[Lyon] Première condamnation de Monsanto pour l’intoxication d’un agriculteur

Pour la première fois en France, Monsanto jugé responsable de l’intoxication d’un agriculteur

Le géant américain Monsanto a été jugé « responsable », lundi à Lyon, de l’intoxication à l’herbicide en 2004 d’un agriculteur français, ouvrant la voie à des dommages-intérêts, ce qui constitue une première en France.

Paul François,  un agriculteur charentais, le 12 décembre 2011 au tribunal de Lyon

Paul François, un agriculteur charentais, le 12 décembre 2011 au tribunal de Lyon

« Monsanto est responsable du préjudice de Paul François suite à l’inhalation du produit Lasso », peut-on lire dans le jugement du tribunal de Grande instance (TGI) de Lyon, consulté par l’AFP.

En conséquence, le tribunal « condamne Monsanto à indemniser entièrement Pierre François de son préjudice », précise le jugement du tribunal, qui confie une expertise médicale à un médecin de l’hôpital Rothschild à Paris.

Le 27 avril 2004, Paul François, un céréalier de Bernac (Charentes) aujourd’hui âgé de 47 ans et invalide, avait reçu au visage des vapeurs de Lasso, un puissant désherbant produit par le leader mondial de l’agrochimie, en ouvrant la cuve d’un pulvérisateur. Il avait été rapidement pris de nausées puis de troubles (bégaiement, vertiges, Maux de tête, troubles musculaires…) l’obligeant à interrompre son activité pendant près d’un an.

En mai 2005, un an après avoir inhalé les vapeurs, des analyses relevaient dans son organisme des traces de monochlorobenzène, un solvant présent pour moitié dans le Lasso, au côté du principe actif, l’anachlore.

Trois ans plus tard, celui qui est devenu le porte-parole des victimes des pesticides obtenait en justice que ses troubles soient reconnus comme maladie professionnelle par la Mutualité sociale agricole. Il lançait alors une procédure en responsabilité civile contre Monsanto.

A l’audience devant la 4e chambre civile du TGI de Lyon, le 12 décembre 2011, son avocat, Me François Lafforgue, a reproché à Monsanto d’avoir « tout fait pour laisser le Lasso sur le marché » alors que sa dangerosité avait été établie dès les années 1980, d’où son interdiction au Canada, au Royaume-Uni et en Belgique. Ce n’est qu’en 2007 qu’il a été retiré du marché français.

Selon Me Lafforgue, Monsanto aurait aussi manqué à son « obligation d’information » en ne détaillant pas la composition du produit sur l’étiquette, et en n’avertissant pas des risques liés à l’inhalation, ni de l’obligation de porter un masque.

L’avocat de Monsanto, Me Jean-Philippe Delsart, met quant à lui en doute la réalité de l’intoxication, soulignant que les problèmes de santé ne sont apparus que plusieurs mois après.

AFP, 13 février 2012

[Poitiers] Le Monde Libertaire gratos

Salut à toi !

En plus de la vente militante du Monde Libertaire 24 pages à prix libre (comme chaque samedi, de 11h à 12H devant le parvis de Notre-Dame), voici quatre semaines que nous diffusons une centaine d’exemplaires du Monde Libertaire gratuit, édition de 8 pages, dans les rues de Poitiers. Des gens croient parfois qu’il s’agit d’une entourloupe mais non, le numéro est bel et bien gratos et sans pub : un choix militant de la Fédération Anarchiste, face à l’attaque contre la presse libre et indépendante.

Quelques numéros sont laissés chaque semaine au Biblio Café (rue de la Cathédrale) et au Plan B (boulevard du Grand Cerf). Tu peux aussi retrouver le Monde Libertaire en libre téléchargement à cette adresse.

L’intégralité des articles des semaines passées est aussi consultable sur le site du Monde Libertaire.

Il est aussi possible de nous écrire pour toper un numéro papier gratos : pavillon-noir [gare aux bases] federation-anarchiste [eh yo lève le poing] org

A bientôt pour de nouvelles aventures !

Pavillon Noir (Fédération Anarchiste 86), 13 février 2012

[Vienne] Quand l’agence pour le « tourisme » devient une agence pour la compétitivité/attractivité

Le monde merveilleux du développement durable…

L’agence Vienne- Futuroscope va  » vendre  » le département

Aujourd’hui, quand on est ni en Ile-de-France, ni en région PACA, il faut savoir se battre pour attirer les investisseurs sur son territoire. Et la bataille entre collectivités fait rage. On l’a vu à l’époque où le Center Parcs n’était qu’un projet dans une pochette en carton, et que le Maine-et-Loire ferraillait avec la Vienne pour tirer les marrons du feu. Autres contextes et même combat ont précédé l’installation des entreprises Délipapier à Ingrandes-sur-Vienne ou ZTE sur la Technopole du Futuroscope… voire d’autres projets en perspective qui représenteraient à ce jour un volume significatif de 2,5 milliards d’euros d’investissement à l’horizon 2015/2016… Pour continuer d’avoir un temps d’avance, il faut se positionner au cœur d’une compétition qui devient mondiale. Pour cela, le conseil général mise sur le Futuroscope, en premier lieu, dont l’adresse est devenue mondiale avec ses 25 années d’expérience. Il table aussi sur l’université de Poitiers et son pôle recherche, une industrie aéronautique spécifique, un tissu de 500 professionnels du tourisme, des entreprises leader sur leur marché, Aigle, Saft, Dassault, Sagem, Terrena, Eurial (*)… Et pour le faire savoir, il vient de créer une agence d’attractivité, qui aura pour objet de mieux faire connaître la Vienne à l’International et de détecter suffisamment en amont les entreprises susceptibles de développer des projets sur le département. Cette mise en place passera par la modification et l’adaptation des statuts de l’Agence touristique de la Vienne (ex CDT) qui portera cette nouvelle structure.

Nouvelle République, 13 février 2012

ndPN : et voici quelques productions des groupes industriels cités ci-dessus : très glamour !

 

 

 

 

 

 

 

 

Et voici une jolie pile SAFT, au lithium.

Et voici le célèbre Rafale, de notre bien-aimé milliardaire-patriote Dassault !

 

 

 

 

 

 

 

Tombons en pâmoison devant ce drone Patroller, de Sagem…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rendons grâce à l’empire Terrena, de nous nourrir au quotidien…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et à Eurial, qui nous prodigue son lait délicieux, qui fleure si bon la nature !

Et bientôt plein d’autres beaux et bons produits made in France, made in Poitou, grâce aux bons soins de notre agence pour le tourisme et la compétitivité !

Pavillon Noir

[Chauvigny-86] Indignation au collège Gérard Philippe contre l’inspection académique

Collège : deux élèves de Segpa au coeur d’un mic-mac

Le conseil d’administration du collège juge que deux élèves de Segpa ont été mal affectés pour 2012. Il pointe un choix comptable de l’Éducation nationale.

Le conseil d'administration du collège exprime son indignation.

 Le conseil d’administration du collège exprime son indignation.

Ala rentrée 2011, deux élèves de la section Segpa (enseignement adapté) du collège Gérard-Philipe ont été affectés en 3e par l’inspection académique. Compte tenu de leur âge, ils auraient pourtant dû être accueillis en 4e.

Pour le conseil d’administration de l’établissement, cette décision a été prise parce qu’il n’y avait plus de place en 4e (17 élèves dans une seule classe, effectif maximum autorisé), et qu’il y en avait au contraire largement en 3e (une vingtaine d’élèves pour deux classes). Pour simplifier, ils auraient été intégrés en 3e parce qu’il n’y avait pas d’autre solution, et on aurait demandé aux enseignants de ce niveau de leur assurer tout au long de l’année un accompagnement personnalisé, adapté à leur âge et à leur niveau. Dans cette logique, il était évident, aux yeux du conseil d’administration du collège, que les deux adolescents seraient réaffectés en classe de 3e l’an prochain ; cette fois pour suivre le « vrai » programme de 3e, et ainsi, boucler comme il se doit leur cursus de quatre ans de collège. Sauf que l’inspection académique en a décidé autrement : elle vient de refuser leur maintien en 3e l’an prochain, et propose leur inscription en lycée professionnel. Sur proposition de la FCPE, le conseil d’administration du collège vient de signer à l’unanimité (1) une motion à l’attention de l’inspecteur académique. Il y fait part de son « indignation » – « Cette mesure ne prend aucunement en compte l’intérêt de ces élèves » – et dénonce « un point de vue purement comptable ».

1,5 poste en moins

En effet, avec 17 élèves annoncés en 3e Segpa l’an prochain, l’inspection académique n’a besoin d’ouvrir qu’une classe. Alors que si on se base sur un effectif de 19 élèves (17+2), elle est tenue d’ouvrir deux classes, comme c’est déjà le cas cette année. Bilan : en prenant cette décision, l’Éducation nationale fait l’économie d’une classe l’an prochain, et par conséquence d’un poste et demi d’enseignement. Ce qui, pour le conseil d’administration, est « totalement inacceptable ».

(1) Seuls le principal et son adjoint n’ont pas participé au vote.

Nouvelle République, Anthony Floc’h, 13 février 2012