70% des arbres menacés de dépérissement
La nouvelle a de quoi inquiéter. 70 % des arbres de la planète sont menacés de dépérissement. D’autant que ce constat concerne tous les types d’arbres, en zone tropicale, en zone tempérée ou en zone de type méditerranéen. Une étude, publiée par la revue Nature le 21 novembre, s’est penchée sur plus de 226 espèces dans 81 régions aux climats variés. Verdict : deux tiers des arbres fonctionnent aujourd’hui à la limite de l’embolie, à cause du manque d’eau. Les fortes chaleurs – lorsque l’arbre transpire – ou le manque d’eau favorisent la création de bulles d’air, qui bouchent les vaisseaux par lesquels transite la sève, le « liquide nutritionnel » des plantes.
Ce phénomène réduit la capacité des plantes à alimenter en eau les feuilles pour la photosynthèse. Il peut à terme entrainer le dessèchement et la mortalité du végétal. « Tous les arbres et toutes les forêts du globe vivent en permanence à la limite de leur rupture hydraulique, explique Hervé Cochard, chercheur à l’INRA, co-auteur de cette étude transnationale. Les chercheurs savent désormais mesurer précisément la pression dans la sève. Le seuil de vulnérabilité est atteint lorsque les bulles diminuent de moitié la « conduction hydraulique ». « Que les forêts de type méditerranéen, soumises à des sécheresses, soient proches de ce seuil n’est sans doute pas étonnant. Mais même les forêts tropicales ont peu de marge de manœuvre », relève le chercheur.
Les dérèglements climatiques – avec des sécheresses plus fréquentes – pourraient avoir des conséquences dramatiques, entrainant une surmortalité des arbres, poumons de la planète. Reste que les arbres savent s’adapter. Mais ces mécanismes ne sont pas encore connus des chercheurs. Comprendre jusqu’où les arbres peuvent résister aux sécheresses, tout en continuant leur travail de captation de CO2 par la photosynthèse, semble pourtant un enjeu de taille.
Agnès Rousseaux, Bastamag, 26 novembre 2012
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