Vents contraires autour d’un projet éolien
La société Énergie Team étudie le projet d’un parc éolien à Dangé-Saint- Romain et Vellèches. Des opposants viennent de créer une association.
Dominique Baron devant le terrain où doivent être implantées certaines éoliennes. –
C’est un plateau qui domine le hameau de La Ronde, 300 mètres en contrebas. Ici pourraient bientôt être implantées plusieurs éoliennes. Sauf que Dominique Baron, l’un des propriétaires sollicité par la société Energie Team qui mène le projet, refuse le bail qu’on lui propose. Et mène désormais une fronde ouverte. « Il y a trente ans, on a déjà eu l’autoroute. Aujourd’hui, il n’est pas question d’avoir ça en face de chez moi. »
Très remonté, il a déjà effectué une visite à Coulonges-Thouarsais, là où viennent d’être installées une vingtaine d’éoliennes. « Ils sont tous déçus. Le bruit est insupportable et leurs maisons ont perdu de la valeur. »
Cinq éoliennes ou plus ?
Du côté d’Énergie Team, société française implantée dans la Somme, on ne veut surtout pas inquiéter la population. « On n’en est qu’à la prise de contact, relativise Adeline Gauthier, chargée des projets éoliens. L’accueil est plutôt favorable et nous ne ferons pas le projet sans l’accord des conseils municipaux, même si la loi ne nous y oblige pas. »
D’ailleurs, argumente-t-elle, le projet ne serait pas du tout ficelé et le nombre d’éoliennes pas déterminé même s’il sera « au minimum de cinq comme nous l’impose la loi Grenelle 2 ».
Pourtant, lors de la présentation qu’il en a eu le 24 mai, le conseil municipal de Dangé a reçu des chiffres très précis : trois éoliennes sur Vellèches, deux sur Dangé pour une hauteur globale de 100 à 110 mètres. Même le loyer que percevront les propriétaires est indiqué : 4.200 €/an.
Déjà, le 5 avril dernier, le conseil municipal de Vellèches a approuvé la création du parc (1). « Il n’y a rien de lancé, explique Michel Besson, le maire. Tout le monde a le droit d’être pour ou contre. De toute façon, il y aura une enquête publique. » Et plusieurs propriétaires auraient donné leur accord. Les conseillers dangéens seraient plus circonspects.
Reste que les opposants ne comptent pas en rester là. Quatre d’entre eux, dont Dominique Baron, viennent de créer une association au nom bien choisi : « Vent de colère à Vellèches » (2). Ce soir à Vellèches, à l’occasion de la première réunion du comité de pilotage où sera présenté le projet, ils comptent bien faire entendre leur voix.
Nouvelle République, Laurent Gaudens, 9 janvier 2012