NdPN : l’Etat charge les missions locales de gérer les « emplois d’avenir » (lol), mais sans filer la thune qui va avec. Total, 35 emplois menacés en Poitou-Charentes, dont 9 dans la Vienne. Manif à Poitiers le 12 décembre, départ à 14h devant la gare.
35 emplois menacés à la Mission locale Poitou-Charentes
L’État français n’a pas fléché, pour 2014, sur les Missions locales du Poitou-Charentes, la dotation attendue. Résultat : des emplois sont menacés.
Le budget reste tous les ans un exercice d’équilibriste pour les directeurs des Missions locales. Pour 2014, l’accident social est prévisible avec l’annonce de la suppression des fonds sociaux européens : l’État a informé les responsables de ces associations qu’ils ne recevront pas, pour construire leur budget, les 1,4 M€ destinés aux 14 Missions locales du Poitiou-Charentes. Parallèlement, d’autres incertitudes s’ajoutent à cette certitude : le versement des subventions allouées par les collectivités territoriales.
Bon élève et sanctionné
Ces mauvaises nouvelles et interrogations génèrent de fortes inquiétudes chez les directeurs et les personnels : trente-cinq salariés pourraient payer chers ce changement de politique. A la Mission locale (ML) de Poitiers, quatre postes sont menacés, dans le Nord Vienne, trois autres et dans le Sud deux. Une petite dizaine de licenciements pour ce département. Le FSE représente 140.000 € du budget de la ML de Poitiers et 94.000 € pour celui de Châtellerault-Loudun. La colère des directeurs et des personnes sur le terrain n’est pas feinte : « Le paradoxe : nous avons une mission du service public avec une délégation de la gestion des emplois d’avenir et, dans le même temps, nous avons du mal à financer nos boutiques », commente Pierre Dugontier, directeur de la Mission locale du Poitou. Et d’ajouter, « Nos objectifs pour les emplois d’avenir étaient fixés à 191, nous en sommes à 241. » Dominique Comon, déléguée régionale Synami-CFDT Poitou-Charentes, ne comprend pas ce faux pas de l’État : « Le ministre, Michel Sapin, a dit que la jeunesse était une priorité et qu’il avait besoin de la Mission locale. » Cherchez l’erreur. La syndicaliste appelle à la grève jeudi 12 décembre (*) : « Nous jouerons collectif car nous avons l’espoir que ça n’arrive pas », souligne Dominique Comon. Une de ses collègues, moins optimistes, annonce que « six Missions locales sur les 14 passeront » cette année le cap difficile grâce à « leurs fonds propres. » Les autres, non.
(*) Jeudi 12 décembre, rendez-vous pour les manifestants à 14 heures à la gare de Poitiers pour un défilé dans le centre-ville.
Didier Monteil, Nouvelle République, 5 décembre 2013