Archives de catégorie : Ni patrie ni frontière

[Poitiers] Menaces d’expulsion sur des étudiants étrangers

 (Poitiers) Menaces d’expulsion sur une dizaine d’étudiants étrangers

Publié le 14 février 2012

 

Entre 8 et 10 étudiants ou doctorants étrangers de l’université de Poiters ont reçu récemment de la part de la préfecture de la Vienne une obligation de quitter le territoire français ( OQTF) Pour des motifs aussi divers que «l’insuffisance des ressources» ou «l’absence de caractère réel et sérieux des études… » Des décisions qu’ils contestent et jugent arbitraires. La NR le sa rencontrés. Un dossier à lire demain dans les pages Poitiers de la Nouvelle République.

La Nouvelle République, 13 février 2012

Étudiants ou doctorants, ils ne veulent pas partir

Une dizaine d’étudiants et de doctorants de l’université de Poitiers sont actuellement sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français. Rencontre.

Leur combat est en train de prendre de l’ampleur. Un combat qu’ils placent sur le terrain des droits de l’homme, parmi lesquels le choix de leurs études. Désirée, Aziza, Elyes et Pascale sont étudiants, doctorants ou déjà docteurs, à Poitiers, et donc pour certains salariés de l’université. Récemment, au motif, par exemple, que rien ne prouvait « le caractère réel et sérieux » de leurs études, la préfecture leur a fait parvenir une OQTF (Obligation de quitter le territoire français). Pour Elyes, Tunisien, doctorant, chargé d’enseignement, en France depuis 2006, « la préfecture se permet de prendre des décisions illégales, servant uniquement des intérêts politiques, partisans. On a le sentiment que l’État de droit est bafoué ».

“ Il faut aller au bout ”

A ses côtés, sa compatriote, Aziza, sur le sol français depuis 2002, titulaire d’un DEA d’histoire et d’un master de sociologie se sent aujourd’hui « humiliée. Pour obtenir le renouvellement d’un titre de séjour, on est obligés d’exposer notre vie privée. On cherche à savoir qui est pacsé, qui est marié, etc. On est soupçonné à tout moment. Il faut passer devant une commission. C’est parfois un calvaire. » Pour Désirée, Salvadorienne, et Nicolas, son compagnon français, la situation faite actuellement aux étudiants étrangers en France relève aussi de l’humiliation. « Pour l’administration, je n’existe pas alors qu’on vit ensemble depuis quatre ans… » déplore le jeune homme. Soutenus par des associations étudiantes, dont Soledev (Solidarité des étudiants pour le développement) tous veulent rester combatifs ; persuadés au final qu’on fera droit à leurs demandes. « On ne va pas lâcher l’affaire, assure Matthieu Bouchet-Walogne, président de Soledev, il y a dix cas connus, c’est sans doute plus car pour certains en parler c’est déjà s’exposer à un risque. Mais le corps enseignant, les personnels de l’université sont de notre côté. Il faut se battre, ne pas hésiter à recourir. Il faut aller au bout. » La semaine passée, le vice-président des relations internationales de l’Université, Hervé Sabourin, a rencontré à plusieurs reprises le représentant de l’État pour traiter cette question, au cas par cas. Les étudiants et les doctorants qui ont décidé de contester les décisions qui les frappent souhaiteraient évidemment que la situation s’apaise. « En cinq mois, il y a eu pas moins de quatre textes concernant les étrangers », remarque Elyes. « Je crois que tout cela est contre productif, renchérit Aziza, en période préélectorale, il faut faire du chiffre. En plus, tout cela coûte cher ».

Le préfet a aussi un droit de regard

Par la voix de son secrétaire général, Jean-Philippe Setbon, la préfecture de la Vienne a réagi à nos questions. « Rien à voir avec les récentes circulaires Guéant, annonce le représentant de l’État. Nous avons entre 8 et 10 étudiants concernés par une circulaire du 7 octobre 2008. » Celle-ci a pour objet de préciser les modalités d’examen du caractère réel et sérieux des études à l’occasion des demandes de renouvellement des cartes de séjour portant la mention « étudiant ». « Nous nous voyons trois à quatre fois l’an avec le vice-président chargé de l’internationalpour des cas spécifiques, poursuit le secrétaire général, notre point d’opposition est le suivant. L’université considère qu’elle est seule apte à juger du caractère sérieux des études. Nous, nous produisons de multiples jurisprudences du Conseil d’État qui disent que le préfet doit s’assurer du sérieux et de la cohérence des études ».

Étudiants pendant des années

En clair, la préfecture entend ainsi éviter qu’un étudiant reste « des années et des années étudiant ». Pour les doctorants, un autre problème est à prendre en considération. « Ils peuvent se voir délivrer un titre spécifique qui leur permet de travailler avec une convention d’accueil à visa scientifique. » Sur plusieurs cas, la préfecture concède qu’elle a été ou pourrait être amenée à revoir sa position. « Mais attention, prévient Jean-Philippe Setbon, toutes les situations ne vont pas s’arranger. »

Jean-Michel Gouin, La Nouvelle République, 14 février 2012

Vu sur le blog de RESF 86 – antenne universitaire

[Tunisie] Témoignage d’un français emprisonné sous Ben Ali

Torturé sous Ben Ali, gracié après la révolution tunisienne, un Français raconte

Condamné pendant l’ère Ben Ali sur la base d’aveux extorqués sous la torture, le Français Fabien Neumann, gracié par le nouveau régime, vient de rentrer chez lui après trois ans de prison en Tunisie. Il doit sa liberté au combat acharné de sa mère et à la révolution tunisienne.

Photo d'archives non datée de  Fabien Neumann et de sa mère Martine

Photo d’archives non datée de Fabien Neumann et de sa mère Martine

« Je me sens redevable envers la révolution », dit à l’AFP ce brun de 30 ans, Assis aux côtés de sa mère Martine et de sa soeur au domicile familial, en Rhône-Alpes.

Début février, après le premier anniversaire de la chute de Ben Ali, le président Moncef Marzouki a ordonné par décret la libération de Fabien et de deux autres détenus français condamnés pour trafic de stupéfiants et victimes de sévices, a confirmé le Quai d’Orsay, exprimant « sa satisfaction quant à leur libération ».

« Je veux remercier le président Marzouki et l’ambassadeur (de France) Boris Boillon de m’avoir sorti de prison », insiste Fabien. « J’ai fait une bêtise, c’est clair, mais j’ai payé trop cher », déclare-t-il.

En octobre 2008, cet éducateur jeunesse au casier vierge est arrêté près de Tunis en possession d’une cargaison de haschich. Sa première expérience de « passeur » tourne au cauchemar. Il avoue, mais cela ne suffit pas.

Les douaniers le torturent pendant plusieurs jours. « Ils croyaient que j’étais Algérien », dit-il. « Le premier soir, ils m’ont frappé pendant des heures, ils me disaient +on va tout te faire+, +on va te faire disparaître+. J’ai cru qu’ils allaient me tuer », raconte-t-il. « Ils m’ont électrocuté au genou avec une batterie, ils me frappaient à coups de bâton. Dans la salle d’interrogatoire il y avait du sang sur les murs ».

« A trois heures du matin un Gars est venu les engueuler et les a mis dehors. Il m’a dit de me rhabiller, m’a offert une cigarette. Je me suis dit +c’est terminé+. Mais après dix minutes, il m’a dit: +tu vas dire la vérité+. A lui tout seul il m’a frappé plus que les cinq autres réunis ». « A six heures du matin, la femme de ménage est arrivée, elle m’a craché dessus », se rappelle-t-il.

Alerté le surlendemain, le consulat intervient: les tortures cessent. Mais à l’époque, « les autorités françaises se sont gardées de dénoncer le traitement infligé à leur ressortissant », affirme l’ONG Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat).

Fabien signe des aveux en arabe, y compris sur des faits qu’il n’a pas commis. Il est condamné à 40 ans de prison, puis à dix en appel. Il passera plus de trois années à la prison de Mornaguia, près de Tunis.

« Moi j’ai toujours été bien traité en prison grâce à ma nationalité. Et puis je me suis adapté pour éviter les ennuis ».

Mais les récits de mauvais traitement sont légion parmi les détenus.

« J’ai vu quelqu’un qui avait les genoux percés. Des gamins se font arracher les ongles pour une barrette de shit. La corruption, les tabassages dans les commissariats, c’est normal là-bas. Un détenu qui s’est fait violer, il ne s’en cache pas », assure Fabien. « J’ai failli craquer », avoue-t-il. « Parfois je n’avais pas de parloir pendant deux mois. Mon moteur, c’était ma mère », qui, jusqu’à l’épuisement, frappera à des dizaines de portes pour le faire sortir.

Libre depuis quelques jours, Fabien est pressé de tourner la page, de trouver du travail, « peut-être dans une association d’aide aux détenus ».

« J’étais content de sortir, mais malheureux aussi de laisser derrière moi des gens qui n’ont pas la chance comme moi d’être Français », dit-il. Il pense aussi à la « cinquantaine de binationaux encore derrière les barreaux » pour qui il espère une grâce.

L’avocate tunisienne de Fabien, Radhia Nasraoui, a porté plainte fin 2011 contre ses tortionnaires. « J’aimerais qu’ils fassent une longue peine. Mais même s’ils vont en prison ils n’y resteront pas longtemps, déclare Fabien. Et ces pratiques vont durer encore un moment. Les policiers sont restés les mêmes après Ben Ali ».

AFP, 17 février 2012

[Honduras] Incendie au pénitencier : la police aurait tiré sur les prévenus au lieu de les aider

Honduras : l’incendie dans le pénitencier à Comayaga a fait 364 morts

L’incendie qui a ravagé une prison à Comayaga au Honduras, à une centaine de kilomètres au nord de la capitale Tegucigalpa a fait 364 morts. Une prison qui hébergeait presque 900 détenus, soit le double de sa capacité. Il s’agit apparemment d’un incendie accidentel, et pas d’une mutinerie. Mais personne, semble-t-il, n’est venu en aide aux prisonniers, bien au contraire.

Avec notre envoyé spécial à Comayaga, Patrice Gouy

Selon un film vidéo amateur envoyé à la presse, la police aurait tiré des coups de feu contre les détenus plutôt que de les aider alors que l’incendie se propageait dans la prison. Certains gardiens ont refusé d’ouvrir les grilles des cellules, abandonnant les prisonniers à leur sort.

REUTERS/Stringer

La Commission interaméricaine des droits de l’homme a annoncé l’envoi d’une délégation pour enquêter sur les raisons de cet incendie. L’hypothèse du court-circuit est retenue néanmoins, le maire de la ville, Paola Castro a déclaré avoir reçu l’appel d’un prisonnier qui lui a dit : « Il va y avoir un incendie dans la prison et nous allons tous mourir carbonisé».

Elle a aussitôt prévenu les pompiers qui n’ont pu accéder aux bâtiments compte tenu des mesures de sécurité. Les familles de prisonniers refusant que les corps des victimes soient transportés à Tegucigalpa, la capitale, ont défoncé la porte du pénitencier et se sont affrontées aux agents de sécurité.

Le président José Lobo a promis une aide économique à toutes les familles des victimes pour régler les frais d’enterrement.

RFI, 16 février 2012

mise à jour : le témoignage d’un rescapé

[Genève] « Cassé = gratuit »

[Genève] Sabotez le monde pour la gratuité !

Vandalisme à Genève – Des « terroristes de distributeurs » sévissent

Pas moins de 160 machines à billets ont été mises hors service à cause d’actes de malveillance. Les Transports publics genevois vont porter plainte.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1329341716.jpgLes motivations du « commando » ont le mérite d’être claires.

Les usagers des Transports publics genevois (TPG) ont une nouvelle fois fait la grimace hier. Mais, cette fois, le nouvel horaire des TPG n’y est absolument pour rien. La raison de leur courroux ? L’impossibilité d’acheter un billet valide auprès des distributeurs. En effet, 160 des 650 machines du réseau ont été mises hors service dans la nuit de dimanche à lundi par des actes de vandalisme.

« Vu l’organisation, il s’agit d’une véritable opération commando. Nous avons été victimes de terroristes de distributeurs », fulmine Philippe Anhorn, porte-parole de la régie publique. Les distributeurs ont été rendus inutilisables avec de la colle. Des plaques de bois taillées au format carte de crédit ont même été enfoncées dans certains d’entre eux.

« Sabotez le monde pour la gratuité ! »

Mardi, certaines machines n’étaient toujours pas exploitables et portaient les stigmates de l’attaque. « Cassé = Gratuit », peut-on lire sur l’une d’entre elles à Plainpalais. Deux arrêts plus loin, aux Augustins, le texte est plus éloquent. Le distributeur porte l’inscription « Sabotez le monde pour la gratuité ! »

Ces actes de rébellion ne sont pas signés. Mais les TPG ne désespèrent pas de mettre la main sur les voyous. « Nous allons déposer plainte, lance Philippe Anhorn. Il faudra 70 heures de travail et environ 5000 francs de fournitures pour assurer un retour à la normale. » La perte sur le chiffre d’affaires est également évaluée à 40’000 francs par jour. En revanche, les usagers qui n’auront pas pu valider leur ticket à cause de cet incident pourront compter sur la souplesse des contrôleurs, promet le transporteur.

Leur presse /20 Minutes Online, 14 février 2012/

Les envahisseurs

Les envahisseurs

15 Février 2012 Par philippe alain

Des êtres inconnus venus d’une planète en train de mourir

Leur destination : la terre

Leur dessein : en faire leur univers.

Claude Guéant les a vus. Il les a même rencontrés.

Pour lui, tout a commencé au cours d’une nuit passée sur une route perdue, dans une campagne électorale, à la recherche d’un raccourci vers le front national qu’il ne trouva jamais.

Fidèle parmi les fidèles de l’homme aux oreilles pointues qui brigue un second mandat, Claude Guéant, vient donc de sceller un pacte avec les envahisseurs.

On le voit sur cette photo en train de serrer la main de leur chef, dissimulé derrière une burqa de camouflage, concrétisant ainsi le marché passé pour assurer la réélection de Nicolas Spock Sarkozy.

Au second plan, une serpillière géante à franges s’est mis une tête humaine pour mieux nous tromper lorsqu’elle débarquera sur terre. Au troisième plan, une sorte d’homme crapaud avec une grosse boule de billard sur la tête observe la scène.

Mais quelque chose cloche sur cette photo.

Alors que n’importe quel humain serait terrifié à la vue de ces monstres, Claude Guéant, lui est tout sourire, ravi, radieux même.

Nous avons pu nous procurer un gros plan de la poignée de main entre l’arbre qui cache la forêt et Claude Guéant.

 Horreur, l’auriculaire de Claude Guéant est … droit dans ses bottes, comme un Juppé…

Nous avons donc la preuve irréfutable que Claude Guéant, lui aussi est un envahisseur venu d’une autre civilisation.

Sa sortie sur les civilisations qui ne se valent pas n’est donc pas qu’un dérapage ou un simple avertissement.

C’est en fait tout un programme. Ce qui nous attend est terrifiant. Au secours, au secours…

Photo de Charles Platiau/ REUTERS: Claude Guéant et un gendarme en tenue de camouflage lors d’une visite d’une centrale nucléaire

Le générique original de la série: http://www.dailymotion.com/video/x84nla_generique-les-envahisseurs-david-vi_shortfilms

Vu sur Mediapart, blog de Philippe Alain, 5 février 2012