Archives de catégorie : Questions de genres

Elle veut tuer les homos ougandais, le Pape lui accorde sa bénédiction

Elle veut tuer les homos ougandais, le Pape lui accorde sa bénédiction

Rebecca Kadaga, la très homophobe présidente du parlement ougandais, a été reçue hier, jeudi 13 décembre, lors d’une messe au Vatican par le Pape Benoît XVI, qui lui a accordé sa bénédiction.

Coïncidence – ou non – cette bénédiction intervient au moment-même où cette même Kadaga tente de faire adopter par le parlement de son pays une loi qui pourrait instaurer la peine de mort pour les homosexuels, la loi dite «Kill the gays» («tuer les gays») (lire Ouganda: La proposition de loi anti-gay adoptée avant Noël?). Mme Kadaga s’est dite ravie de cette rencontre avec le chef de l’Église catholique et a «remercié Dieu pour cette opportunité».

Photo DR

Vu sur Yagg.com, 14 décembre 2012

NdPN : rendez-vous places d’armes devant la mairie de Poitiers, ce samedi 15 décembre à 15h30, pour le droit au mariage pour tou-te-s, et le 12 janvier prochain même endroit à 14h pour une manif.

[Poitiers] Rassemblement antifasciste pour le droit à disposer de son corps

Aujourd’hui, 70 personnes au plus gros du rassemblement pour le droit à disposer de son corps, et pas mal de gens qui sont passés aussi. Des ballons partout, des pancartes avec des slogans bien sympas !

Pas de présence d’intégristes ou de fachos à déplorer. SOS tout-pourrispetits semble avoir renoncé à se rassembler à Poitiers pour sa prière de rue contre le droit à l’avortement. Il semble que les expériences des années précédentes (présence de gros contre-rassemblements) leur aient laissé le souvenir désagréable que leurs propos écoeurants n’étaient pas les bienvenus à Poitiers. Le contre-rassemblement récent pour le droit au mariage pour tous, contre leur pathétique flash-mob homophobe, a dû les résigner !

Ainsi les intégristes n’étaient finalement pas venus non plus mardi et mercredi derniers, contre la pièce de Castellucci, préférant se replier dans une chapelle… C’est bien, ils commencent peut-être à piger qu’à Poitiers on ne laisse pas un pouce de rue à l’extrême-droite ! La Nouvelle République ironise ? On lui répondra que ce genre de rassemblement ne se fait pas « en pure perte », la preuve, c’est que les intégristes n’osent plus montrer le bout du museau pour couiner leur sexisme et leur homophobie sur la place publique, et ça c’est tant mieux.

Fidèles à eux-mêmes, une poignée de flics ont filmé le rassemblement… histoire de faire leurs petites fiches ? Depuis quelque temps, des personnes bien ciblées pour leur participation régulière aux mouvements sociaux sont convoquées pour participation à des « rassemblements illégaux » ; les flics oseront-ils cette fois-ci convoquer des gens pour avoir soutenu le droit à l’IVG avec des ballons de baudruche ?

Pavillon Noir

ps : l’article du lendemain, de la NR

[Paris] Agressions fascistes anti-mariage gay

Nous postions hier sur ce blog un article sur le mariage gay. A Paris hier dimanche, une mani anti-mariage gay appelée par les zinzins de Civitas a dégénéré : des filles (parmi elles les Femen) venues manifester leur colère face à ce déferlement d’intégristes et de fafs ont été insultées et frappées (vidéo). Une autre vidéo là. Voici ce qu’on apprend sur le site TF1/LCI :

« […]un retraité venu de Dinan (Côtes d’Armor) à bord d’un bus affrété par Civitas, s’inquiète : « Un enfant ne peut pas s’épanouir  normalement s’il n’a pas un père et une mère, c’est contre-nature ». Il dit  redouter des « dérives comme l’inceste ». Un Parisien quadragénaire, Patrice Garande, s’est rendu à la manifestation « parce que nous croyons en Dieu et que Dieu nous a demandé de ne pas s’adonner à ce genre de pratiques (l’homosexualité) ». « Le monde entier est malade, il a besoin de l’Esprit sain », selon lui. « Notre objectif, c’est de mener une véritable bataille pour la sauvegarde de la famille et de l’enfant », a déclaré à un petit groupe de journalistes Alain Escada, responsable de Civitas, forçant la voix pour recouvrir le son des hauts-parleurs, diffusant à plein volume des morceaux de musique classique. L’institut Civitas, qui souhaite « rechristianiser la France des clochers et des cathédrales », revendique 1.200 adhérents et un réseau de sympathisants d’environ 100.000 personnes.  « Le mariage homosexuel, c’est la boîte de Pandore qui va permettre que d’autres revendiquent le mariage polygame ou le mariage incestueux », a-t-il ajouté, assurant vouloir « libérer la parole des Français ». […] A peine le cortège s’ébranlait-il que des militantes du mouvement féministe  ukrainien Femen (voir diaporama : Mariage gay : les femen s’invitent à la manifestation), ainsi que des journalistes, parmi lesquels Caroline Fourest, ont été pris à partie et certains « roués de coups », a-t-on appris auprès des  intéressés. « Une dizaine de militantes des Femen avaient décidé de faire une protestation pacifique et drôle, d’arriver habillées en nonnes avec des slogans  humoristiques, et quand elles se sont avancées vers les manifestants, des types  les ont pris en chasse, déchainés », a raconté à l’AFP la journaliste et essayiste Caroline Fourest. « Les filles ont pris des coups dans toutes les parties du corps », ainsi que des journalistes qui les avaient filmées, a-t-elle ajouté par téléphone depuis un fourgon de police. Des photographes ont été « molestés », a également rapporté un photographe de l’AFP. « J’ai été tabassée d’abord parce que je filmais, ils m’ont mise à terre, mon bonnet est tombé, là ils m’ont reconnue et ils m’ont poursuivie, insultée et retabassée », a relaté Mme Fourest, disant avoir « pris des coups dans les côtes, dans le genou et dans le poignet ». Selon elle, les agresseurs étaient « une trentaine », répartis en « plusieurs petits groupes de durs ». « Ils ont insulté les militantes et juré d’aller se  venger au centre des Femen, dont ils ont crié l’adresse », a-t-elle ajouté.[…] »

Voici un autre témoignage d’une membre des Brigades roses, qui a écrit à des compagnes et compagnons parisien-ne-s :

« Hier, on m’a craché dessus

On m’a humiliée, on m’a insultée : « malade » , « dégénérée »

On m’a bousculée

On m’a gazée

Hier les fachos étaient de sortie et on s’est fait déborder, 5000, 6000 venus de Marseille mais aussi de Toulon, Nice, Vitrolles, Aix. Ils ont pris la Canebière avec leurs drapeaux tricolores et leurs ballons baudruches rose et bleu. Ils ont défilé pour l’inégalité. Ils ont brandi leurs pancartes et hurlé leur slogan : « Un père, une mère… » Ils ont déployé leur service d’ordre, une centaine de la jeunesse identitaire tatoués de croix gammés. Hier, j’ai vu toute leur peur. J’ai vu toute leur haine. Ils ont marché tête haute et torse bombé. Ils étaient tous là, l’UMP, le FN … les extrémistes religieux et politiques, les homo-lesbo-phobes. Main dans la main. Hier, on était une trentaine à leur faire face tout au long de la manif, non pas pour défendre le mariage pour tous mais pour dénoncer leurs discours nauséeux et combattre leur vision d’une société clivée. On était là pour ne pas leur laisser la rue, pour qu’ils sachent, ces fachos, que l’on a pas peur d’eux et qu’ils ne peuvent pas défiler en toute impunité. Hier, pourtant, j’ai eu peur, j’ai eu envie de hurler, de frapper, j’ai eu envie de pleurer. On les a provoqué, on les a insulté, on s’est embrassé à pleine bouche. Certains d’entre eux sont sortis des rangs, rouge de toute leur aversion, bavant de haine, hystérique de répulsion : « On va vous crever ! ». Ils m’ont regardé, droit dans les yeux, le pouce sous le menton avec ce geste de droite à gauche. Hier, les CRS se sont interposés. Mais c’est nous qu’ils ont gazé, il fallait protéger les élus et leur écharpe bleu-blanc-rouge. Hier, nous n’étions qu’une trentaine et on en a pris plein la gueule. Combien serons-nous le 16 décembre avant qu’ils ne reviennent le 13 janvier ? »

Fachos homophobes : ON NE VOUS LAISSERA PAS FAIRE !

Présence probable d’intégristes à Poitiers, ce mardi et mercredi, contre une pièce de théâtre selon eux blasphématoire, et ce samedi devant Notre-Dame contre l’avortement. Des rassemblements antifascistes sont prévus : 18H30 devant le TAP mardi, 17H30 devant le TAP mercredi, et 13H30 devant Notre-Dame samedi.

Sexisme-Homophobie dégage !

Fachos et curetons hors de nos chattes hors de nos fions !

Pavillon Noir

Mise à jour : voir aussi sur le blog du Monde : http://droites-extremes.blog.lemonde.fr/2012/11/18/manifestation-anti-mariage-gay-entre-incidents-et-mobilisation-decevante-civitas-rate-le-coche/

Mise à jour : trois camarades antifascistes ont été arrêtés hier à Paris ! On voit de quel côté sont les forces « de l’ordre »… un rassemblement de soutien devant le commissariat aujourd’hui, tout le monde a été embarqué mais est ressorti peu après, ainsi que deux des camarades arrêtés hier. Plus d’infos ici.

Sur le mariage gay

NdPN : Le mariage chez les anars on s’en fout, mais voilà ça existe, et avec des droits qui vont avec, spécifiques au mariage. Et on est pour l’égalité… Donc pour le droit au mariage gay, ne serait-ce que pour que les homosexuel-le-s aussi aient le droit de choisir de ne pas se marier !

Les religions y vont donc de leurs troupes de béni-te-s oui-oui pour diffuser leur haine répugnante. La religion catho (on ne reviendra pas sur les zinzins de Civitas, il suffit de lire les déclarations du pape à ce sujet), mais aussi judaïque et musulmane. Rien d’étonnant au fond, de la part de chantres d’une idéologie commune de soumission à Dieu, qui éructe son sexisme et son homophobie depuis toujours. Pour la droite, rien d’étonnant non plus, pour ces capitalos il faut bien assurer une idéologie qui reproduise la force de travail, avec son lot de femmes pour torcher les lardons, et de discriminations contre celles et ceux qui s’aiment sans donner d’enfants à la patrie.

Mais des gens de « gauche » sont aussi contre… et à ce sujet, on lira avec plaisir cette réponse de Virginie Despentes à Lionel Jospin dans Tetu, il y a cinq jours :

Virginie Despentes répond à Lionel Jospin et aux anti-mariage pour tous

TRIBUNE. Vendredi dernier, l’ancien Premier ministre réaffirmait ses réserves sur l’ouverture du mariage aux homos. L’écrivaine Virginie Despentes revient sur son argumentaire, et sur celui des anti-mariage pour tous. Invité vendredi dernier sur le plateau du Grand Journal de Canal+, Lionel Jospin est revenu sur ses réserves sur l’ouverture du mariage aux couples homos. «C’est la position de mon parti, et donc je la respecte, a commenté l’ancien Premier ministre. Ce n’était pas la mienne au départ. Ce que je pense c’est que l’idée fondamentale doit rester, pour le mariage, pour les couples et pour la vie en général, que l’humanité est structurée entre hommes et femmes.» L’écrivaine Virginie Despentes a choisi de lui répondre dans une tribune que publie TÊTU.com.

«Alors, cette semaine, c’est Lionel Jospin qui s’y colle. Il trouve qu’on n’entend pas assez de conneries comme ça, sur le mariage gay, il y va de son solo perso. Tranquille, hein, c’est sans homophobie. Il n’a pas dit qu’on avait le droit de casser du pédé ou de pourrir la vie des bébés gouines au lycée, non, juste, il tenait à signaler: attention, avec le mariage, on pousse mémé dans les orties. «L’humanité est structurée sur le rapport hommes femmes.» Juste, sans homophobie: les gouines et les pédés ne font pas vraiment partie de l’humanité. Ils ne sont pourtant pas stériles – mais comme ils ne vivent pas en couple, ce n’est pas de l’humain pur jus, pas de l’humain-humain comme l’est monsieur Jospin. Ce n’est pas super délicat pour les célibataires et les gens sans enfants, son truc, mais Jospin est comme ça: il a une idée forte de ce qu’est l’humanité, et l’humanité, c’est les femmes et les hommes qui vivent ensemble, copulent et produisent des enfants pour la patrie. C’est dommage pour les femmes, vu que, in fine, cette humanité là, c’est l’histoire de comment elles en ont pris plein la gueule pendant des millénaires, mais c’est l’humanité, que veux tu, on la changera pas. Et il faut bien l’admettre: il y a d’une part la grande humanité, qui peut prétendre aux institutions, et de l’autre, une caste moins noble, moins humaine. Celle qui devrait s’estimer heureuse de ne pas être persécutée, qu’elle ne vienne pas, en plus, réclamer des droits à l’état. Mais c’est dit sans animosité, hein, sans homophobie, juste: l’humanité, certains d’entre nous en font moins partie que d’autre. Proust, Genet, Leduc, Wittig, au hasard: moins humains que des hétéros. Donc, selon Lionel Jospin, il faut que je comprenne, et que je n’aille pas mal le prendre: depuis que je ne suce plus de bite, je compte moins. Je ne devrais plus réclamer les mêmes droits. C’est quasiment une question de bon sens.
Mais c’est dit sans homophobie, c’est ça qui est bien. Comme tous les hétéros qui ont quelque chose à dire contre le mariage gay. C’est davantage le bon sens que l’homophobie qui les pousse à s’exprimer. Dans ce débat, personne n’est homophobe. Ils sont juste contre l’égalité des droits. Et dans la bouche de Jospin on comprend bien: non seulement contre l’égalité des droits entre homos et hétéros, mais aussi contre l’égalité des droits entre femmes et hommes. Parce qu’on est bien d’accord que tant qu’on restera cramponnés à ces catégories là, on ne sera jamais égaux.
Je m’étais déjà dit que je ne me voyais pas «femme» comme le sont les «femmes» qui couchent gratos avec des mecs comme lui, mais jusqu’à cette déclaration, je n’avais pas encore pensé à ne plus me définir comme faisant partie de l’humanité. Ça va me prendre un moment avant de m’y faire. C’est parce que je suis devenue lesbienne trop tard, probablement. Je ne suis pas encore habituée à ce qu’on me remette à ma place toutes les cinq minutes. Ma nouvelle place, celle des tolérés.
Au départ, cette histoire de mariage, j’en avais moitié rien à faire – mais à force de les entendre, tous, sans homophobie, nous rappeler qu’on ne vaut pas ce que vaut un hétéro, ça commence à m’intéresser.
Je ne sais pas ce que Lionel Jospin entend par l’humanité. Il n’y a pas si longtemps, une femme qui tombait enceinte hors mariage était une paria. Si elle tombait enceinte d’un homme marié à une autre, au nom de la dignité humaine on lui faisait vivre l’enfer sur terre. On pouvait même envisager de la brûler comme sorcière. On en a fait monter sur le bûcher pour moins que ça. On pouvait la chasser du village à coups de pierre. L’enfant était un batard, un moins que rien. Bon, quelques décennies plus tard, on ne trouve plus rien à y redire. Est-on devenus moins humains pour autant, selon Lionel Jospin? L’humanité y a t-elle perdu tant que ça? A quel moment de l’évolution doit on bloquer le curseur de la tolérance?
Jospin, comme beaucoup d’opposants au mariage gay, est un homme divorcé. Comme Copé, Le Pen, Sarkozy, Dati et tuti quanti. Cet arrangement avec le serment du mariage fait partie des évolutions heureuses. Les enfants de divorcés se fadent des beaux parents par pelletées, alors chez eux ce n’est plus un papa et une maman, c’est tout de suite la collectivité. On sait que les hétérosexuels divorcent plus facilement qu’ils ne changent de voiture. On sait que l’adultère est un sport courant (qu’on lise sur internet les commentaires d’hétéros après la démission de Petraeus pour avoir trompé sa femme et on comprendra l’importance de la monogamie en hétérosexualité – ils n’y croient pas une seule seconde, on trompe comme on respire, et on trouve inadmissible que qui que ce soit s’en mêle) et on sait d’expérience qu’ils ne pensent pas que faire des enfants hors mariage soit un problème. Ils peuvent même faire des enfants hors mariage, tout en étant mariés, et tout le monde trouve ça formidable. Très bien. Moi je suis pour tout ce qui est punk rock, alors cette idée d’une immense partouze à l’amiable, franchement, je trouve ça super seyant. Mais pourquoi tant de souplesse morale quand ce sont les hétéros qui se torchent le cul avec le serment du mariage, et cette rigidité indignée quand il s’agit des homosexuels? On salirait l’institution? On la dévoierait? Mais les gars, même en y mettant tout le destroy du monde, on ne la dévoiera jamais d’avantage que ce que vous avez déjà fait, c’est perdu d’avance… dans l’état où on le trouve, le mariage, ce qui est exceptionnel c’est qu’on accepte de s’en servir. Le Vatican brandit la polygamie – comme quoi les gouines et les bougnoules, un seul sac fera bien l’affaire, mais c’est ni raciste ni homophobe, soyons subtils, n’empêche qu’on sait que les filles voilées non plus ne font pas partie de l’humanité telle que la conçoit cette gauche là, mais passons – ne vous en faites pas pour la polygamie: vous y êtes déjà. Quand un bonhomme paye trois pensions alimentaires, c’est quoi, sinon une forme de polygamie? Que les cathos s’occupent d’excommunier tous ceux qui ne respectent pas l’institution, qu’ils s’occupent des comportements des mariés à l’église, ça les occupera tellement d’y mettre un peu d’ordre qu’ils n’auront plus de temps à perdre avec des couples qui demandent le mariage devant le maire.
Et c’est pareil, pour les enfants, ne vous en faites pas pour ça: on ne pourra pas se comporter plus vilainement que vous ne le faites. Etre des parents plus sordides, plus inattentifs, plus égoïstes, plus j’m’enfoutistes, plus névrosés et toxiques – impossible. Tranquillisez vous avec tout ça. Le pire, vous vous en occupez déjà très bien.
Tout ça, sans compter que l’humanité en subit d’autres, des outrages, autrement plus graves, en ce moment, les gouines et les pédés n’y sont pour rien, je trouve Lionel Jospin mal organisé dans ses priorités de crispation. Il y a, en 2012, des atteintes à la morale autrement plus brutales et difficiles à admettre que l’idée que deux femmes veulent se marier entre elles. Qu’est-ce que ça peut faire? Je sais, je comprends, ça gêne l’oppresseur quand deux chiennes oublient le collier, ça gêne pour les maintenir sous le joug de l’hétérosexualité, c’est ennuyeux, on les tient moins bien. Parfois la victime n’a pas envie de se laisser faire en remerciant son bourreau, je pensais qu’une formation socialiste permettrait de le comprendre. Mais non, certaines formations socialistes amènent à diviser les êtres humains en deux catégories: les vrais humains, et ceux qui devraient se cacher et se taire.
J’ai l’impression qu’en tombant amoureuse d’une fille (qui, de toute façon, refuse de se reconnaître en tant que femme, mais je vais laisser ça de côté pour ne pas faire dérailler la machine à trier les humains-moins humains de Lionel Jospin) j’ai perdu une moitié de ma citoyenneté. J’ai l’impression d’être punie. Et je ne vois pas comment le comprendre autrement. Je suis punie de ne plus être une hétérote, humaine à cent pour cent. Pendant trente cinq ans, j’avais les pleins droits, maintenant je dois me contenter d’une moitié de droits. Ça me chagrine que l’Etat mette autant de temps à faire savoir à Lionel Jospin et ses amis catholiques qu’ils peuvent le penser, mais que la loi n’a pas à être de leur côté.
Si demain on m’annonce que j’ai une tumeur au cerveau et qu’en six mois ce sera plié, moi je ne dispose d’aucun contrat facile à signer avec la personne avec qui je vis depuis huit ans pour m’assurer que tout ce qui est chez nous sera à elle. Si c’est la mort qui nous sépare, tout ce qui m’appartient lui appartient, à elle. Si j’étais hétéro ce serait réglé en cinq minutes: un tour à la mairie et tout ce qui est à moi est à elle. Et vice versa. Mais je suis gouine. Donc, selon Lionel Jospin, c’est normal que ma succession soit difficile à établir. Qu’on puisse la contester. Ou qu’elle doive payer soixante pour cent d’impôts pour y toucher. Une petite taxe non homophobe, mais qu’on est les seuls à devoir payer alors qu’on vit en couple. Que n’importe qui de ma famille puisse contester son droit à gérer ce que je laisse, c’est normal, c’est le prix à payer pour la non-hétérosexualité. La personne avec qui je vis depuis huit ans est la seule personne qui sache ce que j’ai dans mon ordinateur et ce que je voudrais en faire. J’aimerais, s’il m’arrivait quelque chose, savoir qu’elle sera la personne qui gèrera ce que je laisse. Comme le font les hétéros. Monsieur Jospin, comme les autres hétéros, si demain le démon de minuit le saisit et lui retourne les sangs, peut s’assurer que n’importe quelle petite hétéro touchera sa part de l’héritage. Je veux avoir le même droit. Je veux les mêmes droits que lui et ses hétérotes, je veux exactement les mêmes. Je paye les mêmes impôts qu’un humain hétéro, j’ai les mêmes devoirs, je veux les mêmes droits – je me contre tape de savoir si Lionel Jospin et ses collègues non homophobes mais quand même conscients que la pédalerie doit avoir un prix social, m’incluent ou pas dans leur conception de l’humanité, je veux que l’Etat lui fasse savoir que je suis une humaine, au même titre que les autres. Même sans bite dans le cul. Même si je ne fournis pas de gamin à mon pays.
La question de l’héritage est centrale dans l’institution du mariage. Les sourds, les aveugles et les mal formés pendant longtemps n’ont pas pu hériter. Ils n’étaient pas assez humains. Me paraît heureux qu’on en ait fini avec ça. Les femmes non plus n’héritaient pas. Elles n’avaient pas d’âme. Leurs organes reproducteurs les empêchaient de s’occuper des affaires de la cité. Encore des Jospin dans la salle, à l’époque ils s’appelaient Proudhon. J’ai envie de vivre dans un pays où on ne laisse pas les Jospin faire le tri de qui accède à l’humanité et qui doit rester dans la honte.
Je ne vois aucun autre mot qu’homophobie pour décrire ce que je ressens d’hostilité à mon endroit, depuis quelques mois qu’a commencé ce débat. J’ai grandi hétéro, en trouvant normal d’avoir les mêmes droits que tout le monde. Je vieillis gouine, et je n’aime pas la sensation de ces vieux velus penchés sur mon cas et me déclarant «déviante». J’aimais bien pouvoir me marier et ne pas le faire. Personne n’a à scruter à la loupe avec qui je dors avec qui je vis. Je n’ai pas à me sentir punie parce que j’échappe à l’hétérosexualité.
Moi je vous fous la paix, tous, avec vos mariages pourris. Avec vos gamins qui ne fêteront plus jamais Noël en famille, avec toute la famille, parce qu’elle est pétée en deux, en quatre, en dix. Arrangez vous avec votre putain d’hétérosexualité comme ça vous chante, trouvez des connes pour vous sucer la pine en disant que c’est génial de le faire gratos avant de vous faire cracher au bassinet en pensions compensatoires. Vivez vos vies de merde comme vous l’entendez, et donnez moi les droits de vivre la mienne, comme je l’entends, avec les mêmes devoirs et les mêmes compensations que vous.
Et de la même façon, pitié, arrêtez les âneries des psys sur les enfants adoptés qui doivent pouvoir s’imaginer que leurs deux parents les ont conçus ensemble. Pour les enfants adoptés par un parent seul, c’est ignoble de vous entendre déblatérer. Mais surtout, arrêtez de croire qu’un petit Coréen ou un petit Haïtien regarde ses deux parents caucasiens en imaginant qu’il est sorti de leurs ventres. Il est adopté, ça se passe bien ou ça se passe mal mais il sait très bien qu’il n’est pas l’enfant de ce couple. Arrêtez de nous bassiner avec le modèle père et mère quand on sait que la plupart des enfants grandissent autrement, et que ça a toujours été comme ça. Quand les dirigeants déclarent une guerre, ils se foutent de savoir qu’ils préparent une génération d’orphelins de pères. Arrêtez de vous raconter des histoires comme quoi l’hétérosexualité à l’occidentale est la seule façon de vivre ensemble, que c’est la seule façon de faire partie de l’humanité. Vous grimpez sur le dos des gouines et des pédés pour chanter vos louanges. Il n’y a pas de quoi, et on n’est pas là pour ça. Vos vies dans l’ensemble sont plutôt merdiques, vos vies amoureuses sont plutôt calamiteuses, arrêtez de croire que ça ne se voit pas. Laissez les gouines et les pédés gérer leurs vies comme ils l’entendent. Personne n’a envie de prendre modèle sur vous. Occupez-vous plutôt de construire plus d’abris pour les sdf que de prisons, ça, ça changera la vie de tout le monde. Dormir sur un carton et ne pas savoir où aller pisser n’est pas un choix de vie, c’est une terreur politique, je m’étonne de ce que le mariage vous obnubile autant, que ce soit chez Jospin ou au Vatican, alors que la misère vous paraît à ce point supportable.»

Aucune complaisance avec le viol !

Aucune complaisance  avec le viol !

Pour en finir avec les idées reçues sur le viol !

En France, une femme sur six est victime de viol ou de tentative au cours de sa vie. Il y a 75 0001 viols par an, soit 206 viols chaque jours, selon l’Observatoire national de la délinquance.
Le viol n’est pas un fait divers sordide mais un fait de société démontrant la domination que subisse les femmes.
Le viol n’est pas un acte isolé et est rarement  commis par des « maniaques inconnus » dans un parking sombre.
Dans l’immense majorité des viols, l’agresseur n’a ni couteau ni pistolet. Bien qu’un viol sur deux soit commis sans coups, tous sont des actes de violence physique et psychologique
Le violeur peut être le père, le frère, le collègue, le voisin, le conjoint. Celui dont on ne se méfie pas. La plupart des victimes ont moins de 18 ans et la majorité des filles et femmes violées le sont par quelqu’un de leur entourage, familial, pro­fes­sion­nel ou amical.
7 fois sur 8, l’agresseur est connu de la victime. Et il n’a pas forcément un profil pathologique, ou marginal. Le violeur n’est pas particulièrement pauvre, ni illettré ni déficient mental et n’appartient pas à une classe sociale particulière. Malgré cela, 93% des condamnés sont issus des classes populaires
Pourquoi ? Peut-être parce que l’on en parle moins dans les milieux favorisés, ou bien parce qu’il est plus facile de s’en sortir dans le système judiciaire lorsqu’on a un réseau et de l’argent ?

Pour en finir avec la honte et le silence : la peur doit changer de camp !

Le viol est une prise de pouvoir et une négation du droit que possède chaque individu de disposer librement de son corps et de sa sexualité, jusqu’à être utilisé comme arme de guerre. C’est la négation de l’intime et le fait qu’il soit utilisé comme arme de guerre montre bien qu’il l’une des expressions les plus brutales de la domination masculine sur les femmes.
Après le viol, la victime doit faire face au mur du silence. Parce qu’elle ressent de la honte et de la culpabilité, parce que le violeur lui impose parfois le silence ou la menace de représailles, elle est  souvent contrainte de se taire. L’entourage d’une personne violée a du mal à entendre parler d’agression, difficile à comprendre, difficile à faire face. Cette parole des femmes se heurte au mur de l’indifférence de la société voire à la volonté délibérée de les rendre responsables de l’agression.
Par peur de ne pas être crues, par peur de dénoncer un proche, voire un membre de la famille ou parce qu’elle ne veulent pas se confronter à cette justice qui est complaisante envers les violeurs, moins de 10% des victimes portent plainte.
Dès lors, dénoncer un viol, c’est dénoncer le patriarcat, le système de domination globale qui régit notre société.

Pour en finir avec le patriarcat

Le système de domination masculine organise l’oppression des femmes  au travers du travail domestique gratuit et l’éducation des enfants, de l’appropriation du corps des femmes et des entraves au droit de disposer librement de leur corps, des violences exercées contre elles (du harcèlement jusqu’au meurtre), des inégalités au travail, et de l’éducation différente entre les filles et les garçons.
Les violences contre les femmes s’exercent au travail, dans la vie privée, les espace publics, à l’école, dans les médias…
Les violences contre les femmes n’ont pas de frontières : elles s’exercent partout dans le monde.
Les violences contre les femmes ne sont pas liées à une classe sociale : elles s’exercent dans tous les milieux culturels et sociaux.
Les violences contre les femmes ne sont pas un problème individuel et privé. Ces violences systématisées impliquent une réponse collective et publique.

Pour détruire le patriarcat et en finir avec le viol,  un seul moyen la lutte collective !

  • Dénoncer la réalité des viols et permettre aux femmes d’en parler librement ;
  • Lutter contre tous les discours qui minimisent ou justifient les violences faites aux femmes
  • Mettre en place des structures militantes et autonomes permettant d’accueillir les femmes victimes de viols et de les accompagner ;
  • Mettre en place des lieux d’autodéfense ;
  • Développer les espaces où l’on se sente en sécurité, en confiance, pour penser, parler, agir !

NON, c’est NON !  Tout ce qui n’est pas oui , c’est non ! Plus jamais seulEs, plus jamais muettEs

CGA, 14 novembre 2012