La Vienne comptait 17.755 demandeurs d’emploi sans aucune activité le mois dernier. C’est 206 de plus que le mois dernier et 1.607 de plus qu’en avril 2012.
A lui seul, le chantier de la ligne ferroviaire à grande vitesse Tours-Bordeaux qui mobilise directement 1.700 salariés dans la Vienne, en ce moment, ne suffit pas à inverser la tendance. Après avoir enregistré plusieurs mois de baisse, l’an passé, le chômage est reparti à la hausse dans le département.
Pour le cinquième mois consécutif, le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté au mois d’avril 2013 : + 1,2 % pour les demandeurs sans aucune activité qui sont à présent 17.755 et +1 % pour les demandeurs exerçant une activité réduite, soit 29.247 personnes.
C’est légèrement moins que la moyenne régionale plombée par les mauvais résultats enregistrés en Charente-Maritime et dans les Deux-Sèvres (+ 1,7 % en catégorie A) et presque dans la moyenne nationale (+ 1,2 %). Sur un an, la hausse dans la Vienne atteint tout de même 10 % pour les demandeurs sans aucune activité et 7,9 % pour les catégories A, B et C. Elle concerne principalement les personnes âgées de moins de 25 ans et de plus de 50 ans.
Jeudi 30 mai soit la veille du procès que fait la mairie de Poitiers pour expulser une quarantaine de personnes, roms, sans papiers azéris, arméniens, géorgiens… du squat de l’Etape et à une semaine du rendu du procès que fait Logiparc pour expulser 21 roms du squat des Glières, un frère mineur de 15 ans et une sœur jeune adulte, congolais en demande d’asile ont contacté le Toit du Monde. Arrivés à Poitiers le 22 mai, ils ont couché dans la rue depuis, c’est-à-dire durant 8 nuits. Tous les soirs ils ont appelé le 115 et tous les soirs ils ont été refusés faute de place. Ils ont même passé plusieurs nuits sous la pénétrante devant le CHUS, et ce sur les « bons » conseils de ce dernier. Démunis de tout, ne mangeant pas tous les jours, et même se faisant voler le peu d’affaires personnelles qu’ils ont, leur situation est dramatique. La situation est kafkaïenne, car puisqu’il y a un mineur non accompagné par son représentant légal, le CHUS dit ne pas pouvoir l’héberger. Et d’un autre côté l’Aide Sociale à l’Enfance refuse car ce n’est pas un mineur isolé et ils ne veulent pas héberger sa sœur. De qui se moque-t-on ? Il faut que la Croix Rouge et l’Aide Sociale à l’Enfance arrêtent de balader les gens ainsi et de les exposer à de graves dangers.
Surtout que l’OFII leur a donné un rendez-vous pour examiner leur situation le… 19 juin et la préfecture le… 28 juin. Vingt-huit long jours et nuits à la rue avant leur rendez-vous à l’OFII et trente sept longs jours et nuits à la rue avant leur rendez-vous à la préfecture, et ce pour un mineur de 15 ans, c’est carrément criminel !
Le Toit du Monde a contacté le Dal86 et les deux sinistrés ont été accueillis dans le squat de l’Etape, ce qui porte à 42 personnes ses occupants. Les habitants de l’Etape, en particulier les roms ont mis tout en œuvre pour les aider pour nettoyer une chambre, et ont partagé le peu qu’il ont afin de leur trouver un matelas et des couvertures et leur donner à manger.
Les habitants du squat l’Etape ont l’habitude d’accueillir des personnes refoulées par le 115 qui a une pénurie chronique de places. Nous soupçonnons même la Croix Rouge de profiter de l’existence de ce squat pour ne pas trouver des solutions et avoir bonne conscience de laisser des familles avec des enfants souvent en bas âge dormir dans la rue. Par exemple, cette famille azerie-arménienne, qui est arrivée mardi 16 avril au squat de l’Etape, a été hébergée dans un premier temps par la Croix Rouge au CHUS « 115 ». Puis dans un CHRS et lorsqu’elle a été déboutée de sa demande d’asile, la Croix Rouge lui a demandé de partir et l’a mise à l’hôtel. Puis, la Croix rouge leur a demandé de trouver quelque chose par eux-mêmes car il n’y avait pas de place au CHUS « 115 » – chose facile c’est sûr pour des personnes parlant et comprenant mal le français, – et de partir de l’hôtel vendredi 12 avril. Une place au CHUS « 115 » a malgré tout été trouvée à l’arrache la veille par la Croix Rouge après l’intervention du Dal86. Vu les conditions de vie lamentables au CHUS « 115 » et les maladies des enfants, la famille a laissé quelques affaires et est partie chez un ami à Saintes. Lorsqu’ils ont voulu revenir mardi dernier, ils n’avaient plus de place au CHUS « 115 » et étaient à la rue. Heureusement alors qu’il y a eu le squat l’Etape pour les mettre en sécurité. La Croix Rouge refusant depuis cette date de les prendre en charge malgré leur appel quotidiens au 115.
Autre exemple, mardi 21 mai une militante du DAL86 qui passait devant le CHUS et voyant qu’une famille avec deux enfants d’environ un et trois ans n’était pas prise en charge et allait se trouver à la rue, a proposé qu’ils viennent au squat l’Etape. Ce que la Croix Rouge a accepté volontiers. Et comme ils étaient fatigués et avaient de jeunes enfants et des bagages a demandé à la maraude de les y amener. D’abord, ils n’ont pas voulu. Puis ils ont accepté et les ont déposé à 50 m du squat. Heureusement alors qu’il y a eu le squat l’Etape pour les mettre en sécurité. Cette famille semble dorénavant prise en charge par la Croix Rouge c’est-à-dire dans les locaux du CHUS qui sont très vétustes et où la vie en dortoirs sépare les couples et les familles. En sortant à 10h30 le matin et en n’y revenant pas avant 16h15 et pas après 21h. Et pour le père en n’étant hébergé qu’un jour par semaine. Et tout cela sans repas servis le soir ni a fortiori le midi.
Rappelons que le Maire de Poitiers monsieur Alain Claeys a décidé, en pleine pénurie d’hébergement et de logement pour les familles sans papiers, – nous connaissons une centaine de personnes, dont une cinquantaine d’enfants, qui sont sans logis ou mal logées alors que le CHUS a seulement 25 places d’hébergement d’urgence et est bondé tous les soirs -, notre bon maire a donc décidé d’assigner au tribunal d’instance les occupants du squat l’Etape afin d’obtenir leur expulsion immédiate, si nécessaire avec le concours de la force publique, au seul prétexte qu’ils sont rentrés illégalement dans une propriété privée.
Merci de venir soutenir ces familles au tribunal d’instance, 21 rue Saint Louis, vendredi 30 mai à 10h45.
Monsieur le maire semble en faire une affaire personnelle. Comment monsieur Claeys peut-il faire valoir le seul droit de propriété privée – surtout d’un bien municipal donc public – contre le droit au logement, le droit des enfants et le droit à avoir une vie décente ? Si peu de sens moral a de quoi laisser pantois.
Surtout que monsieur Claeys ne peut pas faire comme si il découvrait le problème. Au moins dès l’automne 2010 soit depuis deux ans et demi quand même, il a été mis au courant par les associations de soutiens des sans papiers de l’état lamentable de l’hébergement d’urgence sur Poitiers, ce qui a conduit à une entrevue avec M. Berthier le 22 février 2011 dans le compte-rendu duquel nous pouvons lire : « La municipalité est évidemment au courant de la situation. Nous avons pu faire part de nos inquiétudes. Aucune solution n’a été envisagée. » Cela a conduit aussi à un petit déjeuner avec le maire, dans le compte rendu duquel nous pouvons lire : « Interpellé par nous [RESF] sur la question de l’hébergement de manière plus générale, le maire est satisfait de son bilan: Poitiers fait plutôt plus qu’ailleurs en moyenne. La mairie ne peut se substituer à l’Etat dans le contexte actuel tout est plus difficile. Les villes sont en concurrence face à l’accueil (ou au non-accueil) des migrants. On ne peut en faire plus car il y a un risque d’afflux de ces personnes « en errance » en provenance des villes moins accueillantes. Il faut aussi gérer l’intégration des personnes qui sont arrivées ». Donc la tactique est bien de durcir les conditions d’existence des sans papiers, au risque de les rendre inhumaines, afin de les dissuader de rester ou de venir sur Poitiers.
Le maire de Poitiers a même participé à cette infamie en prêtant main forte au préfet UMPiste Tomasini et à son âme damnée Setbon en décembre 2010, en occultant la question de l’hébergement d’urgence derrière la question des marchands de sommeil et des passeurs. VOIR
Alors Monsieur Claeys ne manque pas d’air aujourd’hui lorsqu’il reproche aux familles de s’être mises à l’abri dans les locaux municipaux de l’ex-foyer de l’Etape. Elles y sont rentrées et certaines y rentrent encore pour se protéger des dangers de la rue auxquels, la Croix Rouge, la préfecture et l’Aide Sociale à l’Enfance les exposent.
Nous envisageons même de traîner le maire de Poitiers, ainsi que le préfet de la Vienne, le président du conseil général, les présidents des associations d’hébergement, en particulier celui de la Croix Rouge qui est sensé gérer le 115 et le SIAO, devant le tribunal, de grande instance cette fois-ci, pour mise en danger de la vie d’autrui et non assistance à personne en danger.
– de nourriture ; – de matelas et de sommiers, de couvertures, de meubles, de tables de chaises ; – de vêtements et de chaussures (adultes et enfants de 1 ans à 15 ans) – d’ustensiles de cuisine, d’assiettes de verres de couverts ; – de gazinières, plaques de cuisson et réchauds, de machines à laver le linge, de réfrigérateurs ; – de produits et ustensiles de toilette, d’entretien ; – d’outils, de matériel, de produits de fabrication et réparation, – de téléphones portables désimlockés ou « tout opérateurs » – de fournitures scolaires et matériel informatique ; – de jouets et de jeux pour les enfants et les adultes : – …
→ les ustensiles, machines et outils peuvent bien sûr être seulement prêtés.
Vous pouvez aussi aussi faire un don. Chèques à l’ordre du DAL86 a envoyer à DAL86, Maison de la Solidarité, 22 rue du pigeon blanc 86000 POITIERS en précisant au dos « Squat l’Étape ».
Pour tous renseignements : dal86@free.fr ou au 05 49 88 94 56 (laisser un message nous vous rappellerons)
NdPN : Le ML hebdo sort dans tous les bons kiosques ce jeudi. Vous pouvez aussi vous le procurer à prix libre en nous écrivant, ou le consulter librement au Biblio-café (rue de la Cathédrale à Poitiers), où nous déposerons bientôt un exemplaire (ainsi que des ML gratuits, voir article précédent). Comme d’habitude, trois articles sont d’ores et déjà en ligne sur le site du Monde Libertaire : voir les liens web ci-dessous. Bonne lecture !
Le Monde Libertaire n°1708 (du 30 mai au 5 juin 2013)
Créationnisme versus Darwin, par M. Silberstein, p.17
Géographie et anarchie, par T. Guilabert, p.20
La valise mexicaine, par R. Pélagie, p.21
Au revoir, Moustaki, par G. Goutte, p.21
Illustrations
Aurelio, Kalem, Krokaga, Nemo, Valère
Editorial du Monde Libertaire n° 1708
Le 21 mai, Dominique Venner, figure de l’extrême droite radicale, se donne la mort devant l’autel de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris. « Il faudra certainement des gestes nouveaux, spectaculaires et symboliques pour ébranler les somnolences, secouer les consciences anesthésiées et réveiller la mémoire de nos origines », écrit-il quelques heures avant de se tirer une balle dans la bouche. Macabre esthétisation de la politique qui est propre au fascisme. Les tentatives de récupération politique ne se font pas attendre. La présidente du Front national a réagi sur son compte Twitter en exprimant son « respect » et en estimant que son geste « éminemment politique » était une tentative de « réveiller le peuple de France ». Cet hommage permet à Marine Le Pen de se repositionner aux yeux des médias comme leader de toute l’extrême droite, alors que des dynamiques complexes sont à l’œuvre dans cette sinistre nébuleuse. Dominique Venner dénonçait le projet de loi sur le mariage pour tous, contre lequel il se battait depuis plusieurs semaines. Or, cette question est prétexte à l’agitation de l’extrême droite radicale qui a ainsi le vent médiatique en poupe. De petits fachos, caricaturaux à souhait, se donnent fièrement en spectacle dans les « manifs pour tous ». Alexandre Gabriac en est l’exemple type. En 2011, il s’était fait connaître en faisant le salut nazi. Cette incartade lui avait valu une exclusion immédiate du Front national. Suffisamment virulent pour faire parler de lui mais trop grotesque pour être crédible aux yeux du plus grand nombre, il multipliait les frasques, permettant à Marine Le Pen de se « dédiaboliser » et d’offrir au Front national une image respectable. Mais Marine Le Pen ne peut se permettre de passer au second plan alors que la situation sociale est propice à la montée des extrêmes. Elle fait donc un petit pas de côté et n’hésite pas à renouer, au travers de Dominique Venner, avec l’héritage d’une vieille extrême droite principalement structurée par une conception esthétique de la vie et du combat, plutôt que par un discours politique cohérent. Le culte du martyr politique, de l’héroïsme et du don de soi tient lieu de programme fédérateur.
NdPN : nous ne reprendrons pas ici tous les arguments que nous avons déjà répétés contre le projet de ligne à grande vitesse Poitiers-Limoges ; arguments économiques, mais aussi environnementaux, politiques et sociaux. Les citations extraites de ces deux articles de la Nouvelle République sont déjà très parlantes, et nous n’oublierons pas les prises de position des « responsables politiques ». Honte aux politicien-ne-s promouvant le projet, ou réduisant leurs critiques aux seules difficultés de financement, montrant par là tout le mépris porté aux habitant-e-s et à notre environnement. Quant à l’affirmation par la presse que « les habitants ont la parole », est-ce une mauvaise blague ? Voilà des années que leurs arguments d’évidence contre ce projet mortifère font face à la surdité des autorités ! Continuons à lutter avec les habitant-e-s contre cette colonisation de nos lieux de vie !
L’enquête publique sur le projet de barreau ferroviaire débute aujourd’hui. Opposants et partisans ont jusqu’au 13 juillet pour faire valoir leurs arguments.
Depuis neuf ans qu’il est question de ce projet, tout a été dit et tout a été écrit sur la ligne ferroviaire à grande vitesse Poitiers-Limoges. Durant quarante-quatre jours, les partisans et les opposants vont tout de même avoir l’occasion de faire valoir très officiellement leurs arguments auprès du commissaire enquêteur chargé d’émettre un avis favorable ou défavorable à la déclaration d’utilité publique.
Ils vont aussi pouvoir consulter l’intégralité du dossier préparé par Réseau Ferré de France : « Un gros pavé de cinq mille pages qui comprend le rapport rendu par l’Autorité environnementale en mars dernier et le mémoire complémentaire du maître d’ouvrage », précise Marie-Paule Hennuyer, la représentante de RFF en Limousin.
« On va momifier le territoire »
Les opposants qui demandent depuis longtemps à prendre connaissance du volet socio-économique ne manqueront pas de le consulter. Pour le reste, ils savent déjà les remarques qu’ils formuleront ; de l’empreinte carbone négative pour les cinquante prochaines années aux risques d’inondations accrus dans la vallée du Clain en passant par l’incompatibilité avec les engagements pris par l’État sur la ligne Paris-Toulouse. « Nous sommes effarés par la précipitation des événements », insiste Nicolas Bourmeyster, le président du collectif Non à la LGV. « Comme il n’y aura pas d’argent pour financer ce projet avant au moins quinze ans, on va momifier le territoire, les maisons y seront invendables, les gens vont hésiter à s’y installer… » Il s’étonne surtout que le gouvernement engage cette démarche dès maintenant alors que la commission Mobilité 21 chargée de hiérarchiser les projets d’infrastructures de transport doit rendre son rapport (peu favorable aux lignes à grande vitesse) en juin. C’est que ce projet est soutenu en haut lieu. Le président (corrézien) de la République qui suit personnellement le dossier a d’ailleurs récemment nommé un ancien camarade de promotion de l’ENA, Michel Jau, à la tête de la préfecture de la Haute-Vienne. « C’est un projet validé. Je ne pense pas qu’il soit de nature à être remis en cause », a déclaré le représentant de l’État qui a évoqué une « décision irréversible » en prenant ses fonctions. En Limousin, les élus espèrent toujours pouvoir prendre le TGV dès 2020.
les dates-clés
> 2004 : le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, abandonne le projet Paris – Orléans – Limoges – Toulouse et lance les études pour la LGV Poitiers-Limoges pour une mise en service en 2014. > 2006 : un débat public est organisé dans douze villes en Poitou-Charentes et Limousin. > 2007 : Réseau Ferré de France retient l’option du tracé central, le plus direct, passant à proximité de Montmorillon ; une convention de financement des études (30 M€) est signée entre RFF, l’État et les collectivités. > 2012 : la commission nationale du débat public décide qu’il n’y a pas lieu d’organiser de nouveau débat public malgré l’expiration du délai de cinq ans avant l’ouverture de l’enquête publique. > 2013 : le gouvernement donne son feu vert au lancement de l’enquête publique sans attendre le rapport Mobilité 21.
pratique
L’enquête publique se déroulera du jeudi 30 mai au vendredi 12 juillet 2013 inclus, durant 44 jours. Dans la Vienne, le public pourra consulter le dossier d’enquête publique et présenter ses observations à la préfecture de Poitiers et à la sous-préfecture de Montmorillon, mais aussi dans les mairies des dix-neuf communes concernées par le tracé : Aslonnes, Civaux, Dienné, Fleuré, Gizay, Gouëx, Iteuil, Lathus-Saint-Rémy, Lhommaizé, Lassay-les-Châteaux, Mazerolles, Moulismes, Persac, Plaisance, Les Roches-Prémarie-Andillé, Vernon, La Villedieu-du-Clain et Vivonne. Le dossier de l’enquête doit également être consultable sur le site Internet de la préfecture de la Vienne : www.vienne.pref.gouv.fr.
Collectif des opposants : http :// non-lgv-poitiers-limoges.fr Association de promotion de la LGV : http://tgv-plb.asso.fr
pour
> Alain Claeys Le député-maire PS de Poitiers est le principal avocat de la LGV Poitiers-Limoges dans la région. Il souhaite placer la gare multimodale de Poitiers au cœur d’un nœud ferroviaire dans la perspective d’une poursuite de la ligne à l’Est jusqu’à Lyon. > Catherine Coutelle La députée PS de la 2e circonscription de la Vienne défend le projet avec une réserve sur le financement. « Il ne me semble plus possible d’imaginer que ces infrastructures particulièrement coûteuses soient financées par l’État et les collectivités territoriales, seuls », écrivait-elle l’an dernier.
indécis
> Ségolène Royal Après avoir longtemps affiché son scepticisme, la présidente PS de Poitou-Charentes a changé de stratégie en début d’année : la Région est à présent officiellement favorable au projet mais elle ne veut pas le financer, comme pour la ligne Tours-Bordeaux. « Le projet actuel de RFF n’a pas encore démontré sa pertinence sur le plan de sa rentabilité économi- que », écrivait-elle en 2009. « La Région soutient ce projet essentiel pour le Limousin », précise-t-elle maintenant. > Jean-Pierre Raffarin L’ancien Premier ministre qui a lui-même mis le projet sur les rails il y a neuf ans fait désormais campagne contre la LGV Poitiers-Limoges mais sans le dire franchement. A un peu plus d’un an des sénatoriales, il conditionne son soutien à la construction très hypothétique d’une gare dans le Montmorillonnais : « Ou on a une gare et la LGV a un sens ou on n’a pas de gare et le développement du TER peut résoudre la question… »
contre
> Jean-Michel Clément Le député PS de la troisième circonscription (Sud Vienne) plaide depuis longtemps pour un abandon du projet : « Les territoires ruraux sont oubliés pour ne pas dire sacrifiés. Par ailleurs, le temps gagné ne serait pas énorme, et disproportionné, par rapport au coût », expliquait-il l’an dernier. > Yves Bouloux Le maire DVD de Montmorillon et président de la communauté de communes du Montmorillonnais s’oppose à la LGV défend le projet de mise à 2X2 voies de la RN 147 entre Poitiers et Limoges. > Robert Rochaud Le porte-parole des élus écologistes de Poitou-Charentes précise que les Verts ne sont « pas opposés par principe au TGV » : « L’urgence, ce n’est pas la LGV Poitiers-Limoges. L’urgence est de moderniser la ligne Poitiers-Limoges. »
« C’est un projet politique qui n’a pas de sens ; l’impact environnemental est colossal », estime Thierry Ferreira, à Iteuil.
Au fond de son jardin, un champ de blé s’étend jusqu’à une haute haie. C’est là, à environ 250 mètres de la maison de Thierry Ferreira que doivent s’élever le remblai et le viaduc permettant à la LGV Poitiers-Limoges de franchir le Clain, à proximité du Port, à Iteuil, pour se raccorder à l’actuelle ligne ferroviaire Paris-Bordeaux. Quand il a choisi d’acheter ce petit bout de verdure avec son épouse, il y a douze ans, c’était pour « son côté calme et bucolique », précise cet enseignant-chercheur de l’Université de Poitiers. À l’époque, il n’était pas encore question de cette LGV… « Je ne suis pas inquiet parce qu’on peut partir même si notre maison est maintenant invendable », assure Thierry Ferreira. « Mais il y a des gens ici qui se retrouvent piégés. Les voisins ne dorment plus. L’agriculteur en face se retrouve avec une exploitation coupée en deux que son fils ne pourra pas reprendre… Ce projet va tout détruire. » Dans cette aventure, ce riverain estime avoir été « déniaisé » : « Si j’avais encore des illusions sur la politique, je les ai perdues.Tous les feux sont au rouge mais le projet continue d’avancer. » Il juge surtout le projet coûteux et inutile. Donc plus difficile encore à accepter.
Le Monde Libertaire gratuit n°36, le quinzomadaire de la Fédération Anarchiste, sera bientôt diffusé dans les rues de Poitiers. Quelques exemplaires seront aussi déposés au Biblio-café de Poitiers.
En attendant, vous pouvez le consulter/télécharger sur notre site, au lien suivant :