Le cochon et le sanglier

Notes d’un naturaliste amateur : le cochon et le sanglier

Entre le cochon et le sanglier, il y a la différence, notamment, de l’état domestique à l’état sauvage.

Le cochon est un produit cultivé tandis que le sanglier pousse tout seul. Le cochon ne s’écarte guère de sa mangeoire, où il est assuré de trouver force bonnes épluchures, et le sanglier quête à travers les grands bois illuminés des couleurs automnales, car il est lyrique, les glands savoureux, les racines fraîches et les amanites sanglières qui sont, comme leur nom l’indique, un champignon réservé à son usage.

Le cochon a de la graisse, le sanglier du muscle. La peau du cochon est épaisse mais sensible; et celle du sanglier, hérissée de crins poussiéreux, certes, mais fort nobles, résiste à des horions extrêmement sévères, voire acérés si l’on ose dire.

Naturellement, le cochon mène une vie plus tranquille, dort sous un toit qui fuit le moins possible – car c’est un animal qui se vend régulièrement et une des nécessités du commerce est de présenter un produit de qualité constante, quasi normalisée – se lave parfois – il est moins sale qu’on veut le dire – et préside, lorsqu’il est vraiment devenu un très gros cochon, à des cérémonies païennes dénommées concours agricoles à l’issue desquelles après l’avoir embrassé, cajolé, décoré de la Légion d’honneur et proclamé très gros et très grand, on l’immole d’un tranchelard perfide et on te vous le débite au cours du jour.

Le sanglier finit parfois aussi misérablement sur un étal ; mais jusqu’à son heure ultime il résiste ; et il a souvent la joie posthume de se voir exposé, intact, avec tous ses poils, chez Chatriot ou en quelque autre lieu de luxe ; car le sanglier ne quitte guère l’empyrée. Jusqu’à son dernier jour, il lui reste la possibilité de se suicider en se lançant contre une automobile sur quelque autostrade et, si le coeur lui dit, il peut même choisir pour lieu de cette expérience un pont qui corsera son action sublime d’une belle noyade.

Enfin, le sanglier a une bonne réputation d’ours, c’est étrange mais c’est ainsi, et figure avantageusement au blason d’illustres familles, quand son reflet rose, le cochon, n’a guère le loisir que de décorer de son effigie la vitrine d’un charcutier aussi gras que lui-même.

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Boris Vian, Textes et chansons

[DAL 86] Venez nombreux lundi 23 septembre à 10h accompagner Emile à la préfecture

Venez nombreux lundi 23 septembre à 10h accompagner Emile à la préfecture

Hier, vendredi 19 septembre à 9h, Emile un habitant du squat des Glières était convoqué au commissariat concernant son Obligation de Quitter le Territoire Français datant de février 2013.

Quatre militants du DAL86 ainsi que sa compagne enceinte de 6 mois et mère de deux enfants de 2 ans l’ont accompagné à l’intérieur du commissariat. L’agent avant de le recevoir nous a observés du premier étage puis est venu le chercher. Nous avons attendu une heure et sa compagne est allée demander des nouvelles (soit vers 10h30). Elle a été reçue à son tour et on lui a dit qu’ils attendaient la décision de la préfecture. Nous avons attendu une heure de plus avant qu’il sorte enfin (soit vers 11h30) avec une convocation à la préfecture pour lundi 23 septembre 10h pour aller chercher ses papiers d’identité.

La préfecture osera-t-elle renvoyer ce père de famille en Roumanie alors que le secrétaire général a déclaré au journal du 13 mai 2013 19h de France 3 Poitou-Charentes qu’il n’expulserait pas ces personnes « dans un avion dans leur pays d’origine » ? VIDEO et RETRANSCRIPTION

 Après avoir expulsé deux pères de famille, l’un le 14 juin et l’autre le 28 juin, le secrétaire général de la préfecture osera-t-il mentir un nouvelle fois en en expulsant encore un autre lundi prochain ?

 Venez nombreux lundi 23 septembre à 10h accompagner ce père de famille à la préfecture.

Merci de diffuser massivement autour de vous.

– Le préfet de la Vienne n’est pas à un mensonge près Dal86 14/07/2013Dix Roumains expulsés en six mois NR 11/07/2013- Lamentable : la préfecture expulse Radu Dal86 30/06/2013 – ALERTE : Florin doit revenir auprès de sa femme et de ses enfants ! Dal86 13/06/2013 – Annulation de l’OQTF de cette mère de famille rom ! Dal86 12/06*2013

DAL86dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56 Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h et tous les mardis soirs de 17h à 18h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers

Vu sur DAL 86, 22 septembre 2013

Sur Bernard Friot

Faut-il frire Bernard Friot (et son salaire socialisé)?

A l’heure où le PS se propose de « réformer » les retraites, ou plutôt de les diminuer sous une forme ou une autre, plusieurs voix s’élèvent à gauche pour défendre « d’autres réformes, citoyennes, démocratique, etc. » L’une d’entre elle est celle de Bernard Friot. Un économiste et sociologue, enseignant à Paris X, proche du Front de Gauche. Mais que propose au juste cet universitaire altermondialiste ? Faut-il prendre pour argent comptant ce qu’il dit ? On va essayer de décrypter son projet de « salaire socialisé ».

Pourquoi parler de Friot en particulier ? A tantquil, on a rien de personnel contre lui. Mais il fallait bien commencer quelque part. Et puis les théorie loufoques de Friot sont bien significatives d’un argumentaire qui obtient aujourd’hui  de plus en plus d’échos dans l’extrême gauche, y compris libertaire :  une gestion alternative du capitalisme serait possible. Il suffirait ainsi de repeindre en rouge le salariat pour faire disparaitre l’exploitation qui va avec d’un bon coup de baguette magique (et citoyenne)… Allons donc voir ça de plus près.

 

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Tout commence bien : Friot fait une critique du discours patronal sur les retraites. Il explique que la hausse de la durée de travail et du départ à la retraite n’est pas inéluctable, ce avec quoi on ne peut qu’être d’accord…

Ensuite, il explique que les cotisations sociales font partie intégrante du salaire, ce qui est son point de départ.

Salaire indirect ou salaire socialisé ?

En effet, les cotisations salariales s’élèvent à 23% du salaire brut et alors que les cotisations patronales représentent environ 50% du salaire. Si elles ne vont pas directement dans la poche du salarié, elles font partie du salaire, elles financent indirectement une série de caisses. Si celles-ci n’existaient pas, ces dépenses coûteraient très cher au salarié : assurance maladie, chômage et retraites.

Par exemple, un smicard qui travaille à plein temps, va toucher 1 121,29€ net. Cela va représenter son salaire direct. Son patron va aussi payer 23% de cotisations salariales et entre 50% et 53% de cotisation patronales. En plus de son salaire direct de 1121,29€, il touche 257,80€ de cotisations salariales et 571,70€ de cotisations patronales, soit 829,60€ de salaire indirect. Il ne touchera pas cet argent directement, qui servira à payer des cotisations dans de diverses caisses d’assurances étatisées.

Ces cotisations payent l’assurance maladie, le chômage, et les retraites. Quand l’état ou le patronat réduisent le montant de ces allocations, de ces prestations ou augmentent la durée de cotisation, ils réduisent le salaire indirect ou salaire différé.

Là où on sera moins d’accord avec Friot est que celui-ci va parler de salaire « socialisé » pour qualifier ce système de cotisation. Socialisé voudrait dire, que ce salaire appartient à tous les salariés, et que tous décident démocratiquement de comment s’en servir.

Or, c’est loin d’être le cas. Le chômage, l’assurance maladie et surtout les retraites fonctionnent comme des caisses d’assurances. Une certaine cotisation (en trimestres, en heures de travail) ouvre droit à une indemnisation plus tard. Ces gigantesques caisses d’assurances sont gérées par l’état, les patrons et les syndicats représentatifs (qui n’ont qu’un tiers des voix), et si les partenaires ne tombent pas d’accord, c’est une loi qui tranche.

Ce mode de gestion est très loin d’être socialisé, mais plutôt étatisé. S’il suffisait à quelque chose d’être financé par des impôts et encadré par l’état pour être  « socialisé », les coups de matraques donnés par des flics à des ouvriers qui se font licencier seraient aussi du salaire « socialisé » redistribué généreusement par l’état.

 

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Une grande réforme magique

A partir de l’idée que les cotisations sociales représentent un salaire « socialisé », Friot développe un grand projet de réforme qui fusionnerait capitalisme et communisme, le tout sans violence.

L’idée de base est simple, peut-être un peu trop simple. Tout le monde touche un salaire, qui est indépendant du travail, grâce à une taxe à 100% sur le chiffre d’affaire des entreprises. L’état redistribue cette taxe sous forme de salaire socialisé et tout le monde devient en quelque sorte fonctionnaire avec 4 grades de rémunération correspondant aux diplômes, comme les grades A, B, et C de la fonction publique.

Des mesures fantaisistes voire étranges…

Tout d’abord, son projet présente des réelles incohérences qui rendent ce système au mieux fantaisiste, au pire illusoire. Parmi les incohérences les plus flagrantes :

– Dans son projet, les retraites n’existent pas et les retraités continuent de travailler, mais selon des modalités assez vagues on ne sait pas s’ils travaillent moins, s’ils s’arrêtent de travailler ou s’ils travaillent jusqu’à leur mort.

– Les bourgeois ne sont pas expropriés, ils sont encore à la tête de leur entreprise mais on ne sait pas trop ce qu’ils en font, on les voit mal attendre à se tourner les pouces sans essayer de s’attaquer au salariés.

– Les salaires sont sur une grille de 4 niveaux de 1500 euros à 6000 euros. Ils sont liés au niveau de diplôme. En gros, un prolo niveau bac ou moins, touche 1500 euros, un ou une fonctionnaire à Bac +3 touche 3000 euros, une titulaire de master 2 est à 4500 euros et un docteur ou universitaire touche 6000 euros et comme par hasard Friot est prof de fac. Du coup, dans ce système, il suffit d’avoir des diplômes pour gagner 3 ou 4 fois plus qu’un prolo de base, et en général les plus diplômés ne sont pas les fils de cantonniers ou les filles de mineurs, mais plutôt issus des couches supérieures les plus riches et diplômées.

Socialiser le salariat ou l’abolir ?

C’est tellement simple que ces réformes ne sont pas très loin du grand coup de baguette magique.

Ce projet réformiste présente les mêmes tares que tous les autres projets réformistes: Les patrons vont –il l’accepter comme ça ? Quel va être le rapport de force pour l’imposer ? On voit mal des élections mettre en place le projet « Friotiste »… Et en cas de révolution, ça serait bête de s’arrêter là…

Et oui, si ce projet se propose de changer radicalement le capitalisme, pour gérer le salariat, il ne prend pas en compte la dynamique même qui pourrait amener à ce changement : la révolution sociale.

Or pour nous, l’abolition du salariat, ce n’est pas juste une belle idée : c’est une arme contre les capitalistes. Si, dans la révolution sociale, nous organisons la société en dehors des rapports capitalistes d’échanges et d’exploitation, à quoi leur servira leur capital, leur or, argent ? En somme, abolir le salaire, instaurer la gratuité c’est agir contre le pouvoir que procure l’argent.

L’utopie bancale de Friot est une resucée de veilles recettes réformistes qui est mêlé à des mesures fantaisistes et incohérentes : ce n’est ni réaliste d’un point de vue capitaliste, ni une arme pour nous, dans cette crise. Aussi, ce qui nous étonne le plus dans ce projet est son relatif succès sur Internet mais aussi au travers d’une série de conférences.

Ce succès est le symptôme du fait qu’il n’y a plus que très peu de critique radicale dans le domaine de l’économie politique, qui soit accessible et audible, ce qui laisse le champ libre pour des hurluberlus dans le genre de Bernard Friot. C’est à nous de faire en sorte que les révolutionnaires soient audibles.

Pour ceux qui veulent voir par eux même ce que dit Friot, quelques articles :

http://www.reseau-salariat.info/5abf1bfb96df1682c10a0539ebb8e8b0

« Les retraités, modèles d’une nouvelle production de valeur économique« 

http://www.reseau-salariat.info/d6a9997d6ee5288692bd6f2071e6313e

capitaine-Haddock

Vu sur tanquil.net

[Poitiers] Manif de salarié-e-s du Crédit Agricole

NdPN : quand les organisations syndicales des salarié-e-s des banques voient leur crédit baisser auprès des directions des banques, leurs philanthropes partenaires sociaux… et tant qu’on y est, quitte à demander plus d’effectifs et de meilleures conditions de travail, pourquoi ne pas demander aux directions des banques d’arrêter le rouleau-compresseur de leur logique de profit ? Flûte, c’est la définition des banques que d’en faire un maximum ! Comment rémunérer de l’argent avec de l’argent ? Il faut bien endetter à vie les gens, investir dans des projets productivistes destructeurs et des produits financiers dégueulasses, et puis quand ça ne suffit pas, réduire les coûts salariaux… Le jour où les employé-e-s des banques lutteront pour l’abolition des banques et de l’argent, nous serons à leurs côtés.

Les salariés du Crédit Agricole manifestent à Poitiers

Réunis devant le siège de la caisse régionale du Crédit Agricole de la Touraine et du Poitou, environ deux cents salariés en grève ont bloqué la rue Salvador-Allende ce midi.

Le rassemblement devant la caisse régionale du Crédit Agricole de la Touraine et du Poitou était prévu à Poitiers. Pas le blocage de la rue Salvador-Allende avec sit-in et merguez sur le barbecue. Une manifestation qui a bloqué la circulation et notamment empêché le passage des bus de la ligne 2 du réseau Vitalis (La Pictavienne), ce midi.

« Nous avons pris cette décision parce que la direction a refusé de mettre la salle de conférence à notre disposition pour notre assemblée générale ; c’est la première fois qu’on nous la refuse », explique un représentant de l’intersyndicale CGT CFDT UNSA et Sud qui préfère rester anonyme. « C’est incompréhensible ! »

Selon les syndicats, environ 500 des 1.400 salariés de la caisse ont répondu à l’appel à la grève ce matin, dans les départements de la Vienne et d’Indre-et-Loire. « Nos revendications portent davantage sur les conditions de travail et sur les effectifs que sur l’aspect financier », ajoute le porte-parole de l’intersyndicale. « Il est devenu très difficile à la plupart des salariés de pouvoir exercer leur métier dans des conditions sereines. »

Une délégation a été reçue par la direction peu après midi.

Baptiste Bize, Nouvelle République, 20 septembre 2013

[Poitiers] Projection du film « Sans les murs »

[Poitiers] Projection du film « Sans les murs »

le mardi 24 septembre 2013 à 20:00

Salle Timbaud de la Maison du Peuple, rue Saint-Paul à Poitiers

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Réalisé par Vincent Lapize – durée : 42min – 2012

Depuis de nombreuses années, l’aménagement d’un aéroport est prévu à  quelques kilomètres de Nantes. Sur un territoire dont la superficie  dépasse deux mille hectares, tout doit être rasé au profit du projet  d’Aéroport du Grand-Ouest de Notre-Dame-des-Landes. Avant  l’arrivée des bulldozers, il s’y développe quelques forêts luxuriantes  et une diversité écologique hors du commun. Une centaine de personnes  peuplent ce territoire, occupent les maisons, construisent d’autres  habitats.

Paul et Marie Thérèse, un couple de retraités, habitent une vieille  ferme depuis plus de vingt ans. Kevin leur voisin occupe la partie  mitoyenne de cette ferme. Il est arrivé quatre ans auparavant pour  participer à la lutte contre l’installation de cet aéroport. Au fil des  années, ils nouent ensemble de belles relations. Mais la terre est  envahie. Comment habiter, comment vivre, comment empêcher le bitume de  faire table rase de tout ? Et voilà les combats qui opposent habitants  et employés au service du projet d’aéroport. Et voilà les partisans  invisibles qui du ciel regardent et planifient le monde.

La projection sera suivie d’un échange avec le réalisateur.

Entrée libre & gratuite.

Vu sur Indymedia Nantes