Communiqué : Libération de Manon, Pauline, Sami et Serge ! Arrêt des poursuites à leur encontre et contre Audrey !

Communiqué : Libération de Manon, Pauline, Sami et Serge ! Arrêt des poursuites à leur encontre et contre Audrey !

Le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux affirme sa solidarité sans faille avec les militants poursuivis et appelle à venir les soutenir : - Au rassemblement organisé mercredi 31 août à 18 heures devant les Cordeliers (côté place du Marché) ; - Le jour du procès, jeudi 1er septembre à 14 heures, au palais de justice.

Pour la libération des inculpé-e s de Labège
et l’arrêt des poursuites à leur encontre
Rassemblement vendredi 16 décembre
à 18 heures
Palais de justice de Poitiers

Le 15 novembre à Toulouse, une centaine de gendarmes ont opéré une série de perquisitions et procédé à une dizaine d’interpellations dans plusieurs lieux d’habitation, embarquant au passage une famille de sans-papiers, et bien sûr ordinateurs et écrits divers. Ils ont placé en garde à vue six personnes (que la presse, comme à son habitude, et suivant en cela le ciblage policier destiné à criminaliser au maximum, s’est empressée de classer dans les « mouvances anarchistes »), et quatre d’entre elles se trouvent depuis en détention à la maison d’arrêt de Toulouse-Seysses, deux autres ayant été libérées (inculpée pour l’une et témoin assisté pour l’autre).
Les chefs d’inculpation retenus contre les personnes inculpées ne sont rien moins que :

– participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction ou de dégradations de biens ;

– violence commise en réunion sans incapacité ;

– dégradation ou détérioration du bien d’autrui commise en réunion.

De quoi s’agit-il ?
Les chefs d’inculpation concernent l’intrusion, le 5 juillet dernier, d’une dizaine de personnes dans les locaux de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), à Labège près de Toulouse, pour manifester contre l’incarcération des mineurs. Selon La Dépêche du 6 juillet, qui s’appuie sur les déclarations faites aussitôt à la presse par le procureur de la République Vallet, ces personnes étaient « “armées” de bouteilles dont elles ont déversé le contenu sur les bureaux et les ordinateurs. Un liquide marron au relent d’ammoniaque et qui pourrait contenir de l’urine et des excréments humains ». Elles sont reparties « après avoir lancé des tracts qui contiendraient des propos injurieux sur l’action éducative menée par la PJJ ».
Il faut préciser que cette action, qui n’a pas été revendiquée, n’est pas la première mettant en cause les EPM (établissements pénitenciaires pour mineurs) ! Suite au suicide en février 2010 d’un jeune placé dans l’EPM d’Orvault (44), la PJJ a été taguée « L’EPM tue », « La justice tue », « Solidarité », etc. Le 14 mai 2011, le même établissement a été la cible de graffitis : « EPM = prison », « Educ = maton ». L’action de Labège a également eu lieu après la révolte des jeunes détenus à l’EPM de Lavaur, dans le Tarn, en mai, alors que le Parlement s’apprêtait à adopter une refonte de l’ordonnance de 1945 sur la justice des mineurs, avec la création d’un tribunal correctionnel pour les récidivistes de plus de 16 ans. Des actions qui sont bien peu de choses en regard des dégâts humains causés par l’arsenal de lois sécuritaires que l’Etat met en place.
Les inculpés toulousains nient toute implication dans les faits qui leur sont reprochés et, bien qu’aux dires mêmes du procureur Vallet l’action menée « n’a finalement fait que peu de dégâts », quatre d’entre eux sont en prison depuis plus un mois – une demande de mise en liberté pour l’un d’entre eux ayant été de nouveau rejetée, malgré un dossier essentiellement constitué de présomptions, de proximité politique et… de refus de prise d’ADN (comme il est maintenant coutume de le faire en maintes circonstances).
Le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux dénonce à la fois la politique sécuritaire du gouvernement et la répression menée à l’encontre des personnes actuellement incarcérées et poursuivies. Il leur exprime toute sa solidarité, et exige leur libération immédiate ainsi que l’arrêt des poursuites engagées contre elles.


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Comité Poitevin Contre la Répression des Mouvements Sociaux, 13 décembre 2011

[Mexique] Répression sanglante lors d’une manifestation étudiante

[MEXIQUE] Répression sanglante lors d’une manifestation étudiante à Chilpancingo (Guerrero) : 2 morts – 12/12/2011

2 étudiants meurent dans des affrontements avec la police mexicaine lors d’une manifestation violente qui bloquait l’autoroute

MEXICO – Deux étudiants ont été tués lundi après des affrontements avec la police d’état et fédéraux lors d’une violente manifestation qui a bloqué une route importante dans l’État méridional de Guerrero au Mexique.

Les deux corps gisait dans une mare de sang sur la route à péage reliant la ville de Mexico avec la station du Pacifique d’Acapulco, qui se trouve dans l’État de Guerrero.

Le procureur de l’État de Guerrero a déclaré que l’un des étudiants est décédé suite à une blessure par balle et l’autre a été mortellement touché à la tête par une pierre.

Il ajoute que les étudiants protestataires ont détourné les bus et mis le feu à une station d’essence avant que la police fédérale tirent des gaz lacrymogènes sur les manifestants puis des tirs ont retenti. Il a dit que les enquêteurs vont tenter de déterminer qui a tiré les coups de feu en premier.

Le gouvernement fédéral du ministère de l’Intérieur  a publié une déclaration heures après la confrontation confirmant que les deux morts et en disant qu’il les regrettait. Il a déclaré que le gouvernement allait enquêter et traduire en justice les responsables.

La ligue de défense des droits humains Tlachinollan et d’autres organisations ont condamné les meurtres dans un communiqué, les qualifiant de «brutalité policière et une utilisation irrationnelle de la force.”

Elle a déclaré qu’environ 300 étudiants du collège des enseignants d’Ayotzinapa qui ont organisé la manifestation cherche à persuader le gouvernement de l’Etat “de répondre à leurs demandes d’éducation», mais n’a pas précisé quelles étaient ces revendications.

Les groupes de droits de l’accusé la police fédérale, qui sont en charge de la protection des routes nationales, des tirs sur les manifestants. Il a déclaré d’autres manifestants ont été pourchassés, battus et blessés.

Le gouvernement de l’Etat a publié une déclaration disant qu’il “n’a jamais empêché les manifestations publiques … et encore moins limité les expressions publiques de protestation. “

Il a déclaré que le gouverneur Angel Aguirre avait «résolu la majorité» des demandes des étudiants lors des réunions précédentes et était prêt à s’engager dans un dialogue avec eux.

Les universités publiques rurales au Mexique, certaines fondées dans les années 1930 avec une philosophie socialiste, ont longtemps été un foyer d’activisme radical.

Presse bourgeoise – Washington Post, 13/12/2011

Traduit de l’anglais par Le Chat Noir Emeutier, 13/12/2011

Les anarchistes ukrainiens soutiennent des liquidateurs de Tchernobyl

Les anarchistes ukrainiens soutiennent des liquidateurs de Tchernobyl

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1323727448.jpgÀ Donetsk, les liquidateurs de l’accident de Tchernobyl (« liquidateurs » était le nom donné en ex-URSS au personnel civil et militaire intervenu immédiatement sur les lieux de la catastrophe de Tchernobyl, NdT) ont lancé un camp de protestation car ils sont désespérés. Certains d’entre eux ont déclaré une grève de la faim. Près du camp, constamment, ont lieu des meetings de protestation. Ils protestent contre l’annonce des autorités ukrainiennes, en novembre, sur le gel des pensions spéciales réservées aux liquidateurs.

Les autorités menacent de mettre fin au campement. Les anarchistes du mouvement MSA (Union Internationale des Anarchistes) et d’autres groupes ont organisé la collecte d’aide pour le camp.

Nous nous adressons à toutes les personnes non indifférentes.

En 1986, il s’est passé un événement terrible — la catastrophe de Tchernobyl. Ses conséquences seront ressenties même par nos enfants et nos petits-enfants. Grâce à l’héroïsme des liquidateurs de la catastrophe de Tchernobyl, ses effets ont été atténués. Beaucoup des liquidateurs ne sont plus en vie. Les autres ont irrévocablement perdu leur santé.

Le pouvoir donne naissance aux parasites. Aujourd’hui, ces parasites ont, de nouveau, mis des liquidateurs de Tchernobyl entre la vie et la mort, car les vies de ceux-ci dépendent directement des pensions.

En luttant pour leur vies, des liquidateurs sont obligés de défendre leurs droits par le biais de la grève de faim… Aujourd’hui, des parasites, bureaucrates gaspillant de l’argent du peuple, prétendent que ces révoltés ne sont pas de vrais liquidateurs de Tchernobyl, en les accusant d’être des provocateurs politiques, etc. Toutes les ressources administratives et des média sont utilisés pour discréditer des manifestants.

Nous rejetons fermement ces accusations absurdes ! Nous appelons toute la société à exprimer le soutien aux liquidateurs de Tchernobyl. Vous pouvez envoyer les messages de solidarité (…).

Nous nous souvenons de ce qu’ils ont fait pour nous !

Union Internationale des Anarchistes (Ukraine, Russie, Lituanie, Allemagne, République Komi, Israël)
http://samoupravlenie-forum.ru

Voici le texte du tract des liquidateurs de Tchernobyl :

LE CAMPEMENT DE LIQUIDATEURS DE TCHERNOBYL (rue Universitetskaya, 91) EST EN DANGER !

NE PERMETTEZ PAS DE TUER NOTRE ESPOIR POUR LA JUSTICE, L’HONNEUR ET LA DIGNITÉ DE CEUX QUI SE SONT LEVÉS POUR DÉFENDRE LEURS DROITS ET VOS DROITS !

HABITANTS DE DONETSK ! NOUS AVONS BESOIN DE VOTRE AIDE MAINTENANT PLUS QUE JAMAIS ! ENSEMBLE, NOUS SOMMES LA FORCE !

Le commandant du campement Vladimir Derkatch (038) 095 – 503 – 13 -76

Traduit du russe (Union Internationale des Anarchistes – MSA) le 11 décembre 2011.

P.-S. : Selon les dernières nouvelles, le camp de protestation a été démantelé par la police le matin du 12 décembre. Vous pouvez envoyer vos messages de solidarité ici (vos messages de soutien seront traduits en russe et transmis aux liquidateurs de Tchernobyl).

Jura Libertaire, 13 décembre 2011

Journée d’ « action » intersyndicale : tou-te-s uni-e-s… pour le capitalisme !

Un article de la Nouvelle République (daté de ce mardi 13 décembre 2011)  nous montre des « représentants » syndicaux bien unis. Pour plus d’Etat au lieu de sa démolition. Pour une régulation du capitalisme au lieu de son abolition. Pour plus d’industrie au lieu de son sabotage. Florilège (nos commentaires en gras) :

Article 1 : Pelloutier, Pouget, Griffuelhes, Monatte… où êtes-vous ?

Appel intersyndical  » contre l’austérité  »

Contre l’austérité injuste, pour une austérité juste

L’unité n’aura jamais été aussi palpable lors de la préparation du rassemblement interprofessionnel de ce mardi devant la préfecture de Poitiers. CFDT, CGT, FSU, UNSA pour le public et le privé, pour les actifs comme les retraités seront donc main dans la main pour « dénoncer les plans d’austérité injustes proposés par le gouvernement ». Phrases choisies.

Aménageons le capital

> Pascal Briant (CGT). « Il faut arrêter les exonérations fiscales sur les heures supplémentaires ; revoir la politique des services publics avec la suppression d’un fonctionnaire sur deux ; faire barrage à la délocalisation des grandes entreprises et aux fraudes sociales ; taxer les capitaux et éradiquer les paradis fiscaux… »

 

La privatisation c’est le mal, car l‘Etat c’est le bien

> Christophe Mauvillan (FSU). « Les fonctionnaires sont souvent montrés du doigt et accusés d’être la cause de la dette. On peut faire le constat que même en supprimant des postes, notamment dans l’Éducation nationale depuis 5 ans, nous ne sommes pas sortis de la crise. »
> Gérard Ameteau (UNSA/FSU). « Un fonctionnaire sur deux n’est pas remplacé. Mais l’économie de la RGPP [NDLR : révisions générales des politiques publiques] représente 0,19 % du déficit de l’État. Soit presque rien. »

Le salariat, ça nous va

> Véronique Estevenet (CFDT). « Dans le privé, il y a une obligation de négociation annuelle des salaires. Pourquoi le gouvernement ne met pas en application cette obligation dans le public, là où il n’y a plus d’augmentation des salaires ? »

 

Pour un pays plein de vie, que fleurissent mille machines et usines

> Franck Renard (Métallurgie Vienne). « Un emploi en moins dans l’industrie correspond à trois emplois induits. Un pays sans industrie est un pays mort. »

 

 

Etre en bonne santé, c’est être un « patient au coeur du système »

> Catherine Giraud (CGT CHU). « Il n’y a plus d’accès équitable à la santé. Au CHU sur 5.000 employés, il y a 900 à 1.000 contractuels. On ne met plus le patient au coeur du système. »

 

 

Un autre monde capitaliste est possible !

> Myriam Liéby (FSU). « Le 13, nous serons dans la rue une nouvelle fois pour dénoncer mais aussi parce que nous sommes force de propositions. Il y a des alternatives possibles. »

 

 

Aujourd’hui, happening Romero pour amuser l’autorité

Rassemblement aujourd’hui à 17 h 30 sur la place devant la préfecture.

 

 

 

Nouvelle République, 13 décembre 2011

Un autre article dans la même édition a retenu notre attention : les solutions de la députée PS Vergnaud ! Nous nous contenterons de souligner ses propositions « socialistes », en gras :

 »Au-delà de la monnaie, un fédéralisme de crise va s’imposer »

1. En quoi cette crise de l’Europe est-elle profonde ?
« C’est la structure politique de l’Europe qui est en crise. La monnaie commune devait fédérer un continent, à condition d’être suivie par des politiques communes. Or, on a fait entrer de nouveaux pays sans évoluer sur l’intégration économique, fiscale et budgétaire. C’est un échec de l’intergouvernemental. »

2. Comment sortir aujourd’hui de cette situation ?
« Il faut investir dans la croissance et pour cela, il faut pouvoir emprunter. On pourrait demander à la Banque centrale européenne d’acheter de la dette, comme l’ont fait les banques centrales américaines et japonaises. Prendre cette décision redonnerait confiance aux marchés et tous les pays européens pourraient emprunter à un taux correct. La mise en application de la taxe sur les transactions financières votée au parlement européen permettrait aussi d’abonder le budget européen et d’investir dans les pays de l’Union européenne. Cette crise est une opportunité historique pour avancer. Il faut perdre un peu de souveraineté budgétaire pour donner de la légitimité à la zone euro. Le traité de Lisbonne nous permet déjà de le faire. Le groupe Euro ++ créé hier entre le conseil européen et le Parlement va nous y aider. L’union monétaire ne suffit plus, un fédéralisme de crise va s’imposer. »

3. Comment cette crise est-elle ressentie au Parlement européen ?
« Ici, on pense européen depuis longtemps. Je suis fière d’être française mais aujourd’hui la France n’est rien sans l’Europe. Nous sommes dépendants les uns des autres et au parlement européen, on le comprend dès le premier jour. »

 

4. La fin de l’Euro est-elle possible ?
« Il est impossible qu’on puisse en arriver là. Les conséquences économiques seraient énormes, les économies des pays seraient plombées pour des décennies. Je fais confiance à nos chefs d’Etat, surtout ceux à venir, pour l’éviter. Il est grand temps d’agir. »

 

Nouvelle République, 13 décembre 2011

Quant à nous, nous n’analysons la « crise » ni comme une mauvaise « gestion politique » ; ni comme une « conséquence » de la financiarisation, que nous voyons plutôt comme un symptôme ; mais comme la nature même du capitalisme en crise permanente, indissociable de ses mécanismes intrinsèques de valorisation par le travail aliéné, de technologisme surproductif, de concurrence généralisée, de domination sociale et de destruction du vivant.

L’endettement et la financiarisation ne sont qu’une étape logique du processus de développement historique de cette forme de non-vie sociale qu’est le capitalisme, qui est devenu incapable d’investir dans l’activité productive réelle, et n’a pu pour perdurer qu’investir dans des prévisions et assurances foireuses sur l’exploitation salariale et le développement productif futurs. Après avoir étendu sa destruction croissante à la planète entière, le capitalisme dévore ses populations. 

Nous voulons détruire le capitalisme et l’Etat et toutes les formes d’exploitation et de domination. En finir avec l’argent, l’autorité et la résignation, comme formes de médiations sociales aberrantes.

Etendons nos luttes à tous les champs de la dépossession.

Ne comptons que sur nous-mêmes.

Groupe Pavillon Noir, Fédération Anarchiste 86, 13 décembre 2011