Archives de catégorie : Feu aux prisons

[Gaza] Le convoi de Ki-Moon Ban cible de jets de pierres et de chaussures

Le convoi de Ban Ki-moon cible de jets de pierres à Gaza

Plusieurs dizaines de Palestiniens ont jeté des chaussures et des pierres sur le convoi du secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon à son entrée jeudi dans la bande de Gaza.

Les manifestants, pour la plupart des proches des prisonniers palestiniens détenus en Israël, ont accusé le secrétaire général de l’Onu de refuser de rencontrer les familles de ces prisonniers et lui ont reproché de prendre position en faveur de l’Etat hébreu.

Personne n’a été blessé lors de l’incident et les véhicules du convoi, en provenance du sud d’Israël, se sont frayés un chemin dans la foule pour pouvoir finalement repartir.

Quelque 5.000 Palestiniens sont actuellement détenus en Israël et leur libération est un sujet extrêmement sensible pour les Palestiniens.

Le secrétaire général de l’Onu est en visite dans la région pour tenter de relancer les pourparlers de paix entre Israël et les Palestiniens qui se sont terminés à Amman le 25 janvier sans avancée significative.

Reuters, 2 février 2012

Deux enfants de 4 et 6 ans en centre de rétention, malgré l’arrêt de la cour européenne des droits de l’homme

Deux enfants serbes en rétention malgré la condamnation de la France par l’Europe

Deux enfants serbes de 4 et 6 ans ont été placés mardi en rétention avec leurs parents en Seine-et-Marne alors que la France a été récemment condamnée par la commission européenne des Droits de l’homme (CEDH) pour ce type d’enfermement, a indiqué mercredi la Cimade.

La famille, arrivée en France en 2008 et dont la demande d’asile est en cours d’examen, selon le service oecuménique d’entraide, a été enfermée au centre de Mesnil-Amelot après avoir été interpellée « au petit matin à son domicile ».

« C’est la troisième fois en six mois que cette famille serbe est enfermée en centre de rétention alors même qu’une récente décision de la CEDH vient de condamner sévèrement la France pour l’enfermement d’enfants en centre de rétention », commente la Cimade.

Un arrêt de la CEDH rendu mi-janvier a en effet estimé que « la rétention de jeunes migrants accompagnés de leurs parents dans un centre inadapté aux enfants était irrégulière et contraire au respect de la vie familiale ».

La CEDH statuait sur le cas d’une famille placée en rétention à Rouen avant son renvoi au Kazakhstan.

La rétention des enfants, même accompagnés, n’est prévue en France par aucun texte. Elle a cependant été validée par le Conseil d’Etat et la Cour de cassation.

AFP, 1er février 2012

[Indonésie] Furie villageoise contre une mine d’or

[Terre et Liberté] Protestation contre les exactions minières à Bima (Indonésie)

Indonésie. Furie villageoise contre une mine d’or

Une foule de 10 000 personnes a mis le feu le 26 janvier à l’hôtel de ville de Bima, sur l’île de Sumbawa, à l’est de Bali, pour contraindre le maire à annuler le permis d’exploitation de PT Sumber Mineral Nusantara, une société qui extrait de l’or sur 24’980 hectares, écrit Kompas.

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Une manifestation pour les mêmes motifs, le 24 décembre dernier, avait fait deux morts parmi les villageois et la police avait procédé à des dizaines d’arrestations. Les manifestants ont par ailleurs réussi à libérer les 53 personnes détenues précédemment en menaçant d’incendier aussi la prison. Un porte-parole de la mairie a assuré que les autorités étaient disposées à revoir leur position mais en respectant une procédure légale qui demanderait du temps.

Leur presse (CourrierInternational.com), 27 janvier 2012.

[Vivonne] Honte aux matons de « Force Ouvrière » !

Cet article se passe de commentaires !

Fouilles à la prison : les surveillants furieux

La décision, prise mercredi soir, d’un juge administratif d’interdire les fouilles à nu systématiques des détenus de la prison de Poitiers-Vivonne (lire notre édition d’hier) a suscité la fureur d’une partie des surveillants, qui s’exprime par la bouche du délégué régional de FO Pénitentiaire, Christophe Beaulieu, contacté par notre journal : « C’est une décision d’une stupidité affligeante. C’est un non-sens absolu. Les fouilles à la prison de Vivonne ne sont pas et n’ont jamais été systématiques. L’exagération qui a été faite par l’OIP (1) est surfaite.

Il faudrait être bien naïf pour croire que ce qui se passe aux parloirs se fait sans qu’on essaie de glisser du haschisch, un téléphone portable, pourquoi pas une arme. »

Conseil de guerre

« Cette décision met en danger toutes les personnes qui se trouvent à l’intérieur de la prison. Les premiers concernés étant les autres prévenus. Contrairement à ce que veut faire croire l’OIP, les prisons ne sont pas un lieu angélique. En réalité, nous sommes là pour faire les garde-fous. On ne fait pas mumuse avec ce genre de truc !Je voudrais rappeler que l’OIP est une organisation extrêmement politisée, néanmoins subventionnée par l’État, qui bénéficie de l’argent public. Ces gens-là défendent à n’importe quel prix des individus qui ont tué, violé des enfants. Nous en avons à Vivonne. Je suis outré, scandalisé.Je m’interroge pour savoir si nous devons tenir un conseil de guerre avec les autres organisations syndicales. Cela dit, si on nous impose de renoncer à ces fouilles, nous respecterons la loi et nous en subirons les conséquences. »

 (1) Observatoire international des prisons, organisation indépendante, auteur de la requête devant le tribunal administratif.

L’administration ne commente pas

En l’absence hier toute la journée de Claude Ramir, directeur du centre de détention de Vivonne, nous avons contacté la direction régionale de l’administration pénitentiaire à Bordeaux pour savoir comment elle entendait mettre en œuvre la décision du juge. Celui-ci a en effet enjoint à l’administration de mettre ses procédures en conformité avec la loi et, pour ce faire, de modifier le règlement intérieur de la prison. Nous n’avons obtenu aucune réponse à notre demande.

Nouvelle République, propos recueillis par Vincent Buche, 27 janvier 2012

[Rennes] Procès de 4 retenus accusés d’avoir mis le feu au CRA

Feu au CRA de Rennes !

Procès de 4 retenus accusés d’avoir provoqué un incendie au centre de rétention de Saint-Jacques-de-la-Lande

Après une première révolte collective en octobre, voici le premier incendie du centre de rétention de Saint-Jacques (à proximité de Rennes). 4 personnes étaient accusées, cette fois-ci, d’avoir mis le feu à une chambre.

Un procureur, un avocat, trois juges, quatre prévenus, sept membres éminents de la PAF (en civil) et un dizaine de soutiens militants s’étaient donnés rendez-vous cet après-midi pour une audience de folie : était jugé le premier incendie au centre de rétention de Rennes, qui a eu lien vendredi soir vers 22h50. Deux retenus sont jugés pour avoir tenté de s’évader, en plus d’avoir participé à la mise en route de l’incendie.

L’avocat des commence par demander à voir le film de vidéo-surveillance, seul élément de preuve dans ce dossier. Le président indique que ça n’est pas possible, que la salle est trop petite et pas équipée. Il propose de renvoyer l’audience, mais les prévenus ne semblent pas spécialement d’accord (ils craignent d’être envoyés en prison d’ici là). Suspension, le temps de permettre à l’avocat de garder les prévenus.

Reprise de l’audience : on va statuer aujourd’hui, conformément à la volonté des prévenus. L’instruction permet de faire apparaître :
– L’ampleur des dégâts : 6 500 € (on serait presque déçus).
– Le ton méprisant du président lorsqu’il s’adresse aux prévenus.
– La méconnaissance du même président des conditions de vie en rétention. Il ignore l’existence des téléphones portables : « vous dites avoir reçu un appel vous annonçant le décès de votre mère, ce qui vous a mis hors de vous, comment expliquez-vous alors que vous ne soyez pas sortis de votre chambre entre 22h22 et 22h44, heure à laquelle vous partez en courant ? » Il ignore l’existence de machines à laver : « Et dans l’espace pour laver vos vêtements, y a-t-il une bassine pour cela ? » Il pense que les conditions y sont dignes d’un hôtel 4 étoiles : « Et dans les sanitaires, avec les lavabos et les douches, n’y a-t-il pas de verre, seau ou tout autre récipient permettant de transporter de l’eau ? »
– La faiblesse du dossier. « Alors là on vous voit sortir de la pièce à 22h44, puis on voit des fumées émanant de cette même pièce à 22h47. Comment expliquez-vous cela ? – … ? – C’est étrange, tout de même, vous ne trouvez pas ? »
– L’improvisation totale dans laquelle s’est déroulée l’enquête. « – Qui a pu mettre le feu, selon vous ? – Je sais pas ce qui s’est passé, j’y étais pas. Quand j’ai quitté la chambre, 5-6 personnes jouaient aux cartes, j’ai rien vu. Et là, on est que nous 4, je comprends pas. » L’explication viendra plus tard : ayant tardé à démarrer l’enquête (garde à vue lancées lundi et mardi), plusieurs des protagonistes avaient été relâchés, transférés ailleurs ou expulsés. On a pas pris la peine d’aller les rechercher ou de recueillir leur avis sur cette histoire.
– Une seule certitude : c’est Mickey qui a foutu le feu à la chambre. Le rapport de la police scientifique indique (pour unique conclusion), que ce sont les pages d’un Mickey Magazine qui ont brûlé en premier…

Le réquisitoire du procureur lui permet d’avancer sa thèse : les retenus se seraient concertés pour mettre le feu et faire diversion, tandis que deux d’entre eux tenteraient de s’évader. Cette thèse s’appuie sur de hautes considérations : le feu, en plus d’être un manifeste « trouble à l’ordre public », c’est dangereux et ça peut blesser des gens. Il ne s’est bizarrement pas dit qu’une institution au sein de laquelle il y avait eu 3 tentatives de suicide et quelques bras cassés (dans des altercations avec la police) en quelques mois, pouvait aussi être dangereuse, et qu’on devrait peut-être songer à fermer ce genre de choses.

L’avocat insiste sur le vide du dossier : aucune preuve du fait que l’un ou l’autre des prévenus ait tenté d’allumer ou d’attiser l’incendie. Des pièces partiales (compte-rendu de la vidéo de surveillance fait par des policiers, et le parti-pris se sent dans les termes utilisés). Une enquête bâclée (la piste du mégot mal éteint n’a jamais été explorée). Concernant la tentative d’évasion (qui, pour être poursuivie aujourd’hui, est qualifiée de « tentative de soustraction à une mesure de reconduite »), elle ajoute que poursuite ne sert qu’à aider le procureur dans sa tentative de trouver un récit cohérent et accusateur contre les 4 prévenus.
L’affaire est mise en délibéré.

Un prévenu est condamné à 5 mois de prison ferme pour avoir alimenté l’incendie. Deux autres prévenus sont condamnés à 2 mois de prison ferme pour la tentative d’évasion. Ces trois retenus écopent, en plus, d’une peine d’interdiction de territoire français (donc dans tout l’espace Schengen) de 5 ans. Le dernier est relaxé.

Tous avec Mickey : feu aux CRA !

Indymedia Nantes, 26 janvier 2012