[86] De l’élasticité du capital variable

86 –  Le chômage en hausse de 0,7 % en février dans la Vienne

La situation de l’emploi s’est à nouveau dégradée dans la Vienne en février où on enregistre une augmentation de + 0,7 % du nombre de demandeurs d’emploi, soit 17.154 personnes, après une forte hausse de + 2,1 % en janvier. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi de catégorie A (actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi) s’établit à 78.653 en Poitou-Charentes. Ce nombre augmente de + 0,1 % par rapport à fin janvier (+ 9,1 % sur un an). Pour les autres départements de la région : Charente (- 1,6 %), Charente-Maritime (+ 0,6 %), Deux-Sèvres (+ 0,6 %).

Dépêche Nouvelle République, 26 mars 2013

[Poitiers] Débauche de fric pour les tablettes numériques à l’école

NdPN : après la distribution de gadgets numériques (de consternantes tablettes que nous évoquions dans cet article de janvier) au collège de Saint-Gervais-les-Trois-Clochers, à l’école Tony Lainé en octobre 2012, et à une classe de 6ème du collège Ronsard à Poitiers, voici donc distribué ce gadget ridicule au lycée du LPII à Poitiers. Pour la bagatelle de 750.000 euros… La région sait se montrer généreuse. Si les capitalos du numérique se frottent les mains, les parents d’élèves de la vingtaine de classes supprimées dans la Vienne apprécieront les priorités des institutions… Pour l’occasion, Ségo pose pour les photographes son égo boursouflé de politicarde – elle ne devrait d’ailleurs pas tarder à sortir un bouquin sur son « courage » (défense de rire). A la fin de l’article, on appréciera aussi le bon gros greenwashing dont se pare cette action de promotion pour un gadget technologique, dont l’extraction des composants participe pourtant notoirement à la dévastation écologique et sociale, et dont on ne souhaiterait pas à son pire ennemi les conditions de fabrication. L’horreur capitaliste repeinte en vert, avec les mômes comme cobayes. Bravo la région, et bravo la NR pour cette belle publicité.

Le LPII : premier lycée tout numérique

Ségolène Royal a remis les tablettes aux élèves. – (Photo Patrick Lavaud)

Il y a vingt-cinq ans, René Monory distribuait des ordinateurs dans les collèges de la Vienne pour les mettre au diapason du futur. Aujourd’hui, Ségolène Royal remet des tablettes numériques aux élèves du lycée pilote innovant international (LPII) de Jaunay-Clan, pour les aider « à devenir des acteurs du monde ». Rien n’a vraiment changé.

Ce n’est pas un jouet

Le LPII, qui fête justement son 25e anniversaire, devient donc le premier lycée tout numérique. La Région a investi 750.000 € pour acheter les 650 tablettes, les serveurs informatiques, installer le wifi, etc. Un chiffre sur lequel la présidente du conseil régional a fortement insisté, vendredi soir, au moment de remettre le matériel. Ce n’est pas un jouet, « c’est un outil de travail, auquel il faut faire attention et dont on attend des résultats ». En clair, pour ne pas faire de jaloux dans les autres lycées du Poitou-Charentes, il faudra rendre des comptes sur le bénéfice pédagogique de cette innovation, « parce qu’il s’agit d’argent public » : « A vous de prouver que c’est un investissement judicieux. » Enseignants et élèves ont désormais la pression du résultat. L’outil permettra « d’optimiser le temps scolaire », assure la proviseure, Évelyne Azihari. Il offrira la possibilité de mettre en place des parcours pédagogiques différenciés, du travail interdisciplinaire et d’adhérer encore mieux au projet éducatif numérique européen (Living Schools Lab). Il permettra, enfin, d’économiser le papier des manuels scolaires et de milliers de photocopies. Quoi de plus normal dans une région qui se dit verte.

Philippe Bonnet, 26 mars 2013

[Projet LGV Poitiers-Limoges] Et bim !

NdPN : à nous d’amplifier la contestation pour que ce projet aussi débile que nuisible ne passe pas !

86 –  La LGV Poitiers-Limoges serait mal classée

Selon le portail des transports publics MobiliCités, la commission Duron chargée par le gouvernement de hiérarchiser les projets du Schéma national des infrastructures de transports aurait établi un premier tri dévaforable à la LGV Poitiers-Limoges reléguée « en bas du classement ». La commission présidée par le député du Calvados Philippe Duron devrait publier sa liste définitive en juin 2013.

Dépêche Nouvelle République, 25 mars 2013

Digression sur deux sondages

attention manipulationDeux sondages réalisés par un institut privé de décérébration, au nom pourtant sympathique de Brulé Ville et Associé (BVA), pour Le Figaro et pour Le Parisien/Aujourd’hui en France, annoncent aujourd’hui des chiffres consternants.

Entre autres résultats, on y apprend que 75% des Français-es seraient pour le développement de la vidéosurveillance dans les centres-villes, dans les transports et les lieux publics ; et que 83% seraient favorables à une l’interdiction légale du port visible de tout signe d’appartenance religieuse ou politique dans les entreprises privées.

Ces publications sont sensées refléter cette « opinion publique » à laquelle les dominants recourent invariablement, pour justifier leur misérable aspiration à nous contrôler, à nous exploiter, à nous dire ce qui est bon pour nous mais n’est bon que pour eux.

L’opinion, pour se construire, nécessite le retour d’expérience, l’échange, la confrontation d’idées, l’argumentation, le débat, des pratiques élaborées, discutées et critiquées ensemble. Bref, une dynamique sociale.

Or force est de constater la négation par l’Etat de tels espaces de débat social. Je ne parle pas des salons de thé, des cafés philo ou des soirées où l’on refait le monde autour d’un bédo ou d’un pack de bières, mais d’espaces décisionnels réels, débouchant sur l’usage réel des moyens de produire ce dont nous avons besoin.

Squats politique, occupations de la rue, occupations d’usines et de terres agricoles sont systématiquement la cible de descentes des gros bras en uniforme de l’ordre dominant, qui ne tolère pas que la réflexion sociale se fasse en-dehors de son cercle restreint de pseudo-« élites », de prétendus « représentants du peuple ». Ainsi, sur Poitiers, le moindre rassemblement au contenu un tant soit peu critique fait désormais l’objet de contrôles d’identité, voire d’arrestations, voire de condamnations à la prison, sous prétexte de « manifestation illégale ».

« Les pensées de la classe dominante sont aussi les pensées dominantes de chaque époque » (Marx/Engels, in L’idéologie allemande). La prétendue « opinion publique », qui serait « révélée » par les sondages pour mieux être appliquée par les « élus« , n’est que l’opinion additionnée d’individus atomisés, privés de toute possibilité matérielle de réflexion collective, ne s’exprimant que dans des isoloirs et confiant ce qui leur reste d’espérances à une urne.

L’opinion majoritaire, au sein de cette société misérable, se réduit invariablement, quand elle s’applique à l’échelle collective, à la reproduction des schémas idéologiques, sociaux et affectifs… inculqués de force par l’océan du message idéologique du pouvoir, dont le coeur est le contrôle social et la répression (ainsi que l’illustrent les deux sondages évoqués plus haut).

Ce message autoritaire est aussi bien porté par l’institution familiale, reproduisant à son échelle les exigences du système autoritaire, que par les institutions scolaire, médiatique et publicitaire. Regarder la télévision est devenu l’activité humaine la plus importante après le sommeil et devant le travail, à l’échelle d’une vie humaine. Les médias sont un dispositif d’aliénation dans lequel les sondages, loin de se cantonner à un simple rôle « informatif »,  jouent un rôle de persuasion active. S’ils « sondent » les esprits des sondé-e-s, ce n’est pas tant pour y trouver des pensées nouvelles, que pour valider la présence de pensées imposées, et immiscer plus encore ces pensées dans les esprits de tou-te-s les autres. Sous la neutralité, la neutralisation.

Plus généralement, la grande astuce légitimatrice du pouvoir autoritaire dit démocratique est sa capacité à se justifier par le recours au mythe d’un « peuple », qui n’a jamais été que la masse indistincte des esclaves contraints et formatés pour servir. Les « consultations citoyennes » n’ont jamais consisté qu’en une validation de l’existant, de décisions déjà prises par les dominants. Tout comme les sondages, les élections ne proposent qu’une alternative entre des pseudo-choix, dont le fond idéologique commun est présenté comme allant de soi. Rose, bleu, vert, rouge ou blanc, aucune pub, aucun bulletin, aucun drapeau ne peut masquer complètement le néant, la misère noire du monde présent.

La seule alternative réelle consiste en la réppropriation sociale réelle des décisions, et la conquête des moyens réels de satisfaire nos besoins. Ce qui suppose une lutte radicale et pratique contre les catégories de pensée diffusées par le pouvoir, parce qu’elles baignent toutes dans le même jus de l’aliénation.

La société n’est pas une et ne le sera, fort heureusement, jamais. L’Etat, la Nation, l’Opinion, la Neutralité journalistique et autres fadaises d’un discours de mythe unitaire, ne pourront jamais occulter tout à fait que subsistent des clivages irréductibles dans nos choix sociaux : hiérarchie ou égalité, exploitation ou partage, compétitivité ou coopération, pouvoir sur les autres ou pouvoir de faire avec les autres ? Toutes les opinions ne sont pas également respectables et légitimes : celles qui consistent à justifier que des gens soient exploités et dominés ne sont pas acceptables. Les discours et les lois s’appuyant sur « l’opinion » pour justifier le flicage et la répression ne méritent que notre mépris.

Nous avons choisi notre camp, celui de la liberté. Les sondages peuvent bien asséner que le projet totalitaire de contrôle social, de répression et d’exploitation a l’avis favorable de l’opinion à 99% : ne serions-nous que « les 1% », nous affirmerions encore que nul-le n’a la légitimité de nous représenter, de nous imposer ce dont nous ne voulons pas. Nous ne représentons personne d’autre que nous-mêmes et n’imposons à quiconque nos choix de vie. Vidéosurveillance et répression des idées sociales sont une violence pour tout-e-s, face à laquelle tout le monde est légitime à se défendre, par tous les moyens jugés adéquats.

Juanito, Pavillon Noir (FA 86), 25 mars 2013

[Loudun] Rythmes scolaires : un comité créé

Rythmes scolaires : un comité créé

Les parents d’élèves, le corps enseignant et les élus se réunissaient vendredi pour se féliciter du maintien de la classe à l’école du Martray. « Il faut défendre l’école sur la qualité de vie et non sur le nombre. Les moyens mis en place, ici, sont bien utilisés puisque les résultats d’évaluation sont dans la moyenne nationale. De plus les effectifs à venir sont stables », souligne la directrice Annick Dignac.

« Nous sommes heureux que l’académie ait pris en compte les besoins et les problèmes spécifiques de cette école. Mais nous nous associons au combat que continue à mener les RPI de Mouterre-Silly, de Craon et Saint-Jean-de-Sauves, pour qui, la distribution semble inégale puisque cette dernière a le double de population par rapport à Monts-sur-Guesnes », constate le maire Elefthérios Benas. Il a par ailleurs confirmé que la réforme des rythmes scolaires se ferait à la rentrée 2014: « Nous allons créer un comité de pilotage avec pour chaque établissement : le directeur, un représentant des enseignants, des parents d’élèves, des ATSEM, du conseil général, de la CCPL, des transports Véolia, de l’académie, des délégués départementaux de l’Éducation nationale ainsi que les services de la mairie et moi-même, puis plus tard nous ferons aussi appel aux associations afin de trouver des solutions grâce à la concertation mise en place. »

Nouvelle République, 25 mars 2013