Les locataires de la » T8 » ne veulent pas partir !
Martine Pompey (à g.) et Pierrette Reau ont appris la décision dans la presse.
Les habitants de la “ T8 ”, à la Plaine d’Ozon, ne veulent pas qu’on démolisse leur immeuble en bord de Vienne. L’amicale des locataires se mobilise.
Les habitants de la « T8 » à Ozon, ne sont pas, mais alors vraiment pas contents ! C’est par la presse que les 70 familles assurent avoir découvert la démolition de leur immeuble (notre édition du 25 janvier). Pas terrible.
Dans le cadre d’un avenant à la convention de rénovation urbaine, deux nouveaux bâtiments vont être détruits. En l’occurrence, le B10, rue Charles Péguy, et donc la T8, rue Charles-Cros. « Les locataires de la tour ont appris qu’on avait décidé pour eux de démolir leur habitat. Une réunion préalable avait au moins eu lieu avant pour les locataires du B10 », souligne l’amicale des locataires d’Ozon, affiliée à la Confédération nationale du logement (CNL). Ça, c’est pour la forme.
« Les pauvres n’auraient pas droit à la vue sur la Vienne ? »
Sur le fond, l’amicale dénonce haut et fort cette décision. « Au départ, Habitat 86 (le propriétaire) n’est pas d’accord pour détruire la T8, affirme la présidente Martine Pompey. C’est le maire et l’Anru qui veulent la raser ! » « Rien ne justifie cette démolition, coûteuse, sauf l’aspect esthétique en entrée de ville, explique de son côté Pierrette Reau, présidente de la CNL 86. La T8 ne connaît pas de vacance et répond parfaitement au rôle d’un bailleur social avec des loyers modérés et un confort correct. » Pierrette Reau met d’ailleurs en doute la réalité des constructions privées annoncées à la place, alors que l’association Foncière Logement vient par exemple d’indiquer la suspension de son projet de 35 logements. Surtout, l’amicale se demande bien où seront relogées les familles ? Martine Pompey : « Dans la T8, on a des appartements de toute beauté à des loyers abordables. Il y a des gens là depuis 30 ans et qui ont investi dedans. Et on va nous dire que notre tour elle gêne ? Alors, les pauvres, ils n’auraient pas droit à la vue sur la Vienne ? ». Selon l’association, un rendez-vous est programmé le 14 février avec le maire. En tout état de cause, l’amicale envisage une pétition comme en 2006 lorsque l’Anru lorgnait sur la T8 et que 240 signatures avaient été envoyées au ministre Borloo !
Franck Bastard, Nouvelle République, 8 février 2013