[France] Douce France

Douce France

Mésaventure de deux agriculteurs du Kenya, membres du réseau Slow Food. L’Union européenne les invite en Espagne, la police française les séquestre trois jours à Roissy, et les renvoie au Kenya…

Deux producteurs kenyans, Ambrose Kakuko et Grace Kapserum, ont été arrêtés vendredi 16 décembre 2011 à l’aube à l’aéroport Charles de Gaulle de Paris par la police de l’air et des frontières, puis détenus dans un centre pour immigrés jusqu’au dimanche 18 décembre dans l’après-midi, et finalement renvoyés dans leur pays.

Les deux membres de la Sentinelle Slow Food étaient en transit à Paris entre Nairobi, au Kenya, et Bilbao, en Espagne.

Ils étaient en possession de passeports, de visas en règle et de documents qui attestaient qu’ils avaient été invités par la Ville de Bilbao et par Slow Food International, et que les dépenses relatives à leur voyage et à leur séjour étaient entièrement prises en compte.



MM. Kakuko et Kapserum auraient dû prendre part à AlGusto, une manifestation gastronomique qui représentait l’un des quatre événements prévus dans le cadre du projet 4Cities4Dev, financé par l’Union européenne.

La Ville de Bilbao est en effet l’un des partenaires du projet, aux côtés de la Ville de Turin en qualité de partenaire principal de Slow Food, ainsi que des villes de Tours (France) et Riga (Lettonie).



Les quatre villes, en adoptant les communautés de la nourriture d’Afrique transsaharienne par le biais d’organismes consacrés à la coopération, sensibilisent les citoyens européens sur la consommation responsable et sur les conséquences de leur comportement alimentaire. 



« Il est honteux que deux personnes engagées activement dans leur pays, qui jouent un rôle direct de sauvegarde de la biodiversité et des traditions alimentaires locales, soient arbitrairement arrêtées et, de fait, séquestrées. Grace Kapserum quittait son pays pour la première fois de sa vie, et tous deux étaient enthousiastes à l’idée de participer à une manifestation consacrée au partage d’expériences et à l’échange de cultures. Au lieu de ça, ils ont été brutalement confrontés à la fermeture d’esprit, à l’intolérance et aux préjugés. » a déclaré Carlo Petrini, président international de Slow Food.

« Il est également paradoxal que l’Union européenne voit réduits à néant des efforts et des ressources destinés à renforcer la coopération internationale à cause de l’attitude de fonctionnaires, dont le zèle dans l’application des lois s’apparente à une véritable discrimination raciale. »


Pour en savoir plus sur la Sentinelle du yaourt des Pokot à la cendre.

Les eaux glacées du calcul égoïste, Marc Laimé, 2 janvier 2011

François Corbier – une chanson

Chocolat

Dans un village du Limousin
y a une boutique un magasin
Qui fait épicerie, bistrot,
Librairie, forum de philo.
Sur un des murs de la cuisine
Y a un portrait de Bakounine
Et sur une étagère en bois
Quelques tablettes de chocolat

L’épicier garde le moral.
Jamais il ne crie au scandale
Quand un gamin passe par là
Pour lui gauler du chocolat.
Il n’en fait pas toute une affaire
Et quand vient l’heure de l’inventaire
Naturellement il inscrit
La tablette aux pertes et profits

Il n’a pas mis de caméras
De pièges, pour arrêter les bras
Des voleurs ni aucun chien-loup
Suivant un vigile partout.
Pas de mine antipersonnel
Pas de lâcher de gaz mortel !
Et s’il détecte un garnement
Il s’éloigne discrètement.

Quand le petit d’un vacancier
A rempli ses poches, l’épicier
N’a pas appelé la police
Pas fait une action en justice
Il n’a pas souhaité qu’au mitard
On aille boucler le moutard,
Mais un voisin mal embouché
Chez les gendarmes à tout craché.

Et au p’tit jour le lendemain
Sont entrés dans le magasin
Les chars, les paras, l’aviation
Et les barbus de la légion
En hurlant : « Mort au terroriste
Mort à l’épicier, l’anarchiste !
Mort à l’ennemi intérieur ! »
Ils l’ont bouclé dans sa demeure

Ils ont déchiré ses bouquins
Mis les scellés au magasin
Tabassé les quelques amis
Passés le voir à l’épicerie.
Quand il est parti menotté
Pour un séjour à la Santé
J’ai pensé comme les villageois
« Que de bruit pour du chocolat ! »

Blog de François Corbier, 16 décembre 2008

[New York] La répression des occupy wall street continue

68 militants anti Wall Street interpellés à New York

Soixante-huit militants du mouvement anti-Wall Street ont été interpellés alors qu’ils tentaient de se réunir à Manhattan dans la nuit de samedi à dimanche, par la police de New York, a indiqué celle-ci.

Des membres du mouvement « Occupy Wall Street » lors d’une manifestation le 12 octobre 2011 à New York
 

L’une des personnes arrêtées est accusée d’avoir planté une paire de ciseaux dans la main d’un policier, selon la même source.

« Ils sont 68, en comptant la personne arrêtée pour agression », a indiqué un porte-parole de la police de New York dimanche soir.

Plusieurs centaines de militants du mouvement anticapitaliste Occupy Wall Street (OWS), qui contestent le pouvoir des élites financières et politiques du pays, sont entrés dans le parc Zuccotti Park – que le mouvement occupait avant d’en être chassé en novembre -, pour y fêter le Nouvel An.

Mais des incidents sont survenus lorsque certains militants ont tenté d’enlever des barrières métalliques placées autour du parc.

La police est immédiatement intervenue et des confrontations avec les militants anticapitalistes sont survenues dimanche à l’aube.

Le mouvement anti-Wall Street tend à s’essouffler aux Etats-Unis depuis que ses sympathisants ont été chassés des parcs et des places de diverses villes où ils manifestaient.

AFP, 2 janvier 2011

Si un jour, rien n’était interdit… (1977)

Si un jour rien n’était interdit j’irais tous les jours à la foire du trône, mais avant j’irai cambrioler une banque (la BNP). Je monterais tout le temps dans les trains fantômes et dans les auto-tamponneuses. Je casserais des carreaux et j’irais à la boulangerie pour prendre des gâteaux et bonbons. (…) J’irai pas à l’école. Je ferez plein de blagues.

Un jour Martial et Bernard était dans une ville ou on avait droit de tout faire. Quand on avait fain on allait à l’agora avec notre lance-pierre et quand a voullé une boulangerie on tira sur le carreau et on ouvri la porte, on mangé des gâteaux à la crème au chocolats et après nous allons voir le garagiste et nous lui demandons une ford mustang il ne voulu pas alors on lui cassa ses dents, on pris la voiture est on parti. Nous arrivons devant une maison elle était très jolie, alors on rentre dans la maison et les propriétaires nous metent à la porte alors nous rentrons de force et ils nous donnent un coup de point. Alors on alla chercher une mitrailleuse.

A l’école, je decoré à la peinture les murs, les portes, les fenêtres, les tables, les chaises, le plancher, les radiateurs ex ex. Je me serai déchénée sur les maîtres je l’eur lancerai des pétards des bombes puantes dans leur mouchoir.

Je me déguiserai en indien. Je casserai les vitres des voitures et je briserai les sonettes d’alarmes. Je ferai des croche pâtte à tous le monde. Je déclancherai des incendis. J’irai dans les boulangeries patisserie confiserie glacerie et je prenderai tout ce qu’il y a et après je partirai en courant sans payer. Je ferai des farce au docteur et aux hommes politiques. Je marcherai à reculons avec des ressors au pied.

Libération, 1977 – cité dans l’Anthologie de la subversion carabinée, de Noël Godin

[Grèce] Grève des repas en prison, en solidarité avec une compagne

Les deux dernières années, le nombre de prisonniers politiques dans les prisons grecques a rapidement augmenté tandis que des douzaines d’activistes de toutes les tendances ont été arrêtés, accusés de participation à des organisations révolutionnaires qui étaient actives dans des périodes récentes, ou pour leur action anti-système générale.

Un de ceux-là est Stella Antoniou qui a été arrêtée le 4 décembre 2010. La camarade anarchiste faisait déjà face à de sérieux problèmes de santé qui ont dangereusement empiré durant la dernière année de son incarcération. Le 4 janvier 2012 elle va soumettre une requête pour être libérée de prison afin de recevoir les soins médicaux appropriés avant que son état ne soit irréversible.

Comme acte minimum de solidarité, nous avons commencé depuis aujourd’hui, le 30 décembre 2011, une grève des plats de la prison, qui durera jusqu’à sa requête pour libération – le 4 janvier 2012.

Polykarpos Georgiadis, Giannis Dimitrakis, Giorgos Karagiannidis, Konstantina Karakatsani, Kostas Katsenos, Christos Kolentinis, Dimitris Koufontinas, Alexandros Mitroussias, Kostas Sakkas, Rami Syrianos, Dimitris Fessas

Due à une communication retardée, le camarade Simos Seisidis ne peut pas participer à l’action, mais il soutient l’action de protestation.

Stella Antoniou refuse aussi la nourriture de la prison.

Source: athens.indymedia.org

D’autres détenus de la seconde aile de la prison de Corfou refusent la nourriture de la prison: Stamatis Achtsalotidis, Theofilos Lazarakis, Alexandér Bani, Christos Loupa, Michalis Devenes (ainsi que Polycarpos Georgiadis qui a co-signé la déclaration ci-dessus).

Heure par heure, il y a des déclarations de refus de la nourriture en solidarité avec Stella Antoniou en plus. En particulier les prisonniers de guerre anarchistes Giannis Skouloudis, Sokratis Tzifkas, Dimitris Dimtsiadis et Babis Tsilianidis qui expliquent dans leur communiqué:

[…] Le 4 janvier une audition aura lieu pour une nouvelle requête de libération demandée par la camarade Stella Antoniou, qui est déjà en détention préventive depuis un an dans la prison de femmes de Korydallos. Nous voulons qu’il soit clair que nous nous tenons aux côtés de Stella et nous réclamons sa libération immédiate de prison, donc nous allons refuser les plats de la prison du 30 décembre au 4 janvier. Le même jour (4/1) les membres de l’O.R. Conspiration des Cellules de Feu Damiano Bolano, Gerasimos Tsakalos, Christos Tsakalos, Michalis Nikolopoulos, Giorgos Nikolopoulos, Giorgos Polidoros, Olga Ekonomidou, Haris Hadjimihelakis, Panagiotis Argirou, ainsi que les anarchistes Giorgos Karagiannidis, Alexandros Mitroussias, Kostas Sakkas, Christos Politis et Dimitris Michail sont appelés à comparaître devant le Conseil des juges d’appels à propos des arrestations du 4 décembre 2010 et des lettres piégées envoyées aux organisations de l’U.E. et à des ambassades étrangères. Le Conseil va décider qui seront jugés et quelles charges seront portées contre eux. […]

Source 1

Source 2

Contra Info, 2 janvier 2011