Archives de catégorie : Okupa y resiste

Ce n’est pas une crise, c’est le capitalisme !

« If I can’t dance I don’t want to be in your revolution » – Emma Goldman

Le capitalisme, rapport social de domination, se combat aussi en vivant la contestation par l’amour, la fête et le jeu.

C’est ce que nous rappellent ces femmes et ces hommes, en Espagne, qui entrent dans des supermarchés, des banques et des sièges d’entreprises prédatrices.

Qu’on comprenne ou non l’espagnol, ça fait du bien !

[86] Suppressions de classes et de postes de rased : la lutte paye, la lutte continue !

Le Martray garde son poste d’enseignant

Le risque de suppression de deux postes à l’école du Martray avait décidé  les parents à se mobiliser. A leur arrivée, une bonne surprise les attendait…

Une nouvelle fois, la rentrée 2012 à l’école du Martray semblait s’annoncer difficile : les propositions de l’inspection académique prévoyaient la suppression de deux postes, un poste d’enseignant ainsi qu’un poste en surnuméraire.

Les parents d’élèves et les élus, ayant déjà vécu cette menace l’année dernière, ont immédiatement réagi. « Habituellement plusieurs semaines séparent l’annonce de la décision, ce qui n’est pas le cas cette fois-ci puisque l’annonce a été faite mardi dernier et que la décision sera prise mardi », a précisé Philippe Vivier, représentant de la FCPE, en ouverture de l’assemblée générale, qui s’est déroulée vendredi soir en présence des parents d’élèves et de Marie-Anne Chauveau, adjointe au maire. Les arguments étaient prêts, 154 élèves figuraient sur les listes de la rentrée 2011, 153 étaient inscrits pour 2012, la suppression d’un poste d’enseignant obligeait donc une répartition à 6 classes de 25,5 élèves. Les différents courriers émanant aussi bien de la mairie que de la FCPE semblent avoir fait leur effet puisque lundi soir vers 23 heures, de source syndicale, la suppression du poste d’enseignant n’était plus à l’ordre du jour. Une confirmation qui a été apportée mardi matin par Jean-Marc Lamothe, directeur de l’école du Martray, aux parents ainsi qu’aux différents élus qui s’étaient rassemblés devant l’école en signe de protestation.

Le poste Rased supprimé

En revanche, le poste en surnuméraire qui rentrait dans le cadre du Réseau d’aides spécialisées aux enfants en difficulté (Rased) ne sera pas maintenu. Il apportait pourtant « un soutien déterminant aux enfants en difficulté et permettait de prendre en compte la spécificité du Martray qui accueille les enfants du voyage, en leur fournissant un enseignement adapté ». Le maire Elefthérios Benas dit « rester néanmoins vigilant » : « Nous avons sauvé ce poste, mais nous sommes attaqués sur tous les fronts. »

Corr. Marie-Pierre Pineau

Des moutons à la place des écoliers

Les élus et parents d’élèves d’Adriers ont mené hier une action spectaculaire pour obtenir le maintien des trois classes de leur école. Aucun enfant n’est entré dans l’établissement, dont l’accès était transformé en enclos pour une dizaine de moutons, tandis qu’une manifestation rassemblait une soixantaine de personnes sur la rue.

« Si cette école ferme, il ne nous restera que des moutons, résume le maire Philippe Rose, qui était encore en réunion lundi, à l’inspection d’académie : Ils me disent que la décision n’est pas encore prise. Actuellement, nous avons 56 enfants. 12 partent au collège, il n’y a pas de redoublants. Le Rectorat recense 48 élèves en septembre, mais moi j’en compte 53. » Actuellement, les enfants sont répartis en trois classes à plusieurs niveaux : une pour les maternelles, une pour les CP-CE1 et la troisième du CE2 au CM2. « La qualité d’enseignement est très bonne dans cette école, mais elle va se dégrader avec la fermeture d’une classe, s’inquiète Jean Charry, père de deux écoliers, maraîcher installé récemment dans la commune : elle participe aussi à créer le lien social, on se connaît tous, c’est un très bon moyen d’intégrer les nouveaux arrivants ». « L’école est indispensable aux autres activités de la commune, reprend le maire. Nous y avons d’ailleurs consacré 150.000 € ces dernières années. » En septembre 2009, l’école avait déjà perdu une classe. Cette fois-ci, les manifestants se disent déterminés « à se bagarrer ».

Le même nombre de classes d’école à la rentrée 2012

Plusieurs postes qui devaient être supprimés en zone rurale ont été maintenus au nom de l’aménagement du territoire mais l’aide spécialisée a été sacrifiée.

Nicolas Dupont-Aignan qui avait placé son déplacement de campagne à Millac sous le signe de la défense de l’école rurale, lundi, va se sentir pousser des ailes… L’inspection académique a en effet renoncé hier à fermer quatre classes dont elle avait initialement envisagé la fermeture à Dangé-Saint-Romain, Paizay-le-Sec, Millac et Saint-Macoux.

Le directeur des services de l’Éducation nationale de la Vienne assure toutefois qu’il n’y a pas de lien de cause à effet. Il se trouve qu’il a été sensible aux arguments avancés par les cinq maires du Sud-Vienne et le député de la circonscription qu’il a reçus, avant-hier : « Je n’ai pas décidé de fermetures dans les secteurs les plus fragiles », explique Christian Arnaud. « A Millac, nous maintenons deux classes pour 20 élèves pour éviter d’aboutir à une classe unique. C’est un geste très fort. Je peux me le permettre sur un cas particulier mais ça ne peut pas être la règle. »

«  Il n’y a pas que des calculettes et des moyennes  »

Le responsable doit en effet « rendre » 13,4 postes à son administration à la rentrée prochaine dans le primaire malgré une hausse attendue de 31 élèves. « La réflexion n’a pas uniquement porté sur les chiffres ; des arguments qualitatifs sur le maintien de structures en milieu rural ont été retenus », se félicite Laurent Cardona, du syndicat SE-UNSA de la Vienne. « Il n’y a pas que des calculettes et des moyennes… En cela, nous avons été entendus. » Certains chiffres n’en restent pas moins pertinents. Le directeur académique évoque le taux d’encadrement (23,39 élèves pour un enseignant en 2011 contre 23,41 en 2012) pour se féliciter de sa stabilité. Il rappelle aussi que le nombre de 1.498 classes restera inchangé. « Nous avons fait le choix de prélever des postes hors classes, sur les réseaux », ajoute-t-il en expliquant que l’aide personnalisée compense la suppression de 14 des 77 postes spécialisés dits RASED. Cet argument, le représentant de l’UNSA le juge « fallacieux ». La marge de manœuvre pour parvenir à l’équilibre, l’Éducation nationale la trouve aussi dans l’accueil des jeunes enfants en maternelle. Il y a dix ans, près de 50 % des moins de 3 ans étaient scolarisés ; ils ne sont plus que 6 % à l’être.

en savoir plus

Les ouvertures et les fermetures de classes

> Ouvertures de classes : Latillé (maternelle), Buxerolles (Bourg), Châtellerault (Antoigné), Poitiers (Brel), Poitiers (Daudet), Vivonne (Langevin-Wallon), Vouneuil-sur-Vienne (Pagnol), Lathus-Saint-Rémy (Thévenet), RPI de La Chapelle-Moulière, Lavoux et Liniers. > Ouvertures conditionnelles : Vouneuil-sous-Biard (Cousteau) et Chabournay-Charrais. > Fermetures de classes : Châtellerault (Les Minimes), Lussac-les-Châteaux (Rostand), Quinçay, Roches-Prémarie, Rouillé, Scorbé-Clairvaux (Les P’tits Loups), Vendeuvre (Gauthier), Châtellerault (Lakanal-Littré), Nieuil-l’Espoir, Poitiers (Pagnol), Saint-Benoît (Jouenne), Saint-Georges-lès-Baillargeaux (Jolliet), Saint-Germain, Adriers (Albert), Saint-Pierre d’Exideuil (Giraud), Saint-Sauvant, RPI de La Chapelle-Viviers, Chauvigny-Pouzioux et Leignes. > Les classes maintenues in extremis : Dangé-Saint-Romain, Paizay-le-Sec, Millac et Saint-Macoux/Saint-Saviol.

Baptiste Bize

Nouvelle République, 28 mars 2012

ndPN : rassemblement de parents d’élèves ce mercredi après-midi devant la préfecture de Poitiers, à 14H30, contre les suppressions de classes et de postes de rased !

[Nantes] Un compte-rendu de la manif du 24

Manifestation du 24 mars à Nantes : guerre au pouvoir !

Posted on 25 mars 2012 by juralib

Un bref récit partiel et partial de la manifestation contre le projet d’aéroport à Notre Dame des Landes, à Nantes, le samedi 24 mars.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1332694395.jpg

Trois cortèges devaient converger vers le centre de la Métropole, en provenance du nord, de l’est et du sud.

12h30, Rond Point de Rennes, côté nord : un rendez-vous avait été lancé pour un cortège anticapitaliste (voir l’appel). Des dizaines de personnes commencent à se rassembler sous un grand soleil en attendant la colonne de tracteurs. Des militants d’Europe Écologie et des membres de l’ACIPA sont aussi présents.

Un impressionnant cortège de tracteurs est accueilli par des applaudissements, des slogans, un fumigène. Plus d’une centaine de tracteurs défilent sous nos yeux. Aussitôt, le cortège anticapitaliste se structure pour démarrer.

Ce cortège de plusieurs centaines de manifestants est créatif, actif, révolté. Les slogans sont offensifs. Beaucoup de tags, de pochoirs, de jets de peinture fleurissent tout au long de la rue Paul Bellamy. La permanence d’Europe Écologie (du député De Rugy) est redécorée, quelques militants verts viennent s’interposer, le ton monte un peu. Il faut rappeler à ce sujet les déclarations policières matraquées par ce parti plusieurs jours avant la manif dans les médias locaux : par exemple, dans un communiqué, Europe Écologie-les Verts « condamne par avance toutes les dégradations et violences qui pourraient avoir lieu avant, pendant ou après la manifestation ». (source)

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1332695204.jpg

L’hélicoptère survole ce cortège nord et en particulier les « anticapitalistes ». Des BACeux sont présents à chaque coin de rues, des flics prennent des photos depuis certains bâtiments… Mais cette surveillance est encore relativement « légère » comparée à l’hyperprésence policière qui va suivre.

Le déploiement répressif annoncé par les médias a bien eu lieu. 1500 policiers, des véhicules anti-émeutes (lanceurs d’eau), des dizaines de cars de CRS, de gendarmes mobiles, des gros groupes de dizaines de BACeux, et surtout l’hélicoptère qui survolait la manifestation avec vacarme.

Nantes n’avait jamais connu un tel dispositif policier. La terreur d’État avait été importée depuis Notre-Dame-des-Landes au cœur même de Nantes. (article de la presse bourgeoise : Nantes sur le pied de guerre avant la manif)

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1332695339.jpg

Sur le cours des 50 Otages, face à la préfecture, les trois cortèges se rassemblent. Plusieurs milliers de personnes convergent. La foule est très hétérogène. Au milieu des manifestants : des vaches, des chèvres, chevaux…

Les véhicules anti-émeute sont exhibés au niveau de la préfecture, le dispositif est impressionnant. Malgré cette intimidation, la grille anti-émeute et la préfecture sont barbouillées de terre et de purin. Une brigade de clowns fait un sketch. Après un moment de flottement, la manifestation démarre par la rue de Strasbourg. 10’000 manifestants (?) peut-être plus défilent. Le chiffre importe peu : l’offensivité créative et la participation effective et joyeuse des manifestants sont frappantes. Beaucoup de banderoles diverses et faites mains également.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1332695432.jpg

Un dragon coloré crache une fumée blanche sur les flics, sur les bâtiments officiels, sur les banques. Une Batucada joue et donne du rythme. La manifestation passe devant la mairie : des dizaines de CRS la protègent, le bâtiment est rempli de policiers. La mairie, comme le reste des bâtiments, est tout de même taggée.

La manif est toujours très créative, de nombreuses affiches sont apposées, des pubs détournées, les locaux de banques, d’agences immobilières et autres nuisibles sont « redécorés ». Les graffitis sont polyglottes : espagnols, italiens, français. L’ambiance est festive et enragée. Après une déambulation dans le centre-ville, retour sur le cours des 50 Otages pour y rester. On se fixe au niveau de la place du Cirque. Le bocage s’installe en pleine métropole.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1332695612.jpg

Les flics sont déjà en position pour nous prendre en étau : ils sont positionnés partout, bloquant toutes les rues environnantes. L’hélicoptère continue sa surveillance bruyante.

Mais la réappropriation de la ville est effective : des arbres sont plantés, les murs remplis de slogans, les banques complètement repeintes par le dragon qui crache à présent des litres de peinture.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1332695731.jpg

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1332695870.jpg

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1332695904.jpg

https://nantes.indymedia.org/attachments/mar2012/35.jpg

Les flics avaient installé pour l’occasion une caméra « 360° » sur le toit de l’Hôtel la Pérouse, pour fliquer — encore plus — tout le rassemblement. Un manifestant parvient à monter sur le toit, et sectionne le câble de la caméra sous les applaudissements de la foule. Dans la foulée, cet Hôtel de luxe est maculé de peinture rouge. Pendant ce temps, une partie de la rue commence à être dépavée. Une rangée de policiers trônent en haut d’un escalier surplombant le cours : une barricade de grilles et de bacs de végétaux est installée face à eux en bas de l’escalier, les empêchant de charger. Une grande banderole est attachée pour leur masquer la vue du rassemblement.

Des BACeux descendent pour essayer de harceler des manifestants isolés, plusieurs dizaines de personnes répliquent aussitôt et font reculer les flics.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1332696072.jpg

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1332696221.jpg

Vers 17h, un feu est allumé dans un brasero. Très rapidement, le feu s’étend, il se transforme en immense brasier qui crépite et qui explose. D’autres foyers partent, des fumigènes sont allumés. Un épais panache de fumée noire vient perturber l’hélicoptère pendant que des feux d’artifices sont tirés. Mais la peur n’est pas de notre côté : la batucada continue à donner le rythme, il y a aussi un accordéon, des gens dansent, jouent. La scène est étonnante. La fête et la révolte sont réunis. La foule est toujours hétérogène. Des flics postés en haut de l’escalier essuient rageusement des jets divers.

Les flics, malgré leur déploiement considérable semblent hésiter face à cette ambiance. Des passants se greffent aux manifestants, d’autres vont et viennent. Il n’y a plus vraiment de clivage entre manifestants et non-manifestants en cette fin de samedi après midi ensoleillée.

Avant le crépuscule, les flics décident de faire le ménage. Après des sommations inaudibles, des centaines de forces de l’ordre commencent à charger. Toutes les rues vomissent des rangées de CRS. Une charge de BAC est accueillie par une nuée de projectiles. Le risque que le cortège soit découpé par les policiers est alors grand. Le recul est rapide. Le rapport de force est trop défavorable. Malgré tout, quelques personnes allument des barricades de fortune le long du cours des 50 Otages : pneus, poubelles, cartons, palettes. Cela n’empêche pas la progression inexorable des flics. Ce qui reste du cortège s’éparpille : le long de l’Erdre, rue Paul Bellamy, place Viarme ou les BACeux chargent et interpellent.

Vers 21h, les flics contrôlent totalement la ville. Des rangées de CRS quadrillent toutes les grandes artères. En même temps, les équipes de nettoyages entrent déjà en scène : il faut aseptiser la Métropole socialiste, effacer les stigmates de cette après-midi de résistance le plus vite possible.

Les journaflics annoncent dans la soirée 7 interpellations et 5 gardes à vue. [Pour soutenir les inculpé-e-s dans la lutte contre l’aéroport de NDDL, vous pouvez aller ici.] D’autres manifestants auraient été repoussé jusqu’au Rond Point de Rennes le long de la rue Paul Bellamy. Qu’en est-il ?

N’hésitez pas à corriger, compléter ce compte rendu.

Indymedia Nantes, 25 mars 2012.

[Nantes] Répression suite à la manif contre le projet d’aéroport

[Nantes] Répression suite à la manif contre le projet d’aéroport

Posted on 24 mars 2012 by juralib

D’après la presse policière, les flics auraient interpellé 6 ou 7 personnes, 3 à 5 se trouveraient actuellement en garde à vue…

Nantes : des incidents en marge de la manifestation contre le futur aéroport

Au terme d’un rassemblement important et bon enfant contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes, quelques centaines de jeunes ont fait du grabuge.

En termes d’affluence, avec de 3.000 participants selon la préfecture à 10.000 selon les organisateurs, la manifestation du samedi 24 mars, à Nantes, contre le futur aéroport a été un succès, mais comme redouté, elle a quelque peu été entachée par les débordements d’une poignée d’anarchistes français et européens.

Des « anti-capitalistes » s’invitent à la « fête »…

À l’appel à manifester des associations hostiles au chantier, ainsi que de formations politiques et de syndicats, d’Europe Écologie au Parti de gauche, et d’Attac à la Confédération paysanne, est venu se greffer celui, largement relayé sur Internet, à former un « cortège anti-capitaliste » à cette occasion.

Vu la présence de plusieurs centaines de ces militants, pas vraiment désirée par les organisateurs, anticipant des débordements, la préfecture avait prévu un important dispositif policier, avec un quadrillage du parcours par un millier d’hommes, un hélicoptère et des canons à eaux prêts à intervenir. Rien n’y a fait.

Déjà dans le cortège, un agent en civil avait été pris à partie par des jeunes encagoulés, et l’on a pu assister à des jets de peinture et au badigeonnage en règle de commerces du centre-ville. Comme souvent, c’est surtout au point d’arrivée de la manifestation, après la dispersion du gros du cortège, qu’ont eu lieu des échauffourées, des centaines de jeunes mettant le feu à des palettes avec quantité de pétards et jetant des projectiles en direction des forces de l’ordre.

Bilan des incidents : des dégradations, deux blessés légers et sept interpellations

Vers 19h, une bonne heure après les premiers heurts, des dizaines de véhicules arrivés en renfort, les forces de l’ordre ont répliqué par des gaz lacrymogènes et ont finalement donné la charge, procédant à sept interpellations, a indiqué la préfecture, dont cinq ont débouché sur des gardes à vue.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1332631137.jpgAu commissariat central, le directeur de la sécurité publique Philippe Cussac (à gauche) et le directeur de cabinet du préfet Patrick Lapouze (à droite) sont restés sur le pont tout au long de la journée.

En soi, le bilan n’est pas gravissime, si ce n’est deux blessés légers et beaucoup de mobilier urbain dégradé, sans parler des vitrines souillées, mais ces faits ont été détestables pour les organisateurs, d’autant que la préfecture avait menacé de les tenir pour responsables en cas de débordements.

« C’est des cons, c’est nul, des gens de l’extérieur », a ainsi déploré un membre de l’Acipa, la principale association qui lutte contre la création d’un second aéroport dans l’agglomération, à trente kilomètres au nord de Nantes, entre autres sur la commune de Notre-Dame-des-Landes.

La manifestation n’en a pas moins été un succès…

Les uns s’opposent à cet aéroport, voulu par le maire PS de Nantes, Jean-Marc Ayrault, et par l’UMP, parce qu’ils le trouvent nul et non avenu, les autres parce qu’ils jugent l’addition trop salée, beaucoup y sont hostiles pour des raisons environnementales, et enfin, premiers concernés, des agriculteurs y sont farouchement opposés et pointent d’inévitables expropriations et destructions d’emplois.

Sur le fond, malgré les incidents, leur message est bien passé, dans une ambiance plutôt bon enfant. Entre 13 et 16 heures, plus de 250 tracteurs arborant des pancartes « Non à l’aéroport », des manifestants à vélo, entre autres animaux des vaches, et bien sûr des milliers de personnes à pied, ont afflué suivant trois grands axes vers la préfecture, d’où est parti le cortège en direction du Cours des 50 otages, l’une des grandes artères de Nantes. C’est là que s’est tenu un meeting, qui devait être suivis de multiples animations et concerts jusqu’à 22h.

Devant la reconstitution d’un « coin de bocage », avec sa terre, ses arbres et ses végétaux, se sont succédé à la même tribune, agriculteurs, écologistes, et anti-aéroport de toute obédience, qui d’une même voix ou presque ont appelé à l’abandon de ce grand projet « inutile, coûteux et destructeur », comme de tous ceux du même acabit.

Dans cinq ans, l’A380 se posera malgré tout au milieu des champs ?

En attendant, sauf revirement des décideurs, et il en faudra sans doute plus que la manifestation du jour pour les y amener, le très contesté « aéroport interrégional du Grand Ouest », dont l’idée remonte à près d’un demi-siècle, doit bel et bien voir le jour d’ici 2017.

Sa construction et son exploitation ont été confiées au groupe Vinci, qui prévoit un coût de 560 millions d’euros, dont l’entreprise assumera un peu plus de la moitié, le reste étant à la charge de l’État et des collectivités. Si cela peut consoler ses opposants, mais on en doute, précisons que le futur aéroport vise « l’excellence environnementale ». On en reparlera…

Leur presse (Metro, 24 mars 2012)