[Poitiers] Manif en soutien aux migrant-e-s et aux habitant-e-s des squats en lutte

Pour la régularisation des sans-papiers

Hier soir, au départ de la manifestation devant le palais de justice.

Plus d’une centaine de personnes ont manifesté hier dans le centre-ville pour demander l’arrêt des expulsions des Roms et des sans-papiers. A l’appel du collectif poitevin « D’ailleurs, nous sommes d’ici » qui fédère de nombreuses associations, mouvements et partis politiques, celles-ci ont défilé du palais de justice à la mairie en passant par la préfecture. Depuis plusieurs semaines, dénonce le collectif, « quelque 70 personnes (Roms, Géorgiens, Arméniens et Azéris) se sont réfugiées dans un ancien foyer d’accueil de la ville et dans deux pavillons désaffectés de Logiparc. La seule réponse qu’on leur apporte, c’est de demander à la justice leur expulsion. » Le collectif soutient ces occupations et demande à la mairie et à Logiparc l’annulation des procédures judiciaires et la mise en place, sous l’autorité de la préfecture, d’une « véritable concertation ». Au-delà, estiment les manifestants, cette situation des Roms renvoie à d’autres situations de précarité vécues par de nombreux sans papiers. Ainsi les taxes de régularisation (jusqu’à 600 € par personne) instituées par le gouvernement précédent n’ont pas été abrogées. « Comment trouver une telle somme quand on est sans papiers et donc sans autorisation de travailler » s’insurge enfin le collectif.

J.-M.G., Nouvelle République, 6 juin 2013

[Paris] Meurtre de Clément par des fascistes

Paris : un antifasciste tué par l’extrême-droite

Un jeune antifasciste a été battu à mort par des militants d’extrême droite ce mercredi 5 juin en fin de journée. La Horde fait part de son soutien et de son amitié à ses parents et amis. A la mémoire de notre camarade, rendez vous à 17h aujourd’hui jeudi 6 juin au passage du havre, Métro Havre Caumartin, Paris IXe.

On est ensemble, on n’oubliera pas…

Voici le communiqué de ses amis :

Le mercredi 5 juin 2013, en sortant d’un magasin de vêtements, près de la gare Saint-Lazare, Clément Méric, jeune syndicaliste âgé de 18 ans et militant antifasciste a été battu à mort par des membres de l’extrême droite radicale. Venu de Brest pour ses études à Sciences Po, il a été victime du contexte de violences d’extrême droite qui s’est développé ces derniers mois. Il est décédé des suites de ses blessures, dans la nuit, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Toutes nos pensées vont à sa famille et à ses proches auxquels nous exprimons toute notre solidarité.

Ses ami-e-s et camarades.

La Horde, 6 juin 2013

(Tours) Les flics et les lois ne nous protégeront pas

Hier soir à 18 heures, un camarade parisien est mort sous les coups de plusieurs fascistes. Nous refusons d’avoir peur et il nous semble nécessaire de réagir collectivement. De trop nombreux groupes d’extrême droite s’affichent ces derniers temps, multipliant les agressions et/ou menaces. A Tours, depuis ces trois derniers mois, sept agressions et/ou menaces ont été recensées officiellement et plus d’une vingtaine depuis 2007. Ce ne sont pas que des militan/ts/tes qui sont agress/és/ées. C’est aussi les SDF, homosexue/ls/lles, les étrang/ers/ères, les femmes. Nous n’attendons rien d’une réponse institutionnelle. Nous appelons à intensifier toutes formes de ripostes et de révoltes face à la montée en puissance et à la fascination que l’extrême droite exerce sur l’ensemble de la société.

Les flics et les lois ne nous protégerons pas. Rassemblement le jeudi 6 juin devant la mairie de Tours à 18 heures.

Des individu-e-s en lutte

Indymedia Paris, 6 juin 2013

NdPN : après la mort de notre camarade antifasciste, les récupérations odieuses se multiplient, et cela nous met en colère. A droite bien sûr, où l’on en appelle à la répression, alors que les nervis fachos sont abrutis par les idées de droite. Mais aussi au PS au pouvoir, qui en appelle à manifester alors qu’il contribue lui aussi à la montée du rejet de l’autre avec sa politique anti-immigré-e-s, ses expulsions de Roms, ses préfets, ses flics, ses juges et ses taules, son aide aux riches et son matraquage des pauvres, son « débat citoyen » insupportable avec les homophobes et sexistes tout en n’ayant cessé d’intimider les antifascistes avec ses flics ! En cœur avec d’autres partis de gauche, ces obsédés du pouvoir, avec leur sale lot de frontières nationales, frontières de classe et frontières de genre, en appellent à de nouvelles lois répressives pour contrer les groupuscules d’extrême-droite, qui ne sont que le triste résultat d’une politique globale de haine. Pour notre part nous ne comptons guère sur les lois d’Etat pour contrer cette haine et ces divisions qu’elles inscrivent dans le marbre ; notre antifascisme repose sur la solidarité en actes, l’action directe et l’auto-organisation, entre tou-te-s les exploité-e-s, tou-te-s les dominé-e-s. Pensées fraternelles pour les proches de Clément, et ses compagnes et compagnons de lutte.

A l’appel du « Groupe d’action unitaire de la Vienne contre l’extrême-droite », rassemblement ce soir à 18H30 devant le palais de justice (source : npa 86)

[Poitiers] Un ouvrier meurt écrasé par une dalle de béton

Un ouvrier meurt écrasé par une dalle de béton

Un dramatique accident du travail est survenu hier matin rue Elsa-Triolet, aux Trois-Cités à Poitiers. Christophe Perroche, âgé de 34 ans, y a perdu la vie.

Un des chantiers du quartier de la Mérigotte, aux Trois-Cités à Poitiers, s’est brusquement interrompu, hier matin, à la suite d’un dramatique accident survenu dans un des bâtiments en construction, rue Elsa-Triolet.

Pris au piège d’une dalle de béton

Que s’est-il passé peu de temps après l’arrivée des ouvriers de l’entreprise Moreau-Lahtus d’Iteuil ? Une enquête des services de la sûreté départementale est ouverte et permettra de comprendre comment cet ouvrier en maçonnerie, Christophe Perroche, âgé de 34 ans, originaire de Vouillé a pu se retrouver pris au piège d’une dalle de béton. Des étais de soutènement se seraient dérobés sous la dalle et malgré la rapidité de ses collègues à retirer l’amas de béton ainsi que les premiers soins prodigués par les sauveteurs, l’homme n’a pas survécu à l’effondrement. Christophe Perroche habitait Vouillé avec son épouse et sa petite fille. Les parents de ce dernier habitent également la même commune.

Portes ouvertes annulées

Les travaux de la partie de l’immeuble dans laquelle se sont déroulées les faits ont été gelés le temps de faire les constats d’usage. La plupart des salariés présents le matin et choqués n’ont pas repris le travail après l’accident. La responsable de l’entreprise Moreau-Lahtus n’a pas souhaité communiquer. Le bailleur social de l’immeuble – la société anonyme régionale d’HLM (Sar HLM) de Poitiers – par la voix de la responsable de la communication Anne-Laurence Fourel, s’est dit également choqué par la nouvelle. La Sar HLM devait organiser une journée portes ouvertes, mercredi 12 juin prochain, dans les pavillons et logements sociaux déjà construits rue Elsa-Triolet et Louis-Aragon. Le bailleur a décidé d’annuler cette opération et de la reporter à une date ultérieure. Les travaux de ce quartier en devenir, d’une superficie de 27 hectares pour un aménagement de 500 logements, sont programmés jusqu’en 2014. Le chantier n’avait encore jamais connu d’incident majeur.

Nouvelle République, 5 juin 2013

[Poitiers] Des proches d’Ali Bongo à la Maison des étudiants ce jeudi

Avis aux étudiant-e-s de Poitiers : des éminences d’Ali Bongo vont débarquer à Poitiers. Dont « Son Excellence » l’ambassadeur du Gabon en France, Germain Ngoyo Moussavou, ancien directeur de cabinet adjoint d’Omar Bongo et proche intime d’Ali Bongo. Dont aussi un « conseiller spécial du président ». Du beau monde, assurément.

Ces messieurs seront présents à la maison des Etudiants, ce jeudi à 16 heures, à l’occasion de la diffusion d’un film scientifique – sans doute très intéressant par ailleurs, là n’est pas la question.

Pour rappel, l’Etat gabonais est un pilier historique de la Françafrique… qui est « une question qui n’existe pas », selon Ali Bongo.

Ali Bongo donc, fils d’Omar Bongo, et élu dans des conditions pour le moins très critiquées dans le monde entier, a renforcé l’autocratie d’un régime déjà hyper-présidentiel. Richissime, Bongo fils a été l’objet de plusieurs plaintes dans les affaires dites des « biens mal acquis », sans parler de nombreuses autres accusations de corruption émises par des ONG et des associations. Il réprime régulièrement les opposants à son régime ; lors de son « élection », des dizaines de personnes sont mortes par balles selon des opposants, lors des manifestations de Port-Gentil.

Thierry Mombo, 19 ans, mort par balle en septembre 2009 à Port-Gentil
Thierry Mombo, 19 ans, mort par balle en septembre 2009 à Port-Gentil

Rappelons aussi la répression du mouvement « ça suffit comme ça » l’an dernier, avec tabassages de manifestant-e-s ; les procès politiques et condamnations contre des opposant-e-s ayant dénoncé le régime ; les poursuites contre des journalistes pour « délits de presse » ; les gazages au lacrymo et les emprisonnements contre des étudiants en lutte…

Malgré les belles déclarations de l’Etat français PS contre la Françafrique, Ali Bongo avait été reçu à l’Elysée en juillet 2012. Dans un communiqué, l’Elysée avait annoncé que l’entretien avait « permis de passer en revue les priorités du partenariat franco-gabonais et d’examiner les domaines où il pourrait être renforcé, en particulier en matière de développement économique et de protection de l’environnement ». Les vieilles ententes sont tenaces, entre Etats complices de longue date.

Bienvenue au Bongholland...
Bienvenue au Bongholland…

L’Université de Poitiers prend une lourde responsabilité en invitant des personnages aussi influents du pouvoir gabonais. Les journalistes de la Nouvelle République auraient quant à eux pu se montrer plus solidaires de ce qui arrive à leurs confrères gabonais-es ayant le malheur de dénoncer le pouvoir en place : pas un mot de la NR sur le régime que représente l’ambassadeur du Gabon.

Pour notre part, notre solidarité indéfectible va aux gabonais-es qui luttent contre la répression, hier comme aujourd’hui.

Pavillon Noir, 5 juin 2013

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Extraits de la Nouvelle République du 5 juin 2013 :

De cette aventure humaine et scientifique sort, cinq années plus tard, un film intitulé « A la recherche des origines : 2 milliards d’années au Gabon ». Ce document sera diffusé, jeudi 6 juin à 16 heures, à la Maison des étudiants, sur le campus à Poitiers. […]

Jeudi, à la MDE, seront présents l’ambassadeur du Gabon en France, un conseiller spécial du président de la République du Gabon, le directeur général de l’institut gabonais « Son et Image » notamment.