[Poitiers] Manif des sage-femmes

Manifestation des sage-femmes, ce mardi

Une manifestation régionale des sages-femmes est prévue ce mardi devant l’Agence régionale de santé, dans le quartier de Chalons, à Poitiers. Les manifestants ont prévu de se rassembler sur place à partir de 10 h. Les soignants seront reçus par le directeur de cabinet du préfet, vers 16 h 30, avant de rencontrer le directeur de l’ARS, à 17 h.

Dépêche Nouvelle République, 19 novembre 2013

[Poitiers] Socialisation du théâtre : l’impasse institutionnelle

NdPN : ci-dessous et paru aujourd’hui, un article de la NR aux conclusions aussi consternantes qu’hélas prévisibles. Si nombre de Poitevin-e-s se sont mobilisé-e-s contre la privatisation des locaux de l’ancien Théâtre de la place d’armes, force est de constater que lesdits modes de mobilisation auront conduit le mouvement dans une impasse. Peut-être bien parce que revendiquer qu’un lieu demeure ou devienne « public », c’est-à-dire soit en gestion institutionnelle, ne saurait être compatible avec une socialisation réelle. Face à la machine institutionnelle représentative, quel poids peut bien peser une pétition à des élu-e-s ayant déjà pris le parti de l’autorité et du fric ? Quel poids peut donc peser une opposition isolée à un quelconque conseil municipal ? Et le conseil municipal de renvoyer, cynique, les derniers opposant-e-s à une procédure en justice, perdue d’avance… Socialiser l’espace qui appartient à tou-te-s, cela signifie se donner les moyens de l’occuper réellement, sans médiation de pseudo-représentant-e-s qui décideraient ce qui devrait être « privé » ou « public ». Squatter pour instaurer un rapport de force peut s’avérer gagnant pour faire avancer les choses, à condition d’une mobilisation collective claire dans ce sens, faute de quoi la répression s’abat vite (problème bien connu sur Poitiers, lorsque les anti-autoritaires se retrouvent souvent seul-e-s à tenter d’ouvrir des squats). Encore faudrait-il que les militant-e-s de partis qui n’envisagent l’opposition que par des canaux institutionnels et affichant eux et elles-mêmes une stratégie ou une ambition électoraliste, franchissent le pas vers une réappropriation sociale réelle. Qu’il s’agisse de trouver des lieux pour habiter, se retrouver politiquement ou créativement, l’avenir ne peut être qu’à la prise de possession sociale directe des lieux. Faute de construire cette force offensive, la seule indignation contre la gestionnite capitaliste gangrénant tous les espaces de vie ne peut donner lieu qu’à un spectacle stérile et décourageant.

Ancien théâtre :  » Portez plainte ! « 

A travers le dossier Unesco, le devenir et la vente de l’ancien théâtre sont revenus sur le devant de la scène. En présence de quelques membres du collectif de défense de l’édifice et avec pour inlassable avocate, Maryse Desbourdes (NPA). Celle-ci a demandé « l’annulation de la délibération du 23 septembre, le classement du théâtre au titre des Monuments historiques et une concertation pour redonner à ce lieu son rôle culturel au centre-ville de Poitiers ». Elle sera la seule à voter contre la délibération.

Un plafond de 500.000 € à construire

Sans exprimer d’opposition à la candidature de la Ville au patrimoine de l’Unesco, Christiane Fraysse (Europe écologie les Verts) a de nouveau marqué son attachement au théâtre « qui n’a pas un caractère exceptionnel mais de témoignage ». Un avis que semble partager Jean-Marie Comte (PS) : « J’aime beaucoup le bâtiment de l’ancien théâtre mais il faut savoir le comparer avec d’autres monuments de Poitiers. Le caractère de sa valeur reste à prouver. Il ne sera pas détruit ». Une promesse réitérée par Bernard Cornu (PS) qui parle d’une « façade très peu modifiée ». Serge Rouquette (centriste) s’étonne que les deux pavillons vétustes Gaston-Hullin sur le site de Pasteur aient été vendus à la Ville pour 2 200 000 € afin de construire un Ehpad alors que France Domaine a évalué l’ancien théâtre à 435.000 € Bernard Cornu ne cache pas sa colère contre « cette suspicion intolérable qui est lancée ». Il explique que l’acheteur devra effectuer des travaux conséquents dont la réalisation du plafond isolé de la future salle d’art visuel (montant : 500.000 €). « La mise en concurrence a été très ouverte, le dossier suivi avec sérieux, le calendrier respecté et le projet voté largement. En aucune façon, on ne pourrait dire qu’on a bradé l’intérêt des Poitevins ! », s’enflamme-t-il. Alain Claeys reproche à Serge Rouquette ses propos : « Je n’accepte pas la moindre suspicion sur les services de l’État, les services municipaux. Vous avez une solution : portez plainte contre l’État et contre l’estimation ». Aurélien Tricot (PS) ne dit pas autrement : « Je suis consterné que, dans cette période instable, des Républicains participent de cette suspicion. Toutes les explications ont été données. Maintenant adressez-vous à la justice ! »

Marie-Catherine Bernard, Nouvelle République, 19 novembre 2011

Salut à toi Alain

NdPN : souvenir ému du camarade Alain, qui militait en Gironde. Nous venons d’apprendre qu’il nous a quitté-e-s vendredi dernier. Nous l’avons vu pour la dernière fois lors de la création de l’union régionale centre-ouest de la FA, il y a bientôt un an. Nous retransmettons ici le communiqué de son groupe, le cercle libertaire Jean Barrué (FA 33)

Alain s’en est allé

Soulagé de ses douleurs par les soins palliatifs, Alain Monclus s’en est allé, ce vendredi 15 novembre 2013 en fin de matinée.

Diagnostiqué en août, son cancer n’a eu de cesse de l’affaiblir. Cependant, Alain a fait le choix de rester dans sa maison, pour vivre ce combat dans la chaleur de son foyer. Flora a déployé toutes ses ressources pour être à l’écoute et imaginer les aménagements possibles, venant à la fois accompagner le quotidien, et maintenir l’espoir nécessaire dans tous ces instants.

Alain était devenu, depuis une dizaine d’années, un des piliers du Cercle libertaire Jean-Barrué de la Fédération anarchiste en gironde. Il était avec sa compagne Flora, à l’initiative de l’émission radiophonique du cercle, « Achaïra » sur la Clé des Ondes. Instituteur à la retraite, il avait toujours combattu la société nucléaire avec intransigeance et il a apporté son soutien, son aide aux roms, en particulier dans sa commune. Instituteur, la littérature jeunesse avait pour lui un rôle très important en mal comme en bien. Il nous a beaucoup parlé, y compris à la radio, de cette littérature quand elle déconstruisait les rôles sociaux préétablis que ce soient sur les questions de genres, de vision de l’autre ou des postures guerrières, ou bien d’autres rôles transmis.

C’est avec une immense tristesse, que le cercle libertaire vous annonce son départ et vous invite avec sa famille et ses proches, si vous le souhaitez, à venir lui rendre un hommage chaleureux, comme lui savait l’être, le mercredi 20 novembre 2013 à partir de 16h30 au crématorium de Montussan en gironde (4 rte de Loubère 33450 Montussan – prés de la route de Libourne à Bordeaux).

[Poitiers] Les anti-IVG ne sont pas passés

Hier 16 novembre à 14h, devant le contre-rassemblement féministe, antisexiste et antifasciste de dizaines de personnes, quant à elles bien présentes et attendant les intégristes et fachos de pied ferme, l’association anti-IVG « SOS Tout-petits » a semble-t-il préféré annuler sa misérable « prière » de rue contre les droits des femmes. On n’a juste vu personne. Et tant mieux !

Dès 11h, un groupe d’autodéfense antisexiste avait en effet déployé des banderoles près de la place du marché, pour le droit à l’avortement et à la contraception libres et gratuit.e.s, en distribuant des tracts appelant à un contre-rassemblement à 14h, face aux remises en cause actuelles du droit à l’avortement et à la violence des discours sexistes dans l’espace public.

A 14h, étant présent.e.s au contre-rassemblement, nous n’avons vu pour notre part qu’un nationaliste isolé, grenouillant aux abords de la place et se tenant prudemment à l’écart.

Il y a quelque temps lors d’un contre-rassemblement antisexiste et antifasciste à Poitiers, les flics s’étaient illustrés en véritable service d’ordre des veilleurs homophobes, qui étaient accompagnés de fachos. Sous les applaudissements des intégristes et des nervis d’extrême-droite, les gardiens de l’ordre patriarcal et bourgeois n’avaient pas hésité à procéder à l’arrestation de neuf personnes, blessant une camarade et proférant des insultes contre un autre. Cette fois-ci, devant le nombre, les flics ont préféré la prudence, renonçant à des arrestations sous le prétexte grossier de « manifestation illégale ». Ils ont sagement fini par vider les lieux eux aussi.

Une fois de plus, nous avons été présent-e-s pour montrer aux intégristes, aux fachos et à tous les fidèles serviteurs des dominants, que leurs fantasmes autoritaires et sexistes ne passeront pas. La lutte contre toutes les dominations passe par la lutte contre les attaques portées aux femmes, et par l’affirmation inébranlable que nos corps nous appartiennent.

Intégristes, fachos, flics : hors de nos villes, hors de nos vies !

Pavillon Noir, 17 novembre 2013