Archives de catégorie : Questions de genres

[Egypte] « A bas le pouvoir militaire »

[Révolution égyptienne] À bas le pouvoir militaire

Posted on 9 mars 2012 by juralib

Égypte : heurts entre manifestants et soldats au Caire

Une centaine de manifestants opposés aux militaires au pouvoir en Égypte se sont heurtés vendredi à des soldats positionnés aux environs de l’ambassade des États-Unis au Caire.

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Les manifestants, dont certains scandaient « À bas le pouvoir militaire », ont jeté des pierres sur les soldats, qui les ont renvoyées.

Les militaires ont tenté de disperser la foule avant de reprendre leur position. Des civils se sont ensuite joints à eux pour lancer des pierres sur les manifestants.

En début de soirée, les violences s’étaient calmées. Les manifestants étaient moins nombreux mais restaient sur place, tout comme les soldats.

Plus tôt, deux groupes de civils s’étaient opposés à coups de pierres devant l’ambassade, selon des journalistes de l’AFP.

Le premier groupe, qui comptait dans ses rangs le présentateur de télévision Tawfiq Okasha, un partisan des militaires, exigeait l’expulsion de l’ambassadrice des États-Unis après le départ d’Égypte de 13 accusés étrangers, dont plusieurs Américains, dans l’affaire des ONG accusées de financement illégal.

Des violences les ont ensuite opposés à des manifestants hostiles au Conseil suprême des forces armées, à qui le président Hosni Moubarak a remis le pouvoir en démissionnant l’an dernier sous la pression de la rue.

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Dans la journée, environ 200 personnes ont manifesté sur l’emblématique place Tahrir, dans le centre du Caire, pour commémorer les violences qui y ont eu lieu l’an dernier.

Le 9 mars 2011 au soir, l’armée avait dispersé par la force un rassemblement place Tahrir et arrêté un groupe de manifestantes. Après avoir été battues, elles avaient été soumises à des « tests de virginité », une pratique qualifiée de torture et de violence sexuelle par des organisations égyptiennes et internationales de défense des droits de l’Hommme, comme Amnesty International et Human Rights Watch.

Pour Amnesty, le verdict attendu dimanche dans le procès du médecin militaire accusé d’avoir procédé à ces tests dira « si la justice militaire égyptienne est prête à offrir des réparations aux femmes victimes de violences de la part de l’armée ».

La justice égyptienne a déjà ordonné à l’armée l’an dernier de ne plus procéder à ces tests.

Amnesty a également appelé vendredi à l’ouverture d’enquêtes « impartiales et indépendantes » sur toutes les plaintes déposées par des femmes ayant fait l’objet de violences de la part de l’armée et des forces de l’ordre au cours de l’année passée.

Leur presse (Agence Faut Payer, 9 mars 2012)

[Russie] Emprisonnement de militantes anti-Poutine

Russie : emprisonnement de militantes anti-Poutine

Au lendemain de l’élection de Poutine le 4 mars, deux opposantes au pouvoir ont écopé – sans aucun procès – de près de 2 mois de prison en préventive. L’une, Maria Alekhina, est une activiste écologiste russe, organisatrice de la campagne pour sauver une zone protégée menacée par un complexe touristique au bord de la Mer Noire [1]. L’autre, Nadezhda Tolokonnikova, est membre du collectif artistique « Voïna », militante LGBT (« Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres ») et défenseur de la forêt de Khimki (lire nos articles).

Leur délit ? Être suspectées d’avoir participé à une performance musicale du groupe féministe de punk rock russe Pussy Riot dans l’enceinte de la cathédrale du Christ-Sauveur le 21 février dernier, à Moscou. Dans une « prière punk » intitulée « Sainte-Mère, chasse Poutine » (voir la vidéo), le groupe dénonce les liens entre l’église orthodoxe russe et Vladimir Poutine. Séraphima, une des membres du groupe, avait déclaré peu avant l’action dans la cathédrale : « Puisque les manifestations pacifiques de centaines de milliers de gens ne donnent pas de résultat immédiat, on va supplier la Vierge de chasser Poutine le plus vite possible ».

Le procès de Maria Alekhina et Nadezhda Tolokonnikova se tiendra le 24 avril. Elles risquent 7 ans d’enfermement. Depuis leur arrestation, les deux femmes ont entamé une grève de la faim. Un groupe sur Facebook a pour but de coordonner leur défense. Le 8 mars, des actions de solidarités auront lieu à Paris [2], Berlin, Prague, Moscou, Saint-Pétersbourg et d’autres grandes villes européennes.

Notes

[1] Ce complexe touristique de luxe est actuellement en projet sur la zone protégée de Bolshoi Utrish au bord de la mer Noire.

[2] A Paris, une flashmob aura lieu le 8 mars à 17h devant la Fontaine des Innocents (1er arrondissement).

Basta Mag, 8 mars 2012

[Poitiers] Les femmes reprennent la rue !

Ensemble, elles veulent reprendre la rue

« On veut pouvoir circuler librement », scandent-elles. 

« On veut pouvoir circuler librement », scandent-elles.

Cette militante du Collectif du 8 mars tient à la nuance. « Ce 8 mars, c’est la Journée internationale des femmes, pas de la femme. » C’est que le thème de cette édition 2012, « Ensemble, reprenons la rue », semble décupler sa détermination et celle de ses copines : Christine, Éliane, Mad et les autres…

«  Est-ce qu’il faut s’habiller en jogging ?  »

Toutes s’interrogent : « Est-ce que les choses ont vraiment bougé sur le rapport qu’ont les femmes et les hommes à l’espace urbain ? » Pas dans le sens voulu à les écouter. « Les femmes sont tout de suite assimilées à leur rôle sexuel alors qu’on n’en a rien à faire. » « L’autre jour, renchérit l’une d’elle, je prenais un café dans un bar. J’avais dix paires d’yeux sur moi, comme si le lieu n’était pas fait pour moi. »
« Toutes, nous avons vécu des peurs, des angoisses, continue une autre. Est-ce qu’il faut s’habiller en jogging pour passer inaperçue ? On cultive cette invisibilité. Une fille qui sort seule la nuit est potentiellement une proie. Cet interdit est pesant. »
« On veut pouvoir circuler librement », scandent-elles. A l’aide d’un arsenal répressif ? Non, merci. « Pas question de mettre des caméras partout. On ne remplacera jamais l’humain. Sa présence canalise la violence. » Ce qu’il faut, c’est « faire évoluer les mentalités. »
Et ces dames vont le faire savoir en manifestant ce soir à 18 h à Poitiers. « Les hommes sont aimablement invités. Le féminisme n’est pas l’apanage des femmes. » Les politiques ? « Ils vont être là, on est en pleine campagne électorale. Dire que des partis préfèrent payer plutôt que de présenter une femme… » Le conseil général de la Vienne en compte quatre dans son assemblée. Celui des Deux-Sèvres… zéro. Le combat pour la parité sera long.

Nouvelle République, J-F. R., 8 mars 2012

ndPN : déroulement des opérations : A 18h, au carrefour de la madeleine (début de la rue de la Tranchée) : rendez-vous pour une manifestation colorée et musicale avec la fanfare « La Batucabraz ». 19h30 : Apéro dinatoire au bar du TAP, place de l’Hôtel de Ville. 20h30 : Film au TAP-Cinéma « Et maintenant on va où ? » Suivi d’un débat.

[Poitiers] 8 mars : Basta d’être jaugée, jugée agressée… ensemble reprenons la rue

Basta d’être jaugée, jugée agressée… Ensemble, reprenons la rue

Les inégalités persistent et la conception des villes n’échappe pas au prisme des représentations : certains espaces sont codés, sexués, et surtout la nuit où les femmes n’y sont pas les bienvenues et ne s’y sentent pas les bienvenues…

  • Pourquoi j’ai le cœur qui bat lorsque je marche dans certaines rues de Poitiers lorsqu’il fait nuit (rue de la Croix rouge, ruelle du Confort moderne etc …) ?
  • Pourquoi je rase les murs dans certains quartiers de Poitiers ?
  • Pourquoi je ne me sens pas à l’aise dans certains lieux de la ville (parkings par ex ) ?
  • Pourquoi y a-t-il si peu de femmes dans les cafés le matin et pourquoi sont elles regardées avec suspicion ? 

Les violences ou harcèlements faits aux femmes dans l’espace public ne relèvent pas du fait divers, ils sont un véritable fait de société et doivent être reconnus comme tels.

Ils consacrent les rapports inégalitaires entre les sexes, témoignent du regard social et culturel posé sur les femmes et leur corps, regard malheureusement intégré par les femmes elles mêmes.

Malgré des avancées législatives, les volontés politiques nationales et locales ne suivent pas et les moyens octroyés sont souvent très insuffisants pour permettre un travail significatif de prévention des volontés sexistes et de genre. Le projet d’urbanisme de la ville de Poitiers a-t-il fait l’objet d’une consultation des femmes qui y travaillent ou qui y habitent ou qui voudraient s’y promener par exemple ?

Ce 8 mars 2012 sera un temps fort de prise de parole et de visualisation autour du mot d’ordre de cette journée internationale des femmes à Poitiers « basta d’être jaugée, jugée agressée…ensemble, reprenons la rue ».

Nous ne voulons plus entendre de façon subtile ou misogyne de « restez chez vous les femmes, vous serez en sécurité » alors que c’est là qu’elles meurent le plus souvent sous les coups de leur partenaire !!!

Nous voulons en effet que les femmes puissent se sentir libres d’utiliser, de s’approprier tous les espaces du centre de la ville et de ses quartiers afin d’y vivre sans crainte ni peurs.

Nous devons pouvoir vivre et circuler à toutes les heures du jour et de la nuit dans la cité sans avoir à porter une tenue jugée adaptée !

Nous voulons pouvoir nous déplacer seules en toute sécurité a pieds, à vélo, trouver des parkings qui ne soient pas des coupe –gorge déshumanisés…

Nous voulons une ville, un pays, une Europe, un monde des sociétés où les femmes n’aient pas à grandir, à vivre sous le sceau des inégalités et de la domination du masculin sur le féminin.

18h : Rendez-vous pour une manifestation colorée et musicale, départ carrefour de la Madeleine (au début de la rue de la Tranchée), avec la fanfare « La Batucabraz ».

19h30 : Apéro dinatoire au bar du TAP, place de l’Hôtel de Ville.

20h30 : Film au TAP-Cinéma « Et maintenant on va où ? » Suivi d’un débat.

NPA 86, 23 février 2012