Archives de catégorie : Répression

Deux communiqués à propos de l’offensive israëlienne et de la manifestation de soutien aux Palestiniens

Vu sur Atlasinfo, 11 juillet 2014

A bas l’occupation ! Arrêt immédiat des bombardements ! Solidarité avec le peuple palestinien !

samedi 19 juillet 2014, par rennes info

Groupe La Sociale de la Fédération Anarchiste. Rennes

Ce qui se passe encore une fois à Gaza est une tragédie dont les États-Unis et l’Europe sont en grande partie responsables, par le soutien inconditionnel qu’ils apportent à la politique israélienne et par l’application du principe de deux poids deux mesures qui est fait du traitement de l’information. Lorsqu’un président exprime « la solidarité de la France face aux tirs de roquettes en provenance de Gaza », lorsqu’il « rappelle que la France condamne fermement ces agressions », lorsqu’il déclare qu’il « appartient au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces [et] de prévenir l’escalade des violences », pourquoi n’évoque-t-il pas les morts des civils à Gaza ?

Le président français ne dit pas un mot sur l’enfer vécu par les familles palestiniennes, les enfants, les femmes, les civils de l’autre côté de ce qui est appelé la « barrière de sécurité » ? Sans doute considère-t-il que toute la population palestinienne, femmes et enfants compris, est constituée de « terroristes ». On passe sous silence les centaines de morts et de blessés parmi la population palestinienne, les maisons, les écoles, les coopératives agricoles détruites après le largage de 400 tonnes de bombes et de missiles durant les trois premiers jours de l’opération militaire israélienne sur la Bande Gaza.

Ce qui se passe à Gaza représente un danger permanent pour toutes les populations, un risque énorme pour la région, une injustice flagrante qui perdure depuis 1948… Pourtant, en France, les nombreuses analyses, faites par les hommes politiques ou les médias sont souvent à la fois un tissu complexe de mensonges, de propagande, de déni et d’informations erronées.

La question n’est pas le contraste entre des bandes armées et une armée suréquipée disposant de drones, de forces aériennes et navales qui bombardent un territoire où la population est l’une des plus denses au monde. La question réside dans les motivations qui poussent les responsables de ces groupes armés et ceux d’une armée suréquipée à s’affronter malgré l’énorme déséquilibre des rapports de forces.

Consciente ou non, il y a une sorte de complicité entre les deux parties en présence, qui ont intérêt, pour des raisons différentes, au maintien de l’état actuel des choses : côté israélien leur politique d’expansion territoriale, d’implantation de colonies de peuplement dans les territoires palestiniens et le maintien d’un état de guerre permanent ; côté Hamas le contrôle politique et religieux sur la population de la Bande de Gaza prise en otage, et le refus de toute alliance avec les autorités palestiniennes civiles.

Une chose cependant est certaine : la violence en boucle est nourrie de part et d’autre par l’occupation. La situation est engendrée par le blocus, par l’arrêt des négociations qui n’aboutissent à rien, sinon à créer plus de misère et d’humiliation, à terroriser la population civile palestinienne, littéralement enfermée dans un territoire qui est une prison à ciel ouvert. Dans une interview qu’elle accorda à Radio Libertaire le 6 juillet 1991, Arna Mer-Khamis déclara : « il n’y a pas de pire terreur que l’occupation, et il n’y a pas de pire occupation que l’occupation israélienne. »

Aujourd’hui, Gaza permet de tester les armes nouvelles produites par l’industrie militaire israélienne en plein essor. Après chaque intervention militaire, les ventes des armes israéliennes se chiffrent en milliards de dollars. Dans les foires internationales aux armements, les armes estampillées « combat proven » (ayant subi l’épreuve du feu) se vendent beaucoup mieux.

Les négociations avec les Palestiniens n’aboutiront pas tant que les Israéliens seront motivés par la volonté d’occuper un maximum de territoires palestiniens. Les autorités israéliennes ne veulent pas de la paix. Le maintien d’un État de guerre permanent est, pour elles, une condition nécessaire à leur politique d’annexion territoriale. Une paix effective avec les Palestiniens serait une catastrophe car elle aurait deux effets totalement indésirables :
- 1. Elle mettrait fin à l’annexion de territoires palestiniens ;
- 2. Elle libérerait les énormes contradictions sociales de la société israélienne qui ne seraient plus comprimées par la menace de guerre.

Si les fondamentalistes religieux palestiniens sont une des causes de l’échec des négociations de paix, la cause principale de cet échec réside dans la volonté frénétique des autorités israéliennes d’annexer un maximum de territoires palestiniens et de maintenir la population palestinienne dans des espaces aussi restreints que possible.

Le fond du problème reste donc l’occupation israélienne de territoires palestiniens et la politique israélienne d’annexion permanente de territoires palestiniens. C’est pourquoi la fin de l’occupation reste un préalable pour que cesse cette violence en boucle.

René Berthier, d’après l’émission Chroniques rebelles de Radio Libertaire – 18 juillet 2014

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Les flics du PS n’ont pas réussi à museler la rue !

Manuel Valls ne voulait pas de manifestation de soutien à la Palestine à Paris ? Il en a eu plusieurs !

Le gouvernement Valls a voulu interdire la manifestation parisienne prévue ce samedi 19 juillet en soutien à la Palestine occupée. La raison ? De prétendus « débordements » à la précédente manifestation parisienne qui, pourtant, ont été directement provoqués par la Ligue de défense juive (LDJ), un groupe de combat d’extrême droite. La vérité est, qu’en réalité, ce gouvernement a choisi son camp : celui des bourreaux.

Mais on ne peut empêcher la solidarité de s’exprimer. Métro Barbès, ce samedi, à l’heure dite, des milliers de personnes étaient au rendez-vous. Dans la foule, aux côtés de très nombreux drapeaux palestiniens, flottaient des drapeaux du NPA, d’Alternative libertaire et d’Ensemble. L’Union syndicale Solidaires était là aussi, ainsi que des militants de la FA et les principaux groupes de soutien à la cause palestinienne (GUPS, Génération Palestine…).

Face à nous, des hordes de robocops interdisant le départ en manifestation.

Lasse d’être ainsi immobilisée, la foule est alors partie en manifestation à rebours, en remontant le boulevard Barbès. A peine avait-elle fait quelques dizaines de mètres que la foule était de nouveau bloquée par la police, à hauteur du métro Château-Rouge. Les premiers tirs de grenades lacrymogènes n’ont pas tardé. Mais celles-ci n’ont réussi qu’à provoquer le départ de plusieurs petites manifestations dans les rues adjacentes.

Alternative libertaire a, pour sa part, marché avec plusieurs centaines de personnes qui ont gravi Montmartre, jusqu’à atteindre le Sacré-Cœur à quelques centaines. Les rues de la butte ont résonné tout du long des slogans pour la Palestine libre ! Depuis le Sacré-cœur, les anticolonialistes ont ensuite redémarré une manifestation sauvage que la police, malgré ses efforts, s’est avérée incapable de stopper.

Remontée bientôt à 2000 personnes environ, la manif s’est vue de nouveau bloquée par les CRS. Elle a alors emprunté les boulevards de Magenta, de Strasbourg et de Sébastopol, gonflant jusqu’à 3000 personnes, dans une ambiance vindicative et sereine à la fois. Elle ne s’est dispersée qu’une fois parvenue aux Halles-Châtelet. Autant dire que nous avons fait largement passer notre message de solidarité, sans doute même davantage que si la préfecture nous avait accordé le traditionnel parcours Bastille-Nation !

Pendant ce temps, à Barbès, où quelques militants d’AL étaient restés, cela tournait à l’émeute, avec jets de projectiles, tirs policiers au Flash-ball, poubelles incendiées et affrontements jusque dans la soirée. Trente-trois interpellations sont à déplorer.

A ce stade, il est important d’apporter une précision : aussi bien à Barbès que dans la manifestation sauvage, les saillies antisémites ont été rares et bien isolées. L’intelligence collective de la foule, son autodiscipline dans une situation pourtant tendue, ont été impressionnantes. Ici, une ahurie brandissant un ananas [1], avant d’être interpellée ; là un exalté clamant « Allahu akbar » sans que personne ne le suive ; là encore, un jeune faisant une quenelle provoquant aussitôt l’intervention de manifestant.e.s lui expliquant le sens réel de son geste, et pourquoi il n’avait rien à faire ici.

Dans le reste de l’Hexagone, la solidarité s’est exprimée également dans la rue puisque des milliers de personnes ont manifesté à Marseille, Tours, etc.

Plus que jamais, exprimons notre solidarité avec les palestiennes et les Palestiniens. Exigeons l’arrêt des offensives israéliennes contre la Bande de Gaza !

Plus que jamais, dénonçons l’attitude complice du gouvernement français vis-à-vis des crimes du gouvernement israélien !

Des manifestant.e.s d’Alternative libertaire, le samedi 19 juillet

[1] L’ananas est le symbole de la chanson Shoah nanas, créée par Dieudonné pour tourner le génocide juif en dérision. C’est devenu un signe de reconnaissance de l’extrême droite dieudonniste.

NdPN Mise à jour : voir aussi ce témoignage d’un membre du groupe Regard Noir de la FA.

[Châtellerault] Menacés de licenciement pour avoir regardé le foot

Menacés de licenciement pour avoir regardé le foot

Ils étaient une quinzaine en soutien de leurs camarades hier.
Châtellerault . Deux agents de sécurité d’Auchan pourraient être licenciés pour avoir, comme les clients, suivi à la télévision le match France-Allemagne.
A l’accueil, on chantait La Marseillaise. Les caissières avaient troqué leur uniforme contre le tee-shirt des Bleus et les clients se trouvant dans le magasin avaient la possibilité, entre le rayon fromage et celui du dessert, de regarder les 8e de finale de la Coupe du monde, la rencontre France-Allemagne, sur grand écran à Auchan. Deux agents de sécurité ont fait de même. Ils risquent d’être licenciés.
Une des caméras orientée sur l’écran géant
La CGT a donc appelé à un débrayage d’une heure hier, en fin de matinée. Le mouvement a été suivi par une dizaine de personnes.
Christian Delaval a orienté une des 200 caméras de vidéosurveillance sur l’écran se trouvant dans le magasin et sur lequel le match était diffusé. On lui reproche un abandon de poste. En vacances pour le moment, il rencontrera la direction à son retour, le 5 août. A Daniel Moreau, son supérieur puisque coordonnateur au sein de l’équipe de sécurité, la direction reproche de l’avoir couvert et de s’être laissé tenter par le match pendant une dizaine de minutes. Il a été mis à pied 10 jours et était convoqué à un entretien hier. La direction a maintenant entre 48 h et un mois pour lui notifier sa décision.
La direction souligne qu’il a déjà été sanctionné pour un autre « manquement à ses fonctions ». Soutenu par la CGT, il dit être dans le collimateur de son chef. Et le syndicat n’est pas loin de penser que « c’est un moyen pas cher » de se débarrasser de Christian Delaval, en mi-temps thérapeutique.
« Sur le fond, je ne peux pas m’exprimer, dit le directeur, François Pulido, car une procédure est en cours mais nous constatons qu’encore une fois le personnel ne suit pas la CGT. Il s’agit encore d’un événement qui fait pschitt. » Les autres syndicats (CFTC et CFE-CGC) ont dénoncé ce débrayage et étaient eux au travail.
Stéphanie Comte, Nouvelle République, 19 juillet 2014

[Nantes] Une synthèse sur la répression depuis le 22 février

Contre les militants de Notre Dame des Landes, la justice devient folle

Depuis la manifestation du 22 février à Nantes, la police multiplie les arrestations, la justice condamnant les militants à des peines de prison ferme, à partir de dossiers pourtant peu étayés. Dans un palais de justice désormais en état de siège à chacun de ces rendez-vous judiciaires, quatre personnes sont à nouveau jugées, vendredi 18 juillet.

Nantes, correspondance

Les lendemains de la manifestation du 22 février à Nantes contre le projet d’aéroport n’en finissent pas de remplir les tribunaux, six mois après. A retardement, la police et la justice ont multiplié les arrestations et les comparutions. Le plus souvent en ayant recours à la comparution immédiate, procédure d’urgence pour le moins étonnante aussi longtemps après les faits.

Cette procédure expéditive offre l’avantage à la police d’enchaîner la garde à vue et le passage devant un juge. Mais où est l’urgence, cinq ou six mois après ? La police a, depuis fin février, procédé à plus d’une trentaine d’arrestations a posteriori, sur des bases de photos d’origine indéterminée, de captures d’écran de vidéos visibles sur internet, d’images obtenues de certains médias locaux après appel à délation, le tout croisés avec des fichiers de militants présents dans les manifestations.

L’objectif officiel premier était de confondre des membres de « black blocks originaires de notre pays mais aussi de pays étrangers », forcément hautement organisés, annoncés et dénoncés par Manuel Valls en février dernier, et qui « continuera à trouver une réponse particulièrement déterminée de la part de l’État ».

De ce point de vue, c’est carrément un échec, la police reconnaissant que ceux qu’elle a pu interpeller à retardement relèvent de la catégorie des « casseurs par opportunité », à supposer qu’ils aient vraiment cassé quelques chose. La police reconnaît piteusement que ces fameux black blocks, si tant est qu’ils aient existé ce 22 février, ne sont pas tombés dans ses filets.

L’inventaire des charges retenues lors des dizaines de procès qui se sont déjà tenus montre la faiblesse des preuves et un ciblage arbitraire de militants anti-aéroport. Leur faute, au regard de la police ? Etre des militants, ce qui, en démocratie, n’est pas un délit.

Lire la suite sur Reporterre (Nicolas de La Casinière pour Reporterre, 18 juillet 2014)

NdPN : voir aussi cette compilation d’articles sur la lutte de Notre-Dame-des-Landes

[Poitiers] 14 juillet, révolte et répression

Le 14 juillet 1789 : les têtes de De Launay et de De Flesselles se retrouvent au bout de piques (gravure de 1789).

Ce 14 juillet 2014, six personnes ont été arrêtées aux Couronneries. Elles sont soupçonnées pour certaines d’avoir dégradé des panneaux publicitaires, pour d’autres d’avoir dégradé une bagnole de la mairie suite à l’arrestation des premiers.

Le 14 juillet est censément l’anniversaire de la révolte et de la fédération du peuple contre le pouvoir. Ce jour de « fête nationale », qui n’a été adopté par la République bourgeoise en 1880, République qui était alors en quête de symboles pour enterrer le massacre de la commune et voiler sous les flonflons sa répression sanglante du mouvement ouvrier, n’a en fait jamais été que le spectacle d’une unité fictive entre nous les prolos et les tyrans qui nous asservissent. Nous regardons passivement des pétards qui n’explosent que le ciel, et des parades de forces armées dont l’arsenal est en réalité dirigé contre nous, ici et par-delà les frontières qui nous divisent.

L’Etat, bras armé de ceux qui nous dominent, voudrait que nous célébrions notre résignation face au spectacle de sa puissance proclamée. Mais ces cérémonies tournent à vide, elles sonnent faux de partout, elles ne sont pas joyeuses, elles ne nous rassemblent que comme citoyens solitairement isolés, et la police veille au cas où il nous prendrait l’envie de prolonger la fête à notre façon.

Quand révolte et fédération face à l’oppression s’affirment en actes, que les images du pouvoir qui dépossédaient nos imaginaires volent en éclats, ledit pouvoir tombe toujours le masque pour montrer son vrai visage, celui de la contre-révolution permanente, réprimant sans pitié celles et ceux qui ont le toupet de fêter la révolution, au lieu de se résigner à subir passivement son simulacre.

Salut et soutien à tou.te.s les révolté.e.s, la révolution n’est pas morte.

Pavillon Noir, 16 juillet 2014

[Brésil] Suite de la chronologie des luttes contre la FIFA

Brésil: Suite de la chronologie des luttes contre la FIFA

La Coupe du monde de la FIFA se termine dans une dizaine de jours. Depuis le match d’ouverture le 12 juin dernier (et même avant…), pas une journée au Brésil ne se passe sans son lot de contestation et de révolte. Les épisodes passés, et à venir, sont à découvrir ici. Ci-dessous, vous trouverez la chronologie pour la période du 26 juin au 2 juillet 2014.

La suite sur squat.net