Honduras : l’incendie dans le pénitencier à Comayaga a fait 364 morts
L’incendie qui a ravagé une prison à Comayaga au Honduras, à une centaine de kilomètres au nord de la capitale Tegucigalpa a fait 364 morts. Une prison qui hébergeait presque 900 détenus, soit le double de sa capacité. Il s’agit apparemment d’un incendie accidentel, et pas d’une mutinerie. Mais personne, semble-t-il, n’est venu en aide aux prisonniers, bien au contraire.
Avec notre envoyé spécial à Comayaga, Patrice Gouy
Selon un film vidéo amateur envoyé à la presse, la police aurait tiré des coups de feu contre les détenus plutôt que de les aider alors que l’incendie se propageait dans la prison. Certains gardiens ont refusé d’ouvrir les grilles des cellules, abandonnant les prisonniers à leur sort.
La Commission interaméricaine des droits de l’homme a annoncé l’envoi d’une délégation pour enquêter sur les raisons de cet incendie. L’hypothèse du court-circuit est retenue néanmoins, le maire de la ville, Paola Castro a déclaré avoir reçu l’appel d’un prisonnier qui lui a dit : « Il va y avoir un incendie dans la prison et nous allons tous mourir carbonisé».
Elle a aussitôt prévenu les pompiers qui n’ont pu accéder aux bâtiments compte tenu des mesures de sécurité. Les familles de prisonniers refusant que les corps des victimes soient transportés à Tegucigalpa, la capitale, ont défoncé la porte du pénitencier et se sont affrontées aux agents de sécurité.
Le président José Lobo a promis une aide économique à toutes les familles des victimes pour régler les frais d’enterrement.
RFI, 16 février 2012
mise à jour : le témoignage d’un rescapé