Archives de catégorie : Répression

[Rennes] Procès de 4 retenus accusés d’avoir mis le feu au CRA

Feu au CRA de Rennes !

Procès de 4 retenus accusés d’avoir provoqué un incendie au centre de rétention de Saint-Jacques-de-la-Lande

Après une première révolte collective en octobre, voici le premier incendie du centre de rétention de Saint-Jacques (à proximité de Rennes). 4 personnes étaient accusées, cette fois-ci, d’avoir mis le feu à une chambre.

Un procureur, un avocat, trois juges, quatre prévenus, sept membres éminents de la PAF (en civil) et un dizaine de soutiens militants s’étaient donnés rendez-vous cet après-midi pour une audience de folie : était jugé le premier incendie au centre de rétention de Rennes, qui a eu lien vendredi soir vers 22h50. Deux retenus sont jugés pour avoir tenté de s’évader, en plus d’avoir participé à la mise en route de l’incendie.

L’avocat des commence par demander à voir le film de vidéo-surveillance, seul élément de preuve dans ce dossier. Le président indique que ça n’est pas possible, que la salle est trop petite et pas équipée. Il propose de renvoyer l’audience, mais les prévenus ne semblent pas spécialement d’accord (ils craignent d’être envoyés en prison d’ici là). Suspension, le temps de permettre à l’avocat de garder les prévenus.

Reprise de l’audience : on va statuer aujourd’hui, conformément à la volonté des prévenus. L’instruction permet de faire apparaître :
– L’ampleur des dégâts : 6 500 € (on serait presque déçus).
– Le ton méprisant du président lorsqu’il s’adresse aux prévenus.
– La méconnaissance du même président des conditions de vie en rétention. Il ignore l’existence des téléphones portables : « vous dites avoir reçu un appel vous annonçant le décès de votre mère, ce qui vous a mis hors de vous, comment expliquez-vous alors que vous ne soyez pas sortis de votre chambre entre 22h22 et 22h44, heure à laquelle vous partez en courant ? » Il ignore l’existence de machines à laver : « Et dans l’espace pour laver vos vêtements, y a-t-il une bassine pour cela ? » Il pense que les conditions y sont dignes d’un hôtel 4 étoiles : « Et dans les sanitaires, avec les lavabos et les douches, n’y a-t-il pas de verre, seau ou tout autre récipient permettant de transporter de l’eau ? »
– La faiblesse du dossier. « Alors là on vous voit sortir de la pièce à 22h44, puis on voit des fumées émanant de cette même pièce à 22h47. Comment expliquez-vous cela ? – … ? – C’est étrange, tout de même, vous ne trouvez pas ? »
– L’improvisation totale dans laquelle s’est déroulée l’enquête. « – Qui a pu mettre le feu, selon vous ? – Je sais pas ce qui s’est passé, j’y étais pas. Quand j’ai quitté la chambre, 5-6 personnes jouaient aux cartes, j’ai rien vu. Et là, on est que nous 4, je comprends pas. » L’explication viendra plus tard : ayant tardé à démarrer l’enquête (garde à vue lancées lundi et mardi), plusieurs des protagonistes avaient été relâchés, transférés ailleurs ou expulsés. On a pas pris la peine d’aller les rechercher ou de recueillir leur avis sur cette histoire.
– Une seule certitude : c’est Mickey qui a foutu le feu à la chambre. Le rapport de la police scientifique indique (pour unique conclusion), que ce sont les pages d’un Mickey Magazine qui ont brûlé en premier…

Le réquisitoire du procureur lui permet d’avancer sa thèse : les retenus se seraient concertés pour mettre le feu et faire diversion, tandis que deux d’entre eux tenteraient de s’évader. Cette thèse s’appuie sur de hautes considérations : le feu, en plus d’être un manifeste « trouble à l’ordre public », c’est dangereux et ça peut blesser des gens. Il ne s’est bizarrement pas dit qu’une institution au sein de laquelle il y avait eu 3 tentatives de suicide et quelques bras cassés (dans des altercations avec la police) en quelques mois, pouvait aussi être dangereuse, et qu’on devrait peut-être songer à fermer ce genre de choses.

L’avocat insiste sur le vide du dossier : aucune preuve du fait que l’un ou l’autre des prévenus ait tenté d’allumer ou d’attiser l’incendie. Des pièces partiales (compte-rendu de la vidéo de surveillance fait par des policiers, et le parti-pris se sent dans les termes utilisés). Une enquête bâclée (la piste du mégot mal éteint n’a jamais été explorée). Concernant la tentative d’évasion (qui, pour être poursuivie aujourd’hui, est qualifiée de « tentative de soustraction à une mesure de reconduite »), elle ajoute que poursuite ne sert qu’à aider le procureur dans sa tentative de trouver un récit cohérent et accusateur contre les 4 prévenus.
L’affaire est mise en délibéré.

Un prévenu est condamné à 5 mois de prison ferme pour avoir alimenté l’incendie. Deux autres prévenus sont condamnés à 2 mois de prison ferme pour la tentative d’évasion. Ces trois retenus écopent, en plus, d’une peine d’interdiction de territoire français (donc dans tout l’espace Schengen) de 5 ans. Le dernier est relaxé.

Tous avec Mickey : feu aux CRA !

Indymedia Nantes, 26 janvier 2012

Rafle de 26 militant-e-s NO-TAV dans de nombreuses villes

NO-TAV : 26 arrestations ce matin

Opération répressive de la police italienne en raison, officiellement, de la bataille du 3 juillet à la Maddalena. Les opposants au train haut vitesse ont vu débarquer la police en force ce matin à l’aube dans des différentes villes d’Italie, d’après la presse bourgeoise une arrestation aurait aussi eu lieu en France. 23 arrestations au total et 11 plaintes, les chefs d’accusations ne sont pas encore très clairs.

Pas mal d’arrestations parmi les membres des comités populaires et de Askatasuna. Mais aussi pas mal de gens arrêtés partout dans le but de faire passer l’idée que la résistance populaire NO-TAV ne soit que une organisation paramilitaire de gens étrangères à la vallée. La police a aussi fait des descentes dans trois centri sociali de la botte.

Mise à jour dès que l’on a davantage d’informations…

Le réveil, 26 janvier 2012

***

Ce matin à l’aube a eu lieu l’opération répressive annoncée depuis un bon moment contre le mouvement no-tav. Le nombre des arrestations n’est pas encore bien claire. Mais les médias « officiels » parlent de plus ou moins 26 arrestations et 15 mesures restrictives. Elles concernent surtout des ami-e-s du Piemont, mais aussi d’Asti, Milan, Trento, Palerme, Rome, Padoue, Gêne, Pistoia, Cremona, Macerata, Biella, Bergamo, Parme e Modena. Il y a eu aussi probablement une arrestation en France. Infos à suivre. Résistance !

Indymedia Paris-IDF, 26 janvier 2012

Mise à jour :

Vague répressive en Italie…

« Comme riposte aux arrestations ce matin en Val Susa et dans toute l’Italie, le mouvement No Tav a décidé de convoquer immédiatement une marche de solidarité avec tous les arrétés. Cette marche partira de la place de la gare de Bussoleno, coeur du mouvement No Tav, ou vit d’ailleurs l’un des arrétés, Mario, gérant d’un salon de coiffure. La marche en partira, tous unis, sous le signe de la lutte. Une première réponse à eu lieu à VillarForcchiado, devant la maison de Guido Fissoreconseiller communal arrêté à l’aube. Tout de suite de nombreux No Tav ont accourus. En ordre Alberto Perino, Giorgio Cremaschi, Claudio Concelli et Nicoletta Dosio ont relancé et défendu le mouvement, les arrêtés et une vallée toute entière qui ne s’explique pas cette lâche attaque. » (Traduit à l’arrache au boulot, si des gens plus compétent que moi veulent corriger pas de problème)

Ca, c’est ce qu’on trouvait ce matin sur le site de No Tav info, la plate forme des groupes de lutte contre le train à haute vitesse (TAV, Treno a alta vélocita). Une lutte qui s’était christallisé cet été autour d’un camp, « la commune libre de Maddalena » et de multiples manifestations aux expression multiples. L’une d’elle, celle du 3 juillet, a particulièrement attiré l’attention tant par le niveau d’affrontement et de détermination des manifestants que par la sauvagerie de flics. De nombreux compte rendus en avaient été fait.

Mais ce matin du 26 janvier, soit plus de 6 mois après, l’état italien a décidé de se venger. La DIGOS (police politique italienne) a débarqué dans de multiples lieu de vies (légaux ou non) et a arrêté au moins 26 personnes en laissant une quinzaine d’autres sont laissé sous le coups de « mesures restrictives » (je ne connais pas précisément le droit italien mais cela ressemble fortement à un contrôle judiciaire).

Précisons tout de suite, la presse Italienne se régale. A la lecture c’est très impressionnant de saloperie et ça nous ferait passer le Figaro pour un organe du parti socialiste. Ils balancent tous les noms qu’ils peuvent, sans exceptions. Tout est bon à prendre pour ces charognes. Ils s’amusent d’autant plus que l’état a parfaitement ciblé, parfaitement calculé son coup. Voyez donc :

La quasi totalités des centre sociaux Turinois ont été perquisitionnés. 4 lieux en tout : l’Askatasuna, Le metzcal, Le Barocchio et le El paso. On a pas encore de nouvelles des trouvailles policières.

Les perquisitions et arrestations ont eu lieu dans toute l’Italie : Turin, Asti, Milan, Trente, Palerme, Bergame, Parme, Modene, Macerata, Biella, Rome, Pistoa… et bien sur en Val de Suse (3 arrestations) Cela traduit une attitude coordonnée et prévu de longue date.

La vitesse de l’information prouve également (est ce vraiment nécessaire de la rappeler) que cette action a eu lieu conjointement avec les journalistes. Là encore pas de surprise.

Pas de surprise non plus sur les personnes arrétés (là j’avoue tirer mes infos de la presse bourgeoise donc c’est à prendre avec modération) :

- Un conseiller municipale du val de Suse, farouchement opposé au projet
- Un des « leaders » du centre social Askatasuna
- Une personne présentée comme une « figure marquante » de « l’anarchisme insurrectionnel » (je ne sais pas ce qu’ils entendent par ça, dans leur cervelle de bourgeois immonde, ça doit rimer avec « fou furieux »)
- Un mec présenté comme un ex de Prima Linea (mon dieu le retour du terrorisme rouge)
- Un des fondateurs des BR (en 1972, il avait déjà prémédité la manif du trois juillet sans doute…)

Suivent d’autres personnes (presque un article sur chaque personne arrétés avec photos dans la presse Italienne, arrêtez facebook les gens) au parcours plus « anecdotique » (en gros les articles expliquent comment ils sont méchants et ce qu’ils aiment manger le matin au petit déj’. Passionnant).

Tout ce petit monde est accusé visiblement d’avoir préparé les « émeutes » du 3 juillet. Evidemment ça ne tient pas debout. et le procureur de la république de Turin a beau expliquer que « ils ne criminalisent pas un mouvement mais des individus », ça ne trompe personne. 15 jours avant la grande manifestation du 11 février, l’état a cherché à arracher au mouvement No Tav l’expression la plus radical du refus de la haute vitesse, la frange la plus vive, celle qui fait vivre le mouvement. Celle qui exprime son plus profond dégout pour le capitalisme destructeur et son opposition légitime face à l’institution policière, qui depuis des mois déjà occupe militairement la vallée.

Solidarité avec les rebelles de Val Susa ! Contre la haute vitesse ! Contre l’état et le capital !

http://radioblackout.org/streaming/

Indymedia Paris-IDF, 26 janvier 2012

[Montpellier] Le squat Très Très Grand Coeur expulsé par le GIPN

Montpellier – Expulsion TTGC

Montpellier, quartier Figueroles. Expulsion ce matin par le GIPN du squat le « Très Très Grand Coeur ». Une vingtaine de personnes à la rue. Pas de blessés, une personne interpellée puis relachée. La SERM, organisme d’aménagement urbain de Montpellier,grand acteur de la gentrification, propriétaire des lieux etait présente lors de l’expulsion. Nique les porcs, nique la SERM. Brule ton propriétaire. Plus d’infos plus tard.

Indymedia Paris-IDF, 26 janvier 2012

Contre la laïcité répressive et xénophobe

Un point de vue du sociologue Jean Baubérot sur la laïcité. Nous ne le partageons pas totalement car notre lutte antireligieuse se positionne clairement contre toute forme de répression étatique. Nous jugeons néanmoins intéressant de relayer ici cette analyse sur l’instrumentalisation xénophobe qui est faite de cette loi de 1905, par des partis politiques – à droite et à gauche.

Une laïcité méconnue, mais brandie par tous en étendard, selon Jean Baubérot

Plus célèbre que connue, la loi de 1905, invoquée de façon incantatoire par les politiques, est volontiers manipulée et déformée à des fins partisanes, selon Jean Baubérot, qui publie « La Laïcité falsifiée », sujet revenu au premier plan de la campagne présidentielle.

Ce professeur émérite de la chaire « histoire et sociologie de la laïcité » à l’Ecole pratique des Hautes Etudes évoque ces « escamotages » dans un entretien à l’AFP.

« L’évolution de l’emploi du terme laïcité au cours des dix dernières années a abouti à réduire la laïcité à des problèmes de neutralité. Et la manière dont on traite de la neutralité est de plus en plus éloignée de la loi de séparation de 1905 » de séparation des Eglises et de l’Etat.

Or, dit-il, « cette loi, vraiment équilibrée, instaure une laïcité qui est la même pour tous. Elle fait les mêmes peines pour les atteintes à la liberté religieuse et à la liberté de convictions non religieuses. C’est une laïcité qui est incompatible avec la stigmatisation des immigrés ».

« Inscrire dans la Constitution la loi de 1905 serait à mes yeux un progrès, parce qu’on cesserait alors de penser uniquement à l’Islam quand on parle de laïcité », poursuit-il en allusion à la récente proposition du candidat socialiste François Hollande. « Mais cela reviendrait à briser la loi du silence sur le statut concordataire en vigueur en Alsace-Moselle », prévient-il.

Pour Jean Baubérot, la « mutation » de la loi a commencé en 2003, quand a surgi le concept d’une « nouvelle laïcité, culturelle et identitaire, qui ne serait pas acceptée par une partie des immigrés, notamment des musulmans ».

De gauche à droite

« La laïcité, considérée comme une valeur de gauche, a alors glissé vers la droite où il a été dit que jusqu’à un certain point elle était incompatible avec les Droits de l’Homme ».

« A force de parler de communautarisme et d’intégrisme, sans en définir les termes, on a permis que le Front national s’empare de ce sujet, comme l’a fait Marine Le Pen avec l’occupation par les musulmans de pans du territoire soumis à la loi religieuse. Un habile tour de passe-passe ».

Une logique de « laïcité culturelle et identitaire » qui a, selon lui, été « reprise par d’autres comme Jean-François Copé et la droite populaire ».

En avril dernier, le débat de l’UMP que Jean-François Copé voulait lancer sur l’Islam dans la république, a suscité des remous, y compris au sein de son parti, relève Jean Baubérot.

« Mais cela montre bien que la laïcité était utilisée comme un mot-leurre, un masque et que sa véritable intention était de faire un débat sur l’Islam et la République. Une partie de la droite a refusé d’abonder dans le débat, comprenant qu’il y avait, là aussi, un tour de passe-passe ».

Interrogé sur la proposition de loi adoptée au Sénat, majoritairement à gauche, sur le principe de laïcité dans les crèches, centres de loisirs et pour les assistantes maternelles, Jean Baubérot se dit « très étonné ».

« On a l’impression d’une certaine improvisation. Elle me semble aller contre les équilibres de la loi de 1905, en stigmatisant le port du simple foulard à domicile, plus que tout autre signe religieux et alors qu’on peut soumettre un un enfant à n’importe quelle ânerie à la télévision ».

« La loi permettrait, dans un gouvernement autoritaire une intrusion policière au domicile, ce que ne veulent pas les auteurs de la loi. Reste qu’ils ne seront peut-être pas toujours au pouvoir et que leur loi pourrait être appliquée de manière liberticide. »

La laïcité falsifiée, Editions La Découverte (paru en janvier)

AFP, 26 janvier 2012

[Tibet] Réseaux de communication coupés, forces armées déployées

Répression de Tibétains en Chine: communications et déplacements entravés au Sichuan

Le téléphone, l’internet et la circulation routière étaient perturbés jeudi dans une vaste région tibétaine du Sichuan d’où filtraient cependant des détails sur la répression violente des manifestations du début de semaine par la police chinoise.

La préfecture de Ganzi, qui borde le Tibet et où vivent de nombreux Tibétains, a connu lundi et mardi des manifestations dont la répression a fait deux morts, selon Pékin, entre trois et une dizaine, selon les groupes d’exilés — les troubles les plus graves depuis les émeutes antichinoises de 2008.

La sécurité avait déjà été renforcée dans la préfecture de Ganzi, comme celle, voisine, d’Aba, après une quinzaine d’immolations par le feu (ou de tentatives) de moines et nonnes tibétains depuis moins d’un an.

Mais jeudi, la vaste préfecture de Ganzi fonctionnait au ralenti: les liaisons téléphoniques étaient très perturbées, l’internet ne marchait plus et les déplacements étaient restreints par des membres des forces de sécurité déployés massivement.

Des dizaines de véhicules de police — 4×4 et autocars– empruntaient la route enneigée de montagne vers Luhuo et Seda, théâtre des manifestations de lundi et mardi, depuis la capitale provinciale de Chengdu, ont constaté des Journalistes de l’AFP.

« Ils étaient descendus à Chengdu fêter le nouvel an (lunaire), et ils doivent rentrer avant la fin des congés en raison des troubles », explique Zhou Ming, un chauffeur qui emprunte souvent l’itinéraire.

Il s’étonne de ne pouvoir joindre aucun de ses amis là-bas. « Les appels n’aboutissent pas » dit-il, supposant que « le gouvernement a coupé les communications ».

L’AFP n’a pas pu non plus joindre les moines du monastère de Drakgo, à côté de Luhuo.

Les appels passés à 19 hôtels, restaurants, librairies, sociétés ou boutiques de Luhuo donnaient tous une tonalité « occupé », laissant penser que les liaisons avaient été coupées.

A Seda, les téléphones de 15 hôtels et restaurants sonnaient également tous « occupé ».

Des associations de défense des Tibétains ont indiqué que ceux-ci ne pouvaient pas se déplacer librement à Seda, certaines ajoutant que la zone était coupée du monde, d’autres faisant état de l’arrivée d’au moins 40 camions militaires.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, au bout d’un tunnel menant à Luding, à 300 km de Luhuo, les policiers avaient monté un barrage filtrant.

« Vous ne pouvez pas aller plus loin en raison de la neige et devez faire demi-tour pour votre propre sécurité », a assuré un des agents au chauffeur des Journalistes de l’AFP.

Les forces de l’ordre étaient omniprésentes jeudi jusqu’à Chengdu, à 600 km tout de même de Luhuo, où, dans le quartier tibétain, des véhicules de police étaient visibles tous les 50 mètres.

Les Journalistes de l’AFP ont très rapidement été entourés par une dizaine de policiers en uniforme et en civil. « Il est interdit de prendre des photos et d’interroger les gens », a déclaré un officier après avoir scrupuleusement noté les identités des deux reporters.

Malgré ces difficultés, l’organisation International Campaign for Tibet (ICT), dont le siège est aux Etats-Unis, a pu obtenir auprès de Tibétains des détails sur la manifestation mardi à Seda contredisant la version officielle.

A Seda, selon l’agence Chine nouvelle, un émeutier a été tué par la police après l’attaque d’une foule violente équipée de couteaux, bonbonnes de gaz et fusils.

Mais d’après les témoignages recueillis par ICT, des centaines de Tibétains se sont réunis dans le calme sur la place du centre-ville, puis la police a fait usage de gaz lacrymogènes avant de se mettre à tirer dans la foule.

« Des Tibétains couraient partout pour se cacher. Certains ne pouvaient pas s’enfuir parce qu’ils avaient été grièvement blessés », a dit un témoin.

D’autres ont affirmé que « la place était couverte de sang » après les coups de feu.

La veille une manifestation de Tibétains avait aussi été violemment réprimée non loin, à Luhuo, où Pékin a admis la mort d’un Tibétain, chiffre porté à au moins deux par les associations protibétaines.

AFP, 26 janvier 2012