Archives de catégorie : Répression

[86] Grogne contre les suppressions de classes et les postes de Rased

École: des parents d’élèves pour le maintien du Rased

Vendredi soir, à la sortie des classes, l’association des parents d’élèves a manifesté son mécontentement face à la suppression de deux postes d’enseignants E du Réseau d’aide spécialisé pour les enfants en difficulté (Rased), prévue pour la rentrée 2012-2013. Une pétition a recueilli 125 signatures.

« Cela représente 1.800 enfants potentiellement demandeurs d’aide qui devront trouver d’autres moyens pour être aidés », affirment les parents d’élèves. En fait, après la suppression de ces 2 postes d’enseignants spécialisés, il ne resterait qu’une psychologue pour tout le secteur d’Avanton, Chabournay, Champigny le sec, Charrais, Cissé, Neuville, Vendeuvre, Villiers, Vouzailles, en sachant par exemple qu’à l’école de Vendeuvre une soixantaine d’élèves sont concernés! Le mécontentement des parents d’élèves à Vendeuvre vaut aussi pour la fermeture d’une classe, envisagée pour la rentrée prochaine en maternelle malgré des effectifs en hausse. A noter: une manifestation devrait regrouper plusieurs associations de parents d’élèves à la préfecture de Poitiers, mercredi 28 mars à 14h30.

Suppressions au Rased, enfants abandonnés

Le Rased, (Réseau d’aides spécialisées aux enfants en difficultés) qui comptait jusqu’à ce jour cinq maîtres ? 3 maîtres E, 1 maître G, 1 psychologue ? en service dans les écoles des cantons de Lusignan et Couhé, vit actuellement une période cauchemardesque avec l’annonce toute récente d’une menace de la suppression, à compter de la rentrée prochaine, de deux postes de maîtres E, (ceux qui interviennent dans le soutien pédagogique) et d’un poste de maître G (rééducateur). Pour le seul canton de Lusignan, ce sont une cinquantaine d’enfants qui bénéficient cette année de l’aide spécifique apportée par les maîtres E et une trentaine par le maître G. Aux côtés des maîtres concernés, des enseignants, de parents d’élèves, les élus manifestent ensemble leur opposition ferme à ces projets qui mettent en difficulté le système éducatif dans son ensemble. L’aide apportée par les enseignants du Rased est manifestement reconnue par tous et est indispensable, en milieu rural, plus que nulle part ailleurs. A Celle-l’Évescault, à la rentrée des classes, hier après midi, maîtres et élèves se sont retrouvés devant les portes des classes fermées par les parents mécontents et ont ainsi été contraints de passer une demi-journée dans la cour de récréation. Présents sur place, les élus se sont montrés solidaires des protestataires, soulignant, dans un bel ensemble, les résultats pédagogiques positifs et rappelant les efforts matériels et financiers consentis par la Communauté de communes et les communes pour doter les maîtres du Rased de moyens efficaces.

La même opération que celle de ce lundi sera reconduite mercredi 28, à l’école, à 8h45.

Centre Presse, 27 mars 2012

Ares ou la nouvelle offensive de big brother

Ares ou la nouvelle offensive de big brother

Une nouvelle offensive de Big brother avec  l’apparition prochaine du fichier Ares, créé par le ministère de l’Intérieur. Celui-ci prévoit «de recenser automatiquement les données personnelles des automobilistes contestant leurs contraventions», rapporte Le Parisien ce lundi.

Le fichier, autorisé par la Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés), donnera au fonctionnaire chargé de valider les contestations des PV «tous les détails personnels des contestataires et l’historique, sur cinq ans, de leurs réclamations», explique le quotidien.

«Ce traitement automatisé va très loin, identifiant le nom, l’adresse, la date et le lieu de naissance de l’auteur des faits, mais aussi du propriétaire du véhicule, jusqu’à sa profession», a réagi auprès du Parisien Rémy Josseaume, président de l’Automobile club des avocats (ACA), qui prévoit d’ores et déjà d’engager «tous les recours nécessaires, y compris judiciaires, pour obtenir l’annulation de cet arrêté dont la légalité est éminemment contestable.»

Du côté des autorités, on se défend de vouloir «ficher» les automobilistes contestataires en mettant en avant un outil administratif destiné à «produire des statistiques» et «faciliter le travail de gestion des contraventions». «Il sera par exemple utile pour mieux respecter le suivi des demandes dans le respect des délais légaux», précise au quotidien la préfecture de police de Paris. Et ils pensent qu’on va la croire ???? Ares sera expérimenté dans un premier temps à Paris et trois départements d’Ile-de-France (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne) avant son application dans tout le pays.

Blog des groupes de Béthune et d’Arras, 27 mars 2012

[Poitiers] Mobilisation pour un jeune du lycée Kyoto, emmené en centre de rétention administrative

Bonjour, nous avons appris ce matin l’arrestation de Kévin K., lycéen au Lycée Kyoto qui a été transféré au CRA du Mesnil-Amelot et qui n’aurait aucune attache en RDC. La Cimade et sa famille tentent une action à Paris. Au niveau local, nous proposons (RESF, le collectif poitevin contre les expulsions, la Cimade) un rassemblement mercredi 28/03 à 17h30 devant la préfecture. Ressortez vos banderoles et venez nombreux pour dire non à la préfecture.

Vu sur une liste de discussion, 26 mars 2012

[Nantes] Un compte-rendu de la manif du 24

Manifestation du 24 mars à Nantes : guerre au pouvoir !

Posted on 25 mars 2012 by juralib

Un bref récit partiel et partial de la manifestation contre le projet d’aéroport à Notre Dame des Landes, à Nantes, le samedi 24 mars.

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Trois cortèges devaient converger vers le centre de la Métropole, en provenance du nord, de l’est et du sud.

12h30, Rond Point de Rennes, côté nord : un rendez-vous avait été lancé pour un cortège anticapitaliste (voir l’appel). Des dizaines de personnes commencent à se rassembler sous un grand soleil en attendant la colonne de tracteurs. Des militants d’Europe Écologie et des membres de l’ACIPA sont aussi présents.

Un impressionnant cortège de tracteurs est accueilli par des applaudissements, des slogans, un fumigène. Plus d’une centaine de tracteurs défilent sous nos yeux. Aussitôt, le cortège anticapitaliste se structure pour démarrer.

Ce cortège de plusieurs centaines de manifestants est créatif, actif, révolté. Les slogans sont offensifs. Beaucoup de tags, de pochoirs, de jets de peinture fleurissent tout au long de la rue Paul Bellamy. La permanence d’Europe Écologie (du député De Rugy) est redécorée, quelques militants verts viennent s’interposer, le ton monte un peu. Il faut rappeler à ce sujet les déclarations policières matraquées par ce parti plusieurs jours avant la manif dans les médias locaux : par exemple, dans un communiqué, Europe Écologie-les Verts « condamne par avance toutes les dégradations et violences qui pourraient avoir lieu avant, pendant ou après la manifestation ». (source)

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L’hélicoptère survole ce cortège nord et en particulier les « anticapitalistes ». Des BACeux sont présents à chaque coin de rues, des flics prennent des photos depuis certains bâtiments… Mais cette surveillance est encore relativement « légère » comparée à l’hyperprésence policière qui va suivre.

Le déploiement répressif annoncé par les médias a bien eu lieu. 1500 policiers, des véhicules anti-émeutes (lanceurs d’eau), des dizaines de cars de CRS, de gendarmes mobiles, des gros groupes de dizaines de BACeux, et surtout l’hélicoptère qui survolait la manifestation avec vacarme.

Nantes n’avait jamais connu un tel dispositif policier. La terreur d’État avait été importée depuis Notre-Dame-des-Landes au cœur même de Nantes. (article de la presse bourgeoise : Nantes sur le pied de guerre avant la manif)

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Sur le cours des 50 Otages, face à la préfecture, les trois cortèges se rassemblent. Plusieurs milliers de personnes convergent. La foule est très hétérogène. Au milieu des manifestants : des vaches, des chèvres, chevaux…

Les véhicules anti-émeute sont exhibés au niveau de la préfecture, le dispositif est impressionnant. Malgré cette intimidation, la grille anti-émeute et la préfecture sont barbouillées de terre et de purin. Une brigade de clowns fait un sketch. Après un moment de flottement, la manifestation démarre par la rue de Strasbourg. 10’000 manifestants (?) peut-être plus défilent. Le chiffre importe peu : l’offensivité créative et la participation effective et joyeuse des manifestants sont frappantes. Beaucoup de banderoles diverses et faites mains également.

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Un dragon coloré crache une fumée blanche sur les flics, sur les bâtiments officiels, sur les banques. Une Batucada joue et donne du rythme. La manifestation passe devant la mairie : des dizaines de CRS la protègent, le bâtiment est rempli de policiers. La mairie, comme le reste des bâtiments, est tout de même taggée.

La manif est toujours très créative, de nombreuses affiches sont apposées, des pubs détournées, les locaux de banques, d’agences immobilières et autres nuisibles sont « redécorés ». Les graffitis sont polyglottes : espagnols, italiens, français. L’ambiance est festive et enragée. Après une déambulation dans le centre-ville, retour sur le cours des 50 Otages pour y rester. On se fixe au niveau de la place du Cirque. Le bocage s’installe en pleine métropole.

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Les flics sont déjà en position pour nous prendre en étau : ils sont positionnés partout, bloquant toutes les rues environnantes. L’hélicoptère continue sa surveillance bruyante.

Mais la réappropriation de la ville est effective : des arbres sont plantés, les murs remplis de slogans, les banques complètement repeintes par le dragon qui crache à présent des litres de peinture.

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Les flics avaient installé pour l’occasion une caméra « 360° » sur le toit de l’Hôtel la Pérouse, pour fliquer — encore plus — tout le rassemblement. Un manifestant parvient à monter sur le toit, et sectionne le câble de la caméra sous les applaudissements de la foule. Dans la foulée, cet Hôtel de luxe est maculé de peinture rouge. Pendant ce temps, une partie de la rue commence à être dépavée. Une rangée de policiers trônent en haut d’un escalier surplombant le cours : une barricade de grilles et de bacs de végétaux est installée face à eux en bas de l’escalier, les empêchant de charger. Une grande banderole est attachée pour leur masquer la vue du rassemblement.

Des BACeux descendent pour essayer de harceler des manifestants isolés, plusieurs dizaines de personnes répliquent aussitôt et font reculer les flics.

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Vers 17h, un feu est allumé dans un brasero. Très rapidement, le feu s’étend, il se transforme en immense brasier qui crépite et qui explose. D’autres foyers partent, des fumigènes sont allumés. Un épais panache de fumée noire vient perturber l’hélicoptère pendant que des feux d’artifices sont tirés. Mais la peur n’est pas de notre côté : la batucada continue à donner le rythme, il y a aussi un accordéon, des gens dansent, jouent. La scène est étonnante. La fête et la révolte sont réunis. La foule est toujours hétérogène. Des flics postés en haut de l’escalier essuient rageusement des jets divers.

Les flics, malgré leur déploiement considérable semblent hésiter face à cette ambiance. Des passants se greffent aux manifestants, d’autres vont et viennent. Il n’y a plus vraiment de clivage entre manifestants et non-manifestants en cette fin de samedi après midi ensoleillée.

Avant le crépuscule, les flics décident de faire le ménage. Après des sommations inaudibles, des centaines de forces de l’ordre commencent à charger. Toutes les rues vomissent des rangées de CRS. Une charge de BAC est accueillie par une nuée de projectiles. Le risque que le cortège soit découpé par les policiers est alors grand. Le recul est rapide. Le rapport de force est trop défavorable. Malgré tout, quelques personnes allument des barricades de fortune le long du cours des 50 Otages : pneus, poubelles, cartons, palettes. Cela n’empêche pas la progression inexorable des flics. Ce qui reste du cortège s’éparpille : le long de l’Erdre, rue Paul Bellamy, place Viarme ou les BACeux chargent et interpellent.

Vers 21h, les flics contrôlent totalement la ville. Des rangées de CRS quadrillent toutes les grandes artères. En même temps, les équipes de nettoyages entrent déjà en scène : il faut aseptiser la Métropole socialiste, effacer les stigmates de cette après-midi de résistance le plus vite possible.

Les journaflics annoncent dans la soirée 7 interpellations et 5 gardes à vue. [Pour soutenir les inculpé-e-s dans la lutte contre l’aéroport de NDDL, vous pouvez aller ici.] D’autres manifestants auraient été repoussé jusqu’au Rond Point de Rennes le long de la rue Paul Bellamy. Qu’en est-il ?

N’hésitez pas à corriger, compléter ce compte rendu.

Indymedia Nantes, 25 mars 2012.

[Nantes] Répression suite à la manif contre le projet d’aéroport

[Nantes] Répression suite à la manif contre le projet d’aéroport

Posted on 24 mars 2012 by juralib

D’après la presse policière, les flics auraient interpellé 6 ou 7 personnes, 3 à 5 se trouveraient actuellement en garde à vue…

Nantes : des incidents en marge de la manifestation contre le futur aéroport

Au terme d’un rassemblement important et bon enfant contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes, quelques centaines de jeunes ont fait du grabuge.

En termes d’affluence, avec de 3.000 participants selon la préfecture à 10.000 selon les organisateurs, la manifestation du samedi 24 mars, à Nantes, contre le futur aéroport a été un succès, mais comme redouté, elle a quelque peu été entachée par les débordements d’une poignée d’anarchistes français et européens.

Des « anti-capitalistes » s’invitent à la « fête »…

À l’appel à manifester des associations hostiles au chantier, ainsi que de formations politiques et de syndicats, d’Europe Écologie au Parti de gauche, et d’Attac à la Confédération paysanne, est venu se greffer celui, largement relayé sur Internet, à former un « cortège anti-capitaliste » à cette occasion.

Vu la présence de plusieurs centaines de ces militants, pas vraiment désirée par les organisateurs, anticipant des débordements, la préfecture avait prévu un important dispositif policier, avec un quadrillage du parcours par un millier d’hommes, un hélicoptère et des canons à eaux prêts à intervenir. Rien n’y a fait.

Déjà dans le cortège, un agent en civil avait été pris à partie par des jeunes encagoulés, et l’on a pu assister à des jets de peinture et au badigeonnage en règle de commerces du centre-ville. Comme souvent, c’est surtout au point d’arrivée de la manifestation, après la dispersion du gros du cortège, qu’ont eu lieu des échauffourées, des centaines de jeunes mettant le feu à des palettes avec quantité de pétards et jetant des projectiles en direction des forces de l’ordre.

Bilan des incidents : des dégradations, deux blessés légers et sept interpellations

Vers 19h, une bonne heure après les premiers heurts, des dizaines de véhicules arrivés en renfort, les forces de l’ordre ont répliqué par des gaz lacrymogènes et ont finalement donné la charge, procédant à sept interpellations, a indiqué la préfecture, dont cinq ont débouché sur des gardes à vue.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1332631137.jpgAu commissariat central, le directeur de la sécurité publique Philippe Cussac (à gauche) et le directeur de cabinet du préfet Patrick Lapouze (à droite) sont restés sur le pont tout au long de la journée.

En soi, le bilan n’est pas gravissime, si ce n’est deux blessés légers et beaucoup de mobilier urbain dégradé, sans parler des vitrines souillées, mais ces faits ont été détestables pour les organisateurs, d’autant que la préfecture avait menacé de les tenir pour responsables en cas de débordements.

« C’est des cons, c’est nul, des gens de l’extérieur », a ainsi déploré un membre de l’Acipa, la principale association qui lutte contre la création d’un second aéroport dans l’agglomération, à trente kilomètres au nord de Nantes, entre autres sur la commune de Notre-Dame-des-Landes.

La manifestation n’en a pas moins été un succès…

Les uns s’opposent à cet aéroport, voulu par le maire PS de Nantes, Jean-Marc Ayrault, et par l’UMP, parce qu’ils le trouvent nul et non avenu, les autres parce qu’ils jugent l’addition trop salée, beaucoup y sont hostiles pour des raisons environnementales, et enfin, premiers concernés, des agriculteurs y sont farouchement opposés et pointent d’inévitables expropriations et destructions d’emplois.

Sur le fond, malgré les incidents, leur message est bien passé, dans une ambiance plutôt bon enfant. Entre 13 et 16 heures, plus de 250 tracteurs arborant des pancartes « Non à l’aéroport », des manifestants à vélo, entre autres animaux des vaches, et bien sûr des milliers de personnes à pied, ont afflué suivant trois grands axes vers la préfecture, d’où est parti le cortège en direction du Cours des 50 otages, l’une des grandes artères de Nantes. C’est là que s’est tenu un meeting, qui devait être suivis de multiples animations et concerts jusqu’à 22h.

Devant la reconstitution d’un « coin de bocage », avec sa terre, ses arbres et ses végétaux, se sont succédé à la même tribune, agriculteurs, écologistes, et anti-aéroport de toute obédience, qui d’une même voix ou presque ont appelé à l’abandon de ce grand projet « inutile, coûteux et destructeur », comme de tous ceux du même acabit.

Dans cinq ans, l’A380 se posera malgré tout au milieu des champs ?

En attendant, sauf revirement des décideurs, et il en faudra sans doute plus que la manifestation du jour pour les y amener, le très contesté « aéroport interrégional du Grand Ouest », dont l’idée remonte à près d’un demi-siècle, doit bel et bien voir le jour d’ici 2017.

Sa construction et son exploitation ont été confiées au groupe Vinci, qui prévoit un coût de 560 millions d’euros, dont l’entreprise assumera un peu plus de la moitié, le reste étant à la charge de l’État et des collectivités. Si cela peut consoler ses opposants, mais on en doute, précisons que le futur aéroport vise « l’excellence environnementale ». On en reparlera…

Leur presse (Metro, 24 mars 2012)