Archives de catégorie : Répression

[Wuhan, Chine] 300 ouvriers menacent d’un suicide collectif

300 ouvriers menacent d’un suicide collectif

Des employés du géant électronique chinois Foxconn, qui construit les Xbox 360, ont menacé de sauter du toit du bâtiment si leur employeur ne tenait pas ses engagements salariaux.

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Quelques 300 employés sont montés sur le toit de leur usine et menacé de sauter si leur employeur ne respectait pas sa promesse. (Photo: dr)

La plus grande manufacture d’électronique au monde Foxconn, qui est un élément essentiel dans la chaîne de production des géants Apple, Microsoft, Dell ou encore Nintendo, a dû gérer une nouvelle crise sérieuse en début d’année.

Le 2 janvier dernier des employés ont demandé une augmentation de salaire pour une centaine d’entre eux. Foxconn leur aurait laissé le choix entre deux options: soit ils quittent l’entreprise avec une prime d’un mois de salaire par année d’ancienneté, soit ils retournent au boulot.
D’après «CBS», de nombreux auraient opté pour la première solution mais leur employeur ne leur aurait rien versé.

Bien décidés à ne pas se laisser faire, environ 300 ouvriers sont montés sur le toit du bâtiment le 3 janvier dernier et ont menacé de sauter dans le vide si leur employeur ne tenait pas parole. Il a fallu l’intervention du maire de la ville de Wuhan et 21h de négociations pour ramener les ouvriers à la raison, rapporte china.com.

Foxconn avait déjà été sous les feux de la rampe en 2010 suite au suicide de certains de ses employés. La firme avait alors prétendu dans les médias qu’elle accordait une grande importance à la valeur de la vie de ses salariés tout en faisant signer de contrats stipulant l’interdiction de se suicider, décrit encore «CBS».

Le magazine «Wired» avait raconté avoir pu accéder à des usines de Foxconn et avait constaté la présence de grillages censés empêcher de sauter des bâtiments.

Le magazine «Forbes», de son côté, rapportait les propos du patron de Foxconn, Terry Gou, qui disait que le taux de suicide dans son entreprise était inférieur à la moyenne nationale et qu’il grimpait généralement au même rythme que le PIB.

Contacté par «CBS», Microsoft a indiqué prendre l’affaire très au sérieux.

20 minutes.ch, 11 janvier 2012

Pour expliquer « l’affaire » de Labège

POUR EXPLIQUER UN PEU L’« AFFAIRE DE LABÈGE »

Depuis maintenant près de deux mois, quatre jeunes hommes et femmes sont en détention « provisoire » à la maison d’arrêt de Seysses, sans qu’aucune date ait jamais été avancée concernant leur remise en liberté. Et on retrouve dans leur « affaire » un scénario désormais bien rodé pour la police et l’institution judiciaire : d’abord la criminalisation des personnes arrêtées, au moyen de l’étiquetage « ultra-gauche » ; puis une détention « provisoire » qui s’éternise ; enfin, un prélèvement d’ADN dont le refus est sanctionné pénalement…

Le 14 novembre dernier, une centaine de gendarmes mobiles ont opéré une impressionnante rafle à Toulouse dans sept lieux d’habitation (pour la plupart des squats) et interpellé une quinzaine de personnes (dont une famille de sans-papiers) ; ils ont ensuite mis six d’entre elles en garde à vue. Ces personnes ont toutes nié les faits qui leur sont reprochés ; elles ont juste reconnu un engagement militant (pour la plupart depuis le lycée avec le mouvement anti-CPE) et ont refusé le prélèvement d’ADN. Quatre sont donc présentement en détention, une autre jeune femme a été inculpée mais placée sous contrôle judiciaire, et un jeune homme a été libéré mais en tant que « témoin assisté ».

Les arrestations intervenues à Toulouse entrent dans le cadre de l’« affaire de Labège » : le 5 juillet 2011, une dizaine de personnes non identifiables ont pénétré dans les locaux de la direction interrégionale de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ, organisme qui dépend du ministère de la Justice) à Labège, dans la banlieue de Toulouse. Ce groupe a déversé des excréments sur des ordinateurs et des bureaux, tagué quelques slogans sur des murs, et laissé sur place des tracts non siglés dénonçant l’accentuation permanente de la politique sécuritaire à l’encontre des mineur-e-s avant de se volatiliser quelques minutes plus tard.

L’action visait donc clairement la ligne répressive de l’Etat – dénoncée par une partie des éducateurs eux-mêmes, notamment en 2002 lors de la création des établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM). En mai dernier, en effet, une révolte a éclaté à l’EPM de Lavaur, dans le Tarn. L’administration pénitentiaire et la PJJ y ont répondu par l’intervention des équipes régionales et de sécurité (ERS), des mesures d’isolement, des conseils disciplinaires et des transferts. La PJJ a alors déclaré qu’une partie des jeunes détenus étaient « irrécupérables », et elle a demandé « plus de sécurité, un profilage des détenus et une reconnaissance de la pénibilité [du] métier ». Au début de l’été, le Parlement s’apprêtait de plus à adopter une refonte de l’ordonnance de 1945 sur la justice des mineurs, comprenant entre autres la création d’un tribunal correctionnel pour les récidivistes de plus de 16 ans en ce qui concerne des délits passibles d’au moins trois ans d’emprisonnement.

Toujours est-il que l’action de Labège s’est déroulée sans violence – hormis un bref lâcher de bombe lacrymogène en direction d’un membre de la PJJ quand celui-ci a arraché le sac à dos d’un membre du groupe (il n’a eu aucun arrêt de travail et n’a pas porté plainte). Le procureur de la République, qui s’est déplacé sur les lieux avec le préfet le lendemain, a de plus remarqué lui-même que l’action menée « n’a[vait] finalement fait que peu de dégâts ». D’où l’évidente disproportion de l’opération lancée quatre mois plus tard par des forces de l’ordre surarmées pour procéder à une vague de perquisitions et d’arrestations à Toulouse, sur la base du sac laissé sur place à Labège (si ce sac semble bien appartenir à un des prévenus, ce dernier affirme l’avoir perdu lors de son déménagement en juin dernier).

A la fin de leur garde à vue, les lourdes inculpations que le juge a prononcées à l’égard de cinq personnes ont été les suivantes : « – Participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction ou de dégradations de biens ;

  • violence commise en réunion sans incapacité ;
  • dégradation ou détérioration du bien d’autrui commise en réunion. » En dépit du fait que ces personnes n’appartiennent à aucune organisation et que l’action de Labège n’a pas été revendiquée, l’étiquette « ultra-gauche » qui a été collée sur leur dos et sur leur dossier, et que les médias ont reprise, a suffi à les criminaliser (l’ordonnance de placement en détention provisoire concernant un des prévenus affirme ainsi que celui-ci « reconnaît son appartenance à un mouvement d’extrême gauche, lequel est à l’origine des faits reprochés comme en attestent les tracts laissés sur place » ; or le terme d’« ultra-gauche » qui lui a été attribué pendant la garde à vue ne représente en rien une organisation). Et ce malgré l’absence de preuves jusqu’à ce jour, car l’instruction court toujours. De même que l’« appartenance à la mouvance anarcho-autonome » et d’autres qualificatifs de ce genre, l’étiquetage « ultra-gauche » sert ainsi depuis des années maintenant à créer un véritable délit d’opinion.

Par ailleurs, le refus opposé par les « inculpé-e-s de Labège » à un prélèvement d’ADN va leur valoir un procès, début mai, quoique cet ADN leur ait de toute façon été prélevé contre leur gré en garde à vue (sur les gobelets et couverts utilisés pour se restaurer durant ce laps de temps). Les avocats des inculpé-e-s se sont à une exception près abstenus de faire appel de la mise en détention, sur l’idée que le juge attend les résultats des tests pour décider de leur libération ou non ; mais on peut sérieusement en douter, après sept semaines de détention. Il est bien plus probable que ces résultats sont déjà connus, et qu’il s’agit plutôt pour le juge de laisser mariner toute cette jeunesse en prison, dans l’espoir de la faire craquer et avouer ou du moins « coopérer » (tout en observant qui se mobilise pour les soutenir, aussi et bien sûr, afin d’alimenter les fichiers et de trouver d’autres « coauteurs » de l’action incriminée), surtout si le résultat des tests n’a pas « démontré » la culpabilité des inculpé-e-s. Rappelons que le fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) a la particularité d’être alimenté de force – le prélèvement est « juridiquement contraint » car, en garde à vue, l’officier de police judiciaire a l’obligation d’informer le prévenu qu’il peut refuser ce « prélèvement biologique », mais en ajoutant aussitôt que « ce refus constitue un délit », et pas des moindres, puisque le code pénal prévoit jusqu’à un an ferme et 15 000 euros d’amende. Une situation kafkaïenne, étant donné le nombre de gens qui, relaxés du délit pour lequel on leur demandait leur ADN, demeurent poursuivis pour le délit de refus de prélèvement ; c’est qui plus est un « délit continu » : tant que l’on persiste dans son refus, on peut être convoqué à tout moment pour une nouvelle demande de prélèvement. Cette situation fait que certains ont porté leur cas devant la Cour européenne des droits de l’homme (voir http://www.slate.fr/story/47639/adn…).

Par les détentions « provisoires » qui s’éternisent, l’institution judiciaire entre également, et une fois de plus là encore, en complète contradiction avec la « présomption d’innocence » censée former le socle de la justice française. Il n’est que de voir la population des prisons, composée pour moitié de prévenu-e-s dans l’attente d’un procès qui peut avoir lieu deux ou trois ans plus tard. Ou se rappeler l’expérience pénitentiaire de Julien Coupat (plus de six mois) ; et, encore plus fort, celle des six Parisiens qui sont traduits en justice en mars prochain : entre sept et treize mois de « provisoire », avec un placement sous contrôle judiciaire ensuite (leurs quatre affaires ont été rassemblées sous le prétexte d’une même « association de malfaiteurs dans un but terroriste » – voir notamment l’article de Camille Polloni paru sur Inrocks.com le 19 janvier 2011 : http://www.lesinrocks.com/actualite…).

Depuis leur arrivée à la maison d’arrêt, la situation des « inculpé-e-s de Labège » n’a pas évolué : chaque fois que le tribunal a dû réexaminer leur incarcération, il a choisi de les maintenir en prison. Les motifs qu’il invoque demeurent :

  • « d’empêcher une concertation frauduleuse avec les complices », alors que les deux jeunes femmes ont été enfermées dans la même cellule et que les deux jeunes hommes ont effectué leurs promenades ensemble durant leurs premiers jours à la maison d’arrêt ;
  • « d’empêcher une pression sur les témoins ou victimes », alors que dans l’action de Labège il n’y a pas eu de victimes et qu’aucun témoin n’est en mesure d’identifier ses responsables.
  • « de prévenir le renouvellement de l’infraction », alors qu’il ne s’agirait pas de récidivistes mais de « primo-délinquants », selon le jargon judiciaire, s’il s’avérait qu’ils et elles sont coupables.

L’attitude du tribunal à l’égard du seul prévenu qui a fait appel de sa mise en détention puis, débouté, a déposé une demande de remise en liberté montre bien que pour ce tribunal la culpabilité des inculpé-e-s est acquise. Lors de l’appel, qui s’est déroulé en présence de ce prévenu et dont l’audience était publique, la juge a lu le texte de l’ordonnance de placement en détention provisoire et s’est s’exclamée lorsqu’il a été question de la PJJ : « C’est parfaitement hilarant, quand on connaît le dévouement du personnel de la PJJ ! » ; peu après, c’est son collègue qui s’est écrié, à la mention que les inculpé-e-s avaient refusé le prélèvement d’ADN par conviction politique, qu’il ne voyait « vraiment pas » comment on pouvait associer les termes « ADN » et « politique »… Après quoi, ce tribunal a demandé au prévenu s’il avait quelque chose à ajouter, et, relevant qu’on le qualifiait d’« ultra-gauche » dans l’ordonnance de mise en détention, il a voulu savoir ce que le tribunal entendait par là en précisant qu’il était prêt à en débattre puisqu’il n’appartenait à aucune organisation. Autrement dit, il a répondu sans arrogance, mais sans se laisser démonter ni baisser la tête dans l’attitude attendue de repentance, partant de culpabilité admise. Inacceptable, pour le tribunal – d’où le commentaire suivant, à la fin de l’arrêt de la cour d’appel le maintenant en détention : « Son attitude laisse présumer qu’il agit délibérément même s’il conteste formellement les faits. » La demande de remise en liberté s’est soldée quant à elle en deux temps trois mouvements dans le bureau du juge : celui-ci a campé sur ses positions, en motivant son refus de remettre l’inculpé en liberté par les arguments précédemment utilisés, mais en ajoutant cette fois qu’il ne croyait pas à la promesse d’embauche obtenue pour six mois à compter du 2 janvier 2012. Autrement dit, après avoir en novembre invoqué un manque de « garanties de représentation » pour mettre cet inculpé en détention (au prétexte qu’il n’avait pas repris une inscription à la fac en septembre mais s’était inscrit à Pôle emploi), cette proposition de travail n’a pas davantage satisfait le tribunal : il a laissé en prison cet inculpé malgré un casier judiciaire vierge, l’existence d’un logement loué et de revenus (modestes mais réels), et sans avancer la moindre preuve corroborant les accusations portées à son encontre.

On assiste ainsi, grâce aux innombrables lois sécuritaires adoptées depuis une dizaine d’années, à la criminalisation d’une certaine jeunesse radicalisée : selon ses besoins du moment, l’Etat réprime les jeunes de banlieue ou les « jeunes » en général, les « étrangers » ou les sans-papiers, les Roms, les « anarcho-autonomes », les activistes politiques ou les participants à des mouvements de la contestation sociale. Les milieux tour à tour en butte à la répression se trouvent à la merci du pouvoir. D’une part, parce que la détention « provisoire » peut être prolongée, selon le bon vouloir des juges, pendant des mois et des mois voire des années – une situation qui a plusieurs fois incité la Cour européenne des droits de l’homme à critiquer la France là-dessus aussi et à lui demander de revoir cette pratique. D’autre part, parce que le refus de prélèvement d’ADN est sanctionné pénalement et de façon répétitive.

Pareille situation démontre, s’il en était besoin, l’urgence de la contrer par l’affirmation d’une solidarité concrète envers les personnes en butte à la répression parce qu’elles contestent le système capitaliste et son organisation sociale. Seule la manifestation de cette solidarité peut leur éviter la marginalisation dans laquelle l’Etat cherche à les piéger et vers laquelle la répression tend trop souvent à les pousser. Il faut dénoncer haut et fort la perversité d’une détention « provisoire » qui revient à faire exécuter une peine avant même qu’un jugement ait été rendu – d’autant plus que semblable procédé anéantit toute possibilité de relaxe lors du procès : quand celui-ci finit par avoir lieu, le tribunal condamne à une peine couvrant la durée de la préventive, afin de ne pas être attaqué en justice pour détention arbitraire. Alors, décidément, ne laissons plus faire !

Françoise (Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux)

PS : Un deuxième détenu qui avait fait appel suite au refus de sa demande de mise en liberté a vu ce refus confirmé.

[Marseille] Roms : « une classe politique qui s’arc-boute sur une politique dissuasive de persécution »

L’errance sans fin des Roms à Marseille

Six mois après la promesse d’une table ronde, le dossier des Roms reste au point mort à Marseille: d’expulsion en expulsion, ils se retrouvent dans la précarité et l’errance faute de solution visant à leurs accueil et intégration, dénoncent des associations.

Des familles de Roms, installées le 2 décembre 2010 dans le quartier de la porte d'Aix à Marseille, faute de logement

Des familles de Roms, installées le 2 décembre 2010 dans le quartier de la porte d’Aix à Marseille, faute de logement
 

Lundi encore, des familles ont été délogées par la police d’un collège désaffecté de la Rose (13e arrondissement), une semaine à peine après avoir été chassées, pour certaines, de maigres terrains qu’elles occupaient dans des quartiers voisins.

« Ca suffit, dosta ! »: avant les fêtes, militants, élus, syndicalistes et citoyens sont venus crier leur indignation sous les fenêtres de la mairie. Lena, mère de quatre enfants, disait sa lassitude d’entendre sans cesse le même refrain: « Dégage, dégage, toujours dégage ».

« Aujourd’hui nous sommes traités avec autant de racisme que dans notre pays », confiait Ghitsa Iorga, trompettiste de la fanfare Vagabontu, depuis 10 ans à Marseille. « En France, on dit liberté, égalité, fraternité, en fait les chiens sont mieux accueillis que nous ! ».

Cendrine Labaume, coordinatrice chez Médecins du Monde, relève « une multiplication des sites précaires et délabrés », les squats et caravanes ayant progressivement cédé la place aux cabanes, abris de fortune et trottoirs ou pelouses.

Une « traque sans fin » dont plusieurs associations humanitaires demandent l’arrêt. « Comment faire le travail d’insertion, le suivi sanitaire et médical, si les Roms sont sans cesse déplacés ? », s’interroge Jean-Paul Kopp, représentant de Rencontres tsiganes.

Selon lui, « la situation s’est durcie depuis cet été » avec l’arrivée du nouveau préfet délégué à la sécurité, Alain Gardère, nommé fin août à Marseille après une série de faits-divers, dans un contexte d’animosité grandissante des habitants à l’égard de cette minorité. Il note aussi l’impact de l’arrêté anti-mendicité pris par la municipalité mi-octobre, visant à lutter « contre les comportements portant atteinte à l’ordre public ».

Mais ce trouble à l’ordre public est, selon une récente décision du TGI lui-même, « généré par l’impossibilité pour cette communauté de pouvoir s’implanter sur des terrains mis à leur disposition par la municipalité ou la communauté urbaine ».

Devant cette impasse, une table ronde avait été promise en août, le jour de l’expulsion d’une centaine de Roms de la porte d’Aix, à l’entrée de la ville. A ce jour, aucune date n’a encore été fixée. L’adjoint chargé de la lutte contre l’exclusion, Michel Bourgat, se dit « totalement partant, mais c’est à la préfecture de l’organiser ».

« Ce n’est pas à l’Etat de proposer des solutions », a réagi mercredi le préfet de région Hugues Parant, tout en rappelant que des familles avaient été « prises en charge dans un centre d’hébergement d’urgence » financé par l’Etat et la ville.

Plein d’espoir pour l’intégration des Roms lors de leur arrivée à Marseille dans les années 2000, le médecin Philippe Rodier, chargé d’une mission au sein de MdM, a vite déchanté.

Stigmatisant « une classe politique qui s’arc-boute sur une politique dissuasive de persécution », il estime que « rien n’est fait pour atténuer cette exclusion », à l’exception d’une initiative expérimentale menée par la préfecture en 2010 qui a octroyé à des Roms un titre de séjour temporaire. Le conseil régional soutient également un espace associatif accueillant dix familles, depuis cet été, à la Belle de Mai (3e).

Au-delà du cas marseillais, les associations appellent les pouvoirs publics à faire le « deuil de l’idée d’un retour ». Car les Roms, au nombre de 15.000 seulement en rance.json »>France et un millier à Marseille, restent envers et contre tout.

Selon M. Rodier, il ne faut pas attendre l’ouverture du marché du travail français aux Roumains et Bulgares, prévue fin 2013, pour leur permettre de vivre autrement qu’en mendiant et triant des déchets.

AFP, 12 janvier 2012

[Afghanistan] Des bidasses américains pissent sur des cadavres d’Afghans

Des marines urinent sur des cadavres : l’armée américaine enquête

Quatre militaires américains en train d’uriner sur trois cadavres ensanglantés présentés comme ceux d’insurgés talibans : une vidéo amateur de cette scène choquante a été diffusée mercredi 11 janvier sur internet. Dans la soirée, le corps des marines des Etats-Unis, qui n’a pas encore vérifié l’origine ou l’authenticité de la vidéo, a annoncé avoir ouvert une enquête.

Dans cette vidéo vraisemblablement filmée lors d’une opération en Afghanistan, on peut entendre l’un des hommes lancer « passe une bonne journée, mon pote » à l’adresse d’un des cadavres sur lequel il urine. Les militaires semblent conscients qu’une autre personne est en train de les filmer.

Attention, ces images peuvent choquer.

la vidéo ici

Ce genre de comportement tombe sous le coup du code de justice militaire, a indiqué un responsable militaire américain. D’après lui, le type de casque et l’arme d’un des hommes semblent indiquer, si l’authenticité de la vidéo était confirmée, qu’il pourrait s’agir de membres d’une équipe de tireurs de précision.

Jeudi, le président afghan Hamid Karzaï a vivement réagi contre ces images. Il s’est dit « profondément dérangé » par des « actes inhumains ».

« Dégoûtant et immoral »

« Cela m’a retourné l’estomac », a confié le porte-parole du Pentagone, le capitaine de vaisseau John Kirby. « Quelles que soient les circonstances ou quelles que soient les personnes dans cette vidéo, c’est un comportement dégoûtant, monstrueux et inacceptable pour toute personne en uniforme », a-t-il dénoncé.

Dans une lettre envoyée au secrétaire à la Défense Leon Panetta, le Conseil pour les relations américano-islamiques (CAIR), principale association musulmane américaine, « condamne cette apparente profanation des corps ». C’est « une violation des règles de l’armée de notre pays et des lois de la guerre qui interdisent de telles actions immorales et dégoûtantes », fait valoir l’association. « Nous sommes confiants dans le fait qu’une enquête menée en toute transparence sera conduite sur cet incident inquiétant et que des mesures appropriées seront prises », espère le CAIR.

La négociation d’accords de paix mise à mal

Le document pourrait enflammer le sentiment anti-américain en Afghanistan. Il est mis en ligne au moment où Washington (Etats-Unis) s’efforce de promouvoir des négociations de paix entre Kaboul et les insurgés avant le retrait graduel des troupes américaines du pays. 

« Un tel acte aura un impact très, très négatif sur les efforts de paix », a estimé Arsala Rahmani, du Haut Conseil pour la paix mis en place par le président afghan Hamid Karzaï. Toutefois, un porte-parole des talibans a déclaré l’inverse. Le scandale de la vidéo « ne nuira pas » aux discussions amorcées, a-t-il dit.

Les images de ce qui semble être un acte isolé risquent de rappeler au monde musulman le scandale d’Abou Ghraib en 2004. Les images de ces prisonniers irakiens humiliés par des militaires américains avaient fait le tour du monde.

FTVi avec AFP, 12 janvier 2012

[Alger] Emeutes pour le logement

Baraki (Alger) : Emeutes pour le logement à la cité Diar El Baraka

Logement social, Violents affrontements à Alger

 TSA, 11/01/2012 à 18:15

 De violents affrontements ont opposé ce mercredi 11 janvier les forces de l’ordre aux habitants de la cité Baraka à Baraki, dans le sud d’Alger. Les manifestants protestaient contre la suspension par les autorités de l’opération de relogement, selon des témoins oculaires. Des dizaines de personnes ont bloqué la route reliant la commune de Baraki à celle Larabâa avec des pierres et des pneus brûlés, selon la même source.

Les affrontements ont commencé après l’intervention des forces de l’ordre pour débloquer la route. Alors que les manifestants utilisaient des pierres et des cocktails Molotov, les policiers ont usé de balles en caoutchouc pour disperser la foule. Les manifestants ont attaqué le siège de la sûreté de daïra, assurent des témoins sur place. Plusieurs arrestations auraient été effectuées, selon les habitants.

Baraki (Alger) : Emeutes Diar El Baraka

Le Temps, 11-01-2012

Les émeutes à cause du relogement sont de retour à Diar El Baraka à Baraki . Plusieurs personnes ont été blessées hier soir, suite aux jets de cocktails Molotov par les manifestants. Les échauffourées entre les éléments de la police antiémeute et les habitants du quartier ont commencé dans l’après midi d’hier, et se sont terminés à une heure tardive.

« Nous avons renoué à crier notre colère et à barricader la route par des pneus brûlés et des jets de cocktails Molotov parce qu’on a le ras-le-bol d’attendre « .

Ces derniers ont ajouté que le recours aux manifestations devient pour eux, la seule alternative pour faire entendre leur voix face aux responsables. Les forces de l’ordre se sont installés sur les lieux pour étouffer cette manifestation.

Vu sur Brèves du désordre, 11 janvier 2012

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Algérie: libération de manifestants arrêtés lors de heurts avec la police

ALGER – Plus d’une trentaine de manifestants interpellés mardi lors d’affrontements avec les forces de l’ordre après la publication d’une liste de bénéficiaires de logements à Laghouat, ville gazière du sud algérien, ont été remis en liberté, a annoncé mercredi un responsable de la police locale.

Cette mesure dapaisement, dont ont bénéficié plus dune trentaine de personnes adultes, outre des mineurs, est intervenue mardi soir à lissue dune réunion présidée par le wali (préfet) et regroupant les représentants locaux des corps de sécurité et ceux des protestataires, a précisé M. Smail Medekken, cité par l’agence de presse APS.

Des affrontements ont opposé durant plusieurs heures mardi matin les forces de l’ordre et des manifestants qui contestaient une liste de bénéficiaires de logements sociaux à Laghouat.

Les manifestants accusaient les responsables locaux de favoritisme dans l’attribution de ces logements et réclamaient l’annulation de cette liste.

Les membres de lAssemblée départementale de Laghouat ont appelé le wali à procéder à lannulation de la liste contestée des bénéficiaires des 190 logements destinés à la résorption de lhabitat précaire et à poursuivre les auteurs des éventuels dépassements qui auraient entaché son élaboration, selon l’agence APS.

Des manifestants étaient toujours rassemblés mercredi sur une place de Laghouat pour réclamer le départ des responsables locaux et l’annulation de la liste de logements contestée, selon la même source.

Dans cette ville, une grève avait été lancée dès dimanche à l’appel de dizaines d’habitants qui contestent cette liste.

Le Parti des travailleurs (PT, opposition) a exprimé mercredi ses inquiétudes sur les risques de dérapage que pourraient engendrer ces mouvements de protestation qui ont bloqué durant plusieurs jours des zones d’activités pétrolières sensibles.

Ce parti a appelé les autorités algériennes à agir résolument pour mettre fin aux impatiences sociales légitimes.

C’est le seul moyen de couper l’herbe sous le pied de tous ceux qui souhaitent créer les conditions de troubles qui pourraient ouvrir la voie au pourrissement, a précisé cette formation dans un communiqué.

Des incidents ont opposé également mercredi à Baraki, dans la banlieue sud d’Alger les forces de l’ordre à des manifestants qui réclamaient de meilleurs logements, ont indiqué à l’AFP des habitants de ce quartier populaire

Des dizaines de jeunes ont bloqué pendant plusieurs heures la circulation automobile sur un axe routier très fréquenté, provoquant un énorme embouteillage, pour protester contre leur exclusion d’un programme de relogement destiné à des familles vivant dans des habitations précaires, selon ces sources.

Plus d’un million de logements ont été promis par le président Abdelaziz Bouteflika pour le plan quinquennal s’achevant en 2014, mais le rythme des constructions est lent et les accusations d’abus et de corruption sont nombreuses.

En Algérie, la distribution de logements sociaux donne souvent lieu à des contestations, parfois à des émeutes.

AFP, 11 janvier 2012