[Poitiers] Bas les pattes sur Marina et ses enfants !

Des papiers pour des conditions d'existence dignes

Nous voulons que Marina reste en France à Poitiers dans notre quartier des 3 Cités !

Marina maintenant bien connue sur le quartier des 3 Cités puisqu’elle est bénévole au Centre Socio-culturel, que ses deux enfants de 11 et 9 ans sont scolarisés depuis 3 ans à l’école Tony Lainé et qu’un Comité de soutien composé des parents d’élèves, des enseignants, du Centre socio-culturel, d’associations et des habitants du quartier… s’est constitué autour d’elle, Marina que vous avez déjà soutenue par un rassemblement devant l’école le 28 mars dernier a reçu de la part de la préfecture une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français). C’est une OQTF « sans délais » et Marina n’a que 48h pour déposer son recours auprès du Tribunal administratif. De plus elle est assignée à résidence et doit aller signer au commissariat deux fois par semaine.

La préfecture estime donc que Marina n’a pas à rester ici en France, à Poitiers dans notre quartier des 3 Cités. Qu’elle doit quitter le Centre socio-culturel, et ses amis et connaissances. Que ses enfants doivent quitter l’école Tony Lainé et le club d’échec.

Nous savons que marina est « intégrée ». Comment pourrait-il en être autrement pour elle qui a choisi la France et qui vit à Poitiers depuis 3 ans ? Mais l’essentiel n’est pas là. Le plus important c’est que nous voulons vivre auprès de marina et de ses deux enfants. Nous voulons décider de nous-mêmes pour nous-mêmes.

Marina doit rester en France à Poitiers et dans notre quartier des 3 Cités !

Annulation de son OQTF !

La préfecture doit reconsidérer la situation humanitaire de Marina et de ses deux enfants et leur donner des papiers suffisants pour entrer dans le droit commun afin qu’ils puisse avoir une vie décente.

Venez soutenir Marina :

  • mercredi 7 mai midi devant l’école Tony Lainé aux 3 Cités

  • mercredi 7 mai 18h devant le Palais de Justice

qui se veut un rassemblement de convergence des actions de soutien aux migrants. En effet, devant l’intransigeance et la brutalité avec laquelle de la préfecture applique sa politique du chiffre inhumaine au détriment des droits fondamentaux, un mouvement social de soutien aux sans-papiers se développe sur Poitiers.

Depuis le rassemblement pour Mamadou Camara le 12 février dernier devant le Lycée Aliénor d’Aquitaine qui a réuni plus d’un millier de personnes, jusqu’à celui du lundi 28 avril pour soutenir la famille de Maryam et Sargis qui a réuni 60 personnes devant la préfecture, ce ne sont pas moins de 9 rassemblements (12,15 et 17 février ; 5,19, 28 mars ; 2,11, 28 avril) et une conférence de presse (1er mars) qui ont eu lieu. Depuis 2 mois et demi, des enseignants, des parents d’élèves, des animateurs de centres sociaux, des lycéens, des bénévoles d’associations se mobilisent dans leur établissement ou quartier pour soutenir des élèves migrants menacés d’expulsion avec leurs parents. Cela concerne des écoles (Tony Lainé, Renaudot, Damien Allard – Jules Ferry), un Collège (Ronsard), un Lycée (Aliénor d’Aquitaine).

Soutien inconditionnel ! Merci d’en parler massivement autour de vous.

Vu sur le site du DAL 86, 5 mai 2014

[Poitiers] Des salariés de la banque de France exposés à un paratonnerre radioactif

NdPN : la contamination par des éléments radioactifs d’origine industrielle ne concerne pas que les militaires ou les travailleurs des centrales nucléaires, mais aussi bien d’autres branches de l’industrie ou des services, et enfin bien des bâtiments publics. Suite à l’interdiction de 1987, comment se fait-il que l’Etat n’ait pas procédé à la recherche et au retrait systématiques des paratonnerres hautement toxiques, cancérigènes et mutagènes (les « parads »), contenant du radium 226 (durablement radioactif pour des milliers d’années, sa « période » étant de 1.602 ans – temps nécessaire pour que sa radioactivité diminue de moitié) et au suivi des personnes potentiellement en contact avec ces installations ? Voilà qui coûterait sans doute trop cher ? En attendant, ces horreurs se dégradent avec le temps, diffusant leur radioactivité dans un tas d’endroits fréquentés : « Ces radioéléments se nichent sur des clochers, des immeubles d’habitation, des sites agricoles et industriels, des bâtiments publics. On en trouve ainsi sur des hôpitaux, des crèches, des écoles, des maisons de retraite, des châteaux d’eau et finalement parfois, en déchetterie, dans la nature ou comme objet décoratif chez des particuliers. »  Encore une fois, nous n’en avons pas fini de payer le crime nucléaire !

Un paratonnerre radioactif à la Banque de France

Pendant près de quatre ans, plusieurs salariés de la Banque de France de Poitiers ont travaillé à proximité d’un paratonnerre radioactif, sans le savoir.

L’ASN n’a été informée du stockage de ce paratonnerre que le 10 février dernier.

On se sent évidemment en sécurité dans un bâtiment équipé d’un paratonnerre. Mais lorsque le dispositif censé vous protéger est radioactif, il en va tout autrement. Dans un communiqué publié le 30 avril sur son site, l’Autorité de sécurité nucléaire (ASN) révèle qu’«un paratonnerre radioactif (1) avait été entreposé dans les locaux de la Banque de France à Poitiers, entre le 9 avril 2010 et le 29 janvier 2014 ». On apprend que c’est à la suite de travaux réalisés en avril 2010 par une entreprise de couverture que le paratonnerre installé sur le toit de l’institution publique avait été déposé et entreposé dans les combles. Mais l’objet a été transféré en différents lieux de l’établissement dont certains à proximité immédiate des postes de travail.

Trois salariés exposés

Ce n’est qu’en décembre 2013, et encore par hasard, lors d’une vérification des installations électriques, qu’on découvre la radioactivité du dispositif antifoudre. Jusqu’à sa prise en charge – le 29 janvier dernier – par une société spécialisée, l’accès aux différentes zones de stockage de l’objet est interdit. Pendant près de quatre ans, les salariés et les prestataires de la Banque de France de Poitiers ont potentiellement pu être exposés aux rayonnements ionisants. Une étude a d’ailleurs été menée par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Elle indique que trois salariés de l’établissement sont « susceptibles d’avoir reçu une dose efficace supérieure à la limite réglementaire annuelle » (2). Qu’est-ce qu’une dose efficace ? Difficile à dire. L’ASN évoque « une exposition incidentelle » de personnes à un paratonnerre radioactif.
Depuis le 29 janvier dernier, les locaux de l’établissement poitevin ont fait l’objet d’un contrôle radiologique qui n’a pas détecté de trace de contamination radioactive, indique-t-on dans le communiqué. Le CHSCT (comité hygiène sécurité et conditions de travail) de la Banque de France a été informé, l’établissement a engagé un recensement de l’ensemble de ces paratonnerres radioactifs équipant ses bâtiments.

Classé en niveau I

Par ailleurs, parce que du public a été exposé à une dose supérieure à la limite réglementaire, l’événement a été classé au niveau I de l’échelle Ines. Il s’agit d’une échelle internationale de classement des événements (incidents ou accidents) nucléaires. Graduée de 0 à 7, elle sert à mesurer la gravité d’un événement nucléaire. Il est qualifié d’incident, lorsque le niveau ne dépasse pas 3 et d’accident nucléaire de 4 à 7.

(1) La présence d’une source radioactive en l’occurrence du radium 226 dans les paratonnerres était censée augmenter leur efficacité. Celle-ci n’ayant jamais été prouvée, la fabrication, la commercialisation et l’importation de ce type de paratonnerre sont interdites depuis janvier 1987. (2) Dose maximale annuelle : 1mSv (milliSievert) pour du public ; dose maximale pour un salarié : 8,2mSv.

Sylvaine Hausseguy, Nouvelle République, 5 mai 2014

Aux chiottes les élections européennes !

Europe

Les institutions européennes sont la caricature d’un pouvoir capitaliste désormais généralisé, s’organisant à grande échelle (comme avec l’élaboration en cours du traité transatlantique) pour imposer son étau mortifère à nos vies réduites à des micro-paramètres de profit, à des fourmis que l’on écrase avec mépris si besoin est, comme en Grèce.

La parodie « démocratique », qui prête déjà à rire au niveau national, atteint avec les élections européennes le comble du grotesque, tant il est évident pour les « électeurs » qu’ils et elles n’ont de fait aucune prise sur les décisions prises par un pouvoir bureaucratique en roues libres, n’ayant pour seul horizon qu’une gestion capitaliste brutale.

Les groupes européens majoritaires, en bons VRP nourris aux grains du profit, sont assurés de conserver leurs fesses bien au chaud des strapontins du spectacle « politique », malgré les pathétiques gesticulations de listes  mineures (de l’extrême-droite la plus réac et fascisante à l’extrême-gauche la plus moribonde), appâtées par le fumet de places décrochées à la proportionnelle, et des subsides afférents. Des micro-listes proliférantes appellent encore au vote « alternatif », dans le but dérisoire de dépasser les cinq petits pourcents, histoire d’entretenir leurs petites boutiques de dépossession démocratique, candidates à la gestion et au contrôle de nos vies.

Tout ce beau linge se retrouvera sur les rangs largement désertés d’une assemblée austère, avec un casque sur les oreilles, stipendié en pointant le matin pour des primes de présence, faisant office de figurant servile dans des parodies de « débats ». Pendant ce temps, les véritables pouvoirs économiques industriels et financiers, aussi cyniques que leurs comparses du monde entier, continueront de dicter leur loi aux membres larbins d’une Commission européenne dévouée, aux tronches de premiers de la classe ès psychopathie, toujours prêts à broyer la vie humaine sous les fourches caudines du profit.

Ce cirque électoral de plus, fait pour légitimer la privation de décisions qui devraient nous appartenir, ne semble d’ailleurs plus intéresser que quelques boutiquiers (voir cette « exposition citoyenne » au centre commercial des Cordeliers à Poitiers) et communicants professionnels, qui font une fois de plus un pathétique effort pour tenter d’enthousiasmer les prolétaires ; qui sur fond de musique d’ascenseur et de devantures d’enseignes moisies, qui sur fond de meetings encravatés en forme de pantalonnades creuses, lançant des imprécations à leurs assistances vides.

L’abstention ne cesse de progresser, c’est un fait. Et ces profiteurs propres sur eux, qui tiennent ce réflexe de dignité des prolétaires en horreur, le savent. 59,37% en 2009 en France ; fera-t-on encore mieux ce mois de mai 2014 ? Il faut bien l’avouer, cela nous réjouirait. Aux chiottes les élections européennes ! S’abstenir, c’est mettre une première claque à la gueule de tous ces pouvoirs économiques et politiques qui se nourrissent de notre misère et de notre dépossession généralisée.

Mais s’abstenir un jour ne suffira pas. Il faut aussi continuer, au quotidien, à construire une véritable solidarité internationale, partant de nos alternatives et nos luttes réelles. La solidarité par-delà les frontières puantes des Etats est la seule force à même de renvoyer dans leur fumier les nationalistes et autoritaires de tout poil, dont la ritournelle nauséeuse s’élève de plus en plus, désignant les « étrangers » et autres minorités comme responsables de tous les maux, pour détourner les esprits loin de la révolte contre les véritables pouvoirs.

Abstention bien sûr, plus que jamais ; mais abstention active !

Pavillon Noir, 4 mai 2014

[86] Federal Mogul : « On est soi-disant les meilleurs fabricants et derrière ça, ils ferment le site. »

Luttant contre la fermeture du site, les salariés de Federal Mogul ont pendu un ouvrier factice. – (Photo Patrick Lavaud)

Peur sur l’automobile dans la Vienne

La fermeture annoncée de Federal Mogul, fin 2014, fait craindre aux salariés du secteur automobile de la Vienne le démantèlement de toute la filière.

Un salarié factice pendu à l’entrée du site de Federal Mogul, à Chasseneuil-du-Poitou, symbole d’une industrie automobile en pleine crise. « On ressent de la colère après tous les efforts faits. On est soi-disant les meilleurs fabricants et derrière ça, ils ferment le site. » Patrick Guernier, secrétaire du comité d’entreprise de Federal Mogul, ne décolère pas. La dernière usine de production de pistons de moteurs diesel en France, où il travaille, va fermer à la fin de l’année, laissant sur le carreau 241 salariés et leurs familles.
La direction justifie cette décision « par la baisse de prix imposée par les donneurs d’ordre, PSA et Renault, ce qui implique d’envoyer la fabrication dans les pays à bas coût », affirment les salariés dans un courrier adressé aux présidents de PSA et Renault. En ligne de mire, une délocalisation de l’usine « en Pologne et en Allemagne ».

 «  Les pouvoirs publics ne bougent pas. A un moment, ça va péter  »

Lundi 28 avril, les représentants de l’intersyndicale de Federal Mogul, reçus au ministère de l’Économie et du Redressement productif d’Arnaud Montebourg, ont obtenu de l’État la tenue d’une table ronde entre « les pouvoirs publics et la direction de l’entreprise pour connaître leur stratégie ».
Une annonce qui n’a pas apaisé les esprits : « Les pouvoirs publics ne se bougent pas. A un moment, ça va péter », glisse Patrick Guernier.
Catherine Giraud, secrétaire de l’Union départementale CGT, redoute l’engrenage : « J’ai peur que cette fermeture soit le démarrage d’une chaîne. » Et pour cause : Delphi Diesel, fabricant de pompes à injection qui compte 350 salariés – et qui en a déjà perdu 60 – est menacé par un nouveau plan social.
Elle cite également la Fonderie du Poitou Fonte à Ingrandes-sur-Vienne – 439 employés – et qui doit bientôt changer de propriétaire passant des mains de l’Italien Teksid à celles de Franco Zaccomer et Jérome Rubinstein, « sans plus de garanties ». Catherine Giraud rappelle alors que le secteur de l’automobile emploie « 3.500 salariés dans la Vienne et fait vivre trois fois plus de personnes de façon indirecte ».
Une fuite de l’industrie vers les pays à faible coût de production qui inquiète Claude Eidelstein, maire de Chasseneuil : « Les retombées économiques de l’usine sont importantes pour tous les secteurs. » Le maire dit « surveiller les propositions de reclassement ».
Franck Renard, de l’USTM-CGT, interpelle alors, de la colère dans la voix : « Mais reconversion dans quoi ? Dans l’aéronautique ? L’aéronautique ne sauvera pas le monde. Un pays sans industrie est un pays mort. »

bon à savoir

Le poids du secteur automobile

La crise grave que traverse le secteur en France frappe de plein fouet la Vienne où de nombreuses entreprises ne vivent que de la sous-traitance automobile. Un secteur qui emploie 3.500 salariés.
Le plus important de ces sous-traitants est le Suédois Autoliv-Isodelta, à Chiré-en-Montreuil, spécialisé dans la construction de volants. Le plus gros employeur privé du département emploie 650 personnes environ.
Il y a le groupe Federal Mogul (44.000 salariés dans le monde) et son site à Chasseneuil-du-Poitou, qui fabrique des pistons mais aussi Valéo (essuie-glaces, 550 salariés environ) et Magnetti-Marelli (tableaux de bord, plus de 500 personnes) à Châtellerault.
Tout au nord du département on trouve, à Ingrandes-sur-Vienne, les deux Fonderies du Poitou : Saint-Jean Industrie (390 personnes) qui fabrique des culasses et les Fonderies Fonte (440) des carters.

en savoir plus

Raffarin invite l’État à venir sur place

Installé à Chasseneuil-du-Poitou, le sénateur UMP de la Vienne, Jean-Pierre Raffarin, a rencontré à plusieurs reprises les salariés de Federal Mogul et leurs représentants.
Il y a quelques jours, il déclarait : « Quand on est actionnaire comme l’est l’État maintenant de PSA et déjà de Renault, il y a une solution à trouver… ». L’ancien Premier ministre attend surtout qu’un représentant de l’État puisse venir sur place « et engager ce que nous avons fait déjà dans le passé ».
Il évoquait ainsi l’action menée il y a maintenant plus de trois ans avec le gouvernement de François Fillon à propos de la crise aux Fonderies du Poitou : « Ce que nous avons engagé pour les Fonderies, je voudrais que cela soit engagé pour Federal Mogul », insistait-il. De nombreux autres élus de la Vienne sont également intervenus pour soutenir les salariés du site menacé.

Adrien Planchon, Nouvelle République, 4 mai 2014