Archives de catégorie : Décroissance libertaire

Récapitulatif des actions de solidarité avec les habitant-e-s de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes + communiqué de zadistes

NdPN : pour un récapitulatif de cette journée du 1er novembre, ça se passe ici.

France: Les actions de solidarité avec la ZAD continuent

Les 16, 17 et 18 octobre 2012, une première série d’actions de solidarité avec la ZAD a eu lieu dans différentes villes de France. Depuis, ça continue…

Jeudi 18 octobre

Millau (12): La permanence du Parti socialiste est attaquée à la machette en solidarité avec la ZAD.

Vendredi 19 octobre

Rennes: manif agitée (tags et saccage au purin d’ortie d’un comico local).

Samedi 20 octobre

Nantes: deux manifs, rassemblant 2000 puis 1000 personnes, en solidarité avec la ZAD et contre les expulsions de logements.

Dijon: Graffiti et huile de vidange sur les murs des locaux du Parti socialiste et de Vinci.

Paris: Rassemblement devant l’Assemblée Nationale.

Dimanche 21 octobre

Couëron (44): Tags sur la mairie et la maison du maire.

Lundi 22 octobre

Paris: Vandalisme à la permanence du Parti socialiste du XXe arrondissement.

Limoges: La façade du siège de la Fédération du Parti socialiste de la Haute-Vienne a été complètement repeinte en rose. L’inscription bâchée indique « Expulsons les socialistes. Pas la ZAD ». Le Parti socialiste a porté plainte et, dans un communiqué, l’UMP de la Haute-Vienne « condamne fermement ces dégradations ».

Grenoble: Des milliers de personnes entrant dans l’agglomération ont pu voir des banderoles déroulées dans deux des principales entrées de ville. Sur l’une était écrit « Non à Vinci et ses projets pourris ». Sur l’autre, « Non à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes – Contre les expulsions ».

Metz: Péage gratuit, place Mazelle.

Mardi 23 octobre

Redon (35): Rassemblement de solidarité avec la ZAD devant la sous-préfecture.

Mercredi 24 octobre

Arles (13): La permanence du Parti socialiste a subi des dégradations volontaires dans la nuit de mardi à mercredi. Michel Vauzelle, député, président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, a déclaré: « Je condamne avec la plus grande fermeté cet acte de vandalisme. Dans toute démocratie, le débat public et l’échange doivent prévaloir sur toute forme de violence. Cet acte lâche et qui aurait pu avoir des conséquences plus graves témoigne d’un mépris pour les élus qu’on ne peut admettre. »

Carcassonne (11): Rassemblement de soutien à la ZAD devant le tribunal, en parallèle de l’audience de Nantes.

Saint-Nazaire (44): Manifestation de soutien aux habitants de la ZAD et contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (70 personnes…).

Paris: Occup’/intervention sur la radio France-Culture.

Paris: Revendication de nombreuses actions directes effectuées les jours précédents en solidarité avec la ZAD.

Poitiers: Rassemblement de solidarité avec les habitant-e-s de la ZAD et contre le nouvel aéroport, devant le parvis de Notre-Dame.

Jeudi 25 octobre

Opération Escargot-Klaxon à l’entrée de Nantes contre les expulsions à Notre-Dame-des-Landes et l’Ayraultport: Des banderoles ont été déployées sur les ponts surplombant la N165, déclarant « Ils expulsent, on klaxonne – Non à l’Ayraultport! ».

Vendredi 26 octobre

Beaulieu-sur-Oudon (Mayenne): Sabotage de grue et de pylône en solidarité avec la ZAD.

Châteaubriant (44): Rassemblement devant la mairie.

Strasbourg: Manif contre l’aéroport.

Rennes: Manif d’une centaine de personnes, avec quelques traces laissées en ville…

Samedi 27 octobre

Nantes: Deux manifs, contre l’aéroport et pour un toit pour tou-te-s, qui convergent et réunissent plus d’un millier de personnes.

Vannes: Rassemblement devant la Poste, en soutien aux anti-aéroport de Notre-Dame-des-Landes et contre les expulsions.

Paris: Rassemblement en solidarité avec la ZAD, à la station de métro Notre-Dame-des-Champs.

Tours: Une banderole de solidarité avec la ZAD est posée sur les grilles de la mairie.

Mardi 30 octobre

Brest: Banderoles et tags de soutien aux camarades qui luttent contre l’aéroport et contre l’occupation militaire de la ZAD.

Manosque (04): Action symbolique contre Vinci.

Redon (35): Rassemblement devant la Communauté de communes du pays de Redon.

Lille: Rassemblement, place de la République.

Mercredi 31 octobre

Besançon: La permanence du PS attaquée en solidarité avec la ZAD. Dans la nuit du mardi 30 au mercredi 31 octobre 2012, nous avons attaqué la permanence du Parti Socialiste située à deux pas du commissariat central de police. Au total, trois tags ont été inscrits sur le local : « ZAD VAINCRA », « Stop AyraultPorc » et un « (A) ». En plus de cela, nous avons également fracassé trois vitres de la permanence à l’aide de trois gros parpaings : pour l’une, le pavé est parti si vite qu’il a traversé la vitre et laissé un gros trou au milieu. Les deux autres ont été littéralement explosées. À proximité du local du PS, un autre slogan (« Solidarité avec la ZAD ») a été tagué sur une palissade.

Lyon-campagne: Déboulonnage de pylônes contre les expulsions à Notre-Dame-des-Landes.

Tours: Rassemblement de soutien aux résistants de Notre-Dame-des-Landes, organisé par le collectif « Vinci Dégage Touraine ».

Bruxelles: Ce soir, lors d’une manifestation « festive », sur les vitres des entrées (2 sur 3) d’un des plus grands parkings Vinci à Bruxelles, on pouvait lire: « Non à l’Ayraultporc », « Non aux expulsions », « Vinci dégage », « Solidarité », « Ultras Z(A)D », … Même des jeunes du quartiers ont voulu s’exprimer sur les vitres « libérées », et on y voyait des noms de quartiers, des messages anti-flics, des messages en arabe et même des prénoms… Solidarité avec les compagnons de la ZAD, ce que vous faites est HISTORIQUE !

Jeudi 1er novembre

Paris: Rassemblement en solidarité avec la ZAD, métro Solférino.

Samedi 10 novembre

Rennes: Manifestation à pied et en tracteur.

Et pour finir, quelques photos des banderoles et graffiti posés devant le local du Parti socialiste lors du rassemblement du mercredi 17 octobre à La Roche sur Yon

Vu sur Squat.net, 1er novembre 2012

Défendons les dernières cabanes de la ZAD demain, jeudi 01/11 ! Sus à l’occupation militaire de NDDL

Venez nombreux/se-s défendre demain matin de bonne heure (dès 5h du matin) la cabane du farouezt et la cabane dans les arbres de la forêt de Rohanne !
Ils ont beau avoir détruit de nombreux-se-s maisons, cabanes et jardins, leur politique de la terre brulée ne continuera pas sans une grande résistance !

Aujourd’hui, le 31/10/2011, les forces militaires/milices de Vinci, sous ordre du gouvernement socialo/écolo, ont une nouvelle fois détruit des expaces de vie, de liberté et d’autonomie ! Ainsi la ferme maraichère du sabot n’est plus, ce qui ne veut pas dire qu’elle ne sera pas reconquise ! lls ont aussi détruit des cabanes dans la magnifique forêt de Rohanne !
Nous devons les empêcher de continuer leur travail de fossoyeur, et leur montrer qu’ils n’ont rien à faire sur la ZAD !
Défendons notre droit à l’auto-détermination sur ce bocage unique en France !
L’occupation militaire de la ZAD ne cessera que si nous restons déterminé-e-s et que votre soutien continue de plus belle !
Tous-toutes à la ZAD pour reconquérir nos vies !
Des photos de la ZAD, prises par les occupant-e-s de la ZAD, avant les opérations militaires de ces deux dernières semaines (vous pourrez voir la forêt de Rohanne et le farouezt) :
https://picasaweb.google.com/113382718807039752437
Sinon, vous pourrez retrouver un fil info en direct sur le site internet de la ZAD de bonne heure demain matin : http://zad.nadir.org/

Vu sur Indymedia Nantes, 31 octobre 2012

[Notre-dame-des-landes] Communiqué de presse 30/10 10h30 …on est toujours là !

NdPN : Hier mardi 30 octobre les flics ont lancé une attaque impressionnante, beaucoup de blessés côté résistants, pas mal de cabanes détruites (compte-rendu heure par heure ici).

Et ce matin, c’est le Sabot qui a été attaqué et pris par les flics (arrestations, contrôles d’identité en cours).

Alors que le rouleau-compresseur Etat-Vinci passe en force, les réactions politiques s’accélèrent. Voir notamment sur Rue 89 un topo heure par heure, ou encore une lettre de Patrick Warin sur Bastamag.

Communiqué d’hier :

Communiqué de presse 30/10 10h30 …on est toujours là !

Ce matin, depuis 8 h, des centaines de gardes mobiles tentent d’expulser les habitant-e-s du lieu-dit la Saulce à Notre Dame des Landes et rencontrent une résistance déterminée de la part de dizaines de personnes, certaines installées dans des cabanes dans des arbres, d’autres derrière des barricades construites pendant le week-end sur la D81*.

Au moins trois opposant-e-s ont été blessés par des tirs de flash-ball ou de grenades assourdissantes lors des charges. “Je constate qu’encore une fois, la république utilise  des armes offensives pour mater la résistance” déclaré Gaël, présent sur place lors des charges. Contrairement à ce qui a pu être annoncé, le Sabot, lieu de maraîchage occupé collectivement lors d’une manifestation le 7 mai 2011 ainsi que les lieux environnants et notamment les Cent Chênes et le Far West ne sont pas expulsés.

Ce mardi, le COPAIN 44 (Collectif des Organisations Professionnelles Agricoles Indignées par le projet d’aéroport) a appelé à rejoindre le Sabot pour participer à cette lutte contre la destruction des terres. Plus de deux cent personnes et des tracteurs sont déjà présentes devant la mairie  de Notre-Dame-des-Landes, et vont essayer de rejoindre le Sabot.

* »Ils nous jettent à la rue, donc on assume et on l’occupe ! En occupant la route, on créé un moment éphémère dans cette lutte contre l’aéroport Grand ouest. Un moment de rencontre pour celles et ceux qui participent à cette lutte, un moment pour montrer que même si des maisons sont expulsées et détruites, ainsi que des jardins collectifs et des potagers, cela n’entame en rien notre détermination. » annonce un texte écrit ce week-end à l’occasion de la construction des barricades sur la D81.

« Contrairement aux déclarations du sous préfet, M. Lapouze, annonçant le mouvement de résistance à Notre Dame des Landes ’fini’, nous sommes de plus en plus nombreuses et nombreux à nous engager pour la protection de ce magnifique bocage, et plus généralement pour lutter contre la logique sous-jacente à ce type de projet. Pendant tout le week end, des centaines de personnes sont arrivées pour apporter leur soutien,  nourriture, vêtements, et matériel, pour participer à cette lutte et pour s’installer pour les semaines et les mois à venir. » a déclaré Camille Giloin, 34 ans.

Une manifestation de réoccupation est d’ores et déjà prévue samedi 17 novembre au départ d’un bourg proche de la ZAD.

Contact presse : 06 65 67 76 95 / zad@riseup.net

Zadist, sur Zad.nadir.org, 30 octobre 2012

Témoignage reçu le 30 octobre

La haine , que de la haine.

Aujourd’hui mardi 30 octobre 2012 des terroristes (le terme térrorisme est apparu alors que l’état térrorisait les populations) nous ont assiégés. Armés de flashball , de grenades asourdissantes et de désencerclement , de tazers, de flingues , de matraques de tout l’équipement qui puent les morts tombés sous leur joug. Ils ont encerclés et après des affrontements où l’on entendait les détonations des grenades, les bulldozers sont arrivés. Ces engins de déstructions étaient venus pour effacer un espace où des individu-e avaient repris en main leur vie de leur manière , où illes défendaient ce qui permet a tou-te-s de vivre. Parce que « quand le dernier arbre sera abattu , la dernière rivière empoisonnée , le dernier poisson capturé , alors seulement vous vous apercevrez que l’argent ne se mange pas ».

Mais ces dangeureux terroristes souhaitaient tout détruire pour bétonner ce qui permet a tou-te-s de vivre pour l’emploi, pour la croissance, et bien sûr au nom de l’écologie. Alors c’était facile pour eux car un multinationale-etat leur permettaient de tout faire. Dans ce monde la justice est au service des véritables terroristes.

Alors Mr le préfet et sa clique, quand on attaque des gens à la grenade et au flashball…Quand on terrorise les gens par l’opression la repression, quand on détruit ce qui permet a toi et tes sbires de vivre sur cette terre et qu’en plus tu as le culot de dire que nous sommes des terroristes qui vous harcelons, permets moi de te dire que ton arrogance et ton mépris sont le reflet de ton inconscience. Alors toi le prefet , toi la république terroriste endormeuse des masses , va te jeter dans le gouffre que tu a créée.

On devrait vous condamner pour saccage , destruction du vivant , génocide indirect sur le long terme de l’espèce humaine , terrorisme contre une population , par la répression , mise en danger des chances de survie de l’humanitée , collaboration avec une mafia nommé multinationale , organisation de malfaiteurs ayant commis des dégradations en réunion,mise en danger de personnes avec des armes « non létales » participation a l’extinction d’espèces vivantes , pollution grave des sols, de l’atmosphère via le chérozène et le bétonnge , déportation de la population locale en HLM , mise en danger de la biodiversitée et des relations humaines. Mais pas pour vous enfermer dans une prison mortifère que vous avez mise au point , pas pour vous condamner à mort dans un tribunal populaire, non. Mais pour vous employer à aller dans tout les lieux radioactifs , dans tous les lieux pollués pour les décontaminer avec le matériel que vous donnez au « simple » employé de base. Pour vous mettre en face de la réalitée que vous avez créee, toi la république , toi le patron , toi la multinationale , toi le flic , toi l’état , toi le patriarcat , toi le faschiste , toi le collabo.

Appel a la résistance massive contre l’Etat térroriste

Vu sur Zad.nadir.org, 31 octobre 2012

Je sais ce qui se passe à Notre-Dame-des-Landes

Je sais ce qui se passe à Notre-Dame des Landes. Et je ne l’oublierai pas, quelle que soit l’issue de cette lutte qui n’aurait jamais dû avoir lieu. Malgré l’omertà des grands médias, qui réduisent le juste combat non violent des habitants des terres et des bocages contre les forces policières armées, à une brève ou à quelques images d’illisibles échauffourées quand ils ne le passe pas sous un silence complice, je sais heure par heure les destructions, ordonnées par l’État, de fermes, de cultures, de cabanes établies dans les arbres. Je sais l’usage des grenades lacrymogènes, des grenades explosives. Je sais les tirs de flashballs. Je n’oublierai pas. Je n’oublierai pas que le Président de la République et le Premier Ministre socialistes ne veulent pas entendre les habitants quand ces derniers sollicitent une simple écoute. Surdité absolue des sommets de l’État : on interpelle pas le Président puisque, dans notre pays, seule la police interpelle le citoyen, pour l’arrêter quand il proteste. Je sais maintenant que ceux qui gouvernent notre pays ne sont pas les hommes et les quelques femmes que les Français respectueux du suffrage universel ont élus, mais les capitaux investis au mépris du bien-être des individus, les multinationales insensibles à l’intérêt général et pour lesquelles le profit, sans cœur, ni âme, ni raison, est le seul moteur de l’action. L’État montre aujourd’hui que la police française est au service des bétonneurs, que la police française est l’agent fonctionnarisé des destructeurs de l’environnement pour leur unique profit. Elle n’a donc plus rien à voir avec la protection du citoyen. Doit-on dorénavant considérer la police française comme le bras armé d’une puissance d’occupation ? Dans ce cas, seule la révolte est légitime. Je n’oublierai pas l’opiniâtre résistance des gens simples qui défendent l’intégrité de ce territoire magnifique contre la voracité des profiteurs appuyée par l’État. Je sais ce qui se passe à Notre-Dame-des-Landes, et je n’oublierai pas.

Vu sur Mediapart, Juliette Keating, 31 octobre 2012

[Notre-Dame-des-Landes] Divers liens sur la ZAD

Manif de réoccupation le 17 novembre (voir par exemple sur le site de l’Alsace libertaire).

Aujourd’hui journée tranquille (voir ici les infos du jour).

On en profitera pour lire un compte-rendu du groupe de Vannes de la Fédération Anarchiste sur la manif d’hier à Nantes, ou pour s’écouter l’émission d’hier sur la ZAD, sur France culture, ou encore ce document sonore sur la ZAD, zone d’anarchie diffuse

Les actions de solidarité continuent un peu partout, comme à Tours par exemple.

VINCI DEGAGE !

Pavillon noir, 28 octobre 2012

[Notre-Dame-des-Landes] Ils nous mettent à la rue, on occupe la route !

Ils nous mettent à la rue, on occupe la route !

Hier, dans la nuit de 26 Octobre, on a libéré une partie de la route entre Vigneux-de-Bretagne et les Ardillères, pour en faire une zone de libre expression. Pour protéger cet espace nouvellement libéré on a construit des barricades à notre façon. C’est sûr qu’on entrave la libre-circulation des machines et voitures qui roulent au pétrole, mais on a ouvert cet espace pour la libre circulation des individus, des espèces naturelles, qui sont souvent écrasées par ces machines.

Depuis deux semaines, la Zone à Défendre est bouclée par des centaines de flics et de militaires, qui tiennent les carrefours stratégiques et bloquent les routes. Les gens se sont fait jeter de chez eux par la force, ils ont dû subir le spectacle de la destruction de leur maison et de leur lieux de vie. Ça fait déjà onze lieux rayés de la carte par l’État pour le bénéfice de Vinci. D’autres destructions et expulsions sont prévues pour cette semaine.

Ils nous jettent à la rue, donc on assume et on l’occupe ! En occupant la route, on créé un moment éphémère dans cette lutte contre l’aéroport Grand ouest. Un moment de rencontre pour celles et ceux qui participent à cette lutte, un moment pour montrer que même si des maisons sont expulsées et détruites, ainsi que des jardins collectifs et des potagers, cela n’entame en rien notre détermination. Rejoignez-nous pour faire la fête, partager de moments de joie et de rage. Nous voulons partager un moment ensemble, sur ces routes que l’on traverse à toute vitesse, nous voulons prendre le temps d’échanger nos idées et nos initiatives pour cesser de courir tête baissée vers l’abîme.

Ils nous encerclent et quadrillent la zone en contrôlant les routes, on répond par le blocage de ces axes qu’ils empruntent pour nous expulser. Ils détruisent nos maisons, nos cabanes, on détruit la route par laquelle ils acheminent les machines qui font le sale boulot. Ils pensent pouvoir se débarrasser de nous, de notre lutte contre l’aéroport et son monde, ils doivent savoir qu’à chaque fois qu’ils nous chasserons nous reviendrons occuper. Faire la fête dans un endroit qui paralysera leurs chantiers, dans les maisons qu’ils murent, sur les routes qu’ils construisent, dans les forêts qu’ils veulent raser, on ne les laissera pas tout détruire dans le silence. Nous danserons et chanterons sur leurs ruines jusqu’à ce qu’ils mettent fin au saccage organisé de ce monde.

Des occupant-e-s enragé-e-s de la D81 !

Vu sur zad.nadir.org, 27 octobre 2012

Comment un OGM, un pesticide et un système peuvent être toxiques

NdPN : petite mise au point, contre les académiciens qui critiquent ses résultats, de Gilles-Eric Seralini – le co-auteur d’une étude démontrant la nocivité de l’OGM NK603 et du roundup qui lui est associé, on en avait parlé sur le blog. Bonne nouvelle, il viendra animer une conférence sur le sujet des OGM à l’ESIP (université de Poitiers) mercredi 7 novembre prochain, à 18h.

Comment un OGM, un pesticide et un système peuvent être toxiques

Dans le domaine de la toxicologie alimentaire, Food and Chemical Toxicology est sans aucun doute la revue la plus réputée au monde. Son comité de lecture a étudié quatre mois durant notre étude et pris soin de nous demander des analyses complémentaires avant d’accepter de la publier (Tous cobayes, Flammarion, 256 p., 19,90 euros).

Nos résultats ont montré la nocivité d’une absorption sur le long terme d’un organisme génétiquement modifié (OGM) alimentaire, le maïs NK603, et de l’herbicide qui lui est associé, le Roundup. Il s’agit de la première étude toxicologique menée sur deux ans et fondée sur un tel nombre de paramètres biologiques, d’analyses anatomo-pathologiques, etc. A ce jour, plus de 160 scientifiques du monde entier nous ont apporté leur soutien ou souligné l’originalité de notre travail, dont l’unique statisticien de l’Académie des sciences.

En moins de trois semaines, différentes agences chargées de l’évaluation de ces substances ont nommé des sous-comités qui viennent de discréditer notre recherche. Ainsi peuvent-ils ne pas interdire l’OGM et le pesticide en question…

Néanmoins, il y a un premier pas : l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et le Haut Conseil des biotechnologies (HCB) appellent à tester dorénavant à long terme ces substances. Ce que quelques autres et moi-même n’avons cessé de réclamer depuis quinze ans. Les citoyens savent désormais que la science « digne » et « bonne », les autorités garantes de leur santé, n’ont jusqu’à présent pas cru bon de devoir l’exiger.

En 2003, ces mêmes comités ont accepté la mise sur le marché par Monsanto dudit maïs NK603 à partir de tests réalisés sur une durée huit fois inférieure à celle de notre étude, sur la même souche de rats (le Sprague Dawley, qui est le mammifère utilisé dans les expériences de ce type) et des groupes d’animaux analysés n’excédant pas dix individus (comme dans notre étude). Que le nombre de paramètres biologiques et d’organes analysés ait été très largement inférieur aux nôtres ne les a nullement empêchés de donner leur feu vert (je siégeais à l’époque à la commission du génie biomoléculaire). C’est du Dr Jekyll et Mr Hyde !

Ces agences reprochent à notre étude une faiblesse statistique, elles qui n’ont jamais exigé des industriels le dixième de ce qu’elles nous intiment de fournir aujourd’hui, elles qui ont même accepté, sans sourciller, des tests sanitaires de quatre-vingt-dix jours ou moins, menés sur des groupes de quatre ou cinq rats, par exemple pour la mise sur le marché de la pomme de terre Amflora (EFSA, 2006) !

Elles ont même parfois donné leur accord sans qu’il y ait eu tests sur des animaux. Elles nous réclament des détails encyclopédiques sans lesquels il leur « serait impossible de conclure à la validité de nos résultats », mais n’ont jamais exigé des industriels la simple transmission publique des analyses de sang dont elles ont pourtant confirmé qu’elles ne révélaient rien. Ce sont elles qui ont entretenu l’omerta des industriels sur les données sanitaires de leurs tests. « Secret industriel oblige », rétorquent-elles.

Surtout lorsqu’on est juge et partie et qu’aucune loi n’empêche les scientifiques ayant des conflits d’intérêt de siéger dans des commissions d’intérêt national ou international… Mais qui s’offusque de ces collusions, de cette absence de transparence préjudiciable à la santé publique, donc aux citoyens ?

La science « digne » et « bonne » ne s’arrête pas en si tordu chemin : l’ensemble des six académies scientifiques – ou plus exactement, d’après témoins, deux personnes par académie et pas en séance plénière… – a rendu un avis sur notre étude. Tout y prête à commentaire, aussi m’arrêterai-je seulement sur trois points.

1. « Il serait particulièrement dangereux d’évoquer une nécessité éventuelle d’expériences à long terme à l’occasion de cet article… ».

On croit cauchemarder en boucle. Ces académiciens qui, en leur temps, ont minimisé les dangers de l’amiante, etc., ne sont même pas capables de préconiser le minimum du minimum, des tests obligatoires de trois petits mois pour la mise sur le marché d’un OGM ; ni d’imposer qu’un pesticide soit testé dans sa formulation commerciale, tel que l’agriculteur ou le jardinier l’utilise (ce que nous avons fait dans notre étude).

Car l’industriel n’a l’obligation de tester à long terme que la molécule active (le glyphosate dans le cas du Roundup). Des adjuvants sont intégrés pour potentialiser l’effet d’un produit chimique ou d’un vaccin, mais cette synergie n’a aucune conséquence sur les organismes vivants… C’est bien connu puisque ce n’est pas testé.

2. Contrairement à ce qu’ils me reprochent, je n’ai pas employé indifféremment les mots « tumeur » et « cancer«  dans notre étude : le Roundup s’avère un perturbateur endocrinien, et nous avons constaté qu’il provoquait plus de cancers chez les femelles que chez les mâles.

3. « La mobilisation médiatique savamment orchestrée autour de travaux sans conclusion solide pose un problème éthique majeur. » Vraiment ?

Mais minimiser les effets sanitaires, fermer les yeux sur les lacunes du système d’évaluation et les conflits d’intérêts, soutenir l’omerta industrielle, est-ce éthique et responsable ? Enfin, qui peut penser que nous avons organisé la médiatisation de nos résultats simultanément en Russie et en Inde, pays qui ont pris immédiatement des mesures sur les OGM agricoles, en Chine, aux Etats-Unis, en Amérique du Sud, au Canada, en Afrique, et j’en passe ?

Des personnes « expertes » sont allées jusqu’à demander, avec une violence exceptionnelle dans notre milieu, à l’éditeur de Food and Chemical Toxicology de retirer notre publication. Certains comprendront pourquoi nous avons choisi de ne pas avertir à l’avance les autorités sanitaires du pays : si nous l’avions fait, c’est l’étude elle-même qui n’aurait pu être conduite jusqu’à son terme. Et il importe plus que jamais que notre étude soit examinée et prolongée, mais par des scientifiques indépendants.

On lit ici ou là que des millions d’animaux et d’Américains mangent des OGM tous les jours depuis des années, sans conséquence aucune : comment proférer une telle contre-vérité ? Outre-Atlantique, les filières ne sont pas séparées, les OGM pas étiquetés, aucune épidémiologie n’est donc possible.

La transparence des données sanitaires, les études de long terme et l’expertise contradictoire sont des nécessités absolues. Nous pouvons contribuer à les mettre en place. L’explosion des maladies chroniques depuis une soixantaine d’années devrait inciter nos responsables politiques à prendre en compte les alertes en matière de santé et d’environnement, et à ne pas cautionner la réfutation précipitée, la mise au pilori organisée.

C’est de conscience et de solidarité que notre société a besoin ; en un mot, de sagesse. Les scientifiques ont le droit de se tromper. Mais ils ont le devoir d’éviter ce qui peut être évitable : la plupart des grands scandales de santé publique le sont. La science que je pratique n’est pas faite pour nourrir l’ogre insatiable de la finance mais pour protéger les êtres humains d’aujourd’hui et de demain.

Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l’université de Caen, Criigen

Vu dans le Monde, 26 octobre 2012