NdPN : un nouveau rassemblement de « veilleurs » a eu lieu mardi. Une nouvelle fois, un contre-rassemblement a eu lieu. Nous avons trouvé ce communiqué sur Indymedia Nantes. Le ton est assez virulent, mais il y a en effet de quoi éprouver de l’exaspération à voir s’étaler sur la place publique des discours sexistes et homophobes insupportables, et de voir qui plus est la protection policière dont les personnes qui les tiennent bénéficient. A Montpellier, ce mardi 11 juin, les policiers ont ainsi durement réprimé un picnic convivial et festif qui s’opposait aux veilleurs… L’homophobie et le sexisme ne relèvent pas de la « liberté d’expression », pas plus que le racisme : c’est juste intolérable ! Il n’y a aucun « respect » ni « débat » à avoir avec des ennemi-e-s de la liberté et de l’égalité.
Hier soir, 11 juin 2013, un nouveau rassemblement du collectif des veilleurs a eu lieu sur les marches du palais de justice de Poitiers.
Ces rassemblements hebdomadaires s’inscrivent dans le sillage du mouvement réactionnaire qui tente de s’opposer à l’extension du mariage aux couples de même sexe.
Nous nous sommes rassemblées face à cette engeance afin de signifier qu’il n’était pas question pour nous d’abandonner la rue aux cathos, fachos et autres réactionnaires de tous poils. Nous avons formé un grand cordon sanitaire afin de nous protéger de cette canaille et avons gueulé des slogans et chanté notre passion pour la liberté et l’égalité.
Notre présence a évidemment ameuté quelques porcelets en uniforme qui sont venus protéger les » veilleurs » qui pourtant disposent déjà d’un service d’ordre. Les porcs (mille excuses aux vrais cochons qui n’ont pas mérité cette comparaison insultante) n’ont, pour une fois, pas jugé opportun d’interpeller l’un.e d’entre nous. La prochaine fois peut-être ?
Nous avons salué le départ des « veilleurs » par quelques « Homophobes, gros débiles ! » et autres « Homophobes assassins, police complice ! ».
Le collectif LGBTI, qui regroupe six associations homosexuelles de la Vienne et des Deux-Sèvres, organise un pique-nique pour fêter l’adoption de la loi sur le mariage pour tous, le dimanche 16 juin, à partir de midi, au parc de Blossac, à Poitiers.
Ce mercredi soir, pour la huitième semaine consécutive, un collectif de veilleurs se retrouve sur les marches du palais de justice pour vivre un moment de « résistance » contre « les envies égoïstes d’une minorité ». En clair, il s’agit pour ces gens de défendre une conception traditionnelle de la famille qui serait, selon ce collectif, remise en question par l’extension du mariage aux couples de même sexe.
Nous ne sommes pas foncièrement favorables au mariage, fusse-t-il pour tou-te-s. En tant qu’institution, il aurait même tendance à nous inspirer la méfiance. Nous sommes pour la liberté et l’égalité, contre l’ordre moral et l’injonction hétéronormative – qui part du principe que l’on naît/est hétérosexuel-le, qui nous pousse à se représenter les couples, l’amour, la sexualité d’après des normes hétérosexuelles. C’est pourquoi nous voulons nous retrouver face à ces veilleurs et veilleuses afin d’affirmer joyeusement (et rageusement) que leur monde n’est pas le nôtre.
Rejoignez-nous, ce mercredi 29 mai 2013 à 21 heures, place Charles VII à Poitiers.
Signé : Veille contre l’ordre moral pour tou-te-s
PS : Vous pouvez amener déguisements, paroles de chansons, instruments et cordes vocales…
La fête des mères tire son origine de la célébration locale de mères… de familles nombreuses. Les femmes ne sont ainsi valorisées que lorsqu’elles sont moulées dans une relation de soumission, en l’occurrence celle de la famille patriarcale. Elles ne sont célébrées que lorsqu’elles enfantent pour l’Eglise, puis pour la patrie et enfin, pour la reproduction de la force de travail.
Cette fête est reprise de façon institutionnelle en 1941 pour célébrer toutes les mères, par le régime fascisant de Pétain, dans le but déclaré de refonder la France sur la valeur patriarcale de la famille catholique. Il s’agit explicitement de promouvoir, globalement, le repeuplement de la France, en imposant à toutes les femmes de se mouler dans un rôle imposé de gestation et d’éducation des enfants. Le secrétaire d’État à la famille et à la santé de Pétain, Jacques Chevalier, présente « la mère » comme « pilier » de la famille. Il associe aussi « la femme » au sacrifice et au monde des émotions (et non à celui de la domination et de l’intellect, réservé aux hommes). Elles sont assignées à s’occuper de toutes les tâches domestiques de la sphère privée, non valorisées par le capitalisme. Les hommes sont quant à eux voués à la sphère publique, c’est-à-dire au monde du travail salarié.
On mesure ici bien, à travers cet exemple, l’intrication du système patriarcal et du système capitaliste, et aussi combien l’Etat a pu jouer un rôle important dans la perpétuation du système patriarcal, en attribuant aux femmes des caractéristiques bien particulières et un rôle bien précis. Diffusant ainsi dans toute la société la normalisation de la division entre dominées et dominateurs, et donc celle de la domination et de la soumission. Nous pourrions aussi citer la régression terrible du Code Civil napoléonien en la matière, ou encore le maintien de lois discriminatoires (jusqu’en 1966, les femmes doivent avoir l’autorisation de leur époux pour travailler). Si le patriarcat est sans aucun doute la domination sociale la plus ancienne de l’histoire de l’humanité, le capitalisme et l’Etat ont eu intérêt à la perpétuer.
Bien loin de supprimer cette fête après le retour de la république, les gouvernements suivants la reprennent. En 1950, son organisation est confiée au ministère de la Santé, ce qui n’est pas un hasard eu égard à l’évolution des formes du biopouvoir, c’est-à-dire le contrôle des corps sous les prétextes de la sécurité et de l’hygiène. Le fait que la norme de « la mère » soit encore implicitement imposée aux femmes à travers cette fête, aujourd’hui en 2013, et que sa célébration soit encore martelée à tou-te-s, jusqu’aux enfants dès l’âge de la maternelle par les traditionnels cadeaux bien sexistes (objets de beauté ou domestiques), à fabriquer en classe, montre amplement – si besoin était encore – combien le patriarcat demeure au fondement, aussi bien historique que structurel, de toutes les autres dominations sociales.
Or ce jour de fête instituée par un fascisant notoire est le jour qu’ont choisi pour manifester les homophobes contre l’égalité des droits. Rassemblant dans leurs rangs tou-te-s les partisan-e-s des idéologies les plus liberticides (droite, extrême-droite, groupes fascistes, catholiques intégristes…). Ce n’est pas un hasard : de la même façon que ces manifestant-e-s considèrent que l’homosexualité n’est pas « naturelle », ils (en bleu) et elles (en rose) prônent une vision discriminatoire, sexiste et genrée, avec des rôles prétendument « naturels » qui seraient attribués aux femmes et aux hommes… promouvant les valeurs patriarcales de la famille nucléaire homme-femme-enfants. Alors même qu’on sait bien aujourd’hui que les notions de sexe et de genre, de même que les jugements de valeur sur la sexualité, ou encore l’éducation, sont des constructions éminemment sociales.
Ces manifestant-e-s ne sont que les idiots utiles d’un système global de domination sociale.
Juanito, Pavillon Noir, 26 mai 2013
Mise à jour (28/05) : à l’occasion de cette journée, le maire de Poitiers a remis des « médailles de la famille française » à quatre mères, ainsi qu’un bouquet de fleurs. Ces femmes ont respectivement cinq, cinq, sept et onze enfants… le choix des mères a été fait par la préfecture et l’une d’elles devrait être félicitée par François Hollande à l’Elysée. Le patriarcat a encore de beaux jours devant lui…
Mercredi 22 mai, les « veilleurs pour la famille » se sont à nouveau rassemblé-e-s à une petite centaine de personnes sur les marches du palais de justice, de 21h à 23h, pour tenter d’imposer leur discours moisi et homophobe contre l’égalité des droits. Malgré l’adoption de la loi pour le mariage pour tous et la filiation pour les couples homoparentaux, les milieux réacs manifestent de toute évidence leur volonté de garder contact pour diffuser leur discours nauséabond. Nous avons ainsi constaté dans leurs rangs la présence importante de cathos intégristes (les mêmes qui prient contre le droit à l’IVG) et de partisans d’extrême-droite. Pour ne pas tomber sous le coup de la loi contre la prière de rue -malgré leurs petits cierges et leurs discours religieux- les réacs se sont contenté-e-s d’ânonner quelques chants. Ces anti-mariage homo, ennemi-e-s de l’égalité et de la liberté, ont même eu le culot de chanter à plusieurs reprises des chansons en faveur de la liberté, ou plus drôle encore, le chant des partisans. Leurs récupérations éhontées ne se fixent décidément aucune borne.
Ces anti-mariage homo, craignant les contre-rassemblements, s’étaient donc donnés rendez-vous en secret. Des personnes pour l’égalité des droits ont néanmoins pu obtenir l’information et annoncer l’événement. Le bouche-à-oreille a ainsi permis, le soir même, à un certain nombre de gens de s’organiser rapidement pour un contre-rassemblement.
La dernière fois, un militant syndical qui protestait contre cette prière de rue masquée s’était fait embarquer par les flics. Cette fois-ci, les antifascistes s’étaient organisé-e-s pour rester bien groupé-e-s. Après avoir déployé un drap pour masquer le groupe des réacs, ils et elles ont entonné plusieurs chansons révolutionnaires et anticléricales, accompagné-e-s par un joueur de guitare aux accords bien pêchus, et sont resté-e-s dans la rue jusqu’à la fin du rassemblement sexiste et homophobe. De nombreux-euses passant-e-s se sont associé-e-s aux partisan-e-s de l’égalité des droits, dans une ambiance festive, contrastant manifestement avec l’ambiance triste et austère des réacs.
Cathos intégristes, fachos, homophobes, nous serons toujours là, la rue ne vous appartient pas !