Archives de catégorie : Répression

[Tunisie] Les sit-inneurs de Gafsa dégagent trois ministres

[Tunisie] Les sit-inneurs de Gafsa dégagent trois ministres

Posted on 6 janvier 2012 by juralib

 

Tunisie. Un jeudi très agité à Gafsa

Un quadragénaire immolé par le feu. D’un côté, des jets de pierres et de l’autre, du gaz lacrymogène. Voilà à quoi a ressemblé Gafsa, jeudi, avec la visite de trois ministres du nouveau gouvernement.

Ces troubles, qui ont éclaté jeudi en fin d’après-midi, ont coïncidé avec la visite de trois ministres. Ces derniers, qui se sont déplacés de Tunis, devaient négocier avec les sit-inneurs de Gafsa. Et qui sont rentrés, en hélicoptère, quelques heures après, bredouille. Une première sortie ratée. De quoi vous dégoûter du pouvoir.

 La vidéo

Après que Ammar Gharsallah — un chômeur et père de 3 enfants, de Lala (délégation d’El Ksar), fatigué par un sit-in de plusieurs semaines devant le siège du gouvernorat en vain —, s’est immolé par le feu en pleine rue, des jeunes ont réagi en jetant des pierres sur les forces de l’ordre, s’attaquant au siège de la sûreté nationale. Pour disperser la foule, ces derniers ont riposté en faisant usage de gaz lacrymogène.

Brûlé au troisième degré, Ammar Gharsalah a été transporté dans un état critique au Centre de traumatologie et des grands brûlés de Ben Arous (dans la banlieue sud de Tunis).

Le nouveau gouvernement a décidément beaucoup de mal à calmer les esprits dans les régions frondeuses où a éclaté la révolution. Il faut dire que Hamadi Jebali et son équipe n’ont pas plus de baguette magique que n’en avait le gouvernement précédent de Béji Caïd Essebsi.

Leur presse (Kapitalis.com), 6 janvier 2012.


Tunisie. Les sit-ineurs de Mdhila refusent le dialogue

Négociation ou pas, les chômeurs et ouvriers de la Société de l’environnement et du boisement à Mdhilla (Gafsa) sont restés sur leur position : leur sit-in se poursuivra.

Le ministre de la Formation professionnelle et de l’emploi, Abdelwahab Maâttar, a rencontré, mercredi les sit-ineurs au siège de l’usine du Groupe chimique tunisien (Gct), dont ils bloquent l’accès, et discuté avec eux de la nécessité de laisser l’entreprise reprendre ses activités.

Les protestataires qui, selon l’agence Tap, observent une grève de la faim depuis le 21 décembre, revendiquent un emploi au sein de la Gct ainsi que la proclamation des résultats du concours de recrutement.

Le ministre leur a expliqué que le souci du gouvernement pour le moment est d’accorder la priorité aux régions de l’intérieur, notamment au niveau de la conception des programmes et mécanismes de lutte contre le chômage. « Les sit-in qui perturbent la production et l’activité économique ne peuvent apporter aucune solution », leur a t-il dit.

Apparemment, c’était un dialogue de sourd. Le temps des promesses est révolu avec l’ancien ministre Saïd Aïdi et le gouvernement de l’ex-Premier ministre Béji Caïd Essebssi, les protestataires ont refusé catégoriquement la levée du sit-in. Et le ministre a dû rentrer, comme il est venu. La route semée d’épines semble pour le moment sans issue. (…)

Leur presse (Kapitalis.com), 6 janvier 2012.

[Ile d’Oléron] Des habitants de Boyardville victimes de Xynthia contre l’expropriation d’Etat

Dernier carré des expropriables

Vingt-cinq maisons restent dangereuses et expropriables, selon la préfète. Le combat continue face à l’administration.

 La maison appartient à la famille Chaty depuis 1899. Un géomètre détermine aujourd’hui si le seuil de l’habitation dépasse les 2,90m fatidiques fixés par la préfecture – photo Benoît Martin

En tout, 25 habitations : 20 maisons et 5 appartements. Près de vingt-deux mois après le passage de la tempête Xynthia, 25 habitations demeurent donc dangereuses et expropriables, dans le secteur de Boyardville, à Saint-Georges-d’Oléron, selon les critères retenus par la préfecture de la Charente-Maritime.

« Demeurent dangereuses les habitations dont l’altitude du seuil est inférieure à 2,90 m NGF (1) et celles qui ne possédaient pas un étage facilement accessible lors de la tempête », détaille la préfète, Béatrice Abollivier, dans un courrier adressé ces derniers jours aux propriétaires concernés.

Le risque pour ces maisons et leurs habitants, selon l’État, en cas de Xynthia bis ? Voir l’eau monter à 1 mètre et plus dans les habitations, « en cas de défaillance mineure » des digues et autres murets de protections.

Se battre jusqu’au bout

« Nous avons bien eu 1 mètre d’eau, le 28 février 2010, lors du passage de Xynthia. Je m’en souviens bien : ma femme et moi étions montés sur une poubelle pour échapper à l’eau ! », raconte Pierre Quevauviller, 75 ans, propriétaire d’une maison à Boyardville depuis 1977.

La lettre de la préfète, ce fut « un coup de théâtre. Je pensais être exclu de la zone de solidarité grâce à ma mezzanine de 2,50 m. Mais les services de l’État ne veulent pas en tenir compte, sous prétexte qu’elle ne peut accueillir 20 personnes. Un nombre pareil, chez moi, c’est rarissime ! Et puis on pourrait toujours monter dans les combles », explique Pierre Quevauviller.

Comme l’ancien ingénieur refuse d’être « la victime de fonctionnaires tatillons qui perdent de vue la réalité », il va prendre un avocat : « Je suis décidé à me battre jusqu’au bout, quitte à ce que mes quatre enfants reprennent le flambeau. »

Pierre Quevauviller va jouer perso, mais aussi collectif avec l’Association de sauvegarde du site de Boyardville (ASSB). « Tout n’est pas perdu pour ceux qui veulent rester. Il y a encore tellement d’incertitudes. Le combat continue », souligne le secrétaire général de l’ASSB, Patrice Favoccia.

50 cm, ça change tout !

D’abord, sauver les maisons dont le seuil est inférieur au couperet des 2,90 m. Et ce, avant le 5 février (2). « L’État a nivelé depuis les jardins ou la rue, sans prendre en compte un porche ou des marches. 50 ou 60 cm, ça change tout », souligne Patrice Favoccia.

Pour apporter la preuve à l’État, Jacqueline Chaty, propriétaire d’une maison de l’avenue de la Plage, fait venir aujourd’hui, à ses frais, un expert géomètre. Jacqueline fera tout pour sauver sa maison qui appartient à la famille depuis six générations. Dans la cuisine, l’antique et superbe foyer charentais en faïence est protégé par de vieux journaux.

Avec son mari, Bernard, ils ont commencé les travaux de rénovation en août dernier. « On a attendu un an et demi avant d’entreprendre quoi que ce soit. On ne se savait pas où on allait. Aujourd’hui, je veux croire à une espérance individuelle et collective », avance Jacqueline, dans sa salopette de travail blanche.

Après le passage des géomètres, « trois à quatre maisons devraient encore être sauvées », soutient le secrétaire général de l’ASSB. Restera 15 à 16 habitations à sauver. Uniquement des résidences secondaires, sauf une.

« Pas de problème pour ceux qui veulent encore vendre leur bien à l’État, à l’amiable », souligne Olivier Schmitt, président de l’ASSB. Problème d’héritage, maladie, éloignement, grand âge… De nombreux propriétaires ont profité de l’aubaine pour se séparer de leur maison à un prix avantageux, au-dessus du prix du marché.

Ni le Var, ni La Faute-sur-Mer

Pour sauver la poignée de résistants, l’association considère que tout n’est pas perdu : « Beaucoup de portes sont encore ouvertes. » Marteler et marteler encore qu’un rehaussement des digues et la création de murets permettraient de protéger Boyardville, comme le montre une double étude dûment approuvée par le Conseil général.

« Boyardville, ce n’est pas le département du Var et ses torrents de boue. Ce n’est ni Charron, ni Ré, ni La Faute-sur-Mer ! Entre l’obligation d’appliquer une doctrine nationale et la diversité des situations locales, la préfecture se retrouve dans une situation extrêmement embarrassante, s’exclame Pierre Quevauviller. Et puis, de toute façon, l’État est censé ne plus avoir d’argent ! »

(1) Nivellement général de la France. (2) Date limite fixée aux propriétaires par la préfecture pour demander l’évaluation des biens immobiliers par la Direction départementale des finances publiques et bénéficier de l’acquisition amiable de l’habitation par l’État.

Sud-Ouest, Benoît Martin, 5 janvier 2012

Le géomètre leur vient en aide

« Les zones inondables existaient avant Xynthia. Désormais, elles sont renforcées. » Expert géomètre, Thierry Gilloots établit un constat susceptible de lui donner un peu de travail… Surtout si des propriétaires décident d’ajouter des éléments d’altimétrie au dossier de leur éventuelle procédure contradictoire.

Nous parlons ici de la procédure offerte aux habitants par la préfecture. Laquelle vient de définir ce fameux seuil de 2,90 m, en-dessous duquel les maisons de la zone Saint-Georges – Boyardville seront considérées comme dangereuses pour leurs occupants (lire notre édition de mardi). Le travail de Thierry Gilloots, basé à Rochefort, consiste justement à définir l’altitude NGF (1) du seuil des habitations, mais aussi de la voirie ou des digues. « Nous sommes intervenus sur Boyardville avant et après Xynthia, explique-t-il. Après, il s’agissait d’établir des mesures pour le Conseil général et son programme de travaux. » Toutefois, Xynthia n’a pas surchargé l’agenda du cabinet Tournier-Gilloots. D’autant qu’un état des lieux quasi exhaustif avait été réalisé en 2007.

Complexe

« Ce qui intéresse l’État, c’est de connaître le niveau des seuils, nous ne sommes jamais intervenus sur les zones refuges. » Autrement dit, sur des demi-étages et autre planques placées plus haut.

D’après Thierry Gilloots, il est rare de tomber sur un particulier lambda désireux de connaître l’altitude de son terrain ou des étages de sa maison. De plus, le contexte oléronnais semble complexe à ses yeux car, dit-il, « Saint-Georges est occupée par des demeures privées, mais aussi par des propriétés de l’État avec une autorisation d’occupation pour des particuliers. »

Pour tout projet nécessitant un permis de construire, l’expert géomètre fournira un certificat de nivellement. Le seul faisant état de garantie en cas de litige. Or voilà qu’à titre exceptionnel, ces experts seront peut-être amenés à expertiser des maisons pour lesquelles les propriétaires nourrissent un tout autre projet : obtenir un permis de non-démolition.

Sud-Ouest, Thomas Villepreux, 5 janvier 2012

Encore une intimidation policière contre la liberté d’expression

Voici quelques temps qu’à chaque tractage du groupe Pavillon Noir, et dernièrement une diffusion du monde libertaire (qui est pourtant hebdomadaire depuis deux ans et demi place du marché face à notre-dame), les flics déboulent en bagnole pour intimider, prendre un tract, voire contrôler l’identité tout en la connaissant très bien.

Cette fois-ci, c’est aux compagnes-ons de l’Epine Noire… sauf que c’est allé un peu plus loin, avec embarquement au comico de 6 personnes diffusant cet excellent journal de contre-infos poitevines, dont une qui ressort avec convocation au comico pour « port d’armes » : elle y est allée aujourd’hui et en est ressortie avec rappel à la loi, prise d’empreintes et de photos.

Rappelons qu’un compagnon avait été perquisitionné dans une affaire de manif de soutien aux sans-papiers en février 2011, et que du matériel militant (dont de nombreux tracts et affiches Fédération Anarchiste) avait été saisi et détruit sur demande écrite du procureur ; qu’un autre compagnon avait été embarqué au comico à la suite d’une chansonnette collective (du Brassens) à Poitiers cet été…

Les intimidations policières répétées visent à décourager les gens de lutter. Elles ne nous feront cependant rien lâcher à nos idées anti-autoritaires. Bien au contraire, leurs méthodes aussi moisies que le système de fric et de pouvoir qu’elles défendent ne font que nous renforcer dans nos convictions pour une société libertaire et solidaire.

Soutien inconditionnel à toutes les voix en lutte.

Pavillon Noir, Fédération Anarchiste 86, 5 janvier 2011

Le communiqué des compagnes-ons de l’Epine Noire :

Chronique de l’arbitraire (à Poitiers et ailleurs)

Chronique de l’arbitraire*

Quand diffuser de l’information devient potentiellement criminel

Ce mercredi 4 janvier au soir, la police politique de Poitiers était sur les dents. Un  petit nombre de personnes distribuait des tracts ( soutien aux inculpées de Labège [1] ) et un canard local (L’Epine Noire) devant les marches du Théatre-Cinéma de la place d’Armes au Centre-Ville. Pourquoi une distribution à cet endroit? Parce qu’il y avait la  projection du film-documentaire “Tous au Larzac”  avec un débat organisé par les Alternatifs, écologistes et autres. Autant dire qu’il y avait un grand nombre de poitevin-es et des environs qui sont venues pour y assister. L’idée était donc d’informer sur la situation des camarades de Toulouse et de faire connaitre l’Epine Noire… Pas d’entrave à la circulation, pas de papiers par terre (le public était évidemment intéressé par ce que nous distribuions), pas de violence en réunion, pas d’alcool, pas d’armes par destination, que de bonnes intentions.

Nous ne sommes pas rentrés pour la diffusion du film, on aurait peut être dû, vu ce qui s’est passé ensuite. A peine le dernier spectateur entré dans le cinéma, la bac et la police nationale avec pas moins de 6 bagnoles sont venues interpeller 6 personnes dans des rues adjacentes au théatre-Cinéma. Les gardiens de l’ordre ont contrôlé les identités vraiment pour la forme, vu que nos tronches leur sont familières. Puis, ils ont confisqué les journaux ainsi que de simples couteaux. Mais ce n’est pas fini : la police nous amène quand même au commissariat.

Au commissariat, rien de très alléchant, à part peut etre de voir le directeur de la police, Jean-Francois Papineau, et ses collègues avec, entre les mains, l’Epine Noire (c’eût été de belles photos pour le prochain numero). Les 6 personnes embarquées sont sorties, certaines ramenées jusqu’à leur domicile pour  vérification d’adresse. Une personne est sortie avec une convocation au commissariat pour port d’armes, reconvoquée aujourd’hui elle ressort avec un rappel à la loi et ils en ont profité pour prendre ses empreintes et lui tirer le portrait. D’autres personnes, vraisembablement, seront prochainement convoquées pour l’Epine Noire.

La venue du président de la Republique dans la région, aujourd’hui 5 janvier, à l’occasion des  voeux à l’education nationale, est sans doute une des raisons de leur intervention. D’autres suggèrent que c’est la distribution fortuite du canard à un RG qui allait assister au débat sur le Larzac, qui a mit la puce à l’oreille de nos amis les bleus. Les pandores n’auraient-ils pas eu vent d’un article sur le successeur de notre cher Tomasini (P..on), Yves Dassonville qui, après avoir chassé le syndicat (« voyou, disait-il) USTKE en Kanaky entame une nouvelle campagne en terre pictave contre d’autres voyous. Encore un petit effort Dassonville et l’Epine Noire verra croître son audience comme l’USTKE a su résister aux assauts colonialistes.

Cet acte est grave, car il s’agit plus que d’une énième provocation policière pictave à l’encontre de certains individus présumés anarchistes, terroristes, délinquants, voleurs, voyous, et mille autres qualificatifs qui ne sonnent finalement pas plus mal que « PAPON », « baqueux », « educastreur », « parti de l’ordre » ou « serviteur de l’Etat ».
En effet la police a saisi tous les exemplaires de l’ « Epine noire » qui restaient sur chacun d’entre nous. Il s’agit-là d’une atteinte manifeste au droit d’expression et de diffusion d’écrits politiques. Et ça nous ne saurions le tolérer pas plus que le reste. Comme quoi leur démocratie est à géométrie variable…
 
Bref, en tout cas comme ça l’est souvent rappelé, Poitiers reste une ville où le pouvoir teste le degré de résistance, teste des méthodes relevants de la contre-subversion. C’est une confirmation d’un rapport que la police  entretient avec un certain groupe de personnes supposées appartenir à un mouvement politique qui est particulièrement dans le viseur actuellement à Poitiers et ailleurs.Tout est à surveiller comme du lait sur le feu [2].C’est une véritable chasse aux sorcières qui est à l’oeuvre , le spectre des lois scélérates n’est pas loin.

Nous invitons toutes celles et ceux, individuellement ou collectivement à donner leur point de vue sur cette question s’ils le souhaitent.

Qu’ils sachent que ces méthodes qui souhaitent mettre à bas toute contestation du pouvoir, du capital et de ses chiens de garde ne nous décourageront pas.
Au contraire cela nous donne encore envie de continuer de nous battre contre ce monde autoritaire et marchand.

 * ça n’est  pas la première fois que les flics confisquent du matériel militant : http://nantes.indymedia.org/article/19652

[1]http://www.antirep86.fr/2011/12/24/deja-cinq-semaines-de-detention-provisoire-pour-les-inculpe-e-s-de-labege/
[2]http://epinenoire.noblogs.org/?p=57

 L’Epine Noire, 5 janvier 2011

Vu sur le blog antirep 86

[Poitiers] Démocratie à la sauce étatique : Six cents mètres de barrières anti-manif

L’accès filtré toute la matinée

On parlait de 600 m de barrières autour du Palais des Congrès.

 On parlait de 600 m de barrières autour du Palais des Congrès. –
 

Il faut s’attendre à quelques barrages ce matin, pour accéder à la Technopôle du Futuroscope. A priori, les bus qui circulent sur site ne seront pas déviés, mais les piétons seront filtrés. Mieux vaut ne pas oublier sa carte d’identité et sa carte professionnelle.

Les camions remplis de barrières anti-manif étaient alignés hier à l’entrée du Palais des Congrès du Futuroscope. Ce matin, elles doivent permettre de limiter les déplacements sur site. […]

Nouvelle République, 5 janvier 2012

Les étrennes de la FSU et les voeux des syndicats

Hier, le billet d'avion symbolique était déposé au Rectorat.

 Hier, le billet d’avion symbolique était déposé au Rectorat. –
 

Les syndicats n’ont pas prévu de grande manifestation, plutôt des actions symboliques. […]

> Un aller-simple pour Partenia. Hier soir, devant les grilles du rectorat, la FSU remettait symboliquement au chef de l’Etat un billet d’avion pour un diocèse imaginaire, d’une valeur de 80.000 €, soit 1 € par poste supprimé dans l’Éducation nationale depuis 2007 (2012 inclus). « Nous le faisons ce soir, puisque demain, nous ne pourrons pas l’approcher », commentait Myriam Liéby.

> Les vœux des syndicats. L’intersyndicale départementale (FSU – UNSA – FO – Sgen/Cfdt – CGT – Solidaires) présentera ses vœux au monde de l’Éducation au travers d’une lettre ouverte au Président, ce jeudi 5 janvier, à 12 h 15, dans le hall de la gare du Futuroscope.

Nouvelle République, 5 janvier 2012

[Amiens] Continental: une amende de 1.000 à 1.500 euros requise contre Xavier Mathieu

Continental: une amende de 1.000 à 1.500 euros requise contre Xavier Mathieu

Une amende de 1.000 à 1.500 euros a été requise mercredi contre le syndicaliste CGT de l’ancienne usine Continental, Xavier Mathieu, lors de son procès devant la cour d’appel d’Amiens pour refus de prélèvement d’ADN.

Le syndicaliste de Continental Xavier Mathieu le 4 janvier 2012 à Amiens

Le syndicaliste de Continental Xavier Mathieu le 4 janvier 2012 à Amiens
 

Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 3 février.

Ce procès fait suite à une première relaxe du syndicaliste en juin 2010, alors que le parquet avait requis une peine d’un mois de prison avec sursis. Ce dernier a ensuite fait appel de cette relaxe.

« J’aurais aimé voir devant cette cour passer les dirigeants de Continental », a déclaré Xavier Mathieu, par moments très ému et la gorge nouée, à la fin de l’audience.

« Jamais je ne donnerai mon ADN autrement que par amour dans cette vie », a ajouté Xavier Mathieu, qui a évoqué la naissance de son premier petit-enfant quatre mois auparavant.

Son avocate, Me Marie-Laure Dufresne-Castets, a plaidé la relaxe.

« Sarkozy, quand Continental a fermé, il a crié au scandale, il a dit qu’il traînerait en justice les dirigeants qui n’avaient pas respecté leurs engagements. Vous avez vu le gouvernement poursuivre les dirigeants de Continental ? Non, jamais. Au contraire, le ministère du Travail a validé les raisons économiques de la fermeture de l’usine (…) comme celle de toutes les usines en France », a déclaré Xavier Mathieu à la presse après l’audience.

Les faits datent de la condamnation de Xavier Matthieu à 4.000 euros d’amende par la cour d’appel d’Amiens pour avoir participé avec des ouvriers de Continental au saccage de la sous-préfecture de Compiègne en avril 2009. Il avait alors refusé de se soumettre à un prélèvement d’empreinte génétique, comme l’exige la loi.

Créé en juin 1998 pour recenser l’ADN des condamnés définitifs pour des infractions sexuelles, le fichier national automatisé des empreintes génétiques a été étendu en 2001, 2003 et 2010 à de nombreux autres crimes et délits.

« Le fichage génétique pour un militant syndical questionne la société mais singulièrement les magistrats que nous sommes », a déclaré Matthieu Bonduelle, secrétaire général du Syndicat de la magistrature (SM, gauche), cité comme témoin par la défense, et qui a évoqué un « dévoiement » de la loi.

A l’issue de l’audience, Xavier Mathieu s’est adressé à ses anciens collègues venus le soutenir.

« Je suis fier d’avoir été votre porte-parole. J’ai même été considéré comme un porte-parole de la classe ouvrière en France et ça j’en suis fier et personne ne me l’enlèvera », a-t-il déclaré.

Entre 200 et 300 personnes, dont quatre candidats de gauche à la présidentielle –Eva Joly (EELV), Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche), Nathalie Arthaud (LO) et Philippe Poutou (NPA)– avaient manifesté avant l’ouverture du procès en soutien au syndicaliste.

L’usine de pneumatiques Continental de Clairoix a fermé début 2010, entraînant la suppression de 1.120 postes. Au printemps 2009, un conflit social de plusieurs mois –dont M. Mathieu a été la figure emblématique– contre le projet de fermeture avait permis aux ouvriers d’obtenir des indemnités de départ extra-légales.

AFP, 5 janvier 2012