Archives de catégorie : La rue grogne

[Rouillé – 86] Des usagers du TER bloquent à nouveau le train

NdPN : à ce sujet, voir ici et .

Le TER La Rochelle-Poitiers bloqué en gare de Rouillé

Le collectif des usagers du TER continue de réclamer des arrêts supplémentaires en Pays mélusin. Une nouvelle manifestation est prévue le 24 décembre.

Il pleut, il vente, mais le Collectif rullicois des usagers du TER ne désarme pas. Plus nombreux encore que le lundi précédent, les manifestants ont de nouveau bloqué le train La Rochelle – Poitiers de 8 h, hier matin, en gare de Rouillé. Les représentants de la SNCF venus de Poitiers étaient sur place avec le chef « incident local » et le directeur « sécurité protection », Bertrand Egal. Les gendarmes de la communauté de brigades de Vivonne étaient également là ainsi que – nouveauté – un huissier de justice mandaté par la SNCF pour constater légalement les faits.

Le train, exceptionnellement composé d’une seule rame en raison de la grève, a de nouveau été stoppé, avant la gare, par les signaux réglementaires, avant de recevoir l’ordre de repartir au pas pour s’arrêter ensuite devant les manifestants postés sur la voie. Les portes ont alors été ouvertes et dix nouveaux passagers pour Poitiers sont montés dans la rame déjà bondée. Les membres du collectif se sont félicités de cette action menée en présence des élus locaux, le maire Rémi Gault en tête, et d’élus de communes voisines, solidaires : Bernard Beaubeau, maire de Jazeneuil, vice-président de la communauté de communes, Marinette Guérin, adjointe à Saint-Sauvant et suppléante du conseiller général du canton mélusin. Avant de se séparer, les personnes présentes ont prévenu que lundi prochain, 24 décembre, à la même heure, sur le même site, une nouvelle action serait menée. À moins qu’en cette veille de Noël une réponse positive soit faite à la demande d’arrêts supplémentaires en gare de Rouillé. Parmi les adultes présents sur le quai, il en est tellement qui voudraient encore croire au père Noël…

social

Grève très suivie dans les TER

La circulation des trains express régionaux a été considérablement perturbée hier et risque de l’être plus encore aujourd’hui par une grève des contrôleurs lancée à l’appel de la CGT et de Sud-Rail. Les contrôleurs contestent le manque d’effectifs et la décision de « dédier » le personnel de contrôle aux TGV ou aux TER sans possibilité de passer des uns aux autres. Le nombre de contrôleurs en grève a atteint hier entre 60 et 65 %. La circulation des TGV n’a pas été impactée par ce mouvement.

Nouvelle République, 18 décembre 2012

[Notre-Dame-des-Landes] La répression continue

Récit d’une garde à vue ordinaire

Jeudi 13 décembre. J’étais à Nantes, dans le tramway. Je suis monté à l’arrêt 50 Otages vers 15h30. Au terminus Gare de Pont Rousseau, nous n’étions plus que deux dans le tramway, moi et un autre homme à qui je n’avais pas prêté attention. Alors que je m’apprêtais à descendre du tram, il est arrivé derrière moi et m’a attrapé le bras. En même temps, il se mettait un brassard « police ». Il était en civil. Il m’a demandé mes papiers. J’ai refusé. Il a appelé des renforts sur son talkie. Je crois qu’il les avait déjà appelé avant et qu’il leur disait simplement qu’on était à Gare de Pont Rousseau en leur demandant de se dépêcher. Il m’a demandé si j’étais bien monsieur Untel. Je ne lui ai pas répondu.

Cinq policiers nationaux en uniformes sont arrivés en courant et m’ont menotté. Le policier en civil leur a dit qu’il me suivait depuis Commerce. Il m’a reconnu d’après une photo qui était dans son bureau et qui disait que j’étais recherché. J’ai été emmené au commissariat sans savoir ce qu’ils me voulaient.

Arrivé au commissariat, j’ai fini par savoir que j’étais suspecté d’outrages sur des flics lors d’une manifestation contre l’aéroport trois semaines plus tôt. Alors que des faits de cette nature ne donnent généralement lieu à des suites que lorsqu’on se fait choper en flagrant délit, je suis poursuivi dans le cadre d’une enquête préliminaire.

Je me suis retrouvé au service du Quart, entouré de sept flics qui me demandaient mon identité en brandissant une fiche qui disait que j’étais bien monsieur Untel. Ils me demandaient si je réalisais la gravité de ce que j’avais fait. Insulter des flics ! Ils m’ont demandé si ça me ferait plaisir que des flics m’insultent. J’ai trouvé ça dur et humiliant. Je n’arrivais pas à comprendre comment ils pouvaient nier que les flics nous faisaient subir au quotidien des choses bien pires que quelques insultes, des mutilations, occupations, blessures, expulsions, destructions de ce qu’on a construit, humiliations, et enfermements. À ce moment, j’aurais vraiment aimé que les flics m’insultent de tous les noms et me laissent rentrer chez moi.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/12/0811.jpgJe suis resté enfermé tout le reste de l’après-midi, la soirée, la nuit, et toute la matinée. J’en avais vraiment marre, mais je ne pouvais rien faire pour arrêter de subir cette situation. Face à l’arbitraire de la répression, on se sent complètement impuissant.e.s. Je n’ai rien pu faire d’autre qu’attendre que les flics veuillent bien me libérer. Ils ne m’ont fait aucune audition et m’ont laissé partir avec une convocation pour un procès en février. Je ne vois pas ce que je peux faire pour ne pas que cette situation se reproduise. Il n’y a pas un bout de terre sur la planète qui ne soit pas contrôlé par un État répressif et le capitalisme impose son ordre partout. Je ne peux pas non plus me résoudre à baisser la tête et à regarder les flics tout détruire autours de moi sans broncher. De toute façon, même une telle attitude ne me garantirait pas en retour de ne plus subir de répression.

Même s’il est peut-être possible pour certaines personnes de se mettre un peu à l’abri, c’est sur que ce n’est pas possible pour tout le monde. Quand on n’a pas les bons papiers, ou seulement pas la bonne couleur de peau, ça ne sert à rien de renoncer à la révolte, de renoncer aux petits moyens de débrouille. Même en cherchant à s’intégrer, même en travaillant dur, même en renonçant à son identité on finit toujours par se retrouver plaqué.e sur le capot d’une voiture de la Bac pour subir une fouille au corps et un contrôle d’identité.

La seule option qui nous reste, c’est de continuer à nous battre. En sortant de garde à vue, je me suis rendu à la manif contre la répression et j’ai insulté les flics comme je ne l’avais encore jamais fait. Advienne que pourra…

Indymedia Nantes, 16 décembre 2012 (repris sur le Juralib)

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[Notre-Dame-des-Landes] Soutien aux inculpé-e-s

Salut à toutes et tous.

Après une rencontre avec la copine de notre camarade incarcéré. Nous avons convenu que les chèques et le courrier soient envoyés :

Comité de soutien aux Inculpé-e-s  « Le Gué » 44220 COUERON

Nous remercions les ami-e-s du soutien apporté à notre camarade.

La legal team, le 16 décembre 2012

Jura Libertaire, 16 décembre 2012

[Nantes] Répression de la manif anti-répression

NdPN : d’après le flash info de ce jour sur le site zad.nadir.org

MANIF NANTES hier

Il y avait apparemment environ 3000 personnes. Pas beaucoup d’infos depuis hier, mais il nous semble qu’une fois arrivée au Canal, la manif à été répoussée par les CRS avec du lacrymo, pour se trouver en face de la Préfecture. Si jamais quelqu’un-e qui était là veut bien écrire un petit récit.

Témoignage Manif Anti-Répression à Nantes

Samedi 15 décembre, 17h30, place de la Petite Hollande, fin d’une  manifestation (bien nommée) contre la répression. Nous sommes quelques centaines à nous diriger vers le palais de justice. Un barrage de CRS nous en empêche. Notre groupe est composé de familles  avec enfants, de jeunes, de gens comme nous et de personnes âgées. Au bout d’une dizaine de minutes les CRS nous bombardent de grenades  lacrymogènes et d’une grenade de désencerclement. La place est noyée dans un nuage toxique dont profitent aussi les  usagers du parking et ceux de la piscine (en famille bien sûr). Pour couronner le tout, bien que nous fuyions cette pestilence on nous  envoie deux convois de six cars de CRS, sirènes hurlantes. Que le ciel vous tienne en joie.

NdPN : et un article de 7 seizh info :

NDDL – manifestation à Nantes : Utopia vs Surdité d’Etat

C’est désormais un rituel, chaque samedi les forces de l’ordre en résidence à Nantes sortent le grand jeu. Une préfecture sous bonne garde, le dispositif est impressionnant et les très nombreux véhicules des CRS font prendre l’air aux grilles de protection anti-émeutes. Le dispositif vise à interdire tout accès autour du bâtiment emblématique d’une surdité étatique.

Pourquoi ?

Depuis près de deux mois maintenant, chaque samedi le pavé nantais accueille les mécontents de l’aéroport en plus des manifestations liées aux revendications sociales conjoncturelles. Et ces opposants à l’aéroport, les médias français nous les annoncent de plus en plus enragés, de plus en plus virulents, de plus en plus… terroristes ! Alors comme chaque samedi, aujourd’hui l’hyper-centre ville de Nantes s’est habillée en bleu, couleur uniforme.

Pourtant, une tonalité particulière l’emportait sur le reste : dans 10 jours, c’est Noël et pas question pour les Nantais de se priver des achats en centre ville même sous haute surveillance.

Nantes, manifestation du 15 décembre 2012
Nantes, manifestation du 15 décembre 2012

Quel chahut ! Marché de Noël. Manifestants calmes. Familles en balade. Manifestants moins calmes. CRS en armes. Le juste cocktail pour un dérapage.

Une balade en ville pour dire qu’on n’est pas content. Et un barrage pour dire où est la force. Des chants rageurs qui éclairent la colère. Et on sort un mur bleu pour garder la position. Cette fois, la position était la passerelle qui mène au tribunal. Echange de  politesses. Jets de projectiles d’un coté. Réponse aux gaz lacrymogènes de l’autre. Un point partout la balle au centre ?

Un joyeux bordel quand même. Tout ça à cause d’un aéroport à la campagne, de centaines d’emplois qui disparaissent, d’hommes d’état sourds et aveugles pendant que d’autres discutent des profits à venir et des dindons de Noël.

Dis, Père Noël, tu pourrais offrir des sonotones et des lunettes à double foyer aux pépés du gouvernement pour Noël ?

Ah j’oubliais ! Pendant ce temps là, à la ZAD, ça bosse dur. 300 représentants des comités de soutien anti-aéroport ont convergé de Bretagne et de France pour réfléchir aux moyens d’action contre les grands projets inutiles.

Des utopistes ? Et alors, c’est un gros mot, une insulte ? «Les utopies ne sont souvent que des vérités prématurées» disait Lamartine. J’aime bien Lamartine. Et vous ?

Melize, tribune libre sur 7seizh, 15 décembre 2012

[La Rochelle – 17] Occupation réussie des locaux d’un marchand de listes de logements

Ils veulent être remboursés

Opération coup de poing contre « un marchand de listes ». Des étudiants ont occupé l’agence exigeant le remboursement de leurs 160 euros d’inscription.

Les associations ont manifesté contre ce qu’ils jugent être des pratiques abusives. (photo pascal couillaud)

Marchands de listes, vendeurs de vent ? C’est la conviction de la Confédération étudiante (Cé) La Rochelle et de Droit au logement 17 (DAL). Saisies de plusieurs plaintes d’étudiants, les deux associations ont investi jeudi les locaux de l’agence Loc’easy, aux Minimes, pour dénoncer des pratiques qu’elles assimilent à une arnaque. L’occupation a duré plus de deux heures, sans incident. Les policiers se sont déplacés mais n’ont pas procédé à l’évacuation des locaux.

Le soir même, la Cé et le DAL publiaient un communiqué de « victoire » : « Grâce à notre interpellation, la direction a accepté nos revendications en remboursant les victimes. Nous poursuivrons nos actions pour que toutes les victimes de ces pseudo-agences immobilières soient à leur tour remboursées » (1).

Neuf offres pour 160 euros

Les marchands de listes sévissent surtout dans les villes universitaires où les étudiants constituent leur cible privilégiée. Vincent peut en témoigner. Ce jeune Parisien de 21 ans s’est inscrit au dernier moment à l’Université de La Rochelle. Il lui a fallu d’urgence dénicher un logement pour lui et sa copine. « Les offres étaient rares et chères, avec des frais élevés, de 500 à 600 euros. Et puis, en sortant du Technoforum [le siège de l’université], j’ai vu l’enseigne de Loc’easy juste en face. J’ai traversé la rue et j’ai poussé la porte. »

Chez les marchands de listes, il n’y a pas de frais d’agence mais des frais d’inscription. Il faut payer pour avoir accès aux offres de location déposées par les propriétaires ou collectées ailleurs. Pour 160 euros, Vincent repart ainsi avec… neuf offres. « Cinq appartements étaient déjà loués, deux propriétaires aux abonnés absents, et les deux derniers logements ne correspondaient pas à ce que nous cherchions, trop chers ou mal situés. » Un code d’accès est censé lui offrir un plus vaste choix sur Internet mais… « au bout d’une semaine l’accès était bloqué ».

Vincent n’est pas resté à la rue. Des proches l’ont dépanné et, avec son amie, ils attendent aujourd’hui un logement dans une résidence étudiante. « J’ignorais tout de ces marchands de listes. Maintenant que je sais, on ne m’y reprendra plus. » Seule consolation, il a récupéré ses 160 euros.

Plainte à venir ?

« S’il le faut, nous reviendrons, soulignent Nicolas Thelliez pour la Confédération étudiante et Mehdi El Bouali pour le DAL 17. Les étudiants ne sont pas les seuls victimes, il y a aussi des jeunes travailleurs ou des sans-papiers. On leur fait miroiter la quasi-certitude d’obtenir un logement, alors que ce n’est qu’une liste d’appartements qui souvent ne répondent pas aux normes de salubrité, sont déjà loués ou inaccessibles. »

La directrice de Loc’easy envisage pour sa part de porter plainte contre les envahisseurs. Elle dit « ne pas comprendre » « un tel acharnement ».

« Nous respectons scrupuleusement la réglementation, nous proposons des conditions générales de vente très claires, nous assurons le suivi des clients… » Et de s’étonner : « Sur la quarantaine de personnes qui ont envahi l’agence, il n’y avait que deux clients de chez nous ! Si j’ai accepté de les rembourser, c’était pour en finir. Ils étaient très virulents, on en est encore très remuées. »

(1) Deux adresses mail : arnaque.logement@confederation-etudiante.org et dal17000@yahoo.fr

Sud-Ouest, 15 décembre 2012

Communiqué de la ZAD + rassemblement contre Vinci à Poitiers (palais des congrès)

NdPN : ça a chauffé ce matin sur les barricades : flash info du jour ici.  Pour Poitiers, voici une brève parue dans la Nouvelle République :

Le comité poitevin contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes appelle à manifester demain, devant le palais des congrès du Futuroscope où doit se tenir le congrès de Vinci ingénierie. Déclaré d’utilité publique en 2008, le futur aéroport de Nantes a en effet été attribué au groupe Vinci sous forme de concession en décembre 2010. Le comité poitevin qui s’oppose au projet appelle donc au rassemblement dès 7 h 45 puis à 16 h 30 « pour faire entendre une fois encore l’opposition grandissante au projet ». Au cas où les occupants du camp de la Châtaigneraie seraient délogés le matin par les forces de l’ordre, près de Nantes, les opposants prévoient aussi de se rassembler sur la place Leclerc de Poitiers le soir même à 18 h.

Et pour finir, un communiqué des zadistes de NDDL :

Communiqué – Suite au passage en force de la Préfecture, recours et détermination.

Nous avons appris que le Tribunal de Saint-nazaire, suite à une ordonnance sur requête, a rendu hier une décision de justice « autorisant l’expulsion de tous les opposants sans droits ni titre présents » sur la parcelle de la Châtaigne. Le principe d’une ordonnance sur requête est celui d’une procédure anonyme, sans débat contradictoire, qui ne peut fonctionner que dans la mesure où les habitant-e-s ne sont pas nommé-e-s et identifié-e-s. Dans le cas présent les habitant-e-s de la châtaigne s’étant officiellement identifiés par voie de fax et lettre recommandée  aux avocats d’ago et de la Préfecture avant l’ordonnance, celle-ci devrait être invalidée. Les habitant-e-s de la Châtaigne mettent dès maintenant en place les recours juridiques nécessaires à ce sujet. Dans ce contexte, tout recours à la force publique et expulsion constituerait clairement un passage en force sur le plan juridique et politique.

Sur la ZAD et en cas d’expulsion, de très nombreux opposant-e-s à l’aéroport, paysans, occupant-e-s, associatif, soutiens sont mobilisés avec la plus grande détermination.

Suite aux tensions de ce matin autour des barricades, la Préfecture parle de « rétablir le contrôle de la situation ». Ceci est un voeu pieux tant qu’elle continuera à occuper militairement la zone, à harceler les habitants et opposants, à empêcher les déplacements, à menacer de nouvelles destruction et à tenter sans succès d’endormir le mouvement avec des propositions de dialogue factice. Outre la châtaigne, de nombreux autres habitats sont toujours menacés d’expulsion et prêts à résister en cas d’attaque.

Qui qu’il arrive, des rencontres nationales de plus de 150 comités locaux auront lieu ce samedi et dimanche au bourg de Notre Dame des landes. Nous rappelons qu’en cas d’expulsion de la Châtaigne, un appel a été lancé ces derniers jours par l’assemblée de la manifestation de réoccupation du 17 novembre : appel aux comités locaux à se rassembler en réaction immédiate et à occuper les lieux de pouvoir dans toute la France. Pour toute nouvelle opération d’ampleur sur la zone un appel a été lancé à une grande manifestation quelques semaines plus tard à Nantes.

Des occupant-e-s de la ZAD …

Vu sur zad.nadir.org, 12 décembre 2012

Mise à jour : on en apprend une belle sur Bastamag : Quand le président de Vinci Airports travaillait pour le ministère des Transports