[Poitiers] Rassemblement de soutien aux Palestinien.ne.s

Des Poitevins soutiennent les Palestiniens

Hier, le Comité poitevin Palestine, le Front de Gauche, le NPA, la CGT, FSU, se sont mobilisés contre les « horreurs qui se trament à plus de trois mille kilomètres de Poitiers ». Sur la place du Maréchal-Leclerc à Poitiers, environ 150 personnes se sont pressées, curieuses, sceptiques, en colère. Le conflit israélo-palestinien ne laisse personne indifférent.

«  La force l’emporte sur le droit en Palestine  »

Sylvette Rougier, présidente du comité, se bat pour que le « peuple colonisé retrouve ses droits ». Elle s’insurge violemment : « Une fois de plus, la force l’emporte sur le droit. Dans les médias, la vie d’un Palestinien vaut moins que celle d’un Israélien, or, il faut replacer les choses. Les colons n’ont pas leur place en Palestine ».
Une marche revendicative s’est tenue, amassant enfants, étudiants, Palestiniens. Mais sans les représentants de partis politiques traditionnels. « Enfants de Gaza, de Palestine, c’est l’humanité qu’on assassine ! », voilà ce que scandent les militants. Puis ils se sont dispersés dans les rues de Poitiers, drapeaux palestiniens en mains.

A.Y., Nouvelle République, 18 juillet 2014

[Poitiers] 14 juillet, révolte et répression

Le 14 juillet 1789 : les têtes de De Launay et de De Flesselles se retrouvent au bout de piques (gravure de 1789).

Ce 14 juillet 2014, six personnes ont été arrêtées aux Couronneries. Elles sont soupçonnées pour certaines d’avoir dégradé des panneaux publicitaires, pour d’autres d’avoir dégradé une bagnole de la mairie suite à l’arrestation des premiers.

Le 14 juillet est censément l’anniversaire de la révolte et de la fédération du peuple contre le pouvoir. Ce jour de « fête nationale », qui n’a été adopté par la République bourgeoise en 1880, République qui était alors en quête de symboles pour enterrer le massacre de la commune et voiler sous les flonflons sa répression sanglante du mouvement ouvrier, n’a en fait jamais été que le spectacle d’une unité fictive entre nous les prolos et les tyrans qui nous asservissent. Nous regardons passivement des pétards qui n’explosent que le ciel, et des parades de forces armées dont l’arsenal est en réalité dirigé contre nous, ici et par-delà les frontières qui nous divisent.

L’Etat, bras armé de ceux qui nous dominent, voudrait que nous célébrions notre résignation face au spectacle de sa puissance proclamée. Mais ces cérémonies tournent à vide, elles sonnent faux de partout, elles ne sont pas joyeuses, elles ne nous rassemblent que comme citoyens solitairement isolés, et la police veille au cas où il nous prendrait l’envie de prolonger la fête à notre façon.

Quand révolte et fédération face à l’oppression s’affirment en actes, que les images du pouvoir qui dépossédaient nos imaginaires volent en éclats, ledit pouvoir tombe toujours le masque pour montrer son vrai visage, celui de la contre-révolution permanente, réprimant sans pitié celles et ceux qui ont le toupet de fêter la révolution, au lieu de se résigner à subir passivement son simulacre.

Salut et soutien à tou.te.s les révolté.e.s, la révolution n’est pas morte.

Pavillon Noir, 16 juillet 2014

[Poitiers] Salariés hospitaliers contre la fermeture du service mucoviscidose

NdPN : la mucoviscidose est incurable ; c’est un parcours du combattant quotidien pour les personnes malades. L’épuisement n’est jamais loin. Cela dit, de nombreux types de soins peuvent soulager et améliorer les conditions de vie, et permettre de tenir bon. Supprimer ces soins de proximité est une honte. Nous sommes révoltés d’apprendre que le CHU pourrait fermer son service dédié, au nom de quotas et de rentabilité, ce qui plongerait ainsi une quarantaine de personnes dans la galère et le désarroi. Nous souhaitons que ce communiqué syndical soit le prélude à une mobilisation plus large que celle des seuls hospitaliers, si cette nouvelle venait à se confirmer !

CGT : non à la fermeture du service mucoviscidose

L’Union départementale CGT de la Vienne s’oppose à la fermeture du service de mucoviscidose du CHU de Poitiers. « La CGT s’inscrit dans la recherche d’un service public performant et dans la nécessité de son développement. Nous ne pouvons accepter qu’au nom d’une politique de quotas, de rentabilité, on prévoit de fermer (fin 2014) le centre labellisé de ressources et de compétences de la mucoviscidose ». 40 patients de 0 à 18 ans sont actuellement soignés au lieu d’un quota de 50 estimés nécessaires pour maintenir cette activité. Évoquant la situation des patients, des familles, qui n’auraient pas d’autres choix que d’effectuer des centaines de kilomètres pour se rendre dans un centre hors département, la CGT ajoute que la direction du CHU, celle de l’ARS porteraient « une lourde responsabilité si la concrétisation de la fermeture de ce service devait avoir lieu. » […]

Nouvelle République, 16 juillet 2014

C’est pas la crise pour tout le monde

La « démocratie » est une escroquerie si l’égalité politique (prétendue) ne se fonde pas sur une réelle égalité sociale, une mise à disposition pour tou.te.s de nos créativités communes. A ce sujet, pas besoin de lorgner sur les pays dits pauvres pour mesurer les abominables inégalités de richesse qui ne cessent de s’accroître partout dans le monde, avec une caste d’ultra-riches faisant passer les monarques des temps anciens pour des clochards.

Car en France aussi, les pauvres sont encore plus pauvres, les riches toujours plus riches : selon Challenges et d’après un rapport de l’INSEE, en 2011 (derniers chiffres connus) « les 40% des personnes les plus modestes ont vu leur niveau de vie diminuer entre -0,2% et -0,8%, alors qu’à l’inverse, les 40% des plus riches ont vu le leur augmenter entre +0,1% et +0,8%. »

En France, les 10% d’habitants les plus riches détiennent maintenant à eux seuls la moitié du patrimoine, tandis que la moitié des habitants se contentent de 7% du patrimoine.

Autre illustration en chiffres de l’horreur capitaliste : toujours selon le magazine Challenges, les dix personnes les plus riches de France détiennent à elles seules un patrimoine de 157,5 milliards d’euros. Oui, vous avez bien lu. C’est l’équivalent du patrimoine de plus du tiers des habitants les plus pauvres.

Cette caste de gens, qui se prélassent tranquillement derrière leur armée de flics, de juges et de matons, nous méprise aussi bien qu’elle se nourrit de nous, arguant de bouts de papiers nommées titres de propriété, lois et billets de banque, pour nous maintenir dans les cages de la soumission.

Et on nous fait encore le coup du « dialogue social » ?

Come on baby, and eat the rich !

eat the rich

Pavillon Noir, 11 juillet 2014

Les salariéEs de Federal Mogul et le dialogue social

NdPN : des salariéEs de Federal Mogul, vouéEs au licenciement de masse et laisséEs sans informations, ont tenté d’attirer l’attention médiatique en organisant un périple à vélo de Chasseneuil-du-Poitou vers Paris pour discuter avec les donneurs d’ordre, au siège de l’entreprise et chez Renault. RejointEs par d’autres salariéEs venuEs en car, illes ont obtenu… que dalle. Zéro info ! Une fois de plus, « tables rondes » et « dialogue social » sont du foutage de gueule. A force de les traiter comme de la merde, la direction risque de voir les salariéEs changer de braquet dans les méthodes de lutte, toutes les méthodes pacifistes et négociatrices ayant jusque là démontré leur inefficacité.

A Paris, les Federal Mogul n’ont pas eu de réponses

Partis dès l’aube vers la capitale, les “ pistonniers ” de Chasseneuil ont assiégé hier la direction de Renault… en vain. Ils sont ensuite partis à Orléans.

 De notre envoyé spécial à Paris

Interminable. Cette journée du jeudi 10 juillet 2014 restera forcément dans les mémoires de la centaine d’ouvriers de l’usine Federal Mogul de Chasseneuil-du-Poitou.

Partis en bus vers Paris, à 4 h du matin, pour retrouver la trentaine de « Pistonniers de l’espoir » ayant rallié la capitale à pied ou à vélo pour « sensibiliser les Français sur la situation de l’industrie automobile », ils avaient prévu de rentrer à Poitiers hier soir, vers 20 h.

Un protocole d’accord déchiré

Las, un mur d’incompréhension aura transformé cette journée d’action en véritable chemin de croix. A 21 h 30, hier soir, les grévistes n’avaient toujours pas quitté l’usine d’Orléans où, après la capitale, ils sont allés chercher des réponses à leurs légitimes questions.
Car à Billancourt, aucun de leurs interlocuteurs n’a été en mesure de leur dire s’ils pourraient retourner à l’usine la semaine prochaine ou quel serait le montant de leur indemnité de licenciement supralégale. Ni au siège de Federal Mogul After Market – la filiale commerciale de leur employeur – ni à celui de Renault, où une délégation de six manifestants a été reçue…
« Les cadres de Renault qu’on a rencontrés nous ont dit qu’ils essaieraient de plaider notre cause auprès de Federal Mogul, expliquaient les délégués en sortant. Mais ils disent aussi qu’ils n’ont légalement pas le droit d’interférer dans la procédure en cours. »
A 13 h, tout le monde est donc remonté dans les bus, direction Orléans. Mais dans cette autre usine du groupe, les cornes de brumes et sirènes d’alarme des grévistes n’ont pas réussi à percer le mur du silence. Tout juste ont-ils obtenu de la direction la promesse qu’elle allait déchirer le protocole d’accord prévoyant l’arrêt de la production dès mardi prochain, sur le site de Chasseneuil (alors que, jusqu’ici, la date du 3 octobre était évoquée).
Quant au montant d’une hypothétique indemnité, hier soir, ils l’attendaient toujours.

Vidéo à voir sur nos sites internet lanouvellerepublique.fr et centre-presse.fr

Lire également en page 46.

repères

Le film de la journée

4 h 15 : départ d’une centaine de salariés de l’usine Federal Mogul de Chasseneuil-du-Poitou en direction de Paris.
9 h : arrivée dans les bouchons parisiens.
10 h : à Billancourt, les passagers des deux bus retrouvent les seize coureurs et leurs accompagnateurs, partis lundi de la Vienne.
10 h 40 : le cortège, escorté par la police, arrive devant le siège de Federal Mogul After Market, la filiale commerciale de la multinationale.
11 h 30 : devant le siège de Renault, les grévistes donnent de la voix. Une délégation est reçue.
13 h : la délégation ressort ; sans réelle avancée. Tout le monde remonte dans le bus, en direction de l’usine d’Orléans.
21 h 30 : les manifestants attendent toujours une réponse de la direction.

Laurent Favreuille, Nouvelle République, 11 juillet 2014