[Civaux] Nucléaire : la Vienne coule à l’envers !

Civaux : le débit de l’eau inquiète les écologistes

Alors que le débit de la Vienne frôle le seuil d’alerte, les relevés opérés par les services de l’État en amont de la centrale nucléaire étaient erronés.

EDF précise avoir alerté la Direction des territoires sur l'incohérence de ses chiffres début novembre.

 EDF précise avoir alerté la Direction des territoires sur l’incohérence de ses chiffres début novembre. – (Photo d’archives, Dominique Bordier)
 

La Vienne, qui se la coule douce cette année, coulerait-elle désormais à l’envers ? C’est la question posée par Vienne Nature et l’UFC 86, hier, à la lumière des mesures du débit de la rivière enregistrées en amont et en aval de la centrale nucléaire de Civaux. Depuis fin septembre, en effet, selon les chiffres communiqués par la Direction départementale des territoires (DDT) à Lussac et par EDF à Cubord, le débit moyen journalier serait plus élevé en amont de la centrale qu’en aval.

La potabilité de l’eau de Châtellerault

« A croire que la centrale produit de l’eau ! », s’étonne Roland Caigneaux, le représentant de Vienne Nature qui a soulevé le problème lors de la réunion de la commission locale d’information du 3 novembre. « Ces chiffres nous paraissaient étonnants dans la mesure où le débit que nous mesurons nous-mêmes du côté de L’isle-Jourdain était très supérieur », reconnaît Emmanuel Pedrono, le responsable de la communication de la centrale EDF. « Nous avons alerté la DDT mais nous savions que le débit réglementaire de 13 m 3 était garanti à Lussac. Nous sommes des gens sérieux. »
Les écologistes ne sont pas pour autant rassurés. « La DDT a publié des chiffres corrigés le 2 décembre après avoir recalé la courbe de tarage mais le débit reste supérieur en aval qu’en amont ! », insiste Roland Caigneaux. « Surtout, alors que les débits restent faibles et où les deux réacteurs vont être en service, la fiabilité des mesures est cruciale. Hormis ses besoins en eau de refroidissement, la centrale a besoin de débits suffisants pour la dilution de ses rejets radioactifs et chimiques ; la potabilité de l’eau de la ville de Châtellerault dépend de la teneur en radioactivité de la Vienne. »
Plus largement, le porte-parole du comité local du Sud Vienne des Verts, Arnaud Clairand, juge « particulièrement inquiétant, pour un site aussi sensible, que de telles anomalies puissent être relevées par des écologistes et des associatifs sans avoir suscité la moindre communication de la part de l’État ». Interrogée en milieu d’après-midi, hier, la préfecture de la Vienne n’a pas davantage réagi.

Nouvelle République, Baptiste Bize, 6 décembre 2011

 

[Égypte] Pour chaque œil, toute la gueule

[Égypte] Pour chaque œil, toute la gueule

Égypte : des policiers recherchés par les activistes de la place Tahrir

Des Égyptiens portant des cache-œils rassemblés sur la place Tahrir du Caire. Ces activistes ont tenu à rendre hommage, vendredi, aux manifestants qui ont été blessés au visage, notamment par des balles en caoutchouc tirées par les forces de sécurité, lors des récents affrontements qui ont embrasé la capitale égyptienne.

Une initiative organisée alors qu’un officier de police, accusé d’avoir touché des protestataires au visage, s’est rendu mercredi aux autorités. Identifié grâce à cette vidéo qui a fait le tour de la Toile, le lieutenant Mahmoud Sobhi El Shinawi avait fait l’objet d’une véritable traque de la part des manifestants. Des avis de recherche avec sa photo avaient ainsi été distribués sur la place Tahrir et ses informations personnelles publiées sur Internet.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1323120624.jpg

Et les manifestants ne sont pas les seuls à accuser les forces de l’ordre de viser délibérément en direction de la tête pour réprimer le mouvement contestataire dans le pays. Une ONG locale affirme ainsi avoir recensé pas moins de 60 cas de contestataires blessés au visage rien que dans un seul hôpital du Caire.

Certains d’entre eux ont d’ailleurs perdu l’usage de leurs yeux et sont devenus des icônes du mouvement de contestation. C’est le cas notamment d’Ahmad Harara. Ce dentiste de 31 ans avait perdu un oeil pendant la révolution qui avait chassé le président Hosni Moubarak en début d’année. Le 19 novembre, une balle en caoutchouc lui a arraché le second alors qu’il participait aux récentes manifestations.

En attendant, les cyberactivistes semblent prêts à tout pour obtenir justice. Ils sont actuellement à la recherche d’un deuxième policier « arracheur d’yeux » qui se serait vanté sur les réseaux sociaux d’avoir tiré sur des manifestants.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1323120681.jpg

Leur presse (France 24), 5 décembre 2011.


Égypte : Un document choc sur la répression place Tahrir

Les habitudes policières ont la peau dure en Égypte ! Alors que l’ancien président Hosni Moubarak comparaît pour la mort de 846 manifestants en janvier-février, la junte militaire qui lui a succédé (transitoirement ?) semble n’avoir rien changé.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1323120866.png

En témoigne ce documentaire mis en ligne par le journaliste égyptien Mustapha Baghdat.

Il a été tourné la semaine dernière, quand des milliers de manifestants sont redescendus sur la place Tahrir, juste avant les élections de lundi et mardi, pour exiger que l’armée rentre dans ses casernes et remette le pouvoir aux civils.

Dans ce documentaire de 6 minutes et demi, des scènes de répression d’une violence inouie, où l’on voit des agents des forces de sécurité tabasser les manifestants et tirer à bout portant sur des civils.

Mustapha Baghdat  a monté, en alternance, les déclarations du gouvernement et de représentants militaires et les séquences qu’il a pu tourner, en plan rapproché, au milieu des manifestants :

« Si je n’étais pas là pour enregistrer ce qui se passait, alors rien ne serait venu démentir les mensonges de l’État. Si je ne m’étais pas rendu à cet endroit, à ce moment, alors je ne pourrais pas me regarder en face », explique le caméraman, âgé de 31 ans, qui a pris d’énormes risques pour ces images.

Son documentaire a déjà été visionné plus de 100’000 fois sur YouTube.

Rappelons qu’en neuf jours de manifestations, il y a eu au moins 45 morts et plus de 2000 blessés.

Leur presse (Bruno Ripoche, Globservateur), 3 décembre 2011.

[COLOMBES] Saccage du siège d’Arkema et affrontements avec les CRS lors d’une manifestation des salarié.e.s en lutte

Actes de vandalisme lors d’une manifestation devant le siège d’Arkema

COLOMBES (AFP) – Des actes de vandalisme ont été commis lundi au siège d’Arkema en région parisienne lors d’une manifestation houleuse de salariés, appelés à bloquer l’ensemble des sites du premier chimiste français pour dénoncer un projet de cession d’activités.

Bris de verre dans le hall d’entrée, chaises renversées, cloisons cassées: “des actes assez violents” ont été commis au rez-de-chaussée du siège de Colombes (Hauts-de-Seine), entraînant le report d’un comité central d’entreprise et l’évacuation de l’immeuble, selon la direction.

La CFE-CGC a immédiatement condamné ces “actes de vandalisme”, tout en réclamant des “garanties” sur la cession.

Sur les quelque 750 manifestants (600 selon la police), certains s’en sont pris à la façade de verre de l’immeuble, après des heurts avec les CRS. Des sièges en plastique ont été brûlés devant l’entrée principale pour bloquer l’accès, a constaté une journaliste de l’AFP.

Le groupe Arkema a l’intention de céder à Klesch, dont le siège est à Genève, ses activités vinyliques, principalement basées en France avec 1.780 salariés et 850 à l’étranger, assurant que cette vente “pour zéro euro” se ferait “sans aucune restructuration de l’outil industriel”.

“Arkema sort la Klesch– nikov”, “l’avenir appartient à ceux qui luttent”, pouvait-on lire sur des banderoles devant le siège, au milieu d’un concert de klaxons et pétards.

A l’issue d’une rencontre dans la matinée entre une délégation syndicale et la direction, les salariés ont accepté l’ouverture d’un CCE dans l’après-midi, la direction posant comme condition le retour au calme et la sécurisation du site.

“Pour nous, il s’agit de contrer ce plan. L’essentiel c’est de faire voter une délibération pour ensuite contester le plan devant les tribunaux”, a lancé Jean-Marie Michelucci, coordinateur syndical CGT Arkema.

“On est en train de sous-traiter un plan social à un américain, Garry Klesch. On ne peut pas faire confiance à un aventurier de ce type”, a-t-il poursuivi, citant comme exemple le rachat août 2010 d’une usine en Allemagne, suivi de licenciements.

“Nous attendons du gouvernement qu’il explique aux actionnaires que eux aussi doivent faire des sacrifices. Notre seul mot d’ordre c’est le retrait du projet!”, a souligné le délégué cégétiste.

Pour dénoncer le “démantèlement” du pôle vinylique et le fait qu’Arkema ne précise en rien la viabilité du projet” car “la bonne santé financière de l’entreprise ne justifie en rien ce projet”, FO, la CGT et CFDT avaient appelé à la grève.

Les sites directement concernés par le plan de cession étaient à l’arrêt depuis dimanche matin, selon la direction, alors que les principales plate-formes du groupe étaient perturbées par solidarité comme à Serquigny (Eure).

Dans les Bouches-du-Rhône, “toutes les installations étaient à l’arrêt depuis dimanche 04h00″ à Lareva, a indiqué le directeur, Eric Ratier, et la situation était indentique à Fos.

Du personnel chargé du suivi et de la sécurité reste toutefois sur place, une procédure qui permet le redémarrage des installations “en quelques heures”, a précisé M. Ratier.

Selon lui et le directeur de Fos, Jean-Philippe Gendarme, la fin du mouvement ne devrait pas intervenir avant mercredi, mais reste conditionnée à l’évolution de la réunion à Paris.

Sur le groupement de recherches de Lacq (Pyrénées-Atlantiques) une centaine de salariés (sur 150), étaient en grève lundi et ont effectué un débrayage de 08H00 à 10H00 entraînant l’arrêt des unités de production pour une durée de 24 heures, de même que sur le site de Mont.

Aucune action n’était prévue à Jarrie (Isère) ni à La Chambre (Savoie).

Presse bourgeoise -AFP, 05/12/2011 – Vu dans le Chat noir Emeutier

Après le camp à Valognes

APRES LE CAMP À VALOGNES, communiqué n°4

À Valognes, le 23 novembre dernier, c’est un peu de l’arrogance du lobby nucléaire qui a dû en rabattre, et c’est un peu du sentiment d’impuissance qui poisse depuis tant d’années celles et ceux qui le combattent qui s’en est allé. Alors qu’Areva se permettait la semaine précédente d’exposer aux journalistes comme il leur avait été simple de faire retirer le paragraphe sur le MOX de l’accord PS-EELV, dévoilant ainsi aux yeux de tous qui est le maître en ces matières, ils offraient à Valognes l’image du plus complet désarroi : ils hâtaient d’un jour, dans la précipitation, le départ du train CASTOR, faisaient boucler par la préfecture tout le centre de Valognes, fermer les collèges et lycée de la ville pour la journée et dénonçait ensuite ces gens «qui ont perturbé le fonctionnement de toute une région». Tout cela parce que 500 personnes venant de toute la France s’étaient donné rendez-vous dans un camp pour bloquer un train et partager leur désir d’en finir avec la mainmise du nucléaire sur leur vie.

L’efficacité véritable de l’action collective réside rarement dans ses effets les plus perceptibles. Que nous ayons réussi par trois fois à accéder en masse aux voies, à y soulever les rails, en ôter le ballast sur plusieurs dizaines de mètres et finalement à retarder le départ du train de plusieurs heures, et ce malgré l’énormité du dispositif policier, n’est certes pas un résultat négligeable. Mais nous accordons plus d’importance à la façon dont nous sommes parvenus à un tel résultat, à l’intelligence collective qu’il faut avoir acquise pour arriver, par une marche nocturne à travers champ, à prendre de court les forces adverses et, de là, à les fixer en un point pour que d’autres trouvent les rails libres quelques centaines de mètres plus loin. Nous nous souviendrons pour longtemps du soleil qui se lève sur une brume à l’odeur de gaz lacrymogène, des habitants et habitantes de Flottemanville qui nous offrent spontanément du café et nous encouragent, de ces maires qui nous ouvrent leur mairie, réconfortent nos blessés, nous offrent le refuge. Et nous n’oublierons pas de sitôt ces cartouches de gaz CS qui pleuvent indistinctement sur tout le village, dans ses maisons, ses poulaillers, et qui témoignent assez de tout le respect que la police éprouve à l’endroit de la population. Qui a dit, d’ailleurs, que la population du Cotentin était uniformément favorable au nucléaire qui la fait vivre ? Nous avons, nous, croisé ce ce jour-là, de nombreux soutiens actifs dans la population, tout comme auparavant des voisins, des familles, étaient venues sur le camp pour partager le repas.

Plutôt que de minorer le nombre des manifestants, de les traiter de «casseurs», de se féliciter que le train soit tout de même parti, Areva et sa préfecture feraient bien de s’inquiéter de la détermination de celles et ceux qui ont agi là, comme de la solidarité qui s’est exprimée à leur endroit, que ce soit localement ou en Allemagne. A combien de décennies remonte, en France et toute proportion gardée, la dernière grande bataille contre la pieuvre atomique ? Faut-il être aux abois pour inculper une manifestante de 65 ans pour vol, parce qu’elle a prélevé quelques canettes de soda sur un camion de livraison de repas de la gendarmerie en flammes et nier devant les journalistes tout coup de matraques quand cela fait plusieurs heures que les images de manifestants tabassés sont sur tous les écrans ?

Le feuilleton national des dernières semaines autour du nucléaire ne peut guère laisser de doute sur ce qu’il y a à attendre des gouvernements pour ce qui est d’en sortir. En la matière, nous ne pouvons compter que sur nos propres forces. Si Valognes nous a renforcés et a renforcé notre cause, c’est en cela : que ce soit pour l’organisation du camp ou de l’action, pour ce qui est de prendre les décisions justes ou d’exprimer nos idées, nous n’avons attendu personne. Nous avons fait ce que nous pouvions, dans la mesure de nos moyens certes limités, mais non dérisoires. Et en dépit des manoeuvres d’Areva, de la SNCF et de leurs complices, nous avons réussi à faire ce que nous nous étions proposés de faire. La chose n’est pas si courante. Qui plus est, nous savons que Valognes ne fut pas le seul point de blocage du CASTOR en France, et même si Areva et la SNCF tentent de taire le harcèlement dont ils font l’objet, nous sommes omniprésents et irréducitbles. Les retards du CASTOR, consécutifs à l’action de blocage de la voie dans le sud-manche et à l’usage de signaux d’alarme dans la région de Rouen en sont la preuve. Nous espérons seulement que cet exemple donnera de la force à toutes celles et tous ceux qui, ailleurs, brûlent d’en faire autant.

Nous n’avons jamais envisagé Valognes comme un coup d’éclat, mais plutôt comme un nouveau départ, un apport de vigueur, une contribution déterminée à tout ce qui, en France, veut s’affranchir de la fatalité nucléaire. Nous savons que le chemin sera long et âpre. En même temps qu’il nous faut nous arracher à la production électrique centralisée et retrouver dans notre façon de vivre comme dans ce qui nous entoure l’énergie dont nous avons besoin, il nous faut perturber par tous les moyens les flux d’uranium et de déchets qui tissent le fonctionnement régulier et soigneusement occulté de l’industrie de l’atome aussi bien que son maillon faible. Il nous faut empêcher la construction de l’EPR de Flamanville et déboulonner les lignes THT qui doivent y aboutir, si nous ne voulons pas en reprendre pour 40 ans de plus de soumission au chantage nucléaire. Il y a tout un décrochage à organiser, un décrochage technique et politique vis-à-vis de la normalité nucléarisée. Areva juge nos méthodes «inacceptables»; nous jugeons que c’est l’existence même d’Areva qui est, en chacun de ses détails, inacceptable. Les milliards investis dans le lifting de son image, depuis que la Cogema est devenue Areva, n’y changeront rien. Il faut que la production d’énergie à partir de l’atome devienne partout visiblement le problème qu’elle est essentiellement. Comptez sur celles et ceux de Valognes pour y travailler.

Collectif Valognes stop castor

Aux un-e-s et aux autres présent-e-s à Valognes, n’hésitez pas à nous envoyer vos impressions, analyses, ressentis après le camp et l’action du 23 novembre 2011 sur le mail du collectif, valognesstopcastor arobase riseup point net.
Par rapport à l’action, pour celles et ceux ayant eu des démêlés avec les forces de l’ordre , vous pouvez contacter la legal team du collectif : legalteamvalognes arobase riseup point net

Valognes Stop Castor, 2 décembre 2011

[Nogent-sur-Seine] Action Greenpeace réussie à la centrale nucléaire : « le nucléaire sûr n’existe pas »

Coup d’éclat de Greenpeace, qui s’est introduit dans une centrale nucléaire

Des militants de Greenpeace ont réussi un coup d’éclat lundi matin en s’introduisant dans la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube), à 95 km au sud-est de Paris, a annoncé l’organisation écologiste, une « intrusion » confirmée par la gendarmerie à l’AFP.

Dans un communiqué, Greenpeace précise s’être introduit vers 06H00 dans cette centrale « pour faire passer le message que le nucléaire sûr n’existe pas ». Interrogé sur France Info, le ministre de l’Industrie Eric Besson a évoqué de possibles « dysfonctionnements » et a avoué sa surprise.

Huit militants sont entrés dans la centrale, selon une source de la gendarmerie, qui a indiqué que certains militants avaient déjà été appréhendés. Plus tard dans la matinée, la gendarmerie a signalé des tentatives d’intrusion dans les sites nucléaires de Blaye Gironde) et Cadarache (Bouches-du-Rhône). A Nogent-sur-Seine, « une partie des militants a réussi à grimper sur le dôme de l’un des réacteurs, où ils ont déployé une banderole: +le nucléaire sûr n’existe pas+ », a expliqué Axel Renaudin, chargé de communication de Greenpeace. Vers 08H30, les militants étaient toujours dans la centrale, dont certains sur le dôme du réacteur, selon M. Renaudin.

« Cette opération montre à quel point nos sites sont fragiles aux facteurs d’agression extérieurs, non naturels », a estimé Sophia Majnoni, chargée des questions nucléaires pour Greenpeace, qui avait indiqué auparavant que le « but » de l’opération était de démontrer « la sensibilité des installations nucléaires françaises, et à quel point il est facile d’atteindre le coeur d’une centrale ».

« Si l’enquête confirme (que Greenpeace est entré dans la centrale), cela veut dire qu’il y a eu dysfonctionnements et qu’il faudra prendre des dispositions pour que ça ne se reproduise pas », a déclaré pour sa part Eric Besson sur France Info.

Interrogé par BFMTV-RMC, Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, a jugé l’action « irresponsable de (la) part » de Greenpeace. « Il va falloir en tirer des conséquences. (…) On ne peut pas permettre que n’importe qui puisse entrer aussi facilement que ça dans une centrale nucléaire. On peut imaginer ce que certains pourraient en faire », a poursuivi M. Guaino.

« Il faut revoir l’approche globale de la sécurité des centrales. (La politique actuelle) ne prend en compte ni le risque terroriste ni le risque d’une chute d’avion ou d’une explosion chimique ou d’un acte de malveillance », a souligné de son côté Sophia Majnoni, de Greenpeace. Elle a dénoncé l’audit lancé par le gouvernement sur la sécurité des centrales nucléaires, y voyant « une opération de communication qui ne prend en compte que les risques déjà identifiés dans le passé et ne tire pas les leçons de Fukushima ».

Au moins une compagnie de gendarmerie était sur place, ainsi que le Peloton spécialisé de protection de la gendarmerie (PSPG). Créés à la suite d’une convention EDF/gendarmerie de février 2009, les PSPG, formés par le Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), sont présents dans chaque centrale. Ces unités, chargées de lutter contre les « intrusions et les actes de malveillance », doivent pouvoir intervenir rapidement. Le GIGN, qui s’entraîne régulièrement sur des centrales nucléaires, peut également intervenir.

La centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine, construite en 1987 et qui possède deux réacteurs, a été choisie par Greenpeace « car elle est la plus proche de Paris », selon Greenpeace. Plus de dix millions d’habitants se trouvent dans un rayon de 100 km autour de la centrale, selon l’organisation.

Championne du monde de l’atome, la France tire 75% de son électricité de son parc de 58 réacteurs.

AFP, 5 décembre 2011