Archives de catégorie : Répression

[Poitiers] Extension du fichage biométrique pour les migrant-e-s

ndPN : illustration de propagande étatico-journalistique à vomir, pour justifier l’extension du fichage biométrique des migrant-e-s… en gros, nous vous fichons en toute « intimité », mais c’est pour votre bien !

Un meilleur accueil des étrangers

La préfecture de la Vienne se prépare à la réforme de l’accueil des étrangers qui prévoit, dès l’an prochain, la prise des empreintes des dix doigts pour sécuriser les titres de séjour. Les nouveaux guichets installés ces dernières semaines offrent, en outre, plus d’intimité pendant les entretiens. La préfecture de la Vienne reçoit environ 1.500 demandes de rendez-vous par mois au service des étrangers.

Leur presse, Nouvelle République, 28 décembre 2011

[Poitiers] Soutien à Ikhlas contre l’ignominie préfectorale

Droit au séjour pour Ikhlas G. !

 Ikhlas et Claude se sont rencontrés sur internet en 2008. De leur relation virtuelle, est naît un véritable amour et très vite ils se rendent compte qu’ils sont fait l’un pour l’autre et décident alors de se rencontrer.

Claude se rend plusieurs fois au Maroc pour y rejoindre Ikhlas. En mars 2009, ils décident de s’unir pour le meilleur et pour le pire. Pour bien faire les choses, Claude retourne en France et Ikhlas fait une demande de visa long séjour au titre de conjoint de français mais peu de temps après le malheur frappe le couple : Claude se retrouve hospitalisé et opéré suite à un grave accident de travail. Ikhlas se voit dans l’obligation de porter assistance à son époux et décide de le rejoindre avec un simple visa court séjour et de ne pas attendre l’obtention du visa long séjour.

En juillet 2009, elle quitte donc le Maroc avec ses deux enfants issus d’un précédent mariage :
– Nabil né le 01/04/1998 au Maroc et scolarisé en classe de 5ème au collège François Rabelais à Poitiers
– Hichem né le 22/07/1991 au Maroc et scolarisé en 2ème année de CAP au lycée Auguste Perret à Poitiers

Cette famille recomposée s’installe à Poitiers où elle mène une vie normale comme n’importe quelle famille française, à une différence près, Ikhlas vit avec une épée de Damoclès sur la tête : le préfet de la Vienne refuse de lui accorder le droit au séjour et lui notifie en novembre 2010 une obligation de quitter le territoire français. Contre toute attente, le TA de Poitiers confirmait la décision du préfet car Ikhlas ne remplit pas les conditions d’entrée sur le territoire français pour obtenir un titre de plein droit en qualité de « conjoint de Français ».

Comble du malheur, le couple est victime d’un accident de moto en octobre 2011 à la suite duquel ils est convoqué par la gendarmerie pour une audition à laquelle Ikhlas et Claude se rendent en toute confiance et bonne foi mais Ikhlas sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français est emmenée directement en rétention à Paris, soit à des kilomètres de son domicile, de sa famille. Le Tribunal administratif de Paris décide de la remettre en liberté. Le corps portant encore les stigmates de l’accident, double fracture aux visages avec incarcération graisseuse,Ikhlas retrouve les siens mais toujours menacée d’expulsion au moindre contrôle d’identité.

Comment envisager un retour au Maroc quand son époux va prochainement subir une amputation de la jambe ? Comment renoncer, ne fut-ce que quelques mois, à ceux qu’on aime, à ses amis, à ses voisins ? De plus, Ikhlas et ses enfants sont parfaitement intégrés et appréciés de tous.

Pour ces raisons, nous, enseignants, amis, citoyens, signataires de la présente pétition, demandons l’annulation de l’obligation de quitter le territoire français dont fait l’objet Mme Ikhlas G. afin qu’elle puisse continuer à vivre sereinement dans ce pays qui est le sien.

RESF 86, 27 décembre 2011

[Royaume-Uni] La répression continue après les émeutes de l’été

Grande-Bretagne : descente de police dans une centaine d’appartements pour chopper les émeutiers d’août

Grande-Bretagne : 62 arrestations après une opération de police dans l’enquête sur les émeutes de l’été

 Belga, 21 décembre 2011

 Scotland Yard a annoncé avoir fait une descente dans une centaine d’appartements mercredi [21 décembre] à Londres et procédé à 62 arrestations, lors d’une opération d’envergure contre les émeutiers impliqués dans les violences urbaines de cet été.

« L’opération d’aujourd’hui (mercredi) démontre que quatre mois après les incidents de Londres, nous sommes absolument déterminés à identifier et arrêter les personnes responsables des émeutes », a commenté un responsable de Scotland Yard, Robin Bhairam. Cette descente a été organisée une semaine après la diffusion sur internet par la police des portraits des « suspects les plus recherchés » dans le cadre de l’enquête sur les émeutes d’août à Londres. « À la suite de la publication de photos de plus de 200 suspects sur le site Flickr, je voudrais remercier tous ceux qui ont répondu à notre appel pour nous aider à identifier les personnes recherchées », a ajouté M. Bhairam.

 À ce jour, près de 3.500 personnes soupçonnées d’avoir participé aux émeutes ont été arrêtées par Scotland Yard, et 2.179 inculpées ou citées à comparaître.

 La Grande-Bretagne a connu début août pendant plusieurs jours, les pires émeutes qu’ait connues le pays en trente ans. Ces violences, consécutives à la mort d’un jeune homme pendant une opération de police dans le nord de Londres, avaient rapidement gagné plusieurs autres villes anglaises, donnant lieu à des scènes de vandalismes et de pillages devant des forces de police largement débordées. Cinq personnes avaient été tuées lors de ces émeutes.


La police pourra tirer à balles réelles sur les émeutiers

Le Matin, 21. décembre 2011, 11h04

Les forces de l’ordre anglaises pourront recourir à des méthodes très musclées pour éviter un bis repetita des graves troubles de cet été.

Les canons à eau, les balles en caoutchouc, c’est fini pour les émeutiers pyromanes ! Selon « The Sun », les policiers au service de Sa majesté pourront désormais tirer à balles réelles sur les manifestants qui menacent la vie d’autrui en mettant le feu à des immeubles habités. Les mesures habituelles pourront, elles, encore être prises pour des faits moins graves comme la construction de barricades ou le jet de cocktails Molotov.

La décision, communiquée par une taupe au sein du HMIC (service responsable de l’inspection du travail des policiers anglais), fait notamment suite à une célèbre photo. Devenue l’un des symboles des émeutes de l’été 2011, elle montre l’immigrée polonaise Monicka Konczyk en train de sauter par la fenêtre pour échapper aux flammes ravageant son immeuble. Le rapport du HMIC estime que pour éviter de telles situations, des mesures extrêmes doivent désormais pouvoir être envisagées. L’envoi de troupes militaires dans la rue a par contre été exclu.

Réaction jugée trop molle

Une enquête a montré qu’un Anglais sur trois pensait que des armes à feu auraient dû être utilisées lors des graves troubles qui ont secoué l’Angleterre en août. Lors des faits, le premier ministre David Cameron avait autorisé la police à utiliser des canons à eau que quatre jours après le début des violences. Des groupes d’autodéfense de citoyens s’étaient mis en place dans certains quartiers face à cette riposte jugée trop molle.

[Chine] « La gestion des mouvements de masse est de plus en plus difficile »

Chine: les révoltes citoyennes vont se multiplier, selon un haut responsable

Un haut responsable chinois, qui avait aidé à désamorcer la rébellion des habitants d’un village de Chine excédés par les expropriations, a estimé que le pays devait se préparer à d’autres protestations de ce type parce que les citoyens réclament le respect de leurs droits.

Des villageois de Wukan manifestent contre des expropriations le 19 décembre 2011

 Des villageois de Wukan manifestent contre des expropriations le 19 décembre 2011
 

« Dans cette région (du sud), il y avait beaucoup de problèmes qui n’ont pas été traités à temps. Et une fois que la violence a surgi, les retombées ont été graves », a déclaré Zhu Mingguo lors d’une réunion sur la stabilité sociale, cité par le quotidien officiel Guangzhou Daily.

« C’est comme une pomme pourrie en son coeur. A l’extérieur, la peau est rouge mais une fois qu’on l’ouvre, on ne peut plus rien faire », a-t-il ajouté.

 

Les paysans de Wukan, un gros bourg de 13.000 résidents, sur la côte de la province du Guangdong (sud), se sont révoltés pour dénoncer la corruption de leurs cadres communistes. Leur colère avait éclaté après des saisies de terres qu’ils jugeaient illégales.

« La conscience qu’a le public en matière de démocratie, d’égalité et des droits dont il dispose ne cesse de se renforcer, et par conséquent, les demandes augmentent », a déclaré le haut responsable chinois lors de cette réunion.

« La gestion des mouvements de masse est de plus en plus difficile », a-t-il ajouté.

Cette crise, qui a fait grand bruit dans le pays, s’est apaisée la semaine dernière. Les autorités chinoises ont libéré les meneurs de la rébellion, allégé la présence policière et envoyé une équipe chargée de recueillir les doléances de la population.

La presse officielle chinoise avait critiqué l’attitude des autorités locales à Wukan, qui avaient d’abord imposé une dizaine de jours de blocus au village avant d’opter pour une position plus conciliante.

AFP, 27 décembre 2011

[Kazakhstan] Appel à solidarité

Le 16 Décembre 2011, les autorités du Kazakhstan ont tiré sur la manifestation des travailleurs d’un centre pétrolier qui étaient en grève et qui manifestaient dans les rues d’une petite ville du Kazakhstan : Zhanaozen

La grève d’environ 1500 ouvriers pour la revendication de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail a commencé en Mai 2011 mais elle a été interdite. Les champs pétrolifères de Karazhanbas, oú le conflit a démarré,  sont exploités par la compagnie China International Trust qui fait partie d’un consortium chinois : Investment Company et la Kazakh Company « KazMunayGaz ».

La vague  de répression a été implacable  : pendant le conflit, une centaine de travailleurs a été licenciée ; un militant actif , Zhaksalyk Turbayev, a été tué par un inconnu ; le feu a été mis à la maison d’un autre activiste, Aslambek Aydarbayev,  et l’avocate du syndicat, Natalia Sokolova, a été condamnée à 6 ans de prison pour « incitation à la révolte sociale ». D’autres syndiqués, Akzhanat Aminov, Kuanysh Sisenbayev et plus de 30 autres syndiqués ont été arrêtés et condamnés.

Le régime du président Nazarbayev est largement connu pour la répression brutale des mouvements ouvriers et pour son autoritarisme. Il a affirmé que les théories d’  « Eurasianisme » étaient l’idéologie officielle du Kazakhstan (actuellement mises en avant par le russe de la « Nouvelle Droite » (extrême droite russe), l’ethnographe Lev Gumilev).

Aujourd’hui, pendant la répression des manifestations plusieurs travailleurs ont été tués : 11 personnes selon l’avis « officiel » et 70 selon d’autres avis. Les travailleurs signalent que plusieurs centaines de personnes ont été blessés. La ville est aujourd’hui en état d’alerte  et le couvre-feu a été décrété. Le régime a fait intervenir l’armée en ville et isole celle-ci du reste du monde.

Dans les villes aux alentours, il y a des manifestations et des actions de solidarité avec les travailleurs de Zhanaozen. Les autorités ont de nouveau ouvert le feu et il y a de nouvelles victimes.

Nous appelons à une protestation immédiate pour arrêter le massacre des travailleurs au Kazakhstan.

Envoyez des lettres de protestation aux ambassades du Kazakhstan et à la compagnie CITIC, n’hésitez pas à faire des manifestations et rassemblements devant celles-ci !

Nous appelons aussi au boycott des produits en provenance du Kazakhstan.

Secrétariat International de la KRAS-AIT, Section russe de l’AIT

Contra info, 27 décembre 2011