avant de revenir place Wilson où la tension est remontée quand les gendarmes mobiles sont intervenus pour les obliger à dégager la chaussée. La confrontation, sous le regard de nombreux passants, a tourné court quand les manifestants se sont dispersés. Une quarantaine d’entre eux s’est retrouvée place du Capitole, au milieu du marché de Noël. « Comme ça, on évite de se faire taper dessus », explique un participant à une commerçante pas contente.

Un manifestant en échasse a accroché des slogans sous les vivats : « PJJ en boxon, Noël en prison », « Détruisons les prisons avec rage et joie », « Beau comme une prison qui brûle » ou encore « Le Père Noël n’existe pas et vous irez en prison à 12 ans ». Un dernier slogan très commenté par les visiteurs du marché de Noël, un peu surpris. Finalement, les manifestants se sont dispersés sans incident.

Parfois venus de loin, les manifestants soutenaient quatre « amis » interpellés mi-novembre par les gendarmes. Actuellement incarcérés, ces deux filles et deux hommes sont soupçonnés d’avoir participé à une descente début juillet dans les locaux de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) à Labège. Ils nient leur implication « et le dossier est vide », protestent leurs avocats. Mais jusqu’à présent, la justice a refusé de les remettre en liberté.

Leur presse (Jean Cohadon, La Dépêche), 18 décembre 2011.

[Congo-Bruxelles] Kabila dégage !

[Congo-Bruxelles] Kabila dégage !

 

83 arrestations après les manifestations à Matonge

La police a arrêté 83 personnes lors des accrochages qui se sont produits dans le centre de Bruxelles après la proclamation de l’élection du président congolais Joseph Kabila. Il s’agit de 69 arrestations administratives pour trouble de l’ordre public et de 14 arrestations judiciaires, notamment pour des faits de vandalisme.

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Dans le quartier de Matonge, à Ixelles, les dégâts sont visibles : des dizaines de vitrines sont brisées, une bijouterie a été dévalisée et plusieurs voitures ont été renversées. Les forces de l’ordre ont dû charger à plusieurs reprises, tant à pied qu’à cheval, pour maîtriser les fauteurs de trouble. Plusieurs d’entre eux se sont dispersés dans les rues adjacentes aux chaussées d’Ixelles et de Wavre où ils ont poursuivi leurs faits de vandalisme. Vers 19h, un calme relatif était revenu mais la police était toujours présente en nombre.

Les forces de l’ordre ont également usé de chiens et de chevaux. Des policiers en civil ont interpellé plusieurs fauteurs de trouble mais le nombre précis d’interpellations n’est pas encore connu. Des dizaines de vitres ont été brisées rue Belliard et des voitures ont été endommagées. Il était difficile de dire si des manifestants ont été blessés mais il semblerait que les échauffourées aient fait deux [puis seize] blessés parmi les policiers.

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Des accrochages ont également eu lieu dans le quartier de Matonge. Des trublions ont ainsi jeté un fumigène vers la police. Des échanges musclés ont eu lieu, samedi vers 17h00, sur le petit ring de Bruxelles, à hauteur de la rue Belliard, entre la police et le millier de manifestants. Ceux-ci ont jeté différents objets, comme des vuvuzelas, des pierres ou des poubelles, en direction de la police. Celle-ci a répondu à coups de matraque et de spray au poivre.

Un policier a été touché par un jet d’objet et aurait été blessé. Il était difficile de dire si des manifestants ont également été blessés. Les problèmes ont commencé après qu’un groupe de manifestants eut commencé à se frotter à la police, rue Guimard. Les esprits se sont alors échauffés et des jeunes se sont munis de pierres. Les policiers ont tenté d’isoler ces jeunes manifestants du reste du groupe mais se sont faits encercler dans la manœuvre.

Leur presse (Belga), 17 décembre 2011.


Un millier de manifestants à Bruxelles contre la réélection de Kabila

Environ un millier de personnes, selon la police, manifestent samedi après-midi, Porte de Namur à Bruxelles, contre la réélection de Joseph Kabila à la présidence de la République démocratique du Congo. Les manifestants n’acceptent pas le résultat officiel de l’élection présidentielle et considèrent comme président régulièrement élu l’opposant Étienne Tshisekedi.

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Parmi les manifestants, quelques-uns brandissent des drapeaux flamands et adressent des reproches aux responsables politiques francophones, accusés de soutenir Joseph Kabila.

Les manifestants, assez remontés, ont également importuné des journalistes présents sur place auxquels ils reprochent de ne pas faire de comptes-rendus objectifs sur les élections et la situation au Congo.

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La police bruxelloise est présente en masse, aussi bien en civil qu’en uniforme. Une auto-pompe a également été prévue sur les lieux. (…)

Leur presse (Belga), 17 décembre 2011.

[Tours] Réquisition du 68 rue du Canal

Réquisition à Tours

 

Suite à la requisition d’un bâtiment appartenant à la mairie à Tours voici le tract diffusé par des compagnons anarchistes, ainsi que le communiqué du mouvement des papiers et des logements pour tous :

Haro sur la propriété ! Ouvrons des squats et bottons le cul des bourgeois !

Trop de gens dorment dehors, chez un ami, un membre de la famille ou vivent dans des appartements dégueulasses et/ou trop petits et de toute manière beaucoup trop chers. Certains voudraient croire que la mairie ou la préfecture, comme ils en ont le droit, réquisitionneront des logements vides et fourniront des solutions à ceux qui ne peuvent pas se payer un toit. Il peuvent attendre longtemps ils seront morts de froid ou de faim avant que les parasites et les flics qui ont le pouvoir ne lèvent le petit doigt.

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L’État et ses sbires ne sont là que pour maintenir l’ordre et protéger la propriété privée, il est donc hautement improbable qu’il s’attaque à cette dernière en réquisitionnant des bâtiments vides. En plus il n’est pas question d’attendre quoi que ce soit de ceux que nous considérons comme nos ennemis. Nous n’aurons que ce que nous prendrons, et nous ne ferons pas de compromis. De toute façon la propriété c’est toujours celle des bourges et jamais la nôtre, nous n’avons que peu à perdre et tout à prendre ; pourquoi attendre ?

Parce qu’il y des bâtiments laissés vides, et qu’à côté de ça il y a parmi nous ceux qui ont besoin d’un toit pour se loger, ceux qui ont besoin d’un local pour se rencontrer, s’organiser, et faire vivre leurs rêves.
Parce que nous refusons le choix biaisé entre l’argent, la marchandise et la rue ou la prison ; entre les papiers, la soumission et la déportation ou la pendaison.
Parce que ouvrir un bâtiment c’est l’arracher à l’accaparation d’une personne pour le remettre à disposition de tous ceux qui en ont un usage. Que certains au nom d’une illusion — qui serait grotesque si personne n’avait besoin d’un toit — que l’on nomme propriété privée puisse priver tous les autres d’une chose dont ils n’ont pas l’usage nous le refusons, comme nous refusons de se soumettre aux lois iniques qui la défendent.

Pour ces raisons et pour toutes celles qui nous sont propres, nous ouvrons des squats !

Nous sommes les voleur-euses de poules, les pouilleu-se-x, les gueules cassées, les désillusionné-e-s, les envahisseur-euses et toutes celles et ceux qui n’entrent pas dans les catégories morbides que vous utilisez.

Nous ferons tomber les portes et sauter les serrures pour que fleurissent les squats comme des fleurs sur le fumier du vieux monde.

Notre rage consumera la capitalisme, et des flammes du brasier de notre révolte naîtra l’anarchie.

RÉQUISITION … LA SUITE

Depuis quelques mois plusieurs occupations d’espaces publics ont eu lieu par des familles à la rue soutenues par des personnes solidaires. Les pouvoirs publics n’apportent toujours aucune réponse adaptée pour résoudre la situation.

Face à l’immobilisme des politiques, les différents réseaux associatifs, sociaux et culturels ont été interpellés.

Parce que la question des papiers est indissociable de la question du logement : quand l’une est résolue, l’autre apparaît ;

Parce qu’il ne s’agit pas d’un manque imprévisible de places en hébergement d’urgence, mais d’une volonté politique de précariser un peu plus et pour commencer, les personnes étrangères ;

Parce que le préfet comme le maire refusent de réquisitionner les logements vides à Tours ;

Parce que des logements vides il y en a pourtant des milliers : au moins 109, rien qu’au Sanitas, comme différents collectifs et associations l’ont démontré ;

Parce que nous avons besoin d’un lieu pour nous rassembler, nous organiser et organiser la lutte concernant le logement et les papiers ;

Le 68 rue du Canal à Tours, ancienne halte de jour, locaux laissés vides par la Mairie a été réquisitionné samedi 17 décembre suite à la manifestation.

Pour faire vivre ce lieu et préparer un accueil adapté pour les familles,

Pour s’organiser ces prochains jours,

AG – 16h, aujourd’hui dimanche 18 décembre, goûter-apéro-bouffe au 68 rue du Canal (quartier Velpeau).

Le local reste ouvert à tout moment, n’hésitez pas à passer pour ramener vivres, idées, musiques, coups de main, discuter, dormir, etc.

Le mouvement « des papiers, des logements pour tous »
Contacts : Mouvement des papiers, des logements pour tous / Urgence un toit

[Poitiers] Des valises pour défendre le droit d’asile

Des valises pour défendre le droit d’asile

 

Hier après-midi dans le centre-ville de Poitiers, c’est en portant des valises que des militants ont dénoncé la politique du ministère de l’Intérieur.

Des valises porteuses de slogans dénonçant le sort réservé aux étrangers par la politique du ministère de l'Intérieur.

 

Des valises porteuses de slogans dénonçant le sort réservé aux étrangers par la politique du ministère de l’Intérieur. – (dr)

Des valises sur leurs épaules pour dénoncer la stigmatisation grandissante des étrangers vivant en France. C’était hier dans le centre-ville de Poitiers le pacifique mode d’action d’une soixantaine de manifestants ayant répondu à l’appel de la coordination Poitou-Charentes Solidarité Migrants (1). D’abord, sur la place Leclerc, puis sur le parvis de l’église Notre-Dame et enfin devant le palais de justice, les militants aux valises ne sont pas passés inaperçus.

 » Contre la politique du chiffre  »

Au rythme des djembés, ils ont défilé, se couchant régulièrement par terre. Jusqu’à ce que l’un d’entre-eux ne donne l’alerte en criant « police ! » : alerte évidemment fictive, précédant une dispersion des troupes dans une cohue bon-enfant… « Nous dénonçons la politique du chiffre qui caractérise l’action du gouvernement en matière d’immigration mais aussi les dernières déclarations terriblement inquiétantes du ministre de l’Intérieur, expliquait Yves Judde, l’un des porte-parole de la coordination régionale. Claude Guéant veut baisser de 10 % le nombre d’étrangers en situation régulière ! Cela signifie que l’on va retirer des titres de séjours ! » Au plan régional, les associations disent constater des contradictions entre les missions d’accueil et d’orientation de l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration, et les difficultés croissantes rencontrées par les migrants pour simplement faire valoir leurs droits.

(1) La coordination regroupe une douzaine d’organisations des quatre départements de la région, dont la Cimade 86, RESF Poitiers ou le collectif contre les expulsions.

Nouvelle République, Frédéric Delâge, 18 décembre 2011

ndPN : présence policière bien visible ; à côté de cette manifestation, a aussi été diffusé place d’armes un tract :

http://fa86.noblogs.org/?p=1774

[Paris] Génération Précaires s’invite aux galeries Lafayette et chez Fauchon

Des membres du collectif "Génération Précaire"  ,  protestent contre le statut des stagiaires, le 17 décembre 2011 à Paris

 
Des membres du collectif « Génération Précaire » , protestent contre le statut des stagiaires, le 17 décembre 2011 à Paris
 

« Bonjour, demandez à vos vendeurs s’ils sont stagiaires »: le collectif Génération Précaire s’est invité samedi aux Galeries Lafayette et chez Fauchon, à Paris, pour alerter les clients sur le recours à des stagiaires non rémunérés dans de nombreuses entreprises pendant les fêtes.

Affublés de masques, de chapeaux de Père Noël avec des guirlandes autour du cou, une quinzaine de membres du collectif, qui revendique des « actions coup de poing mais drôles », se sont invités dans la bonne humeur au rayon luxe des Galeries Lafayette, a constaté une journaliste de l’AFP.

« Des stagiaires lutins sont à la tâche, là où des jeunes devraient être tout simplement payés. Songez-y si vous les reconnaissez et offrez-leur cette petite douceur », pouvait-on lire sur les tracts distribués aux clients avec des friandises, afin de les alerter sur ce phénomène, au son du « Petit Papa Noël » de Tino Rossi.

Le service d’ordre du grand magasin ayant rapidement fait sortir la petite troupe, celle-ci s’est ensuite rendue à la société d’alimentation de luxe Fauchon située à proximité, cette entreprise ayant, selon le collectif, publié des appels au recrutement pour dix stagiaires pour cette fin d’année.

Les membres du collectif ont été reçus par la direction, qui a assuré ne compter que 4% de stagiaires dans ses effectifs et a indiqué engager 20% de contrats à durée déterminée (CDD) en plus en période de fêtes, où Fauchon réalise 20% de son chiffre d’affaires.

Selon Génération Précaire, qui évalue entre 1,2 et 1,5 million le nombre de stagiaires en France, contre 600.000 en 2006, les entreprises, et en particulier le secteur du luxe, ont de plus en plus souvent recours à des stagiaires en lieu et place de CDD.

Le collectif estime que ce phénomène s’est intensifié avec la crise et qu’il est particulièrement visible pendant les fêtes dans les magasins de luxe, mais également dans des enseignes comme la Fnac, Darty, Etam ou Décathlon.

Une porte-parole du collectif, fondé il y a cinq ans pour défendre les stagiaires, a déclaré que seuls 5% des stages se transforment en emploi. Selon la jeune femme, le recours aux stagiaires non rémunérés « détruit les jobs étudiants et l’emploi des chômeurs ».

La loi prévoit que lorsque la durée d’un stage est supérieure à deux mois, le stagiaire doit toucher une rémunération d’au minimum 417 euros, mais pour des périodes plus courtes, aucune rémunération n’est obligatoire.

En outre, la loi stipule qu’un stagiaire ne peut être recruté « pour faire face à un accroissement temporaire de l’activité de l’entreprise » ou « pour occuper un emploi saisonnier ».

En janvier dernier, quelques militants de Génération Précaire avaient investi un autre grand magasin de Paris, Le Printemps, pour protester contre le recours abusif à des stagiaires pendant les soldes d’hiver.

AFP, 17 décembre 2011