Les gendarmes font baver le poucave mobile

La gendarmerie s’équipe d’outils permettant l’extraction d’infos des téléphones portables !

La Gendarmerie Nationale va finalement utiliser des UFED (Universal Forensic Extraction Device) développés par Cellebrite. (http://www.tracip.fr/index.php) Mais qu’est-ce que les UFED ?

 

Ce sont des boi­tiers qui per­met­tent notam­ment d’extraire les don­nées conte­nues au sein de pres­que tous les ter­mi­naux mobi­les (télé­pho­nes, smart­phone et GPS) (Cellebrite en recense 4000 et déclare cou­vrir 95% du parc de télé­phone (iOS, Android, BlackBerry, Symbian ou encore Palm, les télé­phone Android étant sup­porté depuis octo­bre) !

L’UFED de Cellebrite est un ter­mi­nal d’extrac­tion de don­nées qui réa­lise l’extrac­tion phy­si­que de la puce NON-ET. Il est de plus capa­ble de contour­ner les ter­mi­naux ver­rouillés, l’extrac­tion phy­si­que ne néces­site pas de connaî­tre l’iden­ti­fiant et le mot de passe de connexion sous root.

L’extrac­tion phy­si­que permet de déco­der une grande diver­sité de types de don­nées, parmi les­quel­les les jour­naux d’appels, les contacts, les SMS, les MMS, les échanges par « chat », les posi­tions géo­gra­phi­ques, l’his­to­ri­que de navi­ga­tion sur le web, les images, les vidéos, le son, les fichiers texte et même les don­nées sup­pri­mées. Il est également pos­si­ble de pra­ti­quer l’extrac­tion et le déco­dage sur les connexions Wi-Fi et Bluetooth et sur le bali­sage de géo­lo­ca­li­sa­tion des photos.

Une fois extrai­tes et déco­dées, les don­nées peu­vent être consi­gnées dans un rap­port qui pourra servir de preuve devant les tri­bu­naux.

Évidemment l’uti­li­sa­tion d’un tel appa­reil est censé être sou­mise à cer­tai­nes condi­tions lors d’une enquête par exem­ple ou d’un délit (mais vus que tous est délit aujourd’hui…).

Donc une petit piqûre de rappel s’impose à tous, évitez abso­lu­ment d’enre­gis­trer vos contact avec des nom expli­cite (ex : leNom.CNT, ou leNom.AntiFa…), sur­veillez vrai­ment le contenu de vos textoq car même une fois effa­cés, il sont récu­pé­ra­bles (vu qu’il est très dif­fi­cile de réel­le­ment faire un for­ma­tage com­plet d’un télé­phone), évitez toute photo com­pro­met­tante (pareil, la sup­pres­sion ne change rien). Et sur­tout ne syn­chro­ni­sez pas vos adres­ses mails persos sur votre télé­phone (Riseup entre autre).

Évidemment évitez d’uti­li­ser un GPS pour vous rendre sur une action même si de prime abord elle ne semble pas dan­ge­reuse, une bonne vielle carte rou­tière fera l’affaire !

Rebellyon, P-S, 29 novembre 2011

Déclaration internationale libertaire de solidarité avec la lutte populaire égyptienne

Déclaration internationale libertaire de solidarité avec la lutte populaire égyptienne

Lors du week-end du 19-20 novembre 2011, une nouvelle vague de protestation de masse s’est déversée sur toute l’Égypte contre la violence systématique du Conseil Suprême des Forces Armées (CSFA) sur les masses égyptiennes. Le peuple est fatigué du comportement dictatorial, de l’utilisation de la dure répression contre les manifestants, des tribunaux militaires qui en 10 mois ont réussi à envoyer 12’000 camarades pourrir en prison, de la censure, de la torture, des kidnappings et des assassinats d’activistes. Le peuple est fatigué du conseil militaire qui détourne les bannières de notre révolution pour continuer la même vieille dictature sous d’autres prétextes. Le peuple est fatigué de leur promotion du sectarisme pour nous détourner de notre vrai combat pour la justice, l’égalité et la liberté.

L’impérialisme a dicté une « transition ordrée » vers la démocratie en Égypte. Les militaires se sont montrés obéissant envers ce projet. Le peuple en Égypte demande la fin de la dictature et l’éradication de tous les vestiges du régime haï de Moubarak. Les masses égyptiennes veulent sentir, enfin, que leur pays est dirigé pour elles et par elles.

Les anarchistes égyptiens, et le mouvement de solidarité avec les révolutionnaires libertaires, soutient d’une seule et même voix la lutte justifiée du peuple égyptien pour continuer leur révolution et condamne le massacre des manifestants qui nous montre bien que le CSFA n’est en rien différent de Moubarak.

Contrairement à d’autres secteurs qui gardent leurs illusions à propos de la démocratie bourgeoise, nous croyons que la démocratie et l’État sont irréconciliables. La démocratie réelle a été mise en pratique par le peuple égyptien lorsqu’ils ont formé les comités populaires et ont fait fonctionner leurs propres communautés, leurs propres villes, leurs propres affaires par le bas. Nous appelons au renforcement de ces comités populaires, nous appelons à la décentralisation du pays, pour que chaque position politique soit révocable par les comités si elles ne reçoivent pas un mandat populaire.

Nous croyons aussi que l’aspiration à la démocratie est incompatible avec le système capitaliste, basé sur le contrôle d’une élite sur l’économie et la vie, et qui condamne chaque jour vingt-cinq mille êtres humains à mourir de faim. La démocratie réelle n’est possible que lorsque toute la société gère démocratiquement l’économie et l’industrie d’une nation. Cela requiert la propriété collective du territoire et des entreprises ainsi que leur autogestion par les travailleurs et les paysans. Si une minorité contrôle le bien-vivre du monde, cette minorité gardera son pouvoir sur la majorité. Le libre marché est une forme plus subtile de dictature.

Par conséquent, nous appelons les travailleurs et les syndicats à prendre un rôle majeur dans la lutte actuelle, pour occuper les lieux de travail, pour en faire des coopératives de travailleurs, et à préparer la complète autogestion de l’économie égyptienne.

La crise en Égypte ne se résoudra pas par des solutions sans conviction. Nous avons besoin de l’engagement des jeunes, des femmes, des travailleurs pour éradiquer les sources de la tyrannie et de la violence dans notre pays — le système capitaliste et l’État. Unissons-nous sous la bannière de la lutte contre le gouvernement militaire, mais défendons l’alternative révolutionnaire, libertaire pour le peuple égyptien.

25 novembre 2011

Libertarian Socialist Movement (Égypte)
Federazione dei Comunisti Anarchici (Italie)
Organisation Socialiste Libertaire (Suisse)
Workers Solidarity Movement (Irlande)
Zabalaza Anarchist Communist Front (Afrique du Sud)
Workers Solidarity Alliance (États-Unis)
Confederación Sindical Solidaridad Obrera (Espagne)
Grupo Libertario Vía Libre (Colombie)
Centro de Investigación Libertaria y Educación Popular (Colombie)
Instituto de Ciencias Económicas y de la Autogestión (Espagne)
Federación Comunista Libertaria (Chili)
Revista Política y Sociedad (Chili)
Melbourne Anarchist Communist Group (Australie)
Common Struggle – Libertarian Communist Federation (États-Unis)
Unión Socialista Libertaria (Pérou)
Common Cause (Canada)
Confederación General del Trabajo (Espagne)
Coordination des Groupes Anarchistes (France)

Vu sur le Jura Libertaire, le 29 novembre 2011

L’assemblée nationale interdit la réutilisation des semences

Blé : L’assemblée nationale interdit la réutilisation des semences

L’Assemblée nationale a adopté lundi soir la loi sur les Certificats d’obtention végétale (COV), votée le 8 juillet par le Sénat, alors à majorité UMP. Elle réduit la possibilité pour les agriculteurs de semer les produits issus de leurs propres récoltes, en étendant le droit exclusif de son détenteur sur la variété protégée des graines. Des dérogations seront possibles sous réserve du paiement d’une indemnité, mais toute autre utilisation de semences sera considérée comme une contrefaçon.

La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), le principal syndicat agricole français, soutenait la loi, estimant qu’elle « légalise l’utilisation des semences de ferme et permet d’éviter les contentieux juridiques ». Selon elle, grâce aux nouvelles dispositions, la France évite de recourir au système de brevets et se dotera d’une recherche dynamique, permettant d’améliorer la sélection génétique.

En revanche, la Confédération paysanne dénonce « la confiscation des toutes les semences par des droits de propriété industrielle », qui va à l’encontre de la pratique ancestrale de réutilisation des semences issues de la précédente récolte. « La souveraineté politique de la France deviendrait dépendante du bon vouloir d’entreprises qui, pour la plupart sont des multinationales. »

Commodesk, 29 novembre 2011

Droit de propriété sur les semences : l’agro-industrie obtient sa redevance

Après un débat vif, les députés ont voté la loi sur le Certificat d’obtention végétale, qui supprime le droit de ressemer librement sa propre récolte sans verser de taxe. Les élus UMP, et le ministre de l’agriculture Bruno Lemaire, ont rejeté tous les amendements proposés par l’opposition de gauche. L’industrie semencière peut être satisfaite, tandis que la Confédération paysanne appelle à l’abrogation de la loi, et à son boycott.

Orge, avoine, blé, pois, trèfle, luzerne…. 21 variétés de semences seront soumises à une taxe, la Contribution volontaire obligatoire, si l’on veut les replanter (lire notre précédent article à ce sujet). Un droit de propriété sur les semences que viennent de voter les députés UMP à l’Assemblée. Pire : les semences de ferme pour les autres espèces (cultures intermédiaires, légumes, soja) sont interdites. « Les paysans qui ne respecteront pas cette loi seront des contrefacteurs, donc des délinquants », proteste la confédération paysanne. Les éleveurs qui, souvent, réutilisent leurs semences pour des cultures destinées à nourrir leurs bêtes, sont les premiers visés. Les grands semenciers (Limagrain, Monsanto, Syngenta, Vilmorin, Pioneer Semences…), qui percevront une partie de la « contribution volontaire obligatoire », auront bientôt « la mainmise totale sur les semences alors qu’actuellement ils ne fournissent que 50% des volumes, avertit le syndicat agricole. Nous nous trouverons alors dans une totale dépendance qui peut mettre en péril la capacité même à ensemencer tous nos champs. » Comment en est-on arrivé là ?

Le débat a pourtant été vif à l’Assemblée. D’un côté, la gauche et les écologistes. De l’autre, l’UMP, le ministre de l’Agriculture Bruno Lemaire et Xavier Beulin, président de la FNSEA et dirigeant de la pieuvre agroalimentaire Sofiproteol. « Nous considérons que le droit des agriculteurs de réutiliser une partie de leur récolte est un droit inaliénable auquel nous n’avons pas à déroger », leur lance le député socialiste Germinal Peiro. Avec sa collègue écologiste Anny Poursinoff, il est monté au créneau pour défendre des amendements visant à limiter la portée de la nouvelle loi sur le Certificat d’obtention végétale (COV).

La moitié des agriculteurs français concernés

En face, le député UMP Thierry Lazaro, rapporteur de la commission des affaires économiques, défend le texte avec zèle, aux côtés du ministre de l’Agriculture. Ils invoquent à tour de rôle l’importance de la propriété intellectuelle (des seuls semenciers) ou une nécessaire harmonisation entre droit français et droit européen (voir également notre article). L’un des objectifs des amendements proposés par la gauche était l’élargissement des cultures exemptés de taxe [1] Cet amendement « inverse la logique du texte », s’est insurgé Bruno Lemaire, qui estime « qu’il y a lieu de restreindre de façon positive la liste des espèces qui peuvent bénéficier de cette exemption afin de coller au plus près à la réalité des pratiques agricoles ». Une « restriction positive » qui profite directement à l’industrie semencière. An vendant ses semences, elle devient aussi propriétaires des graines tirées de leur récolte.

« Vous êtes en train de livrer les agriculteurs français aux semenciers. Il faut le reconnaître et l’assumer ! », s’emporte Germinal Peiro. Le député de Dordogne rappelle que la moitié des agriculteurs français réutilisent leurs semences de ferme : 60 % pour les céréales à paille, 80 % pour les plantes fourragères, entre 40 % et 60 % pour les protéagineux, et entre 20 % et 40 % pour le soja. Ils se verront donc taxés.

Deux visions de l’agriculture s’opposent

L’un des arguments avancés par l’UMP et la FNSEA, est le nécessaire financement de la recherche. Anny Poursinoff s’étonne que l’on souhaite faire payer la recherche agronomique par les agriculteurs. Germinal Peiro estime de son côté que les semenciers, du fait de leurs recherches, « orientent l’agriculture mondiale et les pratiques agricoles, sans tenir compte des usages locaux ancestraux, lesquels peuvent aussi donner d’excellents résultats agronomiques et préserver la diversité des agricultures ».

Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, peut se réjouir : la totalité de ses arguments ont été repris par l’UMP. Le dirigeant de Sofiproteol ne voit pas en quoi la reproduction à la ferme serait un facteur de biodiversité : « Pour les grandes cultures, aucune variété utilisée n’est le fruit d’une conservation ancestrale ; toutes ont été développées grâce à la création variétale ». Faux, estime Guy Kastler, du réseau Semences paysannes : « Des caractères nouveaux apparaissent, permettant à la plante d’être mieux adaptée au sol, au climat, aux conditions locales. Il est alors possible de réduire les engrais et les pesticides. A l’inverse, les semenciers adaptent les plantes aux engrais et aux pesticides, qui sont partout les mêmes. » Deux visions de l’agriculture et de l’alimentation s’affrontent, y compris dans les travées de l’Assemblée.

Des paysans fraudeurs et voleurs ?

Le président de la FNSEA souhaite par ailleurs que le montant des redevances soit discuté au niveau interprofessionnel… où souvent la FNSEA siège seule. La gauche a voulu poser la condition du pluralisme syndical. En vain. Et Bruno Lemaire de renchérir : « Je rêve qu’un jour, le monde agricole puisse, comme tous les mondes économiques en France, travailler avec l’ensemble des syndicats représentatifs, qui discuteraient des différents sujets de manière responsable et constructive, chacun essayant de comprendre les positions de l’autre… » A l’image de ce que pratiquent le gouvernement et l’UMP ?

Tout n’est pas terminé. Le texte doit désormais passer devant le Conseil constitutionnel. Reste donc une possibilité de révision. Parmi les défenseurs du droit à semer et planter librement, on espère aussi que la tolérance sur la possibilité de ressemer qui régnait depuis 1991, date de création du Certificat d’obtention végétal (qui recense les variétés et leurs propriétaires), se poursuivra. Mais vu le zèle avec lequel le ministre a défendu les positions du lobby semencier à l’Assemblée nationale, il est peut probable que ce soit le cas. La maréchaussée débarquera-t-elle demain dans les granges pour lutter contre la « fraude » aux semences et arrêter les paysans voleurs ? De son côté, la Confédération paysanne demande à tous les candidats aux prochaines élections présidentielles de s’engager à « abroger cette loi scandaleuse » et invite les paysans à refuser de payer la dîme aux multinationales.

Basta Mag, Nolwenn Weiler, 30 novembre 2011

Notes

[1] « Les agriculteurs peuvent utiliser sur leur propre exploitation, sans l’autorisation de l’obtenteur, à des fins de reproduction et de multiplication, le produit de la récolte qu’ils ont obtenu par la mise en culture d’une variété protégée, sauf pour les espèces énumérées par décret en Conseil d’État. »

Guéant s’acharne contre les jeunes, les étranger-e-s et les taulard-e-s

PARIS (Reuters) – L’UMP cible les jeunes délinquants et les étrangers dans le volet régalien de son projet pour les élections présidentielle et législatives de 2012, objet mardi d’une convention à Lyon.

Le parti du président Nicolas Sarkozy s’aligne largement sur son aile la plus sécuritaire, la « Droite populaire », et propose ainsi de rendre dès 12 ans, avec autorisation des parents, les jeunes délinquants passibles de « travaux de réparation ».

Cette proposition suscite des réticences internes, notamment de la ministre de la Formation professionnelle Nadine Morano. « Ce sont les parents qu’il faut éduquer, accompagner. On ne va pas descendre à 12, neuf ou huit ans. Ce n’est pas une proposition qui me convient », a-t-elle dit sur LCI.

L’UMP promet par ailleurs un code pénal pour les mineurs, adapté aux nouvelles formes de délinquance et destiné à « lutter contre le sentiment d’impunité ». Il prône la séparation des fonctions de protection et de répression du juge des mineurs. « La priorité c’est l’amélioration du fonctionnement de la chaîne pénale », souligne un document de synthèse.

Plus généralement, l’UMP promet d’atteindre 80.000 places de prison en cinq ans, ainsi que la suppression des réductions automatiques de peine et l’interdiction des libérations conditionnelles pour les prisonniers qui n’auront pas purgé au moins les deux-tiers de leur temps de détention, deux mesures proposées par la Droite populaire.

Le parti promet une nouvelle loi de programmation de la justice pour en améliorer l’organisation et un renforcement de la présence des forces de sécurité sur le terrain, sans revenir sur les réductions d’effectifs du présent quinquennat.

L’UMP se borne à évoquer un allègement des procédures administratives, un développement des nouvelles technologies et un « usage régulier » des forces mobiles, déjà très sollicitées.

PAS DE NATIONALITÉ AUTOMATIQUE

« Nous proposons également (…) de mieux maîtriser les flux migratoires », ajoutent les rédacteurs du document dans le sillage du ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, qui jugeait trop élevé, dimanche, le nombre d’immigrés légaux arrivant chaque année en France (environ 200.000).

L’UMP propose de durcir les conditions du regroupement familial, d’augmenter le nombre de reconduites à la frontière et la capacité des centres de rétention administrative.

Le parti présidentiel prône par ailleurs une réforme de l’espace européen de libre circulation des personnes, dit de Schengen, pour mieux en contrôler les frontières. « Un Etat qui ne respecterait pas ses obligations serait sanctionné. Sa participation pourrait être suspendue », expliquent les auteurs du projet de l’UMP.

Le parti de Nicolas Sarkozy propose également de durcir les conditions d’obtention de la nationalité française. Aujourd’hui, toute personne née en France de parents étrangers acquiert automatiquement la nationalité française à sa majorité si elle vit sur le territoire français ou y a vécu pendant cinq ans depuis ses 11 ans. « Nous proposons d’inverser la logique », expliquent les rédacteurs du projet. « Une personne née en France de parents étrangers qui souhaite acquérir la nationalité française devra, entre 16 et 18 ans, en faire la demande. »

« PARCOURS DE CITOYENNETÉ »

L’UMP se prononce contre l’octroi du droit de vote et d’éligibilité aux étrangers non membres de l’Union européenne – une opposition déjà exprimée par Nicolas Sarkozy, qui s’était pourtant prononcé en faveur d’un tel droit pour les élections locales en 2001 et à plusieurs reprises les années suivantes.

Pour renforcer le sentiment d’appartenance à la nation, son parti veut mettre en place un « parcours de citoyenneté, de civisme et de l’esprit de défense ». Ce « parcours » comprendrait une « cérémonie d’entrée dans la vie citoyenne » à 18 ans, une semaine « Défense et citoyenneté » en lieu et place de l’actuelle journée du même nom et, à terme, un service civique universel et obligatoire.

Parallèlement, serait développée une « réserve citoyenne » constituée de volontaires prêts à se rendre disponibles pour des missions d’intérêt général en cas de crise ou pour encadrer le futur service civique universel.

Enfin, pour lutter contre le communautarisme, l’UMP propose notamment que les fonds étrangers destinés à la construction et à l’entretien de lieux de culte transitent par une fondation nationale propre à chaque confession.

L’UMP avait présenté le 22 novembre le volet économique et social de son projet, dans lequel Nicolas Sarkozy pourra puiser s’il se confirme qu’il est candidat à sa propre succession.

Le parti présentera la semaine prochaine le dernier volet, sur la place de la France en Europe et dans le monde, avant une présentation définitive et un chiffrage à la mi-décembre.

Reuters, édité par Yves Clarisse, 29 novembre 2011

Le MON 810 ré-autorisé : vite un moratoire !

Y aura-t-il du maïs OGM au printemps ?

Le Conseil d’État a annulé ce lundi 28 novembre les arrêtés interdisant la culture du maïs génétiquement modifié MON 810 sur le territoire français. Ce faisant, il a donné suite à un arrêt de la Cour de justice européenne du 8 septembre dernier qui stipulait que, avant d’interdire la culture du MON 810, la France aurait dû informer la Commission européenne et apporter « la preuve de l’existence d’un niveau de risque particulièrement élevé pour la santé ou l’environnement ».

En septembre, la ministre de l’environnement Nathalie Kosciusko-Morizet s’était engagée à décréter un nouveau moratoire. « Mais il faudrait alors le poser rapidement, et ne pas attendre le mois de mai, avertit Guy Kastler, du réseau semences Paysannes. Les semis de maïs se font en avril. Si le gouvernement tarde trop, on risque d’avoir l’année prochaine 20 000 à 30 000 hectares de MON 810, semés en toute légalité. » On saura donc bientôt si ce sont les ministres ou Monsanto et l’Association générale des producteurs de maïs, disposant de puissants lobbyistes, qui décident de la politique agricole en France.

Bastamag, Nolwenn Weiler, 29 novembre 2011