[LGV Tours-Bordeaux] Train-train capitaliste, de la Crêche à La Folie

Après un article il y a quelques jours sur le calvaire d’habitant-e-s résidant le long du tracé de la ligne à grande vitesse en construction, de nouvelles infos paraissent ce jour-ci dans la NR sur ce chantier pharaonique.

Six poutres de 20 mètres de long et de 31 tonnes chacune, fabriquées à La Crêche (dans les Deux-Sèvres), ont été posées hier dans le cadre de l’aménagement de l’Estacade de La Folie, au-dessus de la rue de la Poupinière à Poitiers.

On apprend par ailleurs que le cours d’eau du Palais a été dévié – comme il est prévu « d’aménager » douze autres cours d’eau dans la Vienne. A cette occasion, la NR nous apprend les méthodes utilisées pour déplacer les espèces aquatiques :

La technique utilisée est la galvanonarcose, terme un peu barbare qui désigne la pêche électrique. Les sept pêcheurs remontent le cours d’eau équipés d’une épuisette électrique, l’électrode plongée dans l’eau étourdit le poisson, qui une fois récupéré, est transporté dans le cours d’eau définitif.
Étienne Béguin, technicien de la fédération, explique : « Nous trouvons plusieurs espèces de poissons, des chabots, loches franches, vairons, chevesnes, goujons, voire même des truites, toute l’opération sera faite en une journée ». Il restera alors à supprimer le débit de la dérivation, pomper et collecter les derniers poissons, batraciens et mollusques.
Au-delà du cours d’eau, une dernière opération consistera à déplacer les amphibiens, les reptiles (couleuvres) et des micromammifères comme des campagnols, avant de combler et réaliser le remblai final. Le nouveau tronçon bordé de plantations, retrouvera son aspect définitif au début du printemps.
Tout ce petit monde transféré dans son nouvel environnement coulera des jours, heureux… comme un poisson dans l’eau !

Ou comment claquer des millions d’euros pour faire gagner quelques minutes de voyage en train, en transformant les territoires traversés en cauchemar digne d’un ouvrage de science-fiction. Le profit capitaliste de quelques-uns est à ce prix…

Juanito, Pavillon Noir