[Notre-Dame-des-Landes] Un camarade à l’hosto + Lettre d’un cégétiste à l’UD 44

Comment amputer des militant-e-s ? Faites appel au Parti socialiste et à ses robocops ! Du terrorisme d’État sur la ZAD…

Le dimanche 16 Décembre au soir, des camarades tentent de déloger de dangereux flics qui bloquent depuis plusieurs jours un carrefour, près des lieux d’organisation de la ZAD.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/12/0127.jpg

Fouilles répétées, limitation au droit de circuler, contrôles d’identité, humiliations quotidiennes, provocations, ces dangereux terroristes n’ont eu de cesse depuis une semaine de se donner à cœur joie au régime de la terreur sur la ZAD.

Les camarades ne pouvaient que réagir à cette occupation militaire sur un territoire qui appartient à ceux/celles qui y vivent, qui y cultivent, qui l’aiment et qui y tissent des liens. Il fallait réagir et s’opposer à ces chiens de garde du PS et du capital, et les inciter (inutile de leur demander) à rentrer chez eux/elles, retrouver leurs familles et peut-être pouvoir réfléchir à l’(in)utilité et à la violence de leur métier.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/12/0223.jpg

Mais évidemment, la hiérarchie ne le voit pas de cet œil là, elle qui est confortablement installé dans ses bureaux chauffés, en train de siroter leur whisky de luxe et à planifier sur une carte l’aménagement du territoire, en pensant bien sûr aux nouveaux profits et relations mafieuses que cela pourra leur amener. Alors ces bureaucrates, ces énarques, ces mafieux des temps modernes, il aiment pas trop qu’on veuille déloger ces « respectables » (sic) robocops qui sont bien utiles pour faire leur sale boulot !

Et comme ils se rendent compte que malgré leur mobilisation importante, la nôtre grandit de jour en jour ainsi que la solidarité envers nos différentes tactiques face à leur oppression quotidienne, ces mafieux se disent qu’en en blessant quelques-un-e-s d’entre nous, ils arriveront bien à nous terroriser ! Et pourtant la phase de répression violente du 23/24, avec une centaine de camarades blessés, n’a fait que renforcer notre rage et notre solidarité ! Mais comme ils ne possèdent que cela comme arme de persuasion, avec la répression judiciaire, et qu’ils ont la sympathie de la plupart des médias, pourquoi ne pas recommencer…

http://juralib.noblogs.org/files/2012/12/0320.jpg

C’est donc ce qui s’est passé ce dimanche 16 Décembre au soir, quand des camarades ont voulu dire non à l’oppression constante sur la ZAD. Leur violence « légitime » (sic) (terroriste oui !) s’est abattue une nouvelle fois, et c’est une camarade qui en a pris les conséquences.

Une camarade qui est aujourd’hui (le 17/12) à l’hôpital avec une fracture au tibia et à l’orteil, et avec le gros orteil en moins (amputation !) ! Les robocops ayant une nouvelle fois utilisé leur jouet de mutilation préféré : la grenade de désencerclement (sic) !

http://juralib.noblogs.org/files/2012/12/042.png

Mais messieurs les mafieux, sachez que votre violence n’a que pour effet de nourrir notre détermination, notre rage et notre espoir à voir tomber ce projet d’aéroport stupide !

Vous êtes à court d’arguments, et vous utilisez la force… Chaque jour, nous en avons d’autres pour réclamer votre chute, celle du projet d’aéroport et du monde qui va avec !

Le terrorisme d’État ne passera pas !

Des cagoulés opposés aux terroristes

Collectif de lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, 17 décembre 2012 (repris par le Jura Libertaire)

***

Lettre d’un cégétiste à l’UD 44

Lettre envoyée à mon syndicat suite aux prises de position de certains responsables départementaux sur le projet de NDDL

Hasta la victoria siempre.

Laurent

Militant Cégétiste et engagé dans le combat contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, je suis en désaccord avec les prises de positions exprimées par différents responsables départementaux de la CGT sur ce dossier. Y a-t-il eu un débat au sein de l’UD sur ce projet qui permet à certains seulement de s’exprimer ? Dans le numéro de janvier 2012 de l’Union des Travailleurs Anthony Lemaire, après avoir pris quelques pincettes : « Il n’est nullement question pour nous de discuter de l’opportunité de ce projet », rédige un article ou il n’est jamais envisagé que l’aéroport ne puisse jamais voir le jour. Cet article aurait pourtant pu être l’occasion d’ouvrir le débat sur un projet qui divise les organisations politiques, à gauche en particulier mais aussi les organisations syndicales.

Le lundi 10 décembre, Yves Tual s’exprimait sur Télé-Nantes et défendait mordicus le projet de Notre-Dame-des-Landes. Parlait-il au nom de la CGT, ou en son nom propre ? Les propos caricaturaux tenus, au cours de cette émission, n’ont pas servi à éclairer ce débat pourtant utile sur la pertinence qu’il y a ou pas à construire cet aéroport. Pourquoi parle-t-il de squatters professionnels ? Il les connaît ces jeunes militants qui dénoncent un modèle de développement mortifère pour les prochaines générations ? Au nom de l’emploi il faudrait donc produire tout et n’importe quoi ? Bien sûr qu’il faut des infrastructures, mais pas pour remplacer celles qui existent déjà. Quel avenir pour Airbus à Bouguenais ? Qui va payer pour la piste indispensable à l’usine ? D’accord il faut des avions mais est-il normal d’aller en avion à Paris ou à Lyon ou faut-il mieux développer le rail pour les liaisons internes ? Quel développement pour l’Ouest de la France si les infrastructures ne servent au final qu’au Pôle Métropolitain Nantes – Saint-Nazaire ? Qu’est-ce qu’on mange demain si on continue à artificialiser les terres agricoles ? Après avoir été le lieu des convergences des luttes ouvrières et paysannes de la fin des années 60, ne reste-t-il plus rien en Loire-Atlantique de cette solidarité entre ouvriers et paysans ? Qu’est-ce qui reste pour les zones sensibles, les zones humides, la biodiversité ? L’histoire ne nous a-t-elle pas appris que les premières victimes de la pollution ce sont les travailleurs : les milliers de morts de l’amiante, les ouvriers agricoles victimes des pesticides, ceux de Seveso, Tchernobyl, Fukushima… Plus 4°C en moyenne d’augmentation de la température avant la fin du siècle : qui va souffrir ? Les actionnaires des grands groupes ou les travailleurs ? Les pauvres ou les riches ? Faut-il limiter le débat à la seule alternative croissance ou décroissance comme le dit Yves Tual ou a-t-on le droit de réfléchir à un autre mode de développement ? Le bonheur passe-t-il par le toujours plus ou par le mieux ?

Pour en avoir été témoin direct, je peux dire qu’en trente ans de militantisme associatif, politique ou syndical, jamais je n’avais assisté à un tel déchaînement de violence de la part des autorités. Les médecins présents sur place ont fait écho dans la presse des violences infligées aux opposants. La CGT s’honorerait à au moins dénoncer la répression inadmissible infligée aux opposants.

Toutes ces questions auraient pu être posées si un vrai débat avait eu lieu au sein de notre organisation syndicale. Au lieu de cela on laisse parler en notre nom, un leader syndical, déconnecté des problématiques de demain, engoncé dans ses certitudes productivistes, méprisant pour tous ces jeunes qui réfléchissent [et] essayent d’inventer un autre monde.

Par ce courrier, je demande à l’UD 44 d’organiser le débat sur le projet de Notre-Dame-des-Landes et une dénonciation claire et nette de la répression.

Fraternellement

Vu sur le Jura Libertaire, 17 décembre 2012

[Notre-Dame-des-Landes] La répression continue

Récit d’une garde à vue ordinaire

Jeudi 13 décembre. J’étais à Nantes, dans le tramway. Je suis monté à l’arrêt 50 Otages vers 15h30. Au terminus Gare de Pont Rousseau, nous n’étions plus que deux dans le tramway, moi et un autre homme à qui je n’avais pas prêté attention. Alors que je m’apprêtais à descendre du tram, il est arrivé derrière moi et m’a attrapé le bras. En même temps, il se mettait un brassard « police ». Il était en civil. Il m’a demandé mes papiers. J’ai refusé. Il a appelé des renforts sur son talkie. Je crois qu’il les avait déjà appelé avant et qu’il leur disait simplement qu’on était à Gare de Pont Rousseau en leur demandant de se dépêcher. Il m’a demandé si j’étais bien monsieur Untel. Je ne lui ai pas répondu.

Cinq policiers nationaux en uniformes sont arrivés en courant et m’ont menotté. Le policier en civil leur a dit qu’il me suivait depuis Commerce. Il m’a reconnu d’après une photo qui était dans son bureau et qui disait que j’étais recherché. J’ai été emmené au commissariat sans savoir ce qu’ils me voulaient.

Arrivé au commissariat, j’ai fini par savoir que j’étais suspecté d’outrages sur des flics lors d’une manifestation contre l’aéroport trois semaines plus tôt. Alors que des faits de cette nature ne donnent généralement lieu à des suites que lorsqu’on se fait choper en flagrant délit, je suis poursuivi dans le cadre d’une enquête préliminaire.

Je me suis retrouvé au service du Quart, entouré de sept flics qui me demandaient mon identité en brandissant une fiche qui disait que j’étais bien monsieur Untel. Ils me demandaient si je réalisais la gravité de ce que j’avais fait. Insulter des flics ! Ils m’ont demandé si ça me ferait plaisir que des flics m’insultent. J’ai trouvé ça dur et humiliant. Je n’arrivais pas à comprendre comment ils pouvaient nier que les flics nous faisaient subir au quotidien des choses bien pires que quelques insultes, des mutilations, occupations, blessures, expulsions, destructions de ce qu’on a construit, humiliations, et enfermements. À ce moment, j’aurais vraiment aimé que les flics m’insultent de tous les noms et me laissent rentrer chez moi.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/12/0811.jpgJe suis resté enfermé tout le reste de l’après-midi, la soirée, la nuit, et toute la matinée. J’en avais vraiment marre, mais je ne pouvais rien faire pour arrêter de subir cette situation. Face à l’arbitraire de la répression, on se sent complètement impuissant.e.s. Je n’ai rien pu faire d’autre qu’attendre que les flics veuillent bien me libérer. Ils ne m’ont fait aucune audition et m’ont laissé partir avec une convocation pour un procès en février. Je ne vois pas ce que je peux faire pour ne pas que cette situation se reproduise. Il n’y a pas un bout de terre sur la planète qui ne soit pas contrôlé par un État répressif et le capitalisme impose son ordre partout. Je ne peux pas non plus me résoudre à baisser la tête et à regarder les flics tout détruire autours de moi sans broncher. De toute façon, même une telle attitude ne me garantirait pas en retour de ne plus subir de répression.

Même s’il est peut-être possible pour certaines personnes de se mettre un peu à l’abri, c’est sur que ce n’est pas possible pour tout le monde. Quand on n’a pas les bons papiers, ou seulement pas la bonne couleur de peau, ça ne sert à rien de renoncer à la révolte, de renoncer aux petits moyens de débrouille. Même en cherchant à s’intégrer, même en travaillant dur, même en renonçant à son identité on finit toujours par se retrouver plaqué.e sur le capot d’une voiture de la Bac pour subir une fouille au corps et un contrôle d’identité.

La seule option qui nous reste, c’est de continuer à nous battre. En sortant de garde à vue, je me suis rendu à la manif contre la répression et j’ai insulté les flics comme je ne l’avais encore jamais fait. Advienne que pourra…

Indymedia Nantes, 16 décembre 2012 (repris sur le Juralib)

***

[Notre-Dame-des-Landes] Soutien aux inculpé-e-s

Salut à toutes et tous.

Après une rencontre avec la copine de notre camarade incarcéré. Nous avons convenu que les chèques et le courrier soient envoyés :

Comité de soutien aux Inculpé-e-s  « Le Gué » 44220 COUERON

Nous remercions les ami-e-s du soutien apporté à notre camarade.

La legal team, le 16 décembre 2012

Jura Libertaire, 16 décembre 2012

[Nantes] Répression de la manif anti-répression

NdPN : d’après le flash info de ce jour sur le site zad.nadir.org

MANIF NANTES hier

Il y avait apparemment environ 3000 personnes. Pas beaucoup d’infos depuis hier, mais il nous semble qu’une fois arrivée au Canal, la manif à été répoussée par les CRS avec du lacrymo, pour se trouver en face de la Préfecture. Si jamais quelqu’un-e qui était là veut bien écrire un petit récit.

Témoignage Manif Anti-Répression à Nantes

Samedi 15 décembre, 17h30, place de la Petite Hollande, fin d’une  manifestation (bien nommée) contre la répression. Nous sommes quelques centaines à nous diriger vers le palais de justice. Un barrage de CRS nous en empêche. Notre groupe est composé de familles  avec enfants, de jeunes, de gens comme nous et de personnes âgées. Au bout d’une dizaine de minutes les CRS nous bombardent de grenades  lacrymogènes et d’une grenade de désencerclement. La place est noyée dans un nuage toxique dont profitent aussi les  usagers du parking et ceux de la piscine (en famille bien sûr). Pour couronner le tout, bien que nous fuyions cette pestilence on nous  envoie deux convois de six cars de CRS, sirènes hurlantes. Que le ciel vous tienne en joie.

NdPN : et un article de 7 seizh info :

NDDL – manifestation à Nantes : Utopia vs Surdité d’Etat

C’est désormais un rituel, chaque samedi les forces de l’ordre en résidence à Nantes sortent le grand jeu. Une préfecture sous bonne garde, le dispositif est impressionnant et les très nombreux véhicules des CRS font prendre l’air aux grilles de protection anti-émeutes. Le dispositif vise à interdire tout accès autour du bâtiment emblématique d’une surdité étatique.

Pourquoi ?

Depuis près de deux mois maintenant, chaque samedi le pavé nantais accueille les mécontents de l’aéroport en plus des manifestations liées aux revendications sociales conjoncturelles. Et ces opposants à l’aéroport, les médias français nous les annoncent de plus en plus enragés, de plus en plus virulents, de plus en plus… terroristes ! Alors comme chaque samedi, aujourd’hui l’hyper-centre ville de Nantes s’est habillée en bleu, couleur uniforme.

Pourtant, une tonalité particulière l’emportait sur le reste : dans 10 jours, c’est Noël et pas question pour les Nantais de se priver des achats en centre ville même sous haute surveillance.

Nantes, manifestation du 15 décembre 2012
Nantes, manifestation du 15 décembre 2012

Quel chahut ! Marché de Noël. Manifestants calmes. Familles en balade. Manifestants moins calmes. CRS en armes. Le juste cocktail pour un dérapage.

Une balade en ville pour dire qu’on n’est pas content. Et un barrage pour dire où est la force. Des chants rageurs qui éclairent la colère. Et on sort un mur bleu pour garder la position. Cette fois, la position était la passerelle qui mène au tribunal. Echange de  politesses. Jets de projectiles d’un coté. Réponse aux gaz lacrymogènes de l’autre. Un point partout la balle au centre ?

Un joyeux bordel quand même. Tout ça à cause d’un aéroport à la campagne, de centaines d’emplois qui disparaissent, d’hommes d’état sourds et aveugles pendant que d’autres discutent des profits à venir et des dindons de Noël.

Dis, Père Noël, tu pourrais offrir des sonotones et des lunettes à double foyer aux pépés du gouvernement pour Noël ?

Ah j’oubliais ! Pendant ce temps là, à la ZAD, ça bosse dur. 300 représentants des comités de soutien anti-aéroport ont convergé de Bretagne et de France pour réfléchir aux moyens d’action contre les grands projets inutiles.

Des utopistes ? Et alors, c’est un gros mot, une insulte ? «Les utopies ne sont souvent que des vérités prématurées» disait Lamartine. J’aime bien Lamartine. Et vous ?

Melize, tribune libre sur 7seizh, 15 décembre 2012

[Notre-Dame-des-Landes] Une barricadière condamnée à trois mois de prison avec sursis et à une interdiction de séjour d’un an

[Notre-Dame-des-Landes] Une barricadière condamnée à trois mois de prison avec sursis et à une interdiction de séjour d’un an

Contre ND des Landes : 3 mois avec sursis

Le tribunal correctionnel de Nantes a condamné aujourd’hui à trois mois de prison avec sursis une jeune femme, opposante à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, interpellée le 7 novembre sur une barricade de la zone.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/12/0419.jpg

Alors qu’elle était poursuivie pour « attroupement avec arme », celle-ci n’ayant pas été retrouvée, le tribunal n’a finalement retenu contre elle qu’« une accusation de participation à un attroupement après sommation des forces de l’ordre », a indiqué son avocat Me Stéphane Vallée à l’AFP.

En revanche les « violences » à l’encontre des gendarmes vers lequel des pierres ont été lancées, ont été retenues par le tribunal à l’encontre de l’opposante.

La jeune femme a en outre été condamnée à une interdiction de séjour d’un an dans les communes touchées par la zone d’aménagement différé (Zad) du projet d’aéroport, où ont lieu, depuis le début des tentatives d’expulsion des opposants à la mi-octobre, des affrontements épisodiques avec les forces de l’ordre.

Le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes prévoit qu’il remplace l’actuel aéroport de Nantes en 2017.

Presse aéroportée (Agence Faut Payer, 14 décembre 2012)

Vu sur le Jura Libertaire, 15 décembre 2012

[Ingrandes – 86] Inquiétude chez les salariés de la Fonderie

Des vacances forcées à la Fonderie Fonte

A Ingrandes, la Fonderie du Poitou Fonte a fermé hier pour deux semaines et demie à cause de la baisse de production. Pas de quoi rassurer les salariés.

La dinde de Noël aura un goût un peu amer pour les 450 salariés de la Fonderie, mis en vacances forcées. Leur usine ferme pour deux semaines et demie, ce qui n’est pas forcément pour rassurer.

La situation dans le secteur automobile, on la connaît. Les conséquences chez les équipementiers locaux se paient cash. A la Fonderie Fonte (comme chez la voisine de l’alu mais dans un autre contexte), la baisse de régime des constructeurs Renault et Fiat, les deux principaux clients de l’entreprise, se traduit par un déficit d’activité. Et par un arrêt de l’usine, un peu plus court que ce qui était envisagé en novembre, mais de près de trois semaines quand même.

«  Il y a quand même un sentiment d’inquiétude  »

« Faire appel à du chômage partiel, ça coûte cher à l’entreprise, explique Tony Cleppe, délégué CGT. Donc, ils préfèrent nous faire rembaucher un peu plus tôt ». Selon les chiffres fournis au mois de novembre par la direction locale (*), le volume de production sera finalement en retrait de 15 % en 2012 par rapport à 2011. La production est stoppée depuis hier. Les ouvriers ne reprendront le chemin des ateliers que le 3 janvier. Six jours de chômage partiel et des jours de congés leur sont imposés. Comment on vit cette période quand on est fondeur ? Si financièrement, les salariés, indemnisés à 75 % du brut, ne paient pas l’addition, ça tourne (un peu) dans les têtes. « Il y a quand même un sentiment d’inquiétude, constate Tony Cleppe, toujours lui. Les fêtes de fin d’année, oui, on va les passer normalement mais pas sereinement ».

Cadence réduite

Frédérick Vaucelle, un de ses collègues, le souligne quant à lui : « On est déjà passé en cadence réduite depuis quelques jours. On produit moins de carters à l’heure. Et les effectifs intérimaires ont été réduits ». Forcément, ça fait réfléchir. « Les gens ont peur de 2013 et la direction ne les rassure pas, estime de son côté Noël Turpault, un autre ouvrier CGT. Le président de la fonderie a dit qu’il avait des inquiétudes pour l’année prochaine ». 2013, l’année de tous les dangers ?

(*) Contactée, la direction de la fonderie n’a pas souhaité s’exprimer.

Franck Bastard, Nouvelle République, 15 décembre 2012

NdPN : nous ne déplorons pas le ralentissement du tout-bagnole, mais les pertes de revenus imposés aux salariés : c’est aux patrons qui se sont engraissés sur leur dos de payer !