Archives de catégorie : La rue grogne

[Poitiers] Péage gratuit contre Vinci

Péage gratuit à Poitiers contre Notre-Dame-des-Landes [sic]

Une quarantaine de militants du comité poitevin contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ont levé les barrières du péage de l’autoroute A10, à Poitiers-Sud, ce soir, pendant une quarantaine de minutes. «L’objectif est de faire perdre un peu d’argent à Vinci, le concessionnaire de cette autoroute, et de dire aux promoteurs de l’aéroport que la résistance est partout», nous ont indiqué deux porte-paroles. Ils sont partis vers 18h30, à l’arrivée des gendarmes.

Nouvelle République, 7 décembre 2012

NdPN : plus d’infos bientôt. A noter que deux autres péages gratuits ont eu lieu, aujourd’hui à Ancenis (44) et hier à Tours.

Mise à jour :

Un tract nous est parvenu :

De la Société Vinci, Nous n’en voulons pas !

S’arrêter pour s’acquitter d’un « droit » de péage constitue l’un des innombrables gestes rituels qui jalonnent la routine DU quotidien. Imposées par une planification d’État, les autoroutes ont déjà été amplement financées par l’impôt. Et pourtant, les automobilistes continuent de payer des « droits » toujours plus élevés pour pouvoir les emprunter.

D’abord à l’État, puis, à des transnationales dont Vinci, bien sûr, à qui il a cédé ces autoroutes pour des sommes dérisoires. Par là, la firme Vinci a acquis un quasi monopole dans la gestion des autoroutes.

Or, la société Vinci ne se réduit pas à ce seul domaine. Elle domine, en fait, l’ensemble du secteur du Bâtiment et des Travaux Publics (BTP), soit la réalisation des grandes infrastructures : Ligne à Grande Vitesse, Ligne à Très Haute Tension, Centrale nucléaire, aéroport, … La société Vinci reconfigure, détruit et restructure les territoires. Une conquête menée à l’aide des Partenariats Public-Privé (PPP) qui permettent d’allier la légitimité démocratique, la finance publique et les forces de l’ordre de l’État à son savoir-faire, ses réseaux et son réalisme commercial. La société Vinci a donc toute les allures d’une société totalitaire.

Face à l’omniprésence de Vinci à Poitiers (opération d’urbanisme « Coeur d’agglo », concession de la LGV Tours-Bordeaux et de l’aéroport de Poitiers-Biard, etc.), peut-être serait-il temps de s’inspirer de la forte résistance des habitant.e.s de Notre-Dame-des-Landes (Nord-Ouest de Nantes) où seule la lutte décolle contre le projet d’aéroport, dont Vinci est le concessionnaire.

Exigeons l’arrêt immédiat de ces projets Vinci, inutiles et mortifères, de l’opération militaire en cours à Notre-Dame-des-landes et réaffirmons notre solidarité avec les habitant.e.s de cette Zone à Défendre.

Comité poitevin contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

Courriel : nonaeroportnddl86@riseup.net et infos sur zad.nadir.org

NdPN : Sur Tours, on nous informe qu’il y a constat d’huissier, une personne gardée à vue et de possibles poursuites judiciaires.

[DAL 86] Compte rendu de l ‘action « Logiparc » du 05-12-12

Compte rendu de l ‘action « Logiparc » du 05-12-12

Mme C., locataire d’un logement Logiparc depuis le 29 août 2009, a constaté que, depuis son entrée, il ne correspond pas aux caractéristiques de décence : dans la salle de bains, les murs sont en très mauvais état, le plâtre se détache par plaques. Dans cette même pièce, il y a de la moisissure sur le plafond ; de la moisissure est présente en quantité importante sur les murs dans deux des chambres.

Nous sommes allés le constater sur place et nous sommes scandalisés par l’état déplorable de ce logement. Surtout que cette personne a 6 enfants dont un nourrisson de deux mois.

Mme C. a contacté plusieurs fois Logiparc et quelqu’un est même venu constater l’état du logement il y a quelques mois. Mais rien n’a été fait.

Le 29 octobre Mme C. a envoyé une lettre recommandée dans laquelle elle demandait que Logiparc fasse le nécessaire dans les plus brefs délais afin de mettre son logement en conformité aux caractéristiques de décence.

Elle a obtenu une réponse le 8 novembre lui indiquant que les services de Logiparc « prendront contact avec elle pour évaluer le problème signalé ». Le 5 décembre, soit presqu’un mois plus tard, cela n’a toujours pas été fait. Devant une telle inertie voire désinvolture, le DAL86 a décidé de faire une action au siège de Logiparc afin de rencontrer un responsable et exiger que les dommages soient constatés et que les travaux soient effectués.

Nous sommes donc arrivés au siège de Logiparc, Mme C. accompagnée d’une dizaine de militants du DL86, à 16h30 au siège de Logiparc et avons demandé à voir un responsable. Très rapidement la personne qui suit le dossier de Mme C. ainsi qu’une autre personne de Logiparc nous ont tous reçus. Nous avons pu échanger et Logiparc, après avoir essayé de botter en touche voire un peu de nous enfumer, nous a proposé que d’ici 15 jours un technicien et un responsable de Logiparc iraient chez Mme C. pour constater les problèmes rencontrés et faire un diagnostique. L’opération a duré trois petits quart d’heures.

Affaire à suivre.

DAL86 www.dal86.frdal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56

Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h et tous les mardis soirs de 17h à 18h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers

DAL 86, 7 décembre 2012

[Saint-Affrique – Aveyron] De NDDL à Saint-Affrique : non à la répression !

Appel de Saint-Affrique, le 5 décembre 2012

La lutte à Notre-Dame-des-Landes contre la construction du nouvel aéroport de Nantes est devenue depuis le 16 octobre le centre de toute les attentions. L’opération policière « César » qui prétendait faire « place nette » en expulsant et détruisant les maisons occupées de la ZAD1 s’est heurtée à un mur : la détermination de tous les habitants des environs à ne pas laisser disparaître ces 2000 ha de bocage sous des hectolitres de béton. Leur mobilisation s’est rapidement répandue dans tout l’hexagone et même au-delà.   Le 17 novembre, nous étions nombreux de l’Aveyron à nous rendre sur place pour une manifestation de réoccupation. En compagnie de  30.000 personnes, nous avons traversé la ZAD et édifié en son coeur un superbe village « gaulois » dans une clairière entourée de châtaigniers. La puissance collective qui est apparue ce jour-là entre les tracteurs aux remorques débordantes de matériel, les équipes de chantier sur le pied de guerre et les cuisines collectives pour mille personnes ne souffrait aucune contestation. Les autorités, lucides, firent d’ailleurs décamper leurs forces de police sous d’autres cieux pour plusieurs jours. A partir du refus d’un aéroport, une zone de liberté et de créativité est venue ce jour-là au monde, prête à grandir autant qu’à se défendre. Un kiste pour M. Valls, un grand espoir pour nous. Mais le répit fut de courte durée : le vendredi 23 novembre, 500 gardes mobiles lançaient l’assaut au petit matin sur les nouvelles bâtisses. Ayant pris connaissance de l’intrusion, les plus proches voisins affluèrent pour défendre la zone, et après un âpre week end de bataille2, les constructions tenaient toujours bon. Le tribunal de Saint-Nazaire s’est finalement laissé jusqu’au 11 décembre pour statuer sur le sort des maisons construites le 17 novembre. Une nouvelle tentative d’expulsion / destruction  est donc à craindre à partir de cette date.  Ici,  dès le 23 novembre à 16h, la mairie socialiste de Saint-Affrique3 est occupée. Suite à l’intervention brutale en pleine nuit de 13 fourgons de CRS, les lieux seront expulsés et deux des occupants placés en garde à vue avec comme chef d’inculpation : « violence volontaire sur agent dépositaire de la force publique », en l’occurence le capitaine Crochet, et « résistance avec violence » au gendarme adjoint volontaire Thomas. Les faits se seraient passés lors de l’expulsion menée non pas par les gendarmes locaux, mais par… les CRS de Toulouse. De plus, l’ensemble des témoignages des personnes présentes lors de cette soirée attestent de l’absence totale de violence envers les forces de l’ordre. Ces chef d’inculpation fallacieux mais néammoins extrêmement grave (3 ans de prison et 45.000 euros d’amende) nous apparaît à tous comme une manoeuvre pour le moins grossière de criminalisation du mouvement de soutien à Notre-Dame-des-Landes. Une manoeuvre qui permet au passage d’arrondir les fins de mois des deux militaires de quelques substantiels dommages et intérêts. Il est inconcevable que de telles pratiques s’installent à Saint-Affrique ! Nous exigeons l’arrêt immédiat des poursuites judiciaires à l’encontre des deux occupants de la mairie.

Nous appelons donc toutes et tous, les Saint-Affricains comme les comités Notre-Dame-des-Landes des environs, et plus largement toutes celles et ceux qui refusent le tout-bétonnage et le tout-sécuritaire, à nous rejoindre à Saint-Affrique le 15 décembre.

Avant les fêtes, montrons que nous sommes nombreux et déterminés à refuser ce projet inutile et nuisible ainsi que toutes les répressions policières qui l’accompagnent. Une manifestation régionale démarrera à 16h place de la mairie. Elle sera suivie d’une assemblée générale de coordination des différents comités de la région pour envisager des perspectives de lutte commune en 2013.  Gardarem Notre -Dame, l’aéroport ne se fera pas !

Le comité de jumelage ZAD – Saint -Affrique

1-Initialement « Zone d’Aménagement Différé », rebaptisée « Zone A Défendre » par les habitants. 2- Concernant les mutilations et autres blessures liées à  l’usage systémique de flasballs et des grenades de désencerclement sur la ZAD voir la lettre et les photos d’un docteur de garde sur la zone. ://zad.nadir.org/spip.php ?article713 3-Celles de Rodez et Millau allaient suivre dans la semaine.

Vu sur Zad.nadir.org, 7 décembre 2012

[Grèce] Appel urgent à la solidarité internationale !

Grèce : Appel urgent à la solidarité internationale !

Camarades, Le but de ce message est de vous informer brièvement de ce qui se passe ces derniers jours en Grèce et lancer un appel international à la solidarité à tous les anarchistes à travers le monde. —- La Grèce est à un tournant critique, et de nombreux changements importants ont lieu dans une société ainsi que sur le plan politique et économique. —- La désintégration et la dissolution du modèle dominante – jusqu’à récemment – de pouvoir et d’exploitation est plus qu’évident, il définit ce que l’on appelle communément la « crise ». Ce que nous vivons aujourd’hui est l’absence totale d’un système capable d’obtenir un large consensus social, et qui est ainsi engagé dans une attaque frontale qui est inconditionnelle et sans prétexte. —- Au départ de ce que l’on a appelé « crise », l’attaque s’est produite en des termes matériels.

Avec la dévaluation du travail, la réduction des salaires, la « flexibilité » des conditions de travail, l’institutionnalisation de la précarité, l’augmentation du prix des biens de consommation et les factures de services publics, l’augmentation des impôts et des coupes dans les prestations sociales. Dans le même temps, la vente de la richesse publique à des particuliers, la présence policière généralisée dans les rues, les ventes aux enchères, la hausse du chômage a commencé…

En outre, l’attaque sans précédent au moyen de propagande fut déclenchée. Les médias contrôlés par l’État et le capital ont libéré un rythme effarant des scénarios catastrophes… « Si la troïka n’approuve pas le prochain versement du prêt, nous allons tomber en morceaux » divulgation »… Avec tout cela, le mécanisme de communication du Pouvoir est de gérer en permanence un état de confusion et de terreur afin d’assurer la paralysie de la société par le biais d’extorsion.

Cependant, la résistance n’a jamais cessé pour une partie de la société grecque et du prolétariat. De temps en temps, des appels à des grèves générales sont repris à des degrés différents par des gens qui résistent activement et expriment leur volonté de lutter contre les conditions imposées par l’État et le Capital.

Lors de la grève générale du 11 mai à Athènes, une fois de plus des milliers de manifestants ont défilé et manifesté leur opposition aux nouvelles mesures antisociales du gouvernement grec qui affecte les travailleurs et la majorité de la population. Lors de la manifestation, tandis qu’une grande partie des manifestants se dirigeait vers le parlement, les flics ont attaqué sans provocation et de façon vicieuse les blocs les plus radicaux – les anarchistes et anti-autoritaires, les assemblées de quartier, les syndicats, la gauche extra-parlementaire – en les attaquant avec une sauvagerie sans précédent et tirant des centaines de grenades lacrymogènes contre eux, jusqu’à ce que ces blocs soient dispersés. Plus de 100 manifestants ont été hospitalisés, tandis que d’autres ont été opérés.

Notre camarade Yannis, aujourd’hui rétabli, est celui dont la santé était dans la situation la plus critique. Ayant subi une attaque meurtrière par les flics qui lui ont fait des blessures graves à la tête, il a été transféré à l’hôpital dans un ante mortem (avant la mort) – selon le rapport médical délivré plus tard. Une fois que les médecins ont déterminé l’ampleur de l’hémorragie interne la tête, il a immédiatement subi une intervention chirurgicale, il a été intubé à la clinique de soins intensifs. Sa situation reste critique mais stable, sans être sûr d’avoir échappé au danger pour sa vie ou sa santé.

Il est évident que ces attaques meurtrières contre les grévistes, lors de la démonstration du mercredi 11 mai, a eu un seul but : intimider les gens et tous ceux qui résistent aux attaques du pouvoir et de l’État capitaliste. Il s’agissait de faire un exemple visant à l’assujettissement des personnes en envoyant le message suivant : restez à la maison, tranquilles et disciplinés.

Dans ce contexte les discours sur la souveraineté devient de plus en plus à droite et/ou à ses dérivés para-étatiques. Les flambées de violence raciste ont récemment été multipliées à travers le pays, et atteint un point culminant la semaine dernière. A la suite du meurtre de sang-froid, pour un col, d’un résident dans le centre d’Athènes et pour lequel de nombreux immigrants ont été accusés, un pogrom sans précédent contre les migrants a été déclenché. Des groupes de fascistes organisés et/ou autonomes, des racistes et des extrémistes de droite ont profité de l’occasion pour se rassembler tous les soirs pour attaquer les immigrés, en blessant plusieurs. Il semble que la mort d’un migrant ait été causé par eux. Dans le même temps, les néo-nazis, aux côtés de la police, attaquent aussi les squats dans le centre-ville, ce qui conduit nos camarades à devoir se défendre au péril de nos vies contre la police et la brutalité fasciste.

La gravité de la situation est évidente. Une fois que la société accepte une attaque sans précédent contre les parties les plus radicales – l’un des principaux étant le milieu anarchiste – ils sont sous surveillance policière et sous la menace des attaques fascistes (littéralement cette fois, si l’on considère leur rage meurtrière).

C’est la raison pour laquelle nous lançons un appel urgent à la solidarité internationale !

La solidarité a toujours été une des caractéristiques des valeurs des anarchistes. Nous comptons toujours sur la solidarité pour soutenir nos luttes et stopper la logique d’isolement et de retrait dans la vie privée promue par le pouvoir de l’État, et aussi afin de lutter contre l’état capitaliste d’individuation et de démantèlement de toute notion collective.

Maintenant que la société grecque et le prolétariat souffrent d’une détérioration sans précédent des conditions de vie, maintenant que les anarchistes sont sous une telle oppression qui prend des formes de réelles tentatives d’assassinat, maintenant que les milieux politiques anarchistes sont sous le feu de la violence étatique et de la menace fasciste, nous avons besoin de voir nos camarades à travers le monde appeler à des actions et à être solidaires de notre lutte ; par l’organisation d’événements, de manifestations, de marches, de manifestations, en rédigeant des textes, par la parole et les actes, tout ce que les camarades jugent le plus approprié ; toute expression de la solidarité révolutionnaire, que seuls les anarchistes savent et veulent démontrer, va dynamiser notre esprit et renforcer nos luttes.

Avec nos salutations fraternelles,

Groupe des communistes libertaires (Athènes) revue Eutopia

traduit par les Relations internationales de la Fédération anarchiste (FA)

A-Infos, 5 décembre 2012

[Notre-Dame-des-Landes/Cajamarca] Valls Manuel ou la continuité de l’État

[Notre-Dame-des-Landes/Cajamarca] Valls Manuel ou la continuité de l’État

Après Notre-Dame-des-Landes, le maintien de l’ordre public français s’exporte à Cajamarca

À défaut d’exceller dans la mise en œuvre d’une véritable transition énergétique, la France excelle dans un domaine bien particulier : le maintien de l’ordre public. Les résistants de Notre-Dame-des-Landes ont pu le vérifier à leur dépens, eux qui luttent contre un projet climaticide.

Les habitants du Pérou pourraient bientôt tester ce savoir-faire tricolore dont s’enorgueillissent ceux qui nous gouvernent… Le 5 novembre dernier, des militaires français spécialistes de l’ordre public se sont envolés de France en direction de ce pays andin.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/12/036.jpg

Objet de ce voyage ? Former la police péruvienne aux techniques d’usage graduel de la force… Un beau programme qui prend encore plus de relief quand on sait que la destination précise de cette mission n’était autre que Cajamarca.

Cette province située sur les hauts plateaux andins du nord du Pérou est un lieu symbolique pour les défenseurs de l’environnement : depuis plusieurs années, la population locale lutte contre le projet d’une multinationale péruvienne-états-unienne qui envisage d’exploiter, à Conga, tout près de Cajamarca, une gigantesque mine d’or et de cuivre.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/12/046.jpg

L’ouverture de ce méga projet minier aura des conséquences incalculables en menaçant gravement l’écosystème hydrique de la région ainsi que l’accès à l’eau potable de se habitants. Symbole de la politique extractiviste à l’œuvre dans cette partie du monde connue pour les richesses de son sous-sol, Conga est aujourd’hui l’un des conflits social-environnementaux majeurs en Amérique latine. Et aussi l’un des plus violents. En juillet dernier, 5 personnes ont trouvé la mort lors d’une manifestation et une vingtaine d’autres ont été gravement blessées par les balles de l’armée et la police.

Et c’est donc au beau milieu de ce conflit que l’excellence policière française a décidé de faire étalage de sa science, en matière, rapporte la dépêche AFP, d’utilisation “de la force pour contrôler des manifestations mais en respectant les droits humains fondamentaux”. Ouf, nous voilà rassurés, c’est donc une mission humanitaire que nos pandores ont réalisé pendant trois semaines. Peut-être serait-il bon d’interroger d’autres opposants, ceux de Notre-Dame-des-Landes par exemple, sur le traitement humaniste appliqué par les 500 militaires depuis un mois dans le bocage nantais…

http://juralib.noblogs.org/files/2012/12/056.jpghttp://juralib.noblogs.org/files/2012/12/065.jpg

Mais il y a mieux … ou pire ! Car cet alibi de l’excellence française était précisément le même que celui employé une certaine Michèle Alliot-Marie il y a presque deux ans, lors du soulèvement démocratique tunisien.

Souvenez-vous  : alors que la répression s’abat sur le peuple tunisien, l’ex ministre des Affaires étrangères, droite dans ses bottes, lance à l’Assemblée nationale que “le savoir-faire, reconnu dans le monde entier, de nos forces de sécurité, permet de régler des situations sécuritaires de ce type”. Et d’ajouter aussitôt que “C’est la raison pour laquelle nous proposons effectivement à l’Algérie et la Tunisie de permettre dans le cadre de nos coopérations d’agir pour que le droit de manifester puisse se faire en même temps que l’assurance de la sécurité.”

Des propos qui avaient suscité aussitôt l’ire du parti socialiste et d’un certain Jean-Marc Ayrault alors président du groupe PS à l’Assemblée qui déclarait, rouge de colère  : “Voilà la parole officielle du gouvernement devant les députés (…), je trouve que c’est ignoble de dire ça à l’égard d’un peuple qui souffre”.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/12/074.jpg

Presque deux ans ont passé et les socialistes ont désormais une vision nouvelle de la souffrance des peuples. De Notre-Dame-des-Landes à Cajamarca, la realpolitik économique et sécuritaire à laquelle se sont convertis Ayrault et Valls ne s’embarrasse plus de vagues considérations sur les droits de l’homme ni sur l’environnement…

L’escapade péruvienne de nos représentants de l’excellence sécuritaire française permet de vérifier une nouvelle fois le double langage perpétuel de celles et ceux qui nous gouvernent. Comment nous faire croire que la transition énergétique est une priorité nationale quand la seule réponse à des conflits environnementaux consiste à employer la force ou à dispenser des cours de maintien de l’ordre ?

Au Pérou comme à Notre-Dame des Landes, c’est le rêve d’un autre rapport à la nature, à la richesse, qui se joue. Les industries extractivistes, clé de voûte de l’économie ultra libérale dopée aux énergies fossiles l’a bien compris et œuvre donc, en coulisse, pour convaincre par tous les moyens nos gouvernements de ne surtout pas enrayer la belle mécanique.

Les socialistes avaient l’occasion de faire pencher la balance de l’autre côté, de changer de paradigme et d’aller vers une société débarrassée des scories du XXe siècle. Hélas, 6 mois après leur arrivée au pouvoir, de Fillon à Ayrault et d’Alliot-Marie à Valls, il n’y a que les visages qui changent, la politique, elle, reste la même.

Alternatives au développement extractiviste et anthropocentré, 2 décembre 2012

Vu sur le Jura Libertaire, 5 décembre 2012