Annonce sur le site de la Nouvelle République : une malheureuse coïncidence

Nous avons remarqué un nouvel encart sur le site de la Nouvelle République. Deux visuels se succèdent.

Le premier montre les couleurs du drapeau français, formant une sorte de courbe partant à droite et revenant sur la gauche :

nr1

Le deuxième invite les candidats à annoncer leur réunion publique :

nr2

Coïncidence sans doute malheureuse, pour évoquer des élections sans prendre parti pour quiconque : le logo de la première image avec les couleurs du drapeau français évoque furieusement la forme et les couleurs du logo d’un des partis candidats, présentant pour la première fois une liste sur Poitiers :

Rien à voir non plus, si la Nouvelle République consacre une jolie page pleine, dans son édition d’aujourd’hui, à la réunion publique de Marine Le Pen à Poitiers.

Cette coïncidence, certes malheureuse, n’est bien entendu pas voulue : la Nouvelle République n’a jamais versé, c’est notoire, dans un discours nauséabond stigmatisant les pauvres, glorifiant les commerçants, vantant le métier de policier ou de soldat, et dénonçant « l’insécurité » à tout bout de champ. Par ailleurs, si la rédaction de ce journal n’est pas habituée à consacrer de pleines pages aux réunions publiques de Lutte Ouvrière (par exemple), parti lui aussi candidat, elle envisage sans doute de le faire incessamment sous peu – nous ne doutons pas de sa très déontologique neutralité. Vendre du papier sur des thèmes racoleurs n’a jamais été l’objectif de ce journal, qui informe, avant tout ; afin que chaque lecteur se fasse sa propre opinion, en toute indépendance…

Pavillon Noir

[Poitiers Municipales] Transports : productivisme à la carte !

a voté

On avait songé à collectionner les perles des candidat-e-s aux prochaines élections municipales, histoire de rire un peu de leur prétention à « nous » représenter. La Nouvelle République nous a devancés aujourd’hui, avec un dossier spécial municipales sur la question des transports, donnant la parole aux aspirants au pouvoir. On va donc avoir le choix entre plusieurs types de relance de la sainte Croissance Economique. Florilège de l’ode au productivisme :

Claeys (PS) : « L‘avenir de Poitiers passe par le développement des flux et celui de la planète par la diminution de la pollution ». « Le viaduc Léon-Blum va permettre la création de la ligne A du BHNS – celle qui desservira notamment le CHU, le campus, le centre-ville et Poitiers Ouest. Rapidité, régularité, fréquences soutenues, confort, design sont ses atouts. Dans deux ans, même ceux qui n’aiment pas le bus prendront le BHNS ».

Et spécial dédicace au maire pour le viaduc Léon Blum, un beau cadeau à Vinci qui aura coûté 300 millions d’euros.

Daigre (UMP) :  « Je créerai une tranche à 0.50 € la ½ heure pour les parkings publics et une grille tarifaire à la demi-heure. J’ouvrirai des places de longue durée au parking Blossac à des tarifs avantageux (4 € la journée et 1 € par jour supplémentaire). Je recréerai des places en surface. On pourra payer son stationnement avec son mobile. »

Notons que la candidate du tout-bagnole propose aussi un bus qui deviendrait peu à peu « gratuit »… une gratuité toute relative, financée par les pauvres : hors de question de faire casquer le patronat, et puis quoi encore ?

Duboc (« centre ») : « Notre projet de transport aérien par câble, Aerolis illustre notre vision novatrice et réaliste du déplacement urbain économique et écologique. Finançable par le Grenelle de l’environnement, il reliera les Couronneries et les 3-Cités au centre par deux lignes complémentaires au réseau de bus qui sera repensé en concertation avec les Poitevins. »

Vitalis, Otolis, Aerolis… et bientôt une piste Skilis et Lugelis, descendant des Couronneries ?

Gaillard (LO) : « des transports publics dignes de ce nom qui desservent correctement les quartiers populaires, où sévissent les bas salaires, la précarité et le chômage, toutes les conséquences les plus brutales de l’anarchie capitaliste. Les travailleurs de Vitalis – qui assurent cette mission de service public – connaissent une situation qui n’est pas différente de celle du reste de la classe ouvrière : sous-effectifs, salaires insuffisants, détérioration du climat social. Pour défendre son droit à la vie, le monde du travail ne pourra compter que sur lui-même et devra se battre contre la bourgeoisie et ses alliés au gouvernement. Pour s’attaquer au chômage, il devra riposter à la rapacité du patronat : interdiction des licenciements, répartition du travail. »

« L’anarchie capitaliste » : on admirera ce magnifique oxymore, vieux comme le trotskysme et la répression de Cronstadt (lolilol, tu l’avais bien cherché Ludo !). En attendant, « l’anticapitalisme » de ce partisan de l’étatisme « communiste », ce summum du capitalisme rationalisé à l’extrême, consiste une fois de plus à proposer de mettre toute la population dans le monde merveilleux du travail salarié, un monde qui a « droit à la vie » – ça fait rêver.

Verdin (FN) : « l’auto est bannie du centre-ville au profit du bus. Le commerce est très pénalisé. (…) Les arrêts minute seront étendus à 20 minutes. Le viaduc des Rocs sera ouvert à tous pour désengorger la porte de Paris. »

Avec le FN, c’est vive le tout-bagnole et priorité au fric pour les commerçants. Ce n’est pas un scoop, l’extrême-droite témoigne de sa fidélité à toute épreuve au patronat, et aux particules fines et brunes pour nous polluer les poumons et la tête.

Fraysse (EELV, liste « rouges-verts ») : « Nous rendrons le centre accessible et favoriserons des déplacements moins polluants en augmentant la fréquence des bus (toutes les 10′ en heure de pointe) ; en étudiant dans quelle mesure la gratuité des transports est réalisable, puis en consultant la population par référendum ; en multipliant les points de mise à disposition de vélos ; en créant une carte unique multi-transports (Otolis, bus, vélos) et en installant des parcs relais sur les axes d’entrée de Poitiers avec une tarification à 1 € l’aller-retour. »

Même si, en attendant que le productivisme crève de sa belle mort, on préfère le bus à la bagnole et que cette liste est celle sur laquelle on a le moins envie de taper, on remarquera que la gratuité n’est plus à l’ordre du jour… Il faut dire qu’on a affaire à une politicienne d’EELV. Un parti spécialiste en matière de reculades, en général autant qu’il le faut pour obtenir d’asseoir des fesses vertes sur des sièges confortables. Bref, pour le bus gratuit, faudra étudier, consulter… et en attendant l’hypothétique gratuité repoussée aux calendes grecques, faire payer. Voilà qui devrait plaire à ses colistiers du NPA, qui faisaient de la gratuité des transports en commun leur cheval de bataille.

Pour notre part, nous notons qu’aucun.e candidat.e ne s’est penché.e sur le fait que les déplacements des habitant.e.s, à Poitiers comme ailleurs, sont contraints. Contrainte du travail salarié surtout, dans des emplois aussi chiants pour les esclaves salarié.e.s que nous sommes, que profitables aux patrons et nécessaires au bon fonctionnement de la machine capitaliste. Mais si le salariat était aboli et que les habitant.e.s parvenaient enfin à prendre en main les décisions qui les concernent, il n’y aurait sans doute plus d’élections représentatives, alors chut… votez ce que vous voudrez, mais votez, on vous dit. Comme dirait Fraysse, il faut lutter contre l’abstentionnisme !

Cirque électoral, la suite au prochain numéro…

Pavillon Noir, 28 janvier 2014

[Migné-Auxances – 86] Soirée sur la nocivité des téléphones portables et des ondes électromagnétiques

Campagne indienne contre l’utilisation du téléphone portable au volant

NdPN : le téléphone portable ne sert pas que d’auto-balise et de mouchard. Nous avons déjà relaté sur ce blog plusieurs articles au sujet des ondes électromagnétiques (voir celui de Bastamag). Ce soir, l’association Robin des Toits donne une conférence à Migné-Auxances.

Ondes électromagnétiques :  » Pas de portable avant 14 ans « 

Ce soir à Migné-Auxances, Marc Cendrier, chargé de l’information scientifique à l’association Robin des Toits, dira pourquoi il se passe de téléphonie mobile.

Quel est le rôle de Robin des Toits ?

« Il est double. On apporte des formes d’assistance aux victimes des ondes électromagnétiques et de la téléphonie mobile et on diffuse de l’information. »

Vous avez un téléphone portable ?

« Je n’en ai jamais eu et n’ai pas l’intention d’en avoir. »

Quel est le danger, selon vous ?

« C’est ce que ces charmants objets transmettent à l’organisme des gens qui ont l’inconscience de les mettre près de leur crâne. Le cerveau a fait l’objet d’études scientifiques montrant qu’il subit des perturbations importantes en raison des effets de l’exposition aux émissions de téléphone mobile. Et c’est le niveau élémentaire de l’équilibre général qui est attaqué dans l’être vivant complexe que nous sommes : la structure moléculaire et les processus physiologiques. »

Que préconisez-vous ? (1)

« On demande l’interdiction totale de la vente de téléphone portable pour les moins de 14 ans, ainsi que la suppression pure et simple du wifi. On ne veut pas supprimer le téléphone mobile mais appliquer une réglementation. Le point central est de fixer un maximum d’intensité, ce que l’on appelle la valeur limite d’exposition. Si on l’impose aux opérateurs, il n’y a plus que les personnes fragiles qui subiront les conséquences. »

C’est-à-dire ?

« Les victimes d’électro-hypersensibilité sont condamnées à vivre dans les champs ou les bois. Robin des Toits aident ces personnes à trouver des endroits appropriés. »

Existe-t-il une prise de conscience ?

« Les gens ont de la peine à sortir de l’intoxication publicitaire mais c’est en train de venir. On le voit pour les antennes relais. »

Un portable, c’est indispensable, non ?

« Cet appareil rend des services mais on peut s’en passer. J’en suis un exemple et on ne peut pas dire que je passe ma vie sur une chaise longue. Simplement, j’utilise beaucoup le téléphone filaire. »

(1) L’Assemblée Nationale vient d’adopter le 23 janvier une proposition de loi pour limiter l’exposition aux ondes électromagnétiques générées par les technologies sans fil.

« Téléphonie et ondes, quels dangers ? » ce soir à 20 h 30 salle de la Comberie à Migné-Auxances avec Marc Cendrier, de l’association Robin des Toits, Gérard Daigne et Jean-Claude Rebillat, physiciens. Organisation : Adema (Association pour la Défense de l’Environnement de Migné-Auxances). Plus d’informations sur www.robindestoits.org

Recueilli par Jean-François Rullier, Nouvelle République, 28 janvier 2014

Habitante de Migné-Auxances, Monique Savigny souffre d’électro-hypersensibilité. Elle nous livre son témoignage :

« Je suis électro-hypersensible depuis le mois d’octobre 2009. Peu à peu, je ne supportais plus physiquement le téléphone portable qui m’occasionnait des douleurs à la tête, puis la télévision et les ordinateurs. Ceci durant six mois.

Sans téléphone, sans télé, sans ordinateur

Au mois de mars, suite à un séjour prolongé dans une maison proche d’une antenne de téléphonie mobile, le téléphone sans fil m’est devenu insupportable. Je ne pouvais plus l’utiliser. Je ne supportais plus qu’une personne téléphone dans la pièce ou j’étais, puis dans l’ensemble de la maison car le wifi me provoquait des douleurs infernales dans le cerveau accompagnées de problèmes de mémoire et de soucis d’élocution. Rapidement, beaucoup d’appareils électriques en fonctionnement, qui n’étaient pas mis à la terre, m’obligeaient à quitter la pièce. Le téléphone portable allumé n’était plus tolérable dans la maison. Comme tous les champs électromagnétiques étaient synonymes de douleurs atroces, je me suis retrouvée chez moi, sans téléphone, sans télé, sans ordinateur, avec l’électricité coupée dans certaines pièces. Elle l’est encore aujourd’hui dans celle ou je dors. Plus question d’aller dans les magasins, sortir, écouter de la musique ou aller au cinéma. Je pouvais seulement aller dans les bois à condition qu’il n’y ait pas d’antenne à moins de 500 mètres. Mes amis, qui devaient éteindre leur portable avant de rentrer chez nous, avaient du mal à comprendre ce qu’il m’arrivait.

«  Depuis peu, mon état s’est un peu amélioré  »

Je suis soignée par le professeur Belpomme, cancérologue à l’hôpital Georges-Pompidou à Paris. Ce spécialiste a mis au point une série d’analyses et des examens du cerveau qui mettent en évidence l’électro-hypersensibilité d’un patient : mesure de l’oxygénation du cerveau, évaluation des marqueurs de stress oxydatifs, mesure du taux de mélatonine, mesure du taux d’histamine… Un traitement me permet de moins souffrir tout en restant protégée chez moi mais ne donne pas toujours les résultats escomptés pour beaucoup d’électro-sensibles. A ce jour, l’électro-hypersensibilité n’est pas reconnue par les pouvoirs publics. Les visites médicales, les examens et la plupart des médicaments ne sont donc pas remboursés ! Depuis peu, mon état s’est amélioré grâce à un nouveau traitement et un régime. Cependant, les antennes de la téléphonie mobile me posent toujours problèmes avec douleurs au cerveau, des difficultés de concentration ou des nausées. »

Nouvelle République, 28 janvier 2014

[Poitiers] Prud’hommes : le vernis démocratique s’effrite

NdPN : n’est-ce pas la CGT qui avait signé, avec l’inénarrable CFDT, l’accord avec l’Etat sur la représentativité syndicale ? Pour en savoir plus sur l’historique des Prud’hommes et des attaques gouvernementales à ce sujet, lire l’excellent article de Jean-Marc Destruhaut, dans Le Monde Libertaire n°1727 (consultable au Biblio-Café de Poitiers).

Les prud’hommes de Poitiers sont inquiets

Les conseillers prud’hommes ne seraient pas élus directement par les salariés mais désignés selon leur représentativité syndicale. Le projet de réforme du ministre du Travail dont la discussion devant le Parlement vient d’être repoussée au printemps après les élections municipales, a été l’un des sujets de préoccupation évoqués ce matin lors de l’audience solennelle de rentrée du conseil des prud’hommes de Poitiers, par la voix de sa présidente (collège salariés) Marinette Nadal. Quelques minutes auparavant, les conseillers CGT soutenus par les responsables syndicaux de l’Union départementale, ont manifesté leur vive opposition contre ce qu’ils considèrent comme «une remise en cause du fondement même de la prud’homie».

Nouvelle République, 27 janvier 2014

Mise à jour : article de la NR ce 28 janvier 2014

[Montmorillon – 86] Des habitants en colère contre un projet de carrières de sable

Ils ne veulent pas de carrières à leur porte

Le plan local d’urbanisme est en cours de révision en vue de créer des carrières de sable route de Lathus. Les riverains le découvrent et sont scandalisés.

Une tempête de sable souffle au sud-est de Montmorillon. Les habitants de l’allée des Maçons et des alentours viennent de découvrir avec stupeur l’ouverture d’une enquête publique dont la finalité est la création de carrières de sable sur des parcelles actuellement cultivées, de part et d’autre de la route de Lathus, entre le petit lotissement et la zone industrielle.

En décembre 2012, les élus avaient voté (1) pour cette révision du plan local d’urbanisme, afin de rendre les parcelles agricoles exploitables par les carriers, sous réserve que ces derniers (Iribarren et Bailly-Tartarin) obtiennent ensuite toutes les autorisations. L’information publiée dans nos colonnes n’avait alors pas suscité de réaction. Mais un an plus tard, la première étape publique de la procédure alarme les riverains, bien décidés à faire échouer le reclassement des zones. Une pétition doit être diffusée et une association formée pour organiser la riposte. « Pour l’instant, l’information passe par le bouche à oreille. Nous sommes environ 30 à être concernés, dont 18 familles dans le lotissement de l’allée des Maçons », affirme un de ces habitants, Daniel Deparis. En fin de semaine dernière, alertés par l’Association de sauvegarde de la Gartempe, ils sont tombés des nues. La colère a suivi la surprise. Tant sur le fond de l’affaire que sur la forme, avec les élections municipales en toile de fond.

«  Où est l’intérêt général ?  »

Christian Lajon, vice-président départemental du Parti radical de gauche, dénonce ainsi vigoureusement (2) la « dissimulation » de la Ville : « Je suis écœuré de constater que des élus se moquent de leurs concitoyens et les trahissent ainsi. » Marie-Joseph Hupkes en fait une « affaire citoyenne » : de sa maison des Grandes Garennes, elle connaît déjà les nuisances liées au voisinage de la carrière de sable en activité : « Le bruit des camions, la poussière : je trouve impensable qu’on puisse creuser d’énormes excavations à l’entrée de la ville. Avons-nous besoin de ça ? Où est l’intérêt général ? » Allée des Maçons, on redoute la perte de valeur de l’immobilier. Autant d’arguments apportés au commissaire enquêteur. Avec « l’espoir que la raison l’emportera. Nous appelons tous les habitants à consulter l’enquête publique (3) et apporter leur avis. »

 (1) Les six élus du groupe d’opposition Montmorillon avec vous s’étaient abstenus. (2) Sur son blog http://christianlajon.ublog.com (3) Aux services techniques jusqu’au 7 février.

en savoir plus

« Ces extensions ne présentent pas d’incompatibilité majeure vis-à-vis des enjeux liés à la présence de plusieurs sites Natura 2000 », estime la Direction régionale de l’Environnement dans son avis rendu sur la révision du PLU. La DREAL « regrette » néanmoins « que cette révision n’ait pas été mise à profit pour assurer au mieux le respect d’enjeux paysagers », citant la création de marges de recul vis-à-vis des routes, le « maintien de cônes de vues emblématiques » et des « aménagements tels que des haies de nature à limiter l’effet des extensions ».

Sébastien Kerouanton, Nouvelle République, 24 janvier 2014

NdPN : Interview du maire ici et argumentaire du patron de l’entreprise ayant demandé la révision du PLU là. Notons aussi l’opposition au projet de Ch. Cafardy (se présentant aux municipales sur une liste indépendante).