Archives de catégorie : Désinformation bourgeoise

[LGV Tours-Bordeaux] Vinci protège la biodiversité des cratères lunaires

NdPN : Verts de rire : Lisea (groupe Vinci, chargé du chantier de la LGV), fer de lance dans la défense de la biodiversité ! Merci la NR… On se souvient du slogan orwellien : « L’ignorance c’est la Force ». Ce coup de com’ grotesque de plus, dans la lignée d’un acharnement suspect à présenter Vinci sous des aspects écolos, suffira-t-il à masquer l’essence même de la tâche répugnante de Lisea, à savoir la destruction de biotopes sur des centaines de kilomètres ? Il faut dire que Vinci a les moyens financiers d’un bourrage de crâne « durable », vu que le chantier est payé pour plus de la moitié par de l’argent public.

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Lisea « joue la carte de la biodiversité », près de Châtignac (16), juillet 2013 (image tirée de wikipedia)

La fondation Lisea joue la carte de la biodiversité

La fondation d’entreprise LISEA Biodioversité a lancé, hier, son deuxième appel à projets, à la villa Emma à Poitiers. Des projets qui visent davantage les systèmes que les espèces.

Créée juridiquement fin 2012, la Fondation, présidée par Laurent Cavrois, (*) s’est fixée comme objectif de soutenir des dossiers traversant les six départements en lien avec la biodiversité. Le premier appel à projet a vu 113 candidatures. Ont été sélectionnés 31 projets portés par 26 structures différentes. Pour une aide totale de 1,4 M€, la fondation est dotée de 5 M€ pour la période 2012-2017. Parmi ces projets, à noter, par exemple, les mesures d’urgence pour la sauvegarde du Râle des genêts en basse vallée de la Vienne ; l’étude et protection des chauves-souris anthropophiles en Poitou-Charentes : amélioration des connaissances par radiopistage ; l’amélioration des conditions de déplacement des libellules, la réalisation d’un premier inventaire des gallasellus heilyi (des crustacés vivant dans les nappes souterraines qui contribuent naturellement à la filtration de l’eau). « Nous sommes là pour 50 ans, nous avons besoin de tisser un réseau, a souligné le président de la Fondation. Il s’agit de sensibiliser des acteurs qui ne sont pas directement concernés par la ligne. »

(*) Laurent Cavrois, directeur général adjoint de Lisea.

Nouvelle République, 28 septembre 2013

[Poitiers] Sur le « décrochage scolaire »

Rééducation réussie d'un élément en décrochage scolaire
Rééducation réussie d’un élément en décrochage scolaire

Aujourd’hui dans la NR, un article qui démontre à quel point l’école n’a plus pour ambition que de faire rentrer des individus dans le monde du travail aliéné, et qui ne déplore avec cynisme le « décrochage scolaire » que lorsqu’il conduit les individus concernés à ne pas s’insérer dans l’immonde du travail. Pas un mot sur l’émancipation personnelle, ni sur la culture comme processus collectif d’appropriation des savoir-faire et des connaissances.

Comment s’étonner après dudit « décrochage », malgré tous les « dispositifs » rassemblant leur cohorte de bureaucrates, de gratte-rapports bidons et de conseillers en management orientation ? Ce n’est pas en mettant toujours plus de pression et de quadrillage (jusque dans leur famille) à des enfants déjà mal à l’école, qu’on la leur fera aimer davantage !

Le problème de l’école du point de vue des enfants (bref du point de vue essentiel, qu’oublient si souvent les profs eux-mêmes, sans parler des technocrates de l’éducation nationale), c’est d’être enfermé-e-s huit heures par jours entre des murs, de subir un apprentissage pas toujours souhaité, sur des matières qui n’intéressent pas forcément, avec des évaluations qui hiérarchisent, dévalorisent, stigmatisent voire cassent à vie. C’est d’être transformé en pâte à modeler adaptable aux desiderata des adultes morts-vivants, produits d’un monde aliénant qu’on n’a pas choisi.

Si les individus pouvaient participer pleinement à l’apprentissage et à sa définition, selon leurs envies et leurs besoins individuellement et collectivement exprimés, on aurait sans doute moins de « décrochage ». L’histoire des écoles libertaires le démontre amplement… Mais pour cela, encore faudrait-il que l’école ne soit plus sous l’égide d’un Etat et d’un patronat tout-puissants, dont la seule ambition n’est que la sujétion et l’exploitation de tou-te-s !

Juanito, Pavillon Noir, 24 septembre 2013

Nucléaire : ITER, une expérience mégalo, inutile et dangereuse

Nucléaire : ITER, une expérience mégalo, inutile et dangereuse

Au cours du mois de septembre 2013, les premiers convois tests pour la construction du réacteur expérimental international à fusion thermonucléaire (ITER) vont transiter de Fos vers le site de Cadarache. Le 10 septembre, une rencontre-débat antinucléaire sur ITER s’est déroulée à Martigues suivie d’un tractage quelques jours plus tard dans la ville. Mais ITER, c’est quoi  ?

Contrairement à l’EPR, ITER n’a pas pour but de produire de l’électricité mais de tenter de recréer pendant quelques minutes la réaction qui a lieu au cœur du soleil. L’effectivité d’une telle technique pour produire de l’énergie a sans cesse été repoussée. En 1950, on estimait que ce serait faisable d’ici à 15 ans, en 1978 d’ici à l’an 2000 et aujourd’hui d’ici à 2080… La faisabilité du projet semblent douteuse pour de nombreux scientifiques y compris pro-nucléaires. La technique consiste à faire fusionner deux isotopes de l’hydrogène – le deutérium et le tritium – ce qui implique une température de 150 millions de degrés. On sait provoquer cette réaction avec la bombe H mais aucun matériau connu à ce jour ne peut supporter les multiples contraintes techniques imposées par cette expérience.

Le tritium hautement radioactif est un élément extrêmement rare à l’état naturel : 3,6 kilos sur toute la planète. Il est mortel avec une dose de 1mg. 2 kg de tritium, à 10 millions de dollars le kilo, peuvent tuer 2 millions de personnes. Le tritium a la particularité de pénétrer dans le corps humain par la peau, il se fixe dans les molécules organiques du corps où il peut irradier pendant 500 jours en causant des dommages irréparables sur l’ADN. Il est cancérigène et les études concernant son impact réel sont largement insuffisantes. Le mur d’enceinte d’ITER couvert de lithium et bombardé par des neutrons produira du tritium. Toutes les installations nucléaires de base en rejette. La radioactivité subsistera pour plusieurs centaines d’années, le tritium radioactif contaminera l’air et l’eau de la Durance. La seule chose qu’ITER va produire c’est environ 30 000 tonnes de déchets radioactifs tritiés. Très difficile à stocker car, très mobile, le tritium migre même à travers les métaux ou le béton. La solution adoptée est de le diluer et de le disperser comme à la Hague qui en rejette massivement. Pour ITER, les déchets seront stockés sur le site durant environ 50 ans après la fin des expériences puis probablement enfouis pour une durée indéterminée. Le tritium est un des ingrédients principaux des armes nucléaires, sa prolifération serait catastrophique. Si la production d’électricité par fusion reste hypothétique, les recherches pourraient à court terme déboucher sur des innovations militaires.

Financé par l’Europe, la France, la Russie, les USA, le Japon, la Chine, la Corée du Sud et l’Inde, le projet avait vu le jour lors d’une réunion Gorbatchev-Reagan en 1985. La France participe à hauteur de 20 % soit un coût de 2 milliards d’euros pour 10 ans de chantier et 20 ans d’expérimentations. ITER avec 16 voire 18 milliards d’euros au total est, à part la station spatiale internationale, le programme de recherche le plus coûteux jamais lancé. Cette technique qui n’a pour l’instant rien donné a pourtant déjà coûté plus de 27 milliards d’euros. En 2002, le parlement allemand estimait qu’il faudrait encore dépenser entre 60 et 80 milliards d’euros sur 50 ans pour envisager de produire de l’électricité avec la fusion. Un futur et très hypothétique réacteur industriel coûterait près de 15 milliards d’euros ce qui interdit toute rentabilité et en fait une énergie réservée aux pays riches. Si la fusion produit un jour de l’électricité ce sera trop tard et en trop faible quantité.

ITER est implanté à Cadarache dans les Bouches-du-Rhône, un des plus grands centres nucléaires français, en plein sur la faille sismique la plus active du pays. Plusieurs tonnes de plutonium sont déjà présentes sur le site. La France, seul pays au monde à miser autant sur le nucléaire, avait fait jouer toute sa diplomatie et doublé sa participation financière pour accueillir ITER. La décision d’implanter ITER a bien entendu été prise avec une parodie de consultation démocratique locale ; les travaux commençant avant même l’enquête publique. Le projet avait été vendu aux édiles locaux en vantant des retombées en terme d’emplois. Des centaines d’hectares de forêt abattus plus loin et sept ans après, c’est plutôt une arnaque. Quelques 3000 ouvriers en provenance des pays de l’Est ont été embauchés. Exonérés de contrôle URSSAF, ils construisent l’installation dans des conditions ultra-précaires. Le conseil régional, le conseil général et la ville d’Aix-en-Provence sont les collectivités locales qui ont le plus investi. Toujours à la pointe du combat, les élus Verts de la région ont obtenu un deal appelé Alter-ITER : pour un euro investi dans ITER, un euro investi dans les énergies renouvelables…

À l’heure des importantes mobilisations contre le projet d’Ayraultport, on peut s’interroger sur la faiblesse de la contestation autour d’ITER. La protestation semble être tombée dans l’oubli depuis le lancement en 2006. La propagande nucléocrate fonctionne parfaitement. Dans ce contexte, la contre-information semble être la première des actions à entreprendre. Il importe de faire savoir le plus largement possible l’absurdité de ce projet en termes d’investissements financiers, de viabilité scientifique, de risques et de nuisances pour un résultat nul. Ce projet délirant est emblématique du pouvoir nucléaire qui dirige aveuglément la France droit dans le mur. Non au nucléaire civil et militaire à Cadarache ou ailleurs !

Alexis – Groupe Orwell de Martigues

Vu sur le site du groupe de Martigues de la Fédération Anarchiste, 15 septembre 2013

[Lencloître – 86] Capitalisme « écolo » : quand les huiles d’ERDF se mettent au vert

NdPN : ERDF promoteur d’énergie verte avec l’emploi d’huiles végétales, pour des transformateurs électriques. Un grand classique de l’éco-tartuferie, avec le sempiternel piteux argument de la création d’emplois. Ce coup de com’ serait juste risible, si cette méga-entreprise ne faisait pas son beurre sur l’électricité nucléaire, l’une des pollutions les plus ingérables de tous les temps avec sa chiée de déchets nucléaires.

ERDF marche à l’huile végétale locale

Six transformateurs à huile végétale ont été installés à Lencloître. Une formulation unique en France qui s’inscrit dans une production industrielle.

Il a fallu sept années de recherche pilotées par le pôle des éco-industries Poitou-Charentes en étroite collaboration avec EDF Recherche et Développement pour mettre au point une huile isolante d’origine naturelle (colza), réalisée par le laboratoire Valagro de Poitiers, à destination des transformateurs électriques de moyenne puissance. Et trois ans d’expérimentation en Poitou-Charentes pour valider une formulation végétale qui fonctionne. « Cette huile présente la même performance électrique et technique que les transformateurs classiques », a expliqué Guillaume Bray, directeur territorial Vienne et Deux-Sèvres d’ERDF

A partir de céréales de la région

Mardi, à Lencloître, les techniciens ERDF ont installé six transformateurs à huile végétale industrielle, en remplacement des transformateurs à huile minérale (dont l’origine est le pétrole). Cette démarche s’inscrit dans une politique de développement durable conduite par ERDF. « La dernière étape a consisté, avec le support de la société DuPont, à finaliser les procédés pour produire une centaine de tonnes de cette formulation, afin de valider sa production au stade industriel », a souligné Antoine Piccirilli, chargé de mission au pôle des éco-industries Poitou-Charentes. Dans un premier temps, 25 tonnes seront produites dans la région Poitou-Charentes en utilisant des graines picto-charentaises. « Ce seront donc 25 tonnes de production d’huile issue de produits pétroliers qui sont évités », a précisé Guillaume Bray. Il est prévu d’installer, avant la fin de cette année, 200 transformateurs à l’huile végétale de colza. L’objectif est d’atteindre 800 unités pour un plan de production de 100 tonnes d’huile fabriquées à partir de graines de colza cultivées et récoltées en Poitou-Charentes. C’est une coopérative agricole, dont l’anonymat est préservé, – « pour des questions de confidentialités », dit-on qui a décroché le marché. Le procédé a été validé au niveau national par ERDF. À terme, cette nouvelle technique engendrerait du travail pour une centaine de personnes.

Didier Monteil, Nouvelle République, 12 septembre 2013

[Châtellerault] Jeune, dégage !

Une propagande sécuritaire bien ignoble de la part de la NR aujourd’hui, dans une caricature d’article aux relents sécuritaires.

Il s’agit de marteler des tirades anxiogènes sur un prétendu sentiment d’insécurité des « mamies » à Châtellerault, pour installer plus de flics municipaux et nationaux en patrouilles, des caméras de vidéo-surveillance partout, et des menaces de « répression ». Invitation est faite aux bons citoyens d’appeler le 17.

Pas besoin de lire entre les lignes pour comprendre qu’il s’agit une fois de plus de protéger la « sérénité » des commerces, et donc le profit capitaliste ; le propos n’est même pas implicite, il est explicité dès le titre :  « Insécurité : les autorités rassurent les commerçants« …

Or on a beau chercher, la seule chose reprochée aux « jeunes », ce sont des « attroupements ». Et des allusions à des comportements d’incivilité, des provocations et des dégradations. Sans rien préciser du tout, si ce n’est que les chiffres ne corroborent même pas ce discours policier…

Bref rien d’illégal, mais selon la NR, cela « pollue le quotidien des commerçants ». Un vocabulaire hygiéniste, pour atomiser le peu de solidarité qui reste dans la rue et faire peur. Terminons par ce mot du procureur tout à fait significatif :

« Il faut expliquer […] à ces jeunes qu’il y a d’autres endroits pour qu’ils s’occupent et leur faire comprendre qu’ils suscitent un sentiment d’insécurité. »

Jeune, certes tu as le droit de vivre ici et de rencontrer tes ami-e-s, mais tu comprends, tu fais peur, et c’est nuisible au business, alors va t’occuper ailleurs sinon pan-pan la matraque !

Juste puant.

C’est ça, le journalisme d’analyse ? Et le chômage, la précarité et le délitement du tissu social, ça compte moins que le discours des flics et des petits patrons locaux ?

Pavillon Noir, 11 septembre 2013