[Nantes] Solidarité avec les inculpé-e-s de Poitiers en lutte contre Vinci
Périphérique nantais, décembre 2011
Jura Libertaire, 12 décembre 2011
Périphérique nantais, décembre 2011
Jura Libertaire, 12 décembre 2011
Le procès de Michel du Groupe Kropotkine de la fédération anarchiste, qui a osé chanter « Hécatombe »de Brassens devant la préfecture de police de Paris le 18 juin dernier, aura lieu le 13 décembre prochain à 9h00 devant la 28ème chambre correctionnelle du Palais de Justice de Paris (voir un petit rappel des faits sur notre site: http://kropotkine.cybertaria.org )
Le report du procès, la vaguelette médiatique autour des chorales brassenssophiles retombée et le climat sécuritaire pré-électoral ambiant nous laisse craindre une condamnation pour l’exemple de notre chanteur engagé. Il est donc important que nous soyons nombreux à venir le soutenir. (Pour celles et ceux qui viennent de l’Aisne, un co-voiturage est organisé.)
Rendez-vous devant les grilles du Palais de Justice à 08h30, munis d’une pièce d’identité et délestés de tout objet contondant, afin de passer le filtrage pour accéder à la 28ème chambre.
Mardi 13 décembre à 9h00, 28ème chambre correctionnelle, Palais de justice de Paris, 4 boulevard du Palais, M° Cité
A bientôt donc, et Vive Brassens!
Le Groupe Kropotkine de la FA, 11 décembre 2011
NO-TAV : Compte-rendu des comités de mobilisation du 9/12/11, rapport aux événements du 8/12
Le mouvement NO-TAV s’oppose depuis une vingtaine d’années à la mise en place du TGV dans la vallée de Susa. Ce projet européen est purement économique et ne tient aucunement compte de l’avis de ses habitants. Une journée de mobilisation intense a eu lieu jeudi 8 décembre. Au départ, trois points de rassemblement. Un blocage de l’autoroute partait de Susa. A Giaglione et à Chiomonte, les manifestants se sont rassemblés puis rejoint dans la vallée pour couper les grilles qui encadrent la zone du futur chantier. Ils ont ensuite tenter de tenir le campement face aux forces de l’ordre. Deux aspects ressortent de cette conférence de presse ; deux aspects qui tentent de mettre à mal la mobilisation.
1. La violence des policiers, une violence de bande
Jet de pierre sur les manifestants en train de couper les grilles ainsi que sur des journalistes, tirs tendus de bombe lacrymogène…De nombreuses scènes de tensions dans cette journée du 8. On dénombre trois blessés graves : une personne a reçu une bombe lacrymogène dans l’oeil(il a d’ailleurs perdu son oeil), une autre a été blessé au crane(traumatisme cranien). Les représentants des differents comités de la mobilisation dénoncent la volonté manifeste des forces de l’ordre de faire du mal. Il ne s’agit plus de bloquer ou de “protéger”. Les policiers ont empeché les blessés graves de sortir de la vallée pendant 1h malgrés l’insistance des médecins.Il s’agit d’une situation totalement anormal ; meme en temps de guerre, les blessés ont le droit d’etre secouru. Les forces de l’ordre ont également saccagé le campement de la mobilisation et sont repartis avec des effets personnels, le générateur d’électricité et des outils.
2. La volonté manifeste des politiciens et des jouralistes de criminaliser la mobilisation
Le nouveau ministre de l’intérieur utilise le terme de “terrorisme” pour qualifier la lutte de Susa. La répression de cette lutte sert d’exemple dans tout le pays pour empecher le reste de l’Italie de se révolter dans ce contexte global de crise et de mesures d’austérité. Le nouveau gouvernement utilise Susa pour doner le ton. Tous les partis politiques de gauche comme de droite tentent de délégitimer le mouvement. Les médias servent de rampe de lancement à cette volonté politique. Ils corroborent les dires du ministre de l’intérieur en parlant d’un climat de peur et d’insécurité dans la vallée provoqué par le mouvement No-tav. Cette représentation tente de créer une frontière qui n’existe pas entre les gens de la vallée et d’autres personnes pertubatrices. En réalité, ce sont les habitants de Susa qui tiennent la lutte. Ils dénoncent également l’organisation d’une manifestation d’enfants lors du blocage de l’autoroute. Les enfants auraient été utilisés comme “barricades” faces aux forces de l’ordre. En réalité, le blocage de l’autoroute permettait une manifestation familiale et festive contrairement aux autres points de rendez-vous, plus violents. Ils tentent de donner l’image d’un mouvement désuni : les pacifistes légalistes d’un coté, les violents illégalistes de l’autre. Ce conflit n’existe pas. Leur plus gros mensonge est de dire que le chantier pour le TGV a déjà commence pour toucher les subventions européennes : les seuls travaux en réalité effectués sont la mise en place d’un grillage encerclant un camp policier à ciel ouvert. Les gens du coin appellent cet enclos, le “chantier qui n’existe pas”.
Cette lutte résonne étrangement avec d’autres combats en Europe ; par exemple, avec celle de la ZAD près de Nantes qui s’oppose à la construction d’un aéroport international.
Indymedia Paris-IDF, 11 décembre 2011
Lors de l’immense manifestation à Moscou le 10 décembre contre le régime de Poutine, 400 personnes se sont retrouvées dans le “bloc anarchiste et antifasciste”, cortège qui a regroupé des anarchistes comme les militant(e)s de l’Action Autonome (Автономное действие) mais aussi des marxistes révolutionnaires comme les militant(e)s de l’Action Socialiste de Russie (РСД) et autres internationalistes. Un affrontement verbal a opposé le bloc anarchiste et antifasciste à des nationalistes mais ces derniers ont préféré prendre leurs distances avec une unité de lutte antifasciste.
Lors de la manifestation, ce bloc a lancé des slogans opposés à tous les politiciens et au système parlementaire et pour l’auto-organisation.
Tract distribué à Moscou le 10 décembre par l’Action Autonome :
Notre candidat : l’auto-organisation
Le 4 décembre ont eu lieu les élections à la Douma d’État. 450 membres sont sensés représenter pendant 5 ans les intérêts de 140 millions de citoyens russes. Ils continueront à piller le pays et à se pavaner dans de grandes limousines noires dans les rues de Moscou. Il en a toujours été ainsi et il en sera toujours ainsi, peu importe que la majorité soit Russie Unie ou un autre parti.
Il n’y a qu’un seul moyen pour mettre fin à cette pratique vicieuse ; le chemin que nous ont montré nos grands-parents en 1917.
L’opposition libérale accuse le gouvernement de fraude. Les élections ont probablement été truquées, mais même si cela n’avait pas été le cas cela ne changerait pas grand chose.
La démocratie représentative n’est pas la démocratie. Démocratie, c’est quand les gens se gouvernent eux-mêmes avec leurs propres structures d’auto-organisation, fondées sur une base socialiste. Il peut y avoir de démocratie quand des gens contrôlent tout au nom du peuple.
Le groupe de Moscou de l’Action Autonome
Traduit du russe (Автономное действие) par Solidarité ouvrière, 10 décembre 2011.
Ce soir de 8 décembre a été l’occasion de mettre en lumière différemment la brutalité du système carcéral. Un moment de colère spontané, parfois offensif, partagée avec les prisonnier.es. Heureux hasard, un prisonnier échappera à la surveillance de ses matons et arrivera à se faire la malle ce soir-là ! Ambiance donc, des 2 côtés de cette saloperie de murs.
Petit à petit, une cinquantaine de personnes se sont réunies Esplanade des Arts à St-Priest pour participer à cette manifestation pour dénoncer le système carcéral et le nombre impressionnant de décès dans leur nouvelle prison modèle de Corbas (record de France du nombre de morts cette année…).
Les banderoles accrochées sur le camion de tête, sono en marche, le cortège entre dans une artère du centre ville de St-Priest. L’occasion de crier des slogans politiques en banlieue est finalement trop rare, les habitants du quartier regardent les manifestant.es avec curiosité. Les premières torches sont allumées pour mettre en évidence la manif, les premiers pétards explosent, quelques personnes distribuent le 12 pages qui a été imprimé pour l’occasion par les différents collectifs anti-carcéraux et de soutien aux prisonniers ainsi qu’à leur proches. Une information circule, un prisonnier vient de se faire la malle ! Les gens trouvent ça super.
Bientôt la manifestation emprunte la passerelle SNCF (où visiblement des gens sont venu.es taguer pour la circonstance…) et de l’autre côté de la voie les attend… un hélicoptère ! Ambiance chasse à l’homme, ces fumiers éclairent le groupe, les manifestants leur répondent par des majeurs judicieusement tendus. Le cortège se marre, les flics ne doivent rien comprendre, entre l’évasion et cette manifestation. Une hypothèse commence à germer : et si ce soir les condés étaient bien trop occupés par autre chose que cette contestation ?
Le cortège rentre sur le boulevard des Nations et le mirador de la prison apparaît. Le groupe hurle, la sono est poussée à bloc, les premiers slogans sont entonnés. Pour mieux éclairer le groupe, une torche professionnelle est « craquée ». La lumière rouge envahie la rue et les prisonniers (quartier des garçons) se logent derrière leur barreaux. Les prisonniers et les manifestant.es se répondent dans un vacarme incroyable, toute la prison est au courant. L’hélicoptère est maintenant au dessus de nous et des projecteurs balayent les fenêtres de la prison et la rue où se trouve le cortège.
Soudain un feu d’artifice éclate, ce qui a pour effet de donner des idées aux prisonniers qui n’hésiteront pas à brûler du tissu aux fenêtre pour nous répondre. Les vacarmes s’enchaînent les uns aux autres et un stock impressionnant de fusées est tiré à l’intérieur de l’enceinte.
L’envie démonstrative d’en finir avec ces mouroirs est trop forte et un groupe part à l’assaut des grilles qui délimitent l’enceinte de la prison. Iles commencent à secouer l’ensemble et bientôt une bonne partie du reste de la manif’ les rejoint. Les taulards qui peuvent nous voir sont visiblement heureux de cette initiative, ils crient avec rage. En coordonnant leur force et le mouvement de balancier sur une largeur de 25 mètres, le grillage de 4 mètre de haut commence à sérieusement vaciller, les poteaux en viennent à se déterrer légèrement. Malheureusement, iles ne parviendront pas à faire tomber le grillage. Les premières voitures de gendarmerie se placent à l’entrée de la prison.
Des bagnoles et des camions qui passent dans cette zone industrielle klaxonnent, certains restent un peu pour voir ce qui se passe. Les manifestants se dirigent vers l’entrée où les gendarmes en prendront pour leur grade.
Ensuite ça cafouille un peu. Doit-on faire le tour de la prison ? Par où passer ? Le camion doit-il suivre ? Tous et toutes regrettent de ne pas pouvoir être visibles par l’ensemble des détenu.es qui se trouvent dans d’autres bâtiments. Décision sera prise de rentrer par le même chemin avant que les flics s’organisent et viennent en nombre.
Une nouvelle torche est allumée, le 2e passage devant les grilles sera plus rapide, une moustafette (estafette de gendarmes moustachus ou pas) est positionnée dans une des rues perpendiculaires. Un incident pyrotechnique fait peur à l’un des gendarmes qui ordonne à son auteur.e de sortir de la manif. Les gens forment immédiatement un bloc barrant la route du condé et lui expliquent que personne ne sortira du cortège, point à la ligne. L’artificier se fond dans la masse et devant la résolution des manifestants, les gendarmes lâchent l’affaire. Joie.
A mesure que nous empruntons le chemin de retour, les premiers gardes mobiles arrivent, une dizaine pas plus. Une fois l’enceinte de la prison dépassée, le cortège rentre à pas pressés sur St-Priest. Au fur et à mesure des intersections, la gendarmerie disparaît.
Sur le chemin du retour, nombreu.ses sont ceu.lles qui pensent à la suite de ce rassemblement. Quel sens donner à la lutte anti-carcérale, comment établir de nouveaux liens avec les prisonniers, qu’est-ce que la peine, la punition ? Autant de questions suspendues le temps de cette manifestation vibrante et colérique.
Rebellyon, 10 décembre 2011