Archives de catégorie : La rue grogne

[Poitiers] Rassemblement de solidarité avec les migrant-e-s

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Rassemblement de solidarité avec les migrant-e-s
Samedi 17 décembre 2011 à 15h30
Place d’armes – Poitiers

Voici le tract commun (dispo ici en pdf), qui sera diffusé demain après-midi, devant la mairie de Poitiers :

SANS PAPIER… NI FRONTIÈRE !

L’économie se restructure. Les médias appellent ça la crise. Vous y êtes habitué-e, on vous en fait bouffer depuis tout gosse, de la crise. C’est un bon alibi pour reprendre les miettes arrachées par des décennies de lutte. C’est aussi un bon alibi pour durcir les politiques (anti)migratoires.

Les gens de pouvoir atomisent le lien social, créent la peur de l’Étranger. Puis surfent sur cette peur pour instaurer des lois sécuritaires destinées à protéger le travail, la sécurité nationale… C’est le fonds de commerce de la droite française depuis toujours.

La gauche ne fait pas dans la dentelle non plus. Juste avant l’occupation nazie, elle avait déjà ouvert des camps de concentration pour les réfugié-e-s fuyant l’Espagne franquiste. C’est d’un de ces centres qu’est parti le premier convoi français pour les camps d’extermination par le travail en Allemagne nazie.

En 1981, la gauche en arrivant au pouvoir a clairement choisi son camp : plutôt que d’assouplir les politiques migratoires, elle a légalisé ces lieux où la police parquait illégalement les migrant-e-s avant de les expulser du territoire. Les centres de rétention administrative naissaient.

Le retour de la droite aux affaires a vu la succession de lois durcissant les conditions de vie des migrant-e-s à défaut d’enrayer les flux migratoires. Nous touchons là un point crucial. Le pouvoir économique trouve clairement son compte dans l’existence d’une main-d’œuvre bon marché et docile.

Qui y a-t-il de plus docile qu’une personne éloignée de ses proches, qui n’a pas développé les liens de solidarité nécessaires à la moindre action de résistance face à la force de frappe capitaliste ? Si en plus cette personne a fui la guerre que les puissances industrielles ont gentiment amené à sa porte…

L’immigration n’est pas une histoire de terroristes qui cherchent à venir frapper la métropole en plein cœur – même si on se demande parfois si la métropole ne le chercherait pas un peu… Ni de barbares cherchant à piller les richesses de la métropole – même si chaque reconquête de richesses spoliées ne nous semble finalement que Justice.

Les perspectives de conditions de vie moins rudes, les espoirs d’ascension sociale, la nécessité d’échapper à des persécutions politiques, religieuses, ethniques, voilà ce qui pousse à migrer. Au nom de cela, les migrant-e-s en situation irrégulière se taisent souvent, se cachent parfois, travaillent dur, payent l’impôt sans en bénéficier.

À cela vient s’ajouter cette précarisation créée de toutes pièces. Par les successions de lois, de circulaires. Par l’arbitraire des préfectures qui ne respectent même pas la législation gerbante qu’elles sont censées faire appliquer.

Ainsi, un-e migrant-e peut se voir privé-e durablement des maigres moyens de subsistance que lui fournissent sontaf et les allocations de la CAF, alors même qu’un tribunal aura ordonné à la préfecture qu’elle lui délivre un titre de séjour – condition sine qua non pour la validité d’un contrat de travail et le droit aux allocs.

Avec la fin de l’année civile, c’est la chasse aux sans-papiers qui s’intensifie. Le ministre de l’Intérieur a promis 30 000 reconduites à la frontière pour 2011. Les services de la police nationale doivent mettre un dernier coup de collier pour ne pas faire mentir le patron. Sur le terrain, les CRS, la police aux frontières et les autres roquets en bleu foncé vont pouvoir s’en donner à cœur joie.

Nous voulons définitivement mettre en échec ces politiques (anti)migratoires et détruire le système qui les met en place. Nous n’attendons rien des élections, rien non plus des humanitaires qui vivent de la gestion de ce désastre humain. Nous ne cesserons de nous agiter tant qu’il ne sera pas possible de vivre l’Égalité dans la Liberté.

Organisation Communiste Libertaire du Poitou
Groupe Pavillon Noir, Fédération anarchiste de la Vienne
Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux
Solidarité des Étudiant.e.s de Lycées et de Facultés de la Vienne

[Poitiers] Colère d’usager-e-s du gymnase contre sa destruction par La Poste et Vinci

Maillochon :  » Honte à vous si vous laissez faire cela  »

La destruction du gymnase continue de secouer le petit monde de l’ASPTT. Hier, la réunion d’information n’est pas passée comme une lettre à la poste.

Le gymnase Maillochon est promis à la destruction.

 

Le gymnase Maillochon est promis à la destruction. – (dr)

Le dossier est complexe, la réalité est toute simple : à l’orée de l’été des centaines de basketteurs et gymnastes volontaires, de tout âge et toute condition, vont se retrouver à la rue. D’abord prévue au 15 mars, la destruction du gymnase Maillochon est programmée pour fin mai. Un sursis jusqu’au 15 juin est espéré.
Hier, l’ASPPT Poitiers omnisports qui compte près 3.400 membres avait invité ses adhérents… Salle Lawson-Body. Le président Patrice Arson et le secrétaire général Frédéric Guignard ont présenté le dossier épineux. Entreprise désormais totalement privée, la Poste ne fait guère plus dans la philanthropie (1). La structure de ses clubs sportifs complique la tâche des ardents défenseurs du vieux gymnase : l’ASPTT Poitiers est un club omnisports dont les sections n’existent que par délégation. Le secrétaire général est employé de La Poste. Difficile d’aller à l’encontre de sa propre entreprise. Enfin, La Poste, comme au bon vieux temps du service public, contribue au fonctionnement de ses équipements. « 12.000 € nous sont versés pour Maillochon par exemple, détaille Frédéric Guignard, On nous a fait remarquer que seuls 4 % des utilisateurs étaient des postiers. » Les temps changent.
Le secrétaire général n’a guère apprécié que des adhérents de la section basket manifestent lors du conseil municipal de lundi ou initient une pétition qui a déjà recueilli 800 signatures. « Il ne faut pas écorner l’image de l’ASPTT Poitiers J’aurais préféré des actions concertées. » Le président de la section basket Jean-François Bouchet s’explique. « Nous voulions juste sensibiliser les élus et les médias à cette décision unilatérale et brutale de la Poste. »
Ses troupes se sont montrées beaucoup plus virulentes hier soir. Extraits. « Il faut se bouger, battons-nous, lance un monsieur remonté. Mettons en place des actions fortes. » Cet autre homme est mélancolique. « Ce gymnase représente quelque chose de fort pour nos enfants. Ils y ont grandi au sein de la famille ASPPT. On n’a pas le droit de détruire tout cela. »
 
 » Ce n’est qu’une histoire de fric  »

Un gaillard s’emporte et lance à l’adresse des dirigeants de l’omnisports : « Réveillez-vous, bon sang ! Honte à vous si vous laissez faire cela. » Cette gymnaste volontaire résume le fond de sa pensée. « Tout ça n’est qu’une histoire de fric. » Il y a sans doute du vrai là-dedans. Le constructeur du fameux futur viaduc des Rocs a acheté à La Poste le gymnase. Le premier procédé choisi pour construire l’ouvrage – le « lançage » – épargnait Maillochon. L’option a brutalement changé : le viaduc sera édifié par levage qui nécessite une base logistique le temps des travaux. Elle remplacera, provisoirement, l’ancien gymnase rasé.
La municipalité cherche désormais un nouveau nid pour les oiseaux perdus. Parmi les options : le complexe Saint-Nicolas ancien haut lieu de l’ASPTT désormais propriété de Grand Poitiers. Mais le retour au bercail n’est pas sans obstacles…
 
(1) La Poste va vendre d’ici 2015 les 12 sites sportifs encore en sa possession sur le territoire national.

Nouvelle République, Loïc Lejay, 16 décembre 2011

[Wukan] Un Sidi Bouzid chinois

[Wukan] Un Sidi Bouzid chinois

Il existe en 2011 un village peuplé d’irréductibles Chinois. Située au sud de la Chine, dans la province industrielle du Guangdong, la localité côtière de Wukan est, depuis plusieurs semaines, le théâtre d’une lutte pour le moins inédite. D’après le New York Times, près d’un millier de policiers encerclent le village de 13’000 habitants, devenu en quelques semaines le symbole du combat des paysans chinois contre leur gouvernement. Tout commence en septembre dernier, lorsque les habitants de ce village de bord de mer se voient confisquer leurs terres par Pékin, pour être ensuite revendues à de riches promoteurs immobiliers.

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http://pix.toile-libre.org/upload/original/1323954644.jpgManifestation de mercredi

Un procédé d’autant plus illégal qu’il n’est suivi de la moindre compensation. Furieux du sort qui leur est réservé, des milliers de « Wukanois » descendent alors dans la rue. Mais les manifestations dégénèrent. Des voitures de police sont détruites, des immeubles gouvernementaux saccagés. Après deux journées d’émeutes sans précédent, la police est déployée, et la révolte étouffée. Or, fait rare dans l’empire du Milieu, les autorités vont néanmoins accepter de négocier avec les villageois, à condition qu’ils nomment un groupe de 13 représentants. Parmi eux, Xue Jinbo, un boucher de 42 ans.

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http://pix.toile-libre.org/upload/original/1323965604.jpgLe portrait du martyr Xue Jinbo sur le portail du commissariat déserté

Or la proposition gouvernementale n’était qu’un leurre. Très vite, un responsable local accuse les nouveaux représentants de complicité avec « des forces étrangères cherchant à créer des divisions entre le gouvernement chinois et ses villageois ». Les manifestations reprennent de plus belle. Mais, une nouvelle fois, Pékin a tout prévu. Pour éviter toute contamination de la gronde sociale au reste du pays, la police dresse un blocus autour du village, tandis que d’autres de ses membres en civil parviennent à s’infiltrer à l’intérieur du village.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1323954997.jpgDes traces des exactions policières de septembre

L’assaut est lancé, et cinq représentants, dont le boucher Xue Jinbo, sont enlevés. Deux jours plus tard, c’est avec effroi que les paysans apprennent son décès. D’après l’agence officielle Chine nouvelle, l’un des seuls médias à évoquer les troubles, le villageois est mort d’une « défaillance cardiaque », d’autant plus qu’« aucune trace apparente de violence » n’a été constatée sur son corps. Des proches affirment pourtant avoir retrouvé la victime avec des contusions sur les genoux, des narines maculées de sang et des pouces cassés.

« Nous supposons que les menottes ont laissé des marques sur ses poignets, et que les légères contusions sur les genoux sont dûs au fait qu’il était agenouillé », s’est contenté de répondre le chef adjoint du centre de médecine légale de l’université Zhongstan, selon Chine nouvelle. Une version qui n’a pas convaincu la population de Wukan, qui a immédiatement repris son mouvement de protestation, déterminée à aller jusqu’au bout. « Nous voulons que le gouvernement central (à Pékin) s’occupe de notre problème. Nous n’abandonnerons pas la lutte, nous voulons que les cadres corrompus soient arrêtés », a annoncé un manifestant, qui a requis l’anonymat, à l’AFP. D’après le New York Times, les frondeurs s’attelleraient désormais à dresser des barricades et se défendraient avec des armes « made in Wukan » [“villagers had stockpiled crude weapons, including steel-tipped bamboo spears”].

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http://pix.toile-libre.org/upload/original/1323955285.jpgLe blocus policier du village mercredi

Mais, face à eux, les autorités ont décidé d’employer les grands moyens. Pour « assurer la stabilité », la police, les forces anti-émeute ainsi que les pompiers sont désormais déployés autour du village avec des canons à eau. Pékin compte ainsi affamer sa population, pour la forcer à se rendre. Mais celle-ci peut néanmoins compter sur les dons de nourriture en provenance de villages voisins. Dès lors, le gouvernement a annoncé que le corps du boucher décédé ne serait remis à sa famille que lorsque les protestations cesseront. Totalement isolé du reste de la Chine, le village rebelle l’est également sur Internet. En effet, il n’existe sur la Toile chinoise aucune trace de Wukan.

Leur presse (Armin Arefi, Le Point, 14 décembre 2011)

[Poitiers] Comme d’habitude…

A l’appel de l’intersyndicale qui s’était mise d’accord sur le principe d’une grève (sauf le SGEN-CFDT), a eu lieu aujourd’hui à Poitiers une manifestation d’enseignants. Entre trois-cent et quatre-cent personnes ont défilé dans les rues, du pont Saint-Cyprien au Rectorat. Un chiffre relativement faible, eu égard au fait que la grève semble quant à elle plutôt bien suivie.

La prise de parole devant le Rectorat a, comme d’habitude, été monopolisée par les délégué-e-s des syndicats, sans invitation à débattre, à proposer, tout simplement à s’exprimer. Les permanents, les « représentants », les spécialistes, savent à notre place…

Ces dernier-e-s ont rappelé leurs revendications, légitimes mais comme d’habitude, limitées à la corporation (réévaluation des salaires, refus de la nouvelle notation par le chef d’établissement, refus de la mise en concurrence des profs et des établissements, refus des fermetures de CIO…)… pas un mot sur l’évolution du contenu et la forme mêmes de l’enseignement, pourtant toujours plus empreints d’une idéologie de sélection, de hiérarchie, bref de propagande étatiste et marchande ; rien sur le volet des réformes allant dans le sens du contrôle social des élèves, pourtant tout aussi concerné-e-s que les personnels d’éducation (fichage numérique/évaluation par compétences/changements dans les programmes…). Rien d’étonnant à cela, puisque les (rares) prises de parole des centrales syndicales sur ces sujets se cantonnent généralement au fait de déplorer l’absence de moyens… pour appliquer ces horreurs.

Elleux ont signalé qu’elleux n’avaient pas demandé d’audience, cette fois-ci, à la Rectrice de Poitiers (« cela ne sert à rien », la Rectrice ne les « entend pas »). Mais au lieu de proposer de rentrer ensemble dans ce Rectorat sourd et muet, et d’occuper les lieux pour instaurer un rapport de force, ce que le nombre aurait permis…  la manif se disperse rapidement devant le Rectorat, après la prise de parole syndicale qui clôt comme d’habitude la mobilisation.

Non sans avoir invité, comme d’habitude, à la poursuivre ultérieurement, avec une énième journée de mobilisation – courant janvier. Super.

Mais sans doute ce pédalage dans la semoule s’explique-t-il par le fait qu’elleux ont comme d’habitude, critiqué « ce gouvernement »… pour mentionner « l’échéance » de 2012.

Si elleux ont remercié la FCPE locale de se joindre à la mobilisation ici à Poitiers, elleux ont déploré l’absence de nombreux-euses grévistes, sans penser un instant, comme d’habitude… que les grévistes absent-e-s en ont peut-être assez de ces mobilisations parfaitement inefficaces, n’instaurant ni rapport de force réel, ni débat public, ni projet global de changement social.

Des gens du collectif antirep 86, ne perdant pas espoir sur la nécessité de rassembler contre toutes les formes de répression étatique à l’encontre des mouvements sociaux, ont néanmoins profité de cette manifestation pour diffuser le tract de solidarité avec les inculpé-e-s de Toulouse, avec appel à rassemblement ce vendredi à 18H devant le palais d’injustice de Poitiers.

Des policiers en civil de la BAC, sans bandeau pour se signaler tels, ont comme d’habitude suivi de près ces personnes pendant toute la manif. L’un des bakeux a insisté pour prendre un tract, en faisant un trait d’esprit : « on sait pas lire, on a même pas le BEPC ».

Encore une journée de mobilisation… comme les autres

 

 

 

Un « enseignant », le 15 décembre 2011

Appel de Poitiers : programme de la semaine d’actions du 9 au 17 décembre

Appel de Poitiers : programme de la semaine d’actions du 9 au 17 décembre

SECOND APPEL DE POITIERS : Pour la libération et l’arrêt des poursuites des inculpé-es du 15 novembre Labège-Toulouse

Soutien financier pour les frais de justice et la cantine en prison : envoyez vos chèques à l’ordre de « Maria », CAJ c/o Canal Sud, 40 rue Alfred Duméril, 31400 Toulouse

Blois : distribution de tracts (BloistractA5) sur le marché du samedi matin 17 décembre par les Amis de l’Egalité.

Bordeaux : La répression des militant-e-s, ça suffit ! Samedi 17 décembre Assemblée populaire

Lyon : Solidarité avec les inculpé-e-s de Toulouse rassemblement contre la répression samedi 17 décembre

Marseille : Cantine de solidarité avec les inculpé-e-s de Toulouse Vendredi 9 décembre

Montpellier : Dans le cadre de la journée internationale contre la gentrification

Paris : Repas de soutien aux inculpés d’ici et d’ailleurs le 15 décembre à la Rotisserie

Poitiers : Rassemblement pour la libération et l’arrêt des poursuites des inculpé-es de Labège Vendredi 16 décembre 18h devant le Palais de justice

Toulouse : Manifestation samedi 17 décembre 14h

TEXTE COMPLET DU SECOND APPEL DE POITIERS : Contre le délit d’opinion, résistance ! Contre la répression de la contestation
sociale, solidarité ! : appel2emeforum

Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux, 15 décembre 2011