NdPN : une belle victoire contre un projet mortifère, mais restons vigilant-e-s…
La LGV Poitiers-Limoges lâchée par l’Élysée
La présidence de la République assure aux opposants que l’État soutient le report du projet à 2030-2050 préconisé par la commission Mobilité 21.
François Hollande, ancien président du conseil général de Corrèze, a-t-il fait de l’arrivée du TGV en Limousin une affaire personnelle ? C’est ce que pensent les opposants au projet de LGV Poitiers-Limoges qui ont écrit au président de la République, en mai dernier, pour émettre des doutes sur l’impartialité des conclusions de l’enquête publique alors en cours.
Pas du tout, répond en substance le secrétaire général adjoint de l’Élysée, dans la réponse adressée au collectif limousin « NON à la LGV Poitiers-Limoges et OUI au POLLT », la semaine dernière. Selon Nicolas Revel, le chef de l’État se serait rangé à l’avis de la commission Mobilité 21 qui « a proposé le report à l’horizon 2030-2050 de ce projet quel que soit le scénario retenu ».
Plaidoyer pour la ligne Paris-Toulouse
« Les analyses comparatives des enjeux nationaux des différents projets ne lui permettaient pas de justifier un classement dans les premières priorités », ajoute la présidence de la République qui défend aussi l’amélioration de la ligne Paris-Toulouse « de nature à renforcer les conditions de desserte des territoires concernés et à répondre en grande partie à leurs besoins de qualité de service pour leurs échanges ». Preuve que le président tout-puissant n’a pas l’intention de court-circuiter le gouvernement, l’Élysée prend soin de citer le ministre des Transports qui a installé la fameuse commission chargée de hiérarchiser les projets d’infrastructures de transports ainsi que le Premier ministre qui a annoncé les priorités retenues en juillet dernier : « Il appartient désormais au ministre […] de tirer les conséquences de ces décisions et de faire les propositions utiles pour mettre en œuvre la politique des transports souhaitée par le gouvernement. »
« A moins d’une volte-face »
Les opposants avouent leur satisfaction : « À moins d’une volte-face aussi incompréhensible qu’injustifiée, il est clairement entendu que le projet de LGV entre Limoges et Poitiers est différé après 2030 », écrivent-ils dans un communiqué. Ce ne serait pourtant pas la première volte-face du président de la République qui a personnellement veillé au lancement de l’enquête publique au printemps. « Je ne sais pas si je suivrai ses préconisations. Mais en tout cas je suivrai le dossier de près ! », avait-il confié à nos confrères de France 3 Limousin qui l’interrogeaient sur la commission Mobilité 21 pas plus tard qu’en juin dernier.
Baptiste Bize, Nouvelle République, 11 septembre 2013