Tardi refuse la légion d’horreur

Et bim !

Jacques Tardi: « Je refuse ma Légion d’honneur »

Jacques Tardi refuse « avec la plus grande fermeté » la Légion d’honneur qui lui a été attribuée le 1er janvier, voulant « rester un homme libre et ne pas être pris en otage par quelque pouvoir que ce soit. »

L’auteur et dessinateur de BD Jacques Tardi refuse la Légion d’honneur. A 66 ans, le papa d’Adèle Blanc-Sec faisait partie de la promotion du Nouvel an, en compagnie entre autres de Denis Podalydès et Jean-Pierre Léaud.

« J’ai appris avec stupéfaction par les médias, au soir du 1er janvier 2013, que l’on venait de m’attribuer d’autorité et sans m’en avoir informé au préalable, la Légion d’Honneur! »

« Etant farouchement attaché à ma liberté de pensée et de création, je ne veux rien recevoir, ni du pouvoir actuel, ni d’aucun autre pouvoir politique quel qu’il soit. C’est donc avec la plus grande fermeté que je refuse cette médaille. »

« Reconnaître les fusillés »

Je n’ai cessé de brocarder les institutions. Le jour où l’on  reconnaîtra les prisonniers de guerre, les fusillés pour l’exemple, ce  sera peut-être autre chose. »

« Je ne suis pas intéressé, je ne demande rien et je n’ai jamais rien  demandé. On n’est pas forcément content d’être reconnu par des gens  qu’on n’estime pas. »

Vu sur Lexpress.fr, 2 janvier 2013

Sept mois au pouvoir et on en a déjà marre !

Sept mois au pouvoir et on en a déjà marre !

Voilà, 2013 a pointé le bout de son nez, mais, dans les foyers, le champagne n’a pas été ouvert car, aujourd’hui comme hier, il n’y a pas grand-chose à fêter. La dernière élection présidentielle, qui mit le Parti socialiste (PS) au pouvoir, a donné à quelques-uns, trompés par le nom dudit parti, un peu d’espoir. L’espoir d’une société plus juste, plus libre, plus fraternelle. L’espoir de voir balayer en un revers de main (gauche) les années du sarkozysme et son lot de discours haineux et de pratiques ô combien antisociales. Mais les espérances d’un réel changement furent de courte durée et la désillusion s’est vite emparée de ceux qui ont à nouveau osé y croire encore.

Au niveau du travail, les patrons se sont vu gratifier des milliards d’euros de cadeaux tandis que la condition des travailleurs, elle, n’a pas bougé d’un iota : le prétendu retour sur la réforme des retraites de 2010 ne concerne même pas 100000 salariés, les chiffres du chômage ne cessent d’augmenter et les entreprises de fermer ou de supprimer des emplois (Fralib, ArcelorMittal, Technicolor, Sanofi, AirFrance, PSA, etc.). On nous avait promis des sauvetages à la pelle, on se retrouve avec un poignard entre les omoplates. On nous promettait, durant la campagne électorale, une stricte renégociation du traité budgétaire européen, mais, une fois le PS élu, ledit traité a été signé sans résistance, instaurant l’austérité comme règle d’or de la gestion.

Au niveau social, les mal-logés sont toujours aussi nombreux et, quand ils osent s’emparer eux-mêmes de logements vacants en pleine période hivernale, on leur envoie les flics pour les en déloger manu militari et les remettre à la rue (et, dans cette affaire, même le Parti communiste s’y met : le 19 décembre 2012, il a demandé l’expulsion de squatteurs d’un immeuble du XIVe arrondissement de Paris). On nous avait promis la fin de la TVA sociale instaurée sous Sarkozy, mais, quelques mois à peine après l’élection d’Hollande, on nous annonce une hausse de 3% de cette taxe profondément injuste qui touche directement à la consommation des ménages, sans distinction de revenus.

Au niveau sécuritaire, on nous promettait la fin de la haine et des politiques discriminatoires, mais, à peine Hollande monté sur le trône de la république bourgeoise, le ministère de l’Intérieur « socialiste », en la personne du roquet Manuel Valls, expulsait par dizaines les campements de Roms et poursuivait la même politique vis-à-vis des sans-papiers : rafles, arrestations, internements et reconduites à la frontière.

Au niveau écologique, l’alliance du PS avec Europe écologie-Les Verts nous promettait un avenir plus sain. Mais, pour l’heure, le nouveau gouvernement s’acharne juste à réprimer avec violence les opposants au projet d’aéroport gigantesque et inutile de Notre-Dame-des-Landes, qui engloutira des quantités énormes d’argent public pour la seule satisfaction de l’ego démesuré de son instigateur, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.

Au niveau de la culture, on nous promettait une « sanctuarisation » (sic !) du budget qui lui est consacré, mais, aujourd’hui, on nous annonce une baisse de 4,3% de ce dernier.

Nous pourrions continuer encore longtemps la liste des promesses non tenues, mais celles-ci suffisent largement à prouver que, une fois encore, l’alternance politique ne change rien au problème social. Ce n’est pas le Parti socialiste qui nous sauvera, ni même le Front de gauche, le Nouveau Parti anticapitaliste ou les Verts, et encore moins le Front national ou l’Union pour un mouvement populaire. L’avenir que nous voulons, une société garantissant à tout un chacun un maximum de liberté et un accès égal à la satisfaction des besoins réels, la fin de l’exploitation des travailleurs par l’actionnariat et le patronat, toutes ces belles idées, tous ces beaux principes ne pourront devenir réalité que si nous décidons nous-mêmes, dans nos entreprises, dans nos quartiers, dans nos villes, dans nos foyers, de nous mobiliser, de nous organiser et de nous battre, sans déléguer à personne nos revendications, sans remettre dans les mains de quiconque nos espoirs, sans faire confiance aux vaines promesses hypocrites des partis politiques. Syndicats, collectifs, organisations : les outils sont là, alors emparons-nous d’eux et construisons ensemble, dès maintenant, un mouvement social de masse qui puisse enfin mettre un terme à ce système inique. Pas besoin, pour enclencher ce mouvement, d’appels incantatoires à la révolution généralisée : commençons d’abord par refuser l’exploitation et les humiliations quotidiennes, par rompre le silence et l’isolement, surtout sur nos lieux de travail qui sont autant de fondations du système capitaliste, principal responsable de la misère sociale et de l’oppression politique.

Groupe Salvador-Segui de la Fédération anarchiste, 1er janvier 2012

Nantes, capitale verte européenne : L’imposture écologique

Nantes, capitale verte européenne : L’imposture écologique

Exemple parfait d’une politique de propagande verte, Nantes Métropole s’est vu décerné le Trophée de la capitale verte de l’Europe alors que la mairie socialiste entend bétonner 2 000 hectares de terres agricoles pour construire un aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

La commission européenne a retenu la candidature de Nantes pour être capitale verte européenne en 2013. Les critères sont multiples : l’utilisation durable des terres, la nature et la biodiversité, la qualité locale de l’air, la pollution sonore, la gestion des déchets… Avec la construction de l’aéroport, l’expropriation de paysans, et donc un développement urbain conçu au détriment de l’environnement, des écosystèmes et des populations, ce trophée reçu par la ville relève de la propagande verte ou greenwashing. Il représente un enjeu politique important pour la mairie de Nantes et son projet d’aéroport d’une part et d’autre part pour le PS et sa stratégie de démocratie participative, visant à noyauter et étouffer les contestations.

- Etouffer les contestations

Jean-Marc Ayrault expérimente ainsi les limites et les bénéfices de cette stratégie à l’échelle locale pour mieux les appliquer à l’échelle nationale. Pour parer à d’éventuelles résistances, la mairie a décidé de lâcher des subventions. Il y aura un appel à projet citoyen en direction des associations pour l’île de Nantes, chapeauté par la Samoa – organisme chargé de l’aménagement de l’île de Nantes – dont l’ancien président n’est autre qu’Ayrault. Un autre concerne le trophée « Nantes, capitale verte européenne » pour lequel la mairie prévoit une enveloppe de 150 000 euros et un prix de 5 000 euros pour les associations dont les projets seront retenus. Les médias seront présents et l’objectif est de donner l’image d’une métropole écolo/verte et d’en faire une vitrine de la démocratie participative chère au PS. Il s’agit de faire oublier le point noir que représente l’aéroport Notre-Dame-des-Landes et de présenter Nantes comme une ville innovante en matière de démocratie, puisqu’a priori à Hambourg et Vitoria Gasteiz (Pays Basque), les citoyens n’ont pas été associés à la dynamique « capitale verte » et ce fameux label européen fut plutôt perçu comme une arnaque.

- Collusion des associations

Des divergences existent entre les différentes associations écologistes nantaises. D’un côté, celles qui veulent participer à cet appel à projet en se targuant d’y trouver un moyen de dénoncer l’aéroport sont souvent dépendantes des subventions délivrées par Nantes Métropole (jusqu’à un million par an et ont des salariés). De l’autre côté, il y a celles qui souhaitent boycotter cet « appel citoyen » en refusant de cautionner le greenwashing. Pour ceux qui contestent la construction de l’aéroport, l’enjeu est de saisir cette initiative pour dénoncer la mascarade écologique et mettre en avant l’hypocrisie de la mairie qui se présente comme un modèle de développement durable mais qui bétonne 2 000 hectares de terres agricoles à 10 kilomètres de Nantes. L’appel à projet met en lumière la collusion entre la mairie socialiste et une bonne partie du monde associatif écolo nantais qui explique en partie la faiblesse de la contestation anti-aéroport sur la ville. L’opposition centrale à l’aéroport repose fortement sur le monde agricole local et les habitants directement concernés (communes périurbaines, squatteurs de la ZAD). Un des enjeux reste de mobiliser plus fortement la population nantaise encore peu préoccupée par cette lutte. Il y a pourtant l’exemple historique de la mobilisation de 1997 contre le projet de centrale nucléaire du Carnet, aux portes de Nantes, qui avait été abandonné, nous rappelant que la résistance peut continuer à se développer.

Maud et Stéphanie (AL Nantes)

http://www.ainfos.ca/fr/ainfos09772.html

Vu sur Indymedia Nantes, 1 janvier 2013

[Dangé-Saint-Romain] « Je vais tout faire pour ne pas retourner en usine »

NdPN : Des nouvelles de Tony, un ancien fondeur alu d’Ingrandes…

L’ancien fondeur retrouve sa vraie nature

C’est désormais dans les espaces verts que Tony Garrot veut travailler.

Tony Garrot était un des leaders des “ Fonderie Alu ”. Aujourd’hui, il tente de se reconvertir dans les espaces verts, sa vocation première.

Personne n’a oublié sa carrure d’athlète et sa longue chevelure bouclée. Avec ses allures de Samson, Tony Garrot était une des figures de la lutte des culassiers d’Ingrandes-sur-Vienne en début d’année dernière. Mais c’est déjà de l’histoire ancienne pour ce Dangéen de 46 ans.

Malgré 25 ans passés à la Fonderie du Poitou Aluminium, il a toujours voulu être jardinier-paysagiste. Un métier qu’il a d’ailleurs exercé trois ans à Maillé (Indre-et-Loire), sa commune d’origine, avant que le hasard ne le mène zone de Saint-Ustre (il est aussi titulaire d’un CAP de paysagiste-pépiniériste).

«  Je vais tout faire pour ne pas retourner en usine  »

Alors, quand la direction de l’entreprise a lancé un appel aux départs volontaires, il s’est aussitôt porté candidat, voyant là l’occasion unique de pouvoir enfin faire ce à quoi il s’est toujours destiné. Sa demande a finalement été acceptée. Et, comme 52 autres de ses collègues, il a été licencié en juillet dernier. Depuis, il bénéficie d’un « contrat de sécurisation professionnelle » (il remplace le « contrat de transition professionnelle »). « Pendant un an, je suis payé comme si je travaillais », précise-t-il. Un dispositif dont il profite pour se remettre dans le coup. « J’ai fait un stage de quinze jours en paysage à la Ville de Châtellerault, quinze jours aussi en paysage à Dangé-Saint-Romain et quinze jours chez un horticulteur aux Ormes », explique-t-il. Il va aussi bientôt passer le permis poids lourd. Ça peut toujours servir. Même dans le secteur des espaces verts. En attendant, il est toujours sans travail. Mais il ne regrette pas d’avoir quitté l’industrie. « C’est le bordel partout. Je vois les «  Coop  » (NDLR : les salariés de Coop Atlantique à Ingrandes). Ça me rappelle des souvenirs. Le pire, c’est qu’il y a du boulot. Je vais tout faire pour ne pas retourner en usine. Si je dois y retourner, ça sera en dernier recours. » Dans les jours qui viennent, il va « balancer des CV dans un maximum d’endroits ». Et il espère rapidement pouvoir « repartir ». Dans la voie dont il n’aurait jamais voulu dévier.

Alain Grimperelle, Nouvelle République, 2 janvier 2013

Égalité pour tous, stop à la discrimination des homosexuels et des lesbiennes

Égalité pour tous, stop à la discrimination des homosexuels et des lesbiennes

La proposition de loi du gouvernement sur le mariage des homosexuels et des lesbiennes a conduit les homophobes de tous bords à s’exprimer, en déversant leurs propos haineux et sexistes. L’homophobie reste d’actualité en France où elle est loin d’être un phénomène marginal ; pour preuve : le taux de suicide des jeunes homosexuels est nettement supérieur à celui des hétérosexuels. Certains font l’objet de« viols correctifs », essuient des insultes et subissent le rejet de leur entourage.

Les homophobes confondent souvent, délibérément ou non, homosexualité et pédophilie. En première ligne, bien sûr, s’agitent les intégristes de toutes les religions et les sbires de l’extrême droite dont la vision simplifiée de la sexualité est uniquement la complémentarité entre hommes et femmes en vue de la reproduction. En parallèle, leur conception des rapports entre les sexes est souvent ancrée dans une division des rôles selon le sexe biologique. Or, nous, anarchistes, savons que le genre est une construction sociale qui attribue des rôles normés à chaque sexe, eux-mêmes fondés sur le modèle patriarcal.

Concernant le mariage, quoi que l’on pense de cette institution, il est surtout question ici d’égalité de droits. Nous ne parlons pas du mariage religieux – dont nous n’avons que faire –, mais du mariage civique, dont les représentants officiels – ou autoproclamés – des religions n’ont pas à se mêler.

Quand des personnes ne jouissent pas des mêmes droits que d’autres, il s’agit de discrimination. Depuis trop longtemps dans ce pays, les personnes d’une autre orientation sexuelle que la majorité sont la cible de discrimination.

La qualité de l’éducation et l’affection dont les enfants ont besoin ne dépendent pas du sexe biologique. Des études montrent que les enfants ne sont pas perturbés parce qu’ils vivent avec des parents du même sexe.

Faire un lien entre des perturbations d’enfants et le fait de grandir auprès des couples homosexuels ou lesbiens relève de la prise de position idéologique. La plupart du temps, cette opinion est fondée sur des dogmes religieux. D’ailleurs, ce qui peut nuire à l’épanouissement d’un individu est de grandir dans un milieu fermé, replié sur lui-même, quels que soient ses parents.

L’égalité entre les individus est le moins qu’on puisse exiger. Elle sera un vecteur d’évolution des mentalités pour qu’enfin tous les reliquats du patriarcat, sources de domination et de violence, disparaissent. Le mariage pour tous, le droit à l’adoption pour les homosexuels et à la procréation médicalement assistée pour les lesbiennes seraient des progrès, et ceci même si l’institution du mariage est en soit facteur de reproduction d’un modèle patriarcal.

Loi ou non, sans les luttes contre l’homophobie, les mentalités rétrogrades peuvent encore gagner du terrain. Ce n’est qu’en exprimant notre solidarité et en condamnant tout discours et tout acte dévalorisants que nous pourrons les faire disparaître.

Nous dénonçons tous les propos qui hiérarchisent les individus selon leur genre ou leur orientation sexuelle. Nous exigeons l’égalité des droits pour tous les humains, ici et de par le monde.

Secrétariat aux Relations extérieures de la Fédération anarchiste.