Archives de catégorie : Répression

[DAL 86] Contre les expulsions, organisons-nous !

NdPN : voir aussi le nouveau communiqué du DAL 86 en réaction aux propos de la préfète dans un magazine.

Le DAL 86 propose une réunion à toutes les personnes révoltées par la politique préfectorale à l’égard des habitant-e-s expulsé-e-s du squat des Glières (individus, orgas politiques, syndicats, associations), ce vendredi 26 octobre à 18h, à la Maison de la Solidarité (22 rue du pigeon blanc à Poitiers). Il s’agira de réfléchir aux suites, avec l’idée d’un rassemblement mercredi 30 octobre à 18h.

Le DAL 86 vous invite aussi à l’assemblée générale du squat de l’Etape, ce même vendredi 26 octobre, à 20h au squat l’Etape (rue d’Oléron à Poitiers).

Mail, 24 octobre 2013

[Poitiers] Expulsion du squat des Glières : solidarité avec nos camarades Roms pour le droit au logement et le droit de vivre ensemble !

NdPN : infos données en direct par des militants du DAL 86

8h15 : Appel à soutien ! Expulsion en cours du squat du 26 avenue du plateau des Glières, à Poitiers. Une vingtaine de policiers présents.

8h40 : Les habitant-e-s (soit 25 personnes, dont deux femmes enceintes et une douzaine d’enfants) sont embarqué-e-s dans des fourgons de la police.

9h10 : les expulsé-e-s seraient emmené-e-s au gymnase des Ecossais

9h45 : confirmation, les expulsé-e-s sont bien au gymnase des Ecossais. Les flics toujours là. La Croix-Rouge va prendre le relais.

9h55 : un article dans la Nouvelle République :

Des Roms expulsés d’un squat à Poitiers

Les vingt-cinq personnes qui occupaient un logement de l’avenue du Plateau-des-Glières depuis plusieurs mois ont été évacuées par la police, ce matin.

Expulsables depuis le 13 octobre dernier, les Roms qui squattaient des locaux (non-chauffés) dans l’avenue du Plateau-des-Glières depuis plusieurs mois, à Poitiers, ont été évacués ce matin. Les forces de l’ordre sont intervenues vers 8 h 20 en invitant les vingt-cinq membres de la famille élargie à monter dans des minibus, sous le contrôle d’un huissier de justice et en présence de représentants du collectif Romeurope.

L’évacuation s’est déroulée dans le calme. Les Roms expulsés, parmi lesquels quatorze mineurs, ont été conduits au gymnase des Ecossais, dans le quartier de la préfecture, où ils ont été confiés à la Croix Rouge pour être provisoirement relogés. Une dame âgée du groupe qui dit avoir subi une intervention chirurgicale vendredi et une jeune femme enceinte de huit mois doivent par ailleurs être reçues en préfecture ce matin.

Dans un communiqué, la préfecture de la Vienne indique cette opération a été menée « en application d’une décision judiciaire du 7 juin 2013 prononçant l’expulsion ». Elle ajoute qu’elle s’est déroulée « dans le respect des instructions de la circulaire ministérielle du 26 août 2012, relative à l’anticipation et à l’accompagnement des opérations d’évacuation des occupations illicites » : « Les entretiens préalablement menés ont permis d’appréhender au mieux, outre le parcours migratoire de ces personnes, notamment leur situation socio-professionnelle et leurs projets, la scolarisation des enfants, leur état de santé. »

Dimanche après-midi , ils avaient tenté d’investir les anciens locaux de la DDE, non loin de là, dans le quartier de la Blaiserie, pour établir un nouveau squat moins inconfortable. Ils en avaient été empêchés par la police qui était intervenue après le dépôt d’une plainte par le conseil général de la Vienne, propriétaire des lieux.

Nouvelle République, 23 octobre 2013

13h05 : Diviser pour mieux expulser ! Si 4 régularisations ont été prononcées pour des femmes, en revanche 6 OQTF (obligation de quitter le territoire français) viennent de tomber sur des hommes (30 jours avant éxécution)… voilà toute la belle politique familiale de l’Etat français ! Des hébergements à l’hôtel auraient été proposés. Le collectif des habitant-e-s du squat des Glières, organisé au sein du DAL 86, envisage de trouver rapidement des suites pour dénoncer le traitement qui leur est fait, et invite tout le monde à les soutenir !

Après-midi : Communiqué du DAL 86 :

Un vrai scandale : La Famille C. démantelée : 4 récépissés et 6 OQTF !

Vers 8 h ce matin une trentaine de policiers sont entrés dans le squat, ont aidé les habitants à faire leur valise et les ont conduit en fourgons au Gymnase rue des Ecossais au centre ville où ils sont arrivés vers 9h30 et ont été pris en charge par la Croix Rouge prévenue seulement à 8h.

La mère de famille et ses trois enfants mineurs, sa fille enceinte de 7 mois et ses 3 enfants sont allés à leur rendez-vous à 10h à la préfecture chercher leur récépissé de trois mois et ont appris qu’une autre des sœurs, son conjoint et leurs deux enfants avaient eux aussi un récépissé de 3 mois.

Vers 13h les autres adultes ont reçu leurs Obligations de Quitter le Territoire Français sous 30 jours.

Tout cela a de quoi laisser pantois Nous comprenons maintenant pourquoi il aura fallu déployer ces gros moyens pour expulser cette famille élargie composée de 25 personnes de leur squat de l’avenue du plateau des Glières et les amener au gymnase des Ecossais : il fallait réussir à leur signifier que la famille serait démantelée et que leur filles, sœurs et frère que les petits-enfants allaient retourner en Roumanie !

Quelle horreur ! Ces 25 personnes sont toutes les membres d’une même famille sur trois générations. Pourquoi encore les séparer, elles qui avaient exprimé le souhait de vivre tous ensemble ? Pourquoi les renvoyer en Roumanie alors qu’ils n’y ont plus plus de famille  ! Qu’ils n’y ont plus de maison ! Plus rien ! Ils ont d’ailleurs quitté ce pays il y a longtemps : 10 ans, il sont restés en Italie et sont venus à Poitiers en juillet 2012. Pourquoi les expulser puisque leurs enfants sont scolarisés à Poitiers ? Quelle brutalité ! Quel scandale !

Rappelons que M. Séguy le secrétaire général de la préfecture avait déclaré concernant les habitants du squat des Glières, sur la plateau de France 3 qu’il y avait autre chose à imaginer et qu’il ne les renverrait pas par avion dans leur pays ! 5 mois après, et suite à un pseudo diagnostique social, la préfecture délivre 6 OQTF à des hommes et des femmes dont une est enceinte et qui ont 6 enfants scolarisés. De qui se moque-t-on ?

Annulation immédiate des OQTF – Reconstitution et relogement de la famille C

DAL86dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56 Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h  Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers

Vu sur DAL 86, 23 octobre 2013

24 octobre 2013 : un article de La Nouvelle République :

Roms : expulsés du squat le matin, relogés le soir

Huit heures du mat’, avenue du plateau des Glières. Dans le squat sordide, déclaré insalubre, tout est calme. Reposé. Les forces de l’ordre arrivent. Vendana raconte la suite. « La police est venue le matin tôt. Ce fut une grande surprise. Il a fallu réveiller les enfants et les habiller à la hâte. Nous avons rassemblé nos affaires et nous sommes montés dans des camions qui nous ont amenés jusque-là. » Il est 9 heures et quelque ce mercredi matin. La jeune mère de famille s’exprime devant le gymnase des Ecossais. A l’intérieur, une employée de la préfecture fait ses comptes. Les 25 Roms, hommes, femmes et enfants sont là. Des policiers surveillent, « entrée interdite ». Des membres de la Croix-Rouge distribuent des boissons chaudes et fruitées, « un café ? » Des bambins font des galipettes sous la pancarte « Poitiers aime le sport. » « J’ai été prévenu la veille au soir, confie le député-maire Alain Claeys. J’ai accepté immédiatement de mettre à disposition cet équipement municipal adapté. Sans réticence. Les deux principes essentiels à mon sens, légalité et humanité ont été respectés dans cette affaire. »

 » Les enfants habillés à la hâte  »

Le sujet est toujours aussi sensible, la tension reste palpable. Mélanie Forestier, du collectif Romeurope 86, arrive les larmes aux yeux. « Ce n’est pas des méthodes. » Le directeur départemental de la sécurité publique Jean-François Papineau et son adjoint Laurent Siam, sont là. « Pas de commentaires, il faut voir avec la préfecture. » Les services de la préfète viennent justement d’éditer un communiqué. Extrait. « L’ensemble immobilier occupé illégalement par 25 personnes d’origine roumaine, dont 11 adultes et 14 mineurs, tous de la même famille, a été évacué en application d’une décision judiciaire du 7 juin 2013 prononçant l’expulsion et pour laquelle le concours de la force publique a été accordé. Cette opération a été menée dans le respect des instructions de la circulaire ministérielle du 26 août 2012, relative à l’anticipation et à l’accompagnement des opérations d’évacuation des occupations illicites […] Il convient de préciser que l’ensemble immobilier concerné, situé en bordure de route nationale, avait fait l’objet d’un arrêté préfectoral d’insalubrité ainsi que d’une demande de permis de démolir. » David Duprez arrive. Le directeur départemental de la Croix Rouge est très attendu. « Je viens d’être prévenu. Je suis là à titre humanitaire pour rassurer, prendre en charge et apporter des soins. J’ai pris contact avec des médecins du relais Georges-Charbonnier. Après s’être reposées et restaurées dans ce gymnase, où cinq de nos permanents et des bénévoles sont à pied-d’oeuvre, ces personnes vont être orientées vers un hébergement d’urgence pour la nuit. » Midi attend, l’ambiance se détend. Speranta, la mammy, la mamma, opérée vendredi et Ceracela, enceinte de 8 mois, reviennent avec un récépissé notifiant une autorisation de séjour de trois mois. « La lutte n’est pas vaine », souffle un militant associatif. Dans la rue, on discute gobelet à la main et cigarette au bec. Après manger, les camionnettes repartent avec hommes, femmes et enfants. Direction les hôtels, deux établissements poitevins (à Beaulieu et à la gare) accueillent la grande famille. 14 h 45, les Roms ont passé leur chemin vers de nouvelles errances. La rue des Ecossais, qui relie le commissariat à la préfecture, a retrouvé ses habitudes passantes. Comme si de rien n’était…

Voir la vidéo sur nos sites : lanouvellerepublique.fr et centre-presse.fr

en savoir plus

Certains peuvent rester, d’autres non

La préfecture avait prévenu dans un communiqué matinal. Certains Roms pourraient rester, mais pas tous. « Parmi les occupants, suite à l’évaluation de leur situation, un certain nombre va bénéficier d’une autorisation de séjour. Au regard de leurs situations et de leurs antécédents, d’autres vont se voir notifier une obligation de quitter le territoire français. Les prochains jours seront mis à profit pour organiser leur retour dans de bonnes conditions. » Deux récépissés d’autorisation de séjour (deux autres sont annoncés) et six OQTF (Obligation de quitter le territoire français sous 30 jours), concernant une quinzaine de Roms, ont été délivrés hier : les 25 membres de cette grande famille vont être séparés au grand désarroi des intéressés. « Je ne comprends pas, souffle cette jeune femme désemparée. Mon fils est né à Poitiers, ma fille est scolarisée à l’école Paul-Fort. On est vacciné. On a fait tout ce qu’on nous a demandé. » Les associations de défense comme le DAL 86 s’interrogent. « Pourquoi encore les séparer ? Pourquoi les renvoyer en Roumanie alors qu’ils n’y ont plus de famille ? Qu’ils n’y ont plus de maison ! Plus rien ! »

Loïc Lejay, Nouvelle République, 24 octobre 2013

Jean-Baptiste Eyraud passé à tabac par les CRS: deux côtes cassées, silence radio ?

NdPN : que les flics soient violents, ce n’est hélas pas nouveau. Une étape dans la banalisation de la violence policière a été néanmoins encore franchie, avec un militant qui se fait péter deux côtes, alors qu’il est connu des médias, signe que le pouvoir n’en a plus rien à faire de préserver les apparences. En voilà qui ne se posent pas la question violence ou non-violence. Les fascistes ne se cantonnent décidément pas aux groupuscules de crânes rasés, et il va falloir sérieusement se poser la question de l’autodéfense.

Mise à jour PN : un article sur Indymedia Paris relate l’événement plus en détail.

Jean-Baptiste Eyraud passé à tabac par les CRS: deux côtes cassées, silence radio ?

Ce qui s’est passé samedi après-midi place de la République à Paris est à la fois banal et indigne. Banal parce que la répression contre les mouvements sociaux est devenue une routine quotidienne dans notre pays, sous Manuel Valls  comme sous Brice Hortefeux, et en particulier contre les sans logis ou les sans emploi.

Indigne parce que les forces de l’ordre ont dispersé violemment et illégalement un rassemblement déclaré de façon parfaitement légale par le DAL place de la République. Plusieurs mères de famille ont été frappées. Jean-Baptiste Eyraud, le porte parole du DAL, a été roué de coups de pieds alors qu’il s’était assis par terre en attendant de pouvoir sortir de l’encerclement policier auquel les manifestants étaient soumis. Il a eu deux côtes cassées. Pas de dépêche des agences de presse, pas un mot dans la plupart des quotidiens, silence à la radio.

Les CRS et leur hiérarchie présente sur place ce samedi 17 octobre ne pouvaient ignorer qui est Jean-Baptiste Eyraud. Depuis vingt ans il lutte avec le DAL contre l’indifférence et le silence qui entoure le drame des sans logis et des mal logés. Par son activité inlassable et son énergie communicative, il a permis aux sans logis de disposer d’un outil et une voix écoutée et respectée. Il contribue sans trêve à mettre à nu les contradictions entre les discours et les actes des politiciens, prolixes en promesses mais avares en réalisations.

En frappant Jean-Baptiste Eyraud, les forces de l’ordre n’ont pas agi au hasard: cibler une de ces figures les plus connues vise à répandre la peur dans tout le mouvement social. Ce gouvernement est aussi dur avec les démunis qu’il est prévenant envers les grands patrons et banquiers. La Préfecture de Paris et Manuel Valls doivent cesser leurs agissements brutaux et illégaux. Le gouvernement doit appliquer la loi DALO, le droit à l’hébergement, les réquisitions de logement. En s’engageant dans une politique répressive indigne, le gouvernement saccage les principes de solidarité et de justice, seuls à même de faire barrage à la droite extrême.

Attac France, Paris, le 22 octobre 2013

Vu sur Mediapart, 22 octobre 2013

[Poitiers] Nouveau squat rue Dieudonné Costes : demande de soutien

NdPN : le premier message a été vu sur la liste antirep 86. Nous ajouterons les infos au fur et à mesure.

17h17

Bonjour, suite à leur expulsion du squat du plateau des Glières, ses habitants ont emménagé ce dimanche dans un nouveau squat au 12 rue Dieudonne Costes, à côté de la piscine tournesol à Poitiers. Les flics sont arrivés direct et sont même entrés dans le squat. Ils procèdent à des contrôles au moment où j’écris. Le soutien sur place est plus que bienvenue.

Mail, 20 octobre 2013

19h20

On nous rapporte des arrestations sur place..

22h08

VIDEO. Poitiers. La police expulse des Roms d’un nouveau squat

Les Roms installés au Plateau des Glières depuis plusieurs mois ont tenté, hier après-midi, d’investir les anciens locaux de la DDE, rue Dieudonné-Coste, à Poitiers. La police est intervenue et a mis fin à la tentative de squat.

Vidéo ici

Nouvelle République, 20 octobre 2013

23h08

Les flics ont viré tout le monde. Retour aux Glières pour les familles. Plusieurs personnes ont fait un tour au poste. (liste antirep 86)

21/10, 1h22 (DAL 86) :

5 militants du Dal86 arrêtés vers 19h, auditionnés  et relâchés vers 21h

5h46, Nouvelle République (article de Vincent Buche) :

Les Roms déménagent et se font expulser

La vingtaine de Roms, installés depuis plusieurs mois au plateau des Glières à Poitiers, a tenté en vain de s’implanter un peu plus loin, hier.

La partie de bras de fer entre l’association Droit au logement et la police autour du sort réservé aux familles roms à Poitiers a connu un nouvel épisode mouvementé hier. Le commissariat a été avisé de l’installation, après le bris de chaînes de protection, d’une famille élargie de ressortissants roumains sur le site de l’ancienne DDE, rue Dieudonné-Costes.

La propriété de ce terrain et des locaux à l’abandon qui s’y trouvent est partagée entre l’État et le Département mais c’est ce dernier qui a porté plainte pour violation de propriété par effraction. Sur place, les policiers ont trouvé une vingtaine d’hommes, de femmes et d’enfants, précisément ceux qui occupaient depuis plusieurs mois un squat du Plateau des Glières. Cette occupation a été déclarée illégale par la justice et les personnes concernées sont désormais sous la menace d’une expulsion.

Des poursuites pénales sont possibles

A l’intérieur d’un bâtiment appartenant au Département de la Vienne, les policiers ont découvert un simple matelas et quelques couvertures, ce qui fait dire au commissaire Jean-François Papineau qu’il ne s’agit pas là d’un « domicile » au sens légal du terme. Une lecture des textes que contestent les animateurs du DAL, qui avaient apposé sur le portail du site une liste de noms, attestant de la résidence des intéressés sur place, à qui avait été livrée dans la journée, à titre de preuve, une pizza. Selon le DAL et le Collectif Roms Europe, tous aux côtés de cette famille, les hommes se seraient installés là depuis une semaine ce qui, selon la police, est invraisemblable. Pendant plusieurs heures, les policiers ont contrôlé les identités des personnes présentes. Un des animateurs du DAL et deux hommes de la communauté rom ont été conduits au commissariat de police. Le reste de la famille est ensuite sorti, vers 20 h, sans faire de difficultés mais à grand renfort de protestations et a regagné le squat des Glières. Hier, le commissaire Papineau indiquait que le dossier relève désormais de la justice qui décidera s’il y a lieu ou non d’engager des poursuites pénales à l’encontre des occupants et de ceux qui les soutenaient.

Manifestations en Italie et au Portugal

Au Portugal et en Italie, la grogne monte contre l’austérité

Des dizaines de milliers de manifestants se sont mobilisés au Portugal et en Italie samedi afin de protester contre les nouvelles mesures d’austérité annoncées par leurs gouvernements afin de maîtriser les déficits publics.

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En Italie, quelque 70.000 personnes selon les syndicats, 50.000 selon les autorités, ont protesté à Rome, où un important dispositif policier avait été déployé de crainte d’incidents.

« On proteste contre une austérité qui met le pays à genoux », a expliqué Piero Bernocchi, du syndicat autonome Cobas. Pour lui, elle « n’a pas atteint son but, qui était de réduire la dette, pendant que la classe politique continue avec ses privilèges ».

Le Parlement italien a entamé l’examen du budget pour l’an prochain, qui comporte d’importantes coupes dans les prestations sociales.

Des heurts ont opposé une centaine de manifestants encagoulés à la police autour du ministère italien des Finances, tandis que la vitrine d’une agence de la banque Unicredit a été détruite à coups de pierres.

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Quinze personnes ont au total été interpellées, tandis que deux policiers ont été blessés dans ces affrontements, a annoncé la police.

Au Portugal, les manifestants ont défilé sur les ponts des deux plus grandes villes, Lisbonne et Porto, à l’appel de la CGTP, la principale centrale syndicale de ce pays, proche du Parti communiste.

A Porto, des milliers de personnes ont traversé à pied le pont do Infante qui relie les deux rives du Douro, le fleuve qui arrose cette cité du nord, tandis que sur l’île de Madère des centaines de personnes ont également manifesté.

Dans la capitale portugaise, les protestataires ont franchi le célèbre pont du 25 Avril, du nom de la révolution qui a renversé la dictature salazariste en 1974, à bord de quelque 400 autocars. Les organisateurs n’ont pas communiqué d’estimations sur le nombre des participants.

« Menteurs ! », « Dehors ! », « Le peuple est en colère ! », scandaient les protestataires, qui s’étaient rassemblés dans le quartier d’Alcantara à Lisbonne.

« Il est urgent de changer de politique » ou « Face aux injustices, la révolution est une obligation », proclamaient des banderoles en tête de cortège déployées par des retraités en colère.

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Dans le même temps, une colonne d’autocars a traversé le pont au ralenti, au milieu d’un concert de klaxons. A leur arrivée, ils ont été accueillis par les applaudissements des manifestants.

« Je vais devoir émigrer »

« Mon fils, mon petit-fils et mon arrière-petit-fils sont au chômage. J’ai des raisons d’être inquiète ! », s’exclame Olga Costa, une femme de 71 ans qui touche une retraite mensuelle d’à peine 371 euros.

« Je dois travailler dans sept endroits différents pour m’en sortir », confie, un peu plus loin, une femme de ménage qui a fait le déplacement depuis Aveiro (centre).

« Le budget du gouvernement pour l’année prochaine, cible encore les classes modestes et pauvres. C’est injuste », lâche Eugenia Leal, professeur dans une école lisboète.

« Je ne pense pas que les choses vont s’améliorer dans ce pays ! », constate Marta Tavares, une étudiante en communication, âgée de 19 ans. « Je vais devoir émigrer! », dit-elle.

« C’est une journée historique », s’est félicité Arménio Carlos, secrétaire général de la CGTP, qui a annoncé une nouvelle manifestation pour le 1er novembre.

Au Portugal, il s’est agi de la première grande mobilisation après qu’une nouvelle cure d’austérité a été dévoilée mardi dans le projet de budget pour 2014 qui touchera de plein fouet le pouvoir d’achat des fonctionnaires et des retraités.

Parmi les mesures les plus contestées figurent des réductions des salaires des fonctionnaires allant de 2,5% à 12%, ainsi que les coupes de près de 10% dans les retraites des anciens salariés du secteur public.

L’organisation de cette journée de mobilisation avait été marquée par le bras de fer qui a opposé la CGTP et le gouvernement sur le parcours choisi pour cette manifestation à Lisbonne.

« Le gouvernement a tenté de nous empêcher, mais le pont ne lui appartient pas », a lancé le leader syndical.

AFP, 19 octobre 2013